La Culture: Définition et Concept

Culture : Un Concept Polysémique

• Le terme "culture" est d'origine occidentale, apparu au XIIIe siècle pour désigner une terre cultivée.
• Issu du latin cultura, il désignait initialement le soin apporté au bétail.
• Au siècle des Lumières, le terme a évolué sémantiquement et s'est répandu dans d'autres langues par emprunt linguistique.
• Chaque peuple possède une culture, ce qui s'oppose à la notion de nature, essentielle chez les penseurs des Lumières.
• Dans ce sens, la culture représente la somme des savoirs accumulés et transmis par l'humanité au cours de son histoire.
• Les cultures sont spécifiques à chaque peuple.
• Culture : un rapport au monde commun à un groupe, intégrant les valeurs partagées.
• Un individu peut appartenir simultanément à plusieurs cultures.
• Le culturalisme réduit un individu à une seule de ses appartenances.
• C'est une lecture du monde où la culture est prédominante pour définir un individu ou un groupe.
• Approche essentialiste : chaque culture possède un noyau dur qui la différencie des autres et qui est presque immuable.
• Cette approche néglige les effets de l'histoire et du contexte socio-économique.
• Approche évolutive : la culture résulte des interactions sociales et évolue avec le temps et l'espace.
• Les différences culturelles se créent à travers les interactions sociales.

Histoire et Évolution du Culturalisme en Anthropologie

• L'anthropologie culturelle est née aux États-Unis au début du XXe siècle avec les travaux de Franz Boas.
• Elle est une réaction à l'anthropologie évolutionniste, qui concevait l'histoire de l'humanité comme un processus unilinéaire.
• Boas propose d'étudier les différences culturelles comme des versions de l'humanité, chacune ayant sa cohérence et son historicité.
• Les cultures sont étudiées comme des entités autonomes, tout en tenant compte des échanges culturels.
• Le culturalisme postule l'égale dignité des cultures, s'opposant à l'ethnocentrisme.
• Les modes de vie et de pensée prennent sens dans les systèmes culturels qui les ont élaborés.
• Il réfute l'hypothèse naturaliste de la diversité humaine divisant l'humanité en races.
• Les élèves de Boas ont repris la vision de la totalité intégrée de l'anthropologie boasienne.
• Ils accordent moins d'importance à l'historicité et aux contacts culturels.
• Le Cultural pattern (Ruth Benedict) typifie les styles de cultures, qui modèlent les comportements par la socialisation.
• L'essentialisation du relativisme culturel conduit à considérer les cultures comme irréductibles.
• Edward Sapir affirmait que la perception du réel est déterminée par le langage.
• Le culturalisme offre une caution scientifique au racisme, substituant la culture au biologisme.
• Les mouvements de droite ont émergé, comme le GRECE en 1969 et le club des Horloges en 1974.
• Ce mouvement est anti-égalitariste, anti-universaliste, ethno-différentialiste et promeut la préservation de la civilisation indo-européenne.
• Une altérité radicale est postulée entre des cultures séparées par des frontières infranchissables.
• L'existence d'une ligne de descendance transmettant les codes et pratiques soutient une essentialisation de la culture.
• Une réduction des faits sociaux aux faits culturels est observée, niant l'acculturation.
• L'acculturation se définit comme les échanges entre cultures différentes induisant des changements.
• L'interprétation culturaliste des faits de corruption en Afrique est un exemple pertinent.
• La réification de la culture des immigrés et son utilisation décontextualisée par les institutions sont critiquées.
• La stigmatisation des références aux cultures d'origines dans les institutions françaises est également pointée.
• Les courants de recherche culturalisant la question des migrations à travers la notion de sécurité culturelle sont remis en question.
• Le terme "culturalisme" est dépréciatif car il associe chaque société à une culture homogène et stable.
• Il est utilisé dans les assignations identitaires comme un équivalent euphémisé de la race.
• Cette vision s'oppose à l'anthropologie actuelle qui réfute la naturalité de la race.

Aire : Définitions

• Plusieurs définitions existent pour le terme "aire," incluant une surface de terrain ou l'étendue d'un phénomène.
• Une aire est une étendue présentant des caractères communs, sans limites précises et hétérogène.
• Il est difficile de cartographier une aire précisément.
• La notion d'aire implique une ouverture et des limites floues, avec une possible hétérogénéité interne.
• Il y a des discontinuités et des homogénéités au sein d'une aire.

Aire Culturelle : Définition

• Les acceptations varient selon les auteurs.
• Les mots de la géographie définissent l'aire culturelle comme des espaces où des traits de culture sont partagés par différentes ethnies.
• Paul Claval la voit comme un ensemble territorial homogène par ses traits de culture.
• Levy-Lussault la définit comme une aire de diffusion d'un fait de culture ou d'une civilisation.
• Le Dictionnaire de l’ethnologie et de l’Anthropologie la définit comme un territoire défini par l'extension d'éléments culturels.
• Les problèmes incluent des définitions divergentes et le choix arbitraire des traits culturels.
• Il n'y a pas de certitude que le fait culturel soit le facteur explicatif principal.
• Le concept souligne le développement non uniforme des cultures.
• Il coexiste avec un besoin de hiérarchisation et de figement des cultures.
• L'aire culturelle est le produit du regard occidental sur les civilisations orientales et les sociétés primitives.
• Elle marque l'altérité et la domination européenne.
• Le découpage en aires culturelles concerne les Autres, excluant l'Europe.
• La notion d'aires culturelles relève d'un regard situé.

Aires Culturelles, Des Constructions Situées

• Il est essentiel de dénaturaliser les aires culturelles en montrant qu'elles sont construites dans le temps et l'espace.
• Dénaturaliser signifie montrer que ce qui semble naturel a été façonné par l'histoire.
• Les aires culturelles sont contingentes, dépendantes du contexte.
• Situé signifie que cela prend sens dans un contexte particulier et limité.
• Déconstruire signifie replacer dans le temps et l'histoire.
• C'est une construction construite et située.
• Une démarche critique est primordiale.
• Au sens Kantien : examen évaluatif des catégories et des formes de connaissance afin d’en déterminer leur validité et leur valeur ⇒ critique scientifique.
• Au sens de marxiste : montrer les formes de domination et d’exploitation afin de faire apparaître les alternatives exclues ⇒ critique plus politique.

Civilisation : Quelques Précisions

• La civilisation est opposée à la barbarie, désignant le fait de se civiliser.
• Au XIXe siècle, le terme passe au pluriel, désignant l'ensemble des caractères d'un groupe à une époque donnée.
• Les ethnologues préfèrent le terme "culture", plus restreint.
• Plusieurs cultures peuvent faire partie d'une même civilisation.
• La notion revient avec le livre de Huntington, "Le choc des civilisations".

Conclusion

• Les aires culturelles sont remises en cause.
• Elles sont forgées dans l'exploration du monde par les Européens.
• Elles sont créées à partir d'outils scientifiques de description des sociétés non européennes.
• Elles sont organisées institutionnellement dans la recherche.
• Elles sont créées par un regard occidental sur les sociétés orientales et primitives.
• Elles sont instrumentalisées selon les paradigmes dominants.
• Les aires économiques ont permis l'étude des sociétés non européennes de l'intérieur.
• Il faut garder la visibilité institutionnelle des études sur l'ex-Tiers-Monde.
• Les aires culturelles sont des constructions situées validant les entreprises impérialistes.

TD 2. Le Découpage du Monde

I. Vision Chrétienne du Monde

• Basée sur des représentations symboliques, scientifiques et pragmatiques.

• Exemple : la carte d'Isidore de Séville, orientée vers l’Est selon la Bible (Genèse).

• Transmet la vision chrétienne du monde, avec la terre repeuplée par les fils de Noé.

• Autre exemple : Al Idrissi, Le livre de Roger (1154), carte réalisée pour le roi Roger II de Sicile.

• La Mecque est au centre de la carte.

• Les découpages du monde ne sont pas nouveaux.

• Un découpage du monde variable selon les intérêts, les besoins mais aussi selon les contextes et objectifs de la carte ainsi que les connaissances du moment.

• Il n'y a pas un seul document du monde possible, valable, vrai.

• Il n'y a pas de vérité immuable qui ne changerait jamais mais les choses sont des structurations qui évoluent, changent s’inscrivent dans les temporalités de l’histoire.

• Les cartes aujourd’hui sont d’une représentation laïque et elles sont différentes (différents choix, représentations…)

• Cela signifie bien que le découpage du monde est une construction située.

II. Projection, Centre, Orientation : Des Visions du Monde

• La découverte et l'invention du terme "continent" s'impose au XVIe siècle.
• Les Européens améliorent la vision du monde héritée de l'Antiquité et du Moyen Âge Chrétien.
• Il y a une laïcisation des représentations et intégration de l'Amérique.
• Les États contemporains se forment au XVIIe siècle et l'Europe fixe ses frontières avec l'Asie.
• Ce processus s'accompagne de connotations ethno-raciales.
• L'Europe fixe ses frontières avec l'Asie et associe aux îles aux continents (=Malte et l’Islande font partie de l’Europe).
• Les divisions des terres s'accompagnent d'une hiérarchisation des races et des espaces.
• On a une représentation européanno-centrée des cartes.
• La projection conditionne le message de la carte.
• Projection de Mercator ≠ Projection de Peters (=respecte les proportions et met en avant les pays des suds).
• La carte est une construction située. L'orientation et le centre sont des choix.
• L'inversion et le décentrage produisent des images du monde différentes.
• Au centre de la carte il y a ce qui est important pour celui qui l’a fait et ainsi, l'orientation est faite en fonction de celui qui la représente le monde..
• Le centrage sur l’Europe et l’orientation vers le Nord souligne que c’est une vision européenne du monde qui s’est imposée

III. Découpages au Prisme de la Culture/Des Civilisations

• Découpage en civilisations.
• Samuel Huntington pense que la source des conflits sera culturelle.
• La religion comme le cœur des civilisations.
• Une représentation du monde réductrice et essentialiste.
• Critiquer les découpages du monde à l’aide de religion, culture, comme si c’était nécessairement le principal facteur, en dernière instance, de division entre les hommes.
• On retrouve des différences au sein des blocs de civilisations retenues (Europe ≠ USA).
• Ce découpage ignore certains aspects sociaux et politiques.
• On peut également réaliser un découpage en fonction des du développement des pays selon un clivage Nord/Sud.
• Le découpage du monde n'est pas naturel et il est le reflet des intérêts des individus qui les créent.

IV. Découpages Politico-Économique

• Découpage en fonction des niveaux de développement.
• Découpage en fonction des zones de coopération politique ou économique.

V. Plein De Découpages

• Diverses illustrations de découpages du monde.

Conclusion

• Les découpages du monde sont des constructions situées et liées à une histoire.
• Découper le monde c'est l'organiser selon une logique, stratégies et représentations.
• Ces découpages ne sont pas simples, mais il faut nuancer et adopter un regard critique.
• Les découpages du monde liés à la religion de celui qui le fait = sont des constructions sociales.
• Les découpages du monde liés au contexte socio-politique = sont des constructions sociales.
• Les découpages du monde liés aux connaissances disponibles = sont des constructions sociales.
• La carte reflète un regard dominant sur le monde.
  • De la carte médiévale à la carte à l'échelle.
  • Transmission par l'école.
• Les découpages ont des logiques diverses.
  • Recours à des critères économiques.
  • Acteurs divers à l'origine des découpages.
  • Buts différents.
• Déconstruction contemporaine.
  • Découpage culturel.
  • Découpage économique.
  • Découpage politique.

TD 3 : Les Limites de l’Europe

• Plusieurs définitions de l'Europe selon des critères physiques, politiques et géopolitiques.
• Quelles sont les limites de l'Europe et quelles formes prennent-elles ?
• Quelle identité européenne existe-t-il et quelle est son évolution ?
• Limite = ligne réelle ou imaginaire délimitant une entité spatiale.
• Discontinuité = séparation entre deux ensembles spatiaux voisins.
• Frontière = limite spatiale reconnue par appropriation des espaces et juridiquement.
• La frontière marque la limite de la souveraineté d'un État.
• Selon l'étymologie et la définition de continent, l'Europe n'est pas un continent.

L'Europe comme Continent "Physique" ?

• L'Europe est la péninsule d'un continent : l'Asie.
• Construction historique d'une volonté politique.
• XVIIe siècle : les cartographes tracent les lignes de démarcation.
• L'Oural comme limite de l'Europe, avec Pierre le Grand de Russie en 1703.
• Objectif : inscrire la Russie dans l'Europe.
• Pas de limite naturelle, le Bosphore ni la Méditerranée ne sont infranchissables.
• L'Europe n'est pas un ensemble territorial contigu.
• 9 régions ultramarines préphériques (UMP) : Canaries, Madère…
• 25 pays et territoires d'Outre Mer (PTOM)
• Grandes ZEE, de 370 km environ à partir de la côte.

2. Limites et Discontinuités

• Les discontinuités ne se superposent pas aux limites géographiques de l'Europe. 1975 : Discontinuité entre l'Europe de l'Est et de l'Ouest avec la guerre froide.
• 2002 : La discontinuité entre la Turquie et Europe s'efface, avec une augmentation de l'IDH. Intégration et homogénéisation au-delà des limites habituelles.

1. L'Europe en Projet Politique

• Dimension évolutive.
• UE = intégration poussée (marché commun, libre circulation, monnaie commune).
• Conseil de l'Europe, 1949 (inclut la Russie, la Turquie et les pays de l'Europe de l'Est avec 49 pays.
• Institution infra-européenne : Conseils des États de la Baltique (inclut la Russie).
• OTAN : rôle politico-militaire.
• Partenariat euro-méditerranéen à la conférence de Barcelone, 1995.

2. L'Union Européenne, un Projet Fondamental ?

• Organisation s'élargissant au fil du temps.
• Critères d'adhésion : les critères de Copenhague de 1993.
  • Critères politiques (institutions stables, démocratie, droits de l'homme).
  • Critères économiques (économie de marché, compétitivité).
• Quelques enjeux de l'UE.
  • Une problématique de fin de guerre froide pour les institutions européennes
  • La fin de la guerre froide bouleverse les institutions de européennes
  • Dimensions économiques, culturelles et politiques.
• Noyau dur identifié par l'appartenance à l'UE, à la Zone Euro, à l'espace Schenghen, au pacte budgétaire et à l'OTAN.
  • Zone Euro.
    • Coordination politique, monétaire et budgétaire.
    • Monnaie commune depuis 2002.
  • Espace Schengen.
    • Signé en 1985, effectif en 1995.
    • Libre circulation, harmonisation des contrôles.
    • 26 pays membres.
    • Suppression des passeports.
    • Coopération judiciaire et policière.
  • Pacte budgétaire européen.
    • Limiter les emprunts et le déficit budgétaire.
• Spécificités de l'UE.
  • Intégration poussée, ni confédération ni État fédéral.
  • Absence de compétence territoriale.
  • Variation des espaces d'application des règles.
  • Diversité des territoires organisés.
• Différentes visions européennes.
  • Fédération européenne.
  • Primat de l'économie.
  • Championnats européens.

3. L'Union Européenne, Productrice de Limites

• L'UE est un outil de construction d'une identité européenne.
• Elle possède un caractère performatif avec sa définition des critères d'adhésion.
• L'UE n'est pas un espace homogène (Brexit).
• Effacement des frontières internes et renforcement des frontières extérieures.
• Politique Européenne de Voisinage (PEV).
• Une identité européenne ?
• Identification à la nation vs identification à l'Europe.

4. Quelles Représentations de l'Europe ?

• Représentation par la méthode des cartes mentales.
• La progressive extension de l'UE était considérée comme positive.
• Histoire et héritages culturels (grec, romain, chrétien).
• Il faut différencier les héritages catholique et protestant de l'orthodoxe comme le fait S. Huntington.
• Comment prendre en compte les populations musulmanes d'Europe ?

Conclusion

• L'UE fait exister une Europe, à travers des institutions et des limites plus nettes.
• L'Europe est une forme de matérialisation d’une unité.
• L’Europe est une forme « communauté imaginée ».

TD : L’Asie Centrale

I. Qu’est-ce que L’Asie Centrale ?

1. Une Région aux Contours Fluctuants

• Contemporainement, l’Asie centrale est assimilée au Kazakhstan, le Kirghizstan, l’Ouzbékistan et le Turkménistan.
• Ces pays sont les cinq ex-républiques soviétiques devenues des États à l’effondrement de l’URSS.
• Il existe d’autres définitions de cette région.
• Délimitation né pas évidente.
• L’Asie centrale n’a jamais constituée une entité politique historique.
• L’Asie centrale ne fut jamais réunie dans les frontières d’un seul État et ne se définit pas non plus selon sa géographie physique comme l’Europe.
• Au cours des siècles, L’Asie centrale a été divisée en plusieurs entités.
• Il est important de réfléchir au rôle des acteurs extérieurs à la région dans sa définition.

2. Un “Centre” ?

• L’identification par la “Centralité”.
• La “Centralité” de l’Asie Centrale peut renvoyer au fait que cette région soit à la croisée de différentes influences.
• Elle représente aussi son caractère carrefour entre deux grands ensembles.
• L'Asie centrale se trouve au centre de la route de la soie.

II. L’émergence de L’Asie Centrale en Tant Que Région

1. Quelques Grandes Étapes

• L’Asie centrale avant “l’Asie centrale”.
• Durant l’Antiquité, c’était la Transoxiane des Grecs de l'Est.
• Aux VIIIe et IXe siècles, elle était désignée sous le terme “Mawarah-al-nahr” par les géographes arabes.
• Aux XIIIE siècle, c’était un carrefour sur les Routes de la Soie.
• Chez les Perses, le “Touran”, et chez les Chinois le “Xinjiang”.
• Chez les Européens, c’était la Tartarie, puis le Turkestan.
• L’Asie centrale est créée par des regards extérieurs.
• La Carte de l’Asie Centrale de Julius von Klaproth éditée en 1828 est la première occurrence cartographique de la région “centrasiatique”.
• XVIIIe siècle : conquête russe dans la région et l'intégration tardive des territoires.
• Les entités existantes ne correspondent à aucun découpage politico-administratif contemporain.
• L’émergence de l’Asie Centrale sur la scène internationale avec la chute de l’URSS.
• A partir des années 1990, l’Asie Centrale participe au mouvement mondial de développement d’accords de coopération régionale.

2. Des Contextes et Des Acteurs Variés

• Les acteurs à l’origine de ce découpage sont les grandes puissances, les empires, les pays de la région, ainsi que les explorateurs, savants et cartographes.
• Les guides de voyage contribuent à produire et entretenir une image de l'Asie Centrale.

3. Quels Critères Utilisés Pour Identifier Une Asie Centrale

• Des critères linguistiques et culturels (langues turciques et iraniennes).
• Le critère religieux (islam) a été utilisé par les géographes arabes.
• Les Perses ont recours à un critère mêlant mythologie et modes de vie.
• La région trouve son unité dans la Route de la Soie.
• L’Asie Centrale peut se définir autour d’un centre de gravité vu comme centre géographique de l’Asie.
• L’«Asie Centrale» peut correspondre à l’ensemble des pays situés entre Russie, Chine et UE, représentant ainsi un “espace en creux” par rapport aux grandes puissances.

III. La Période Soviétique : Des Héritages Ambigus Sur L’Asie Centrale Aujourd’hui

1. Un Découpage Politico-Administratif Hérité

• Les États indépendants naissent à partir des anciennes républiques socialistes soviétiques.
• Les frontières des États nouvellement indépendants sont celles des anciennes entités soviétiques découpées à partir des années 1920.
• Étant devenues frontières d’États, elles séparent des groupes ethniquement homogènes ce qui génère des conflits.
• Elles créent des enclaves comme celle “tadjike de Voroukh” en territoire kirghize.

2. Une Identité Nationale à Construire Dans Des Contextes Multi-Ethniques

• Question de l'identité nationale car ils sont devenus indépendants malgré eux-mêmes.
• Les nationalismes ont été affectés par la "politique des nationalités" menée sous Staline.
• Les États indépendants ne peuvent pas s’appuyer sur la mémoire d’une nation antérieure car les entités politiques ne correspondaient pas aux nouveaux États.
• Présence d’une population russe au sens stalinien répartie inégalement dans le pays.
• La population russe est concentrée principalement dans les zones frontalières.
• La place du russe est importante en tant que lingua franca avec l’alphabet cyrillique.
• La période soviétique a induit une sécularisation des sociétés et conduit à la mise en place d’un islam officiel contrôlé par l’État.
• Des infrastructures et des liens commerciaux importants.
• Présence militaire de la Russie dans la région.

Conclusion

• La notion d’aire culturelle repose sur l’existence de similitudes culturelles entre des territoires sur une échelle de temps longue.
• Une existence dans les représentations et dans les imaginaires, au moins occidentaux.
• Des limites et des difficultés à appréhender l’Asie Centrale comme une aire culturelle.
• Des difficultés liées à la traduction du terme "Asie centrale" dans différentes langues.
• Les découpages de l’Asie Centrale sont mouvants, et il n'y pas d’acception commune de “l’Asie Centrale”.
• Une difficulté à établir des critères pertinents.
• Une région hétérogène, dont l’homogénéité est perçue principalement de l’extérieur.

TD : L’Amérique Latine, Un Continent Métis ?

• Plusieurs découpages existent, avec des ambiguïtés.
• Amérique du Nord : les États-Unis et le Canada.
• Amérique centrale : parfois inclut le Mexique.
• Amérique du Sud :
  • Définition linguistique = ensemble des pays d’Amérique où l’on parle une langue latine.
• Le métissage peut-il apparaître comme un caractère partagé qui dessinerait les contours d’une « aire culturelle » américaine ?

I. L’Appropriation d’Un Continent Autochtone par Les Européens : L’Amérique Façonnée par la Colonisation

1. Le Partage du Nouveau Monde et La Domination des Peuples Premiers

1.1 Période Des Explorations au XVe et XVIe Siècles

• Partage Atlantique Torsedillas en 1494.
• Partage Pacifique Traité de Saragosse en 1529.
• Les partages se réalisent sous l’autorité du Pape et donc sous l’Égide de la Chrétienté.
• Les puissances européennes impliquées sont l'Espagne et le Portugal.
• Diversité des peuples premiers (Indiens, Amérindiens…).
• Réflexion sur les limites des aires civilisationnelles.
• Conséquences dramatiques de la colonisation sur les populations locales.
• L'évolution des puissances en présence avec l'Angleterre et la France.
• Le partage du monde sous l'autorité du Pape est remis en cause.
• Codex = cahier formé de pages manuscrites reliées ensemble.
• Les cartes représentent les indigènes et cela introduit la question de la main-d'œuvre.
• Au Brésil, les Portugais se sont intéressés au bois et au sucre.

1.2 Migrations Forcées et Choisies (16e-20e), Le Métissage des Amériques

• 1519-1675 : la période de la mise en place des flux et des systèmes esclavagistes.
• Les régions d’émigration correspondent principalement aux pays européens.
• La région d'émigration concerne principalement l'Europe, avec l’Italie et la Grande-Bretagne.
• Plusieurs vagues et plusieurs logiques migratoires.
• Le peuplement des Amériques est le produit de grands flux de population.
• Diversité au sein des Amériques.
• Diversité des ethnies en Amérique Latine.

2. Les Amériques, De La Domination Européenne aux Indépendances

• La « trajectoire américaine de Simon Bolivar »
  • Il est devenu une icône politique et militaire.
  • Il a voyagé en Europe et s’y forge la conviction de libérer son pays du joug de l’Espagne.
  • Entre 1812 et 1830, Bolivar voyage à travers de nombreux pays d’Amérique du Sud et participer à la libération, en occupant les postes de Président. -La trajectoire de Bolivar s’inscrit dans un contexte colonial, l’Amérique latine étant divisée entre Empire colonial espagnol, portugais et néerlandais.
  • Ce contexte colonial, et en particulier la domination espagnole Il montre bien à quel point il forme avec ses compatriotes, « une espèce humaine intermédiaire » être métisse, à cheval entre diverses influences, mais soumise à aucune.

3. Métissage, Cohabitation ou Ségrégation ?

• Répartition inégale de la population indienne.

• Les indiens représentent une population importante à l’échelle de l’Amérique latine.

• Représentation politique de populations minoritaires.

• Le métissage et les peuples indigènes étaient un enjeu politique.

• Au début du 20ème siècle, le « métissage » devient un enjeu politique et a été repris à partir des années 30 par les mouvements de gauche dits « indigénisme ».

• L’exemple de la Bolivie*

• L’Es mandats d’Evo Morales

La constitutionnalisation de l’autonomie sur divers éléments du droit international

La convention 169 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) relative aux peuples indigènes et tribaux (1989)

Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones en 2007

• Répartition des Amérindiens*

• Les réserves

Les territoires amérindiens des États-Unis correspondent tout d’abord aux réserves indiennes, majoritairement créées au XIXe siècle = Des territoires indiens inégalement répartis et très divers

• Le statut des Amérindiens

Ce n’est qu’en 1924 que le Congrès accorde la citoyenneté à tous les Amérindiens des Etats-Unis**, et la question des Amérindiens nés sur le sol américain après 1924 reste en suspens jusqu’au Nationality Act de 1940

Le peuplement se fait par vagues migratoires et par recompositions internes

• D’où proviennent les données ?* Les catégories utilisées (Afro-Américains, Asiatiques, Hispaniques, Blancs…) correspondent en partie aux catégories du questionnaire de recensement américain En Europe, nous racisons les Libanais, Egyptiens, on les considère comme des « autres ». Cela traduit le caractère situé, historiquement construit et contextuel d’une classification raciale.

Conclusion

Un continent métis ? - Certes, mélange de groupes originaires de multiples régions du monde, de cultures et de religions - Mais pas toujours de réels mélanges et des rapports de domination forts. L’Amérique se subdivise avec des États affirmant leur spécificité. Il est difficile de mettre sur le même plan l'Amérique du Nord et du Sud avec des cultures et des alliances différentes.