Introduction à la psychologie clinique

• Ce cours est une introduction à la psychologie clinique et à la psychopathologie, organisé en deux parties, semestre 1.
• La première partie est présentée par Frédérique Teissedre (Maître de Conférences à l'UCA), et la seconde par Laurie Mondillon (Maître de Conférences à l'UCA).

Objectifs du Cours

• Définir et distinguer les courants principaux de la psychologie clinique.
• Comprendre les spécificités du métier de psychologue clinicien incluant la démarche à mettre en œuvre.
• Mobiliser les bases théoriques du fonctionnement normal et pathologique.
• Il est indispensable de les garder à l’esprit car ils conditionnent la façon d’aborder, de comprendre et de réviser le cours

Plan du cours (Partie 1 - Frédérique Teissedre)

• Éléments de définition en psychologie clinique.
• Histoire de la psychologie clinique.
• Les grands courants de la psychologie clinique.
• Distinction entre le normal et le pathologique.
• Rôle et fonction du psychologue.

Lectures Recommandées

• Manuel visuel de psychopathologie clinique et psychopathologie par Bioy, A., & Fouques, D. (2016), 3ème Édition, Dunod. Ce manuel est complet, didactique et adapté au niveau de première année de licence.
• Santé mentale et psychopathologie, une approche biopsychosociale par Benny, M et al. (2016), 2ème Édition, Broché.. Ce livre est plus spécialisé.
• Mini DSM-5: Critères diagnostiques. , American Psychiatric Association
• La bibliographie annexe aux cours permet de mieux comprendre les points abordés et de faire le lien avec d'autres disciplines.

Manuel Diagnostique

• L'ouvrage DSM-5 permet d'élaborer un diagnostic.
• Le diagnostic, un terme médical, est la démarche utilisée pour identifier un trouble ou une affection à partir des symptômes manifestés par le patient, pour ensuite proposer un traitement adapté.
• Le DSM est un ouvrage international. La cinquième édition a été publiée aux États-Unis en 2013 et sortira dans sa version française en 2015
• Les versions du DSM sont : DSM-I et II (1952-1968), DSM-III (1980), DSM-IV et TR (1994-2000), DSM-V (2013)

Agoraphobie

• L’agoraphobie est une peur ou anxiété intense déclenchée par le fait d'être dans des situations ou des endroits d'où il serait difficile de s'échapper ou dans lesquels l'aide pourrait ne pas être disponible en cas de survenue d'une anxiété intense.

• Les critères diagnostiques du DSM-5 pour l'agoraphobie incluent la peur ou l'anxiété marquée concernant au moins deux des cinq situations suivantes : utilisation des transports publics, espaces ouverts, endroits fermés, faire la queue ou être dans une foule, être à l'extérieur de la maison seul.

• La personne craint ou évite ces situations en raison de pensées, par ex. s'échapper de ces situations peut être difficile ou que de l'aide pourrait ne pas être disponible en cas de symptômes de panique ou d'autres symptômes incapacitants ou embarrassants.

• Les situations agoraphobes provoquent presque toujours de la peur ou de l'anxiété.

• Les situations vont être évitées, elles nécessitent souvent la présence d'un compagnon, ou sont vécues avec une peur ou une anxiété intense.

• La peur ou l'anxiété est disproportionnée par rapport au danger réel que représentent les situations agoraphobes et le contexte socioculturel (situations qui semblent absurdes pour les autres).

• La peur, l'anxiété ou l'évitement est persistant, généralement pendant 6 mois ou plus.

• La peur, l'anxiété ou l'évitement cause une détresse cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou autres.

• Si une autre affection médicale est présente, la crainte, l'anxiété ou l'évitement est manifestement excessif.

• La peur, l'anxiété ou l'évitement n'est pas mieux expliqué par les symptômes d'un autre trouble mental.

• Les patients doivent avoir une peur ou une anxiété marquées et persistantes (≥ 6 mois) à propos de 2 des situations suivantes : Utiliser les transports publics, Être dans des espaces ouverts (p. ex., parking, marché), Être dans un lieu clos (p. ex., amphithéatre, magasin, théâtre, cinéma), Faire la queue ou se trouver au milieu de la foule, Etre seul(e) à l'extérieur de la maison

• La peur doit impliquer des pensées selon lesquelles, s'échapper de la situation pourrait être difficile ou selon lesquelles les patients ne recevraient aucune aide s'ils étaient paralysés par la peur ou par une attaque de panique.

• Les mêmes situations déclenchent presque toujours de la peur ou une anxiété.

• Les patients évitent activement la situation et/ou ont besoin de la présence d'un compagnon (objet contraphobique).

• La peur ou l'anxiété est hors de proportion avec la menace réelle (en tenant compte des normes socioculturelles).

• La peur, l'anxiété et/ou l'évitement causent une détresse importante ou significative qui nuit au fonctionnement social ou professionnel.

• L'objet contraphobique permet à la personne phobique de se réassurer et d'affronter la situation phobogène ou stressante.

La thérapie cognitive et comportementale (TCC) et agoraphobie

• La TCC est efficace dans l'agoraphobie.
• La TCC implique d'apprendre au patient à reconnaître et à contrôler ses distorsions cognitives et ses fausses convictions.
• Les traitements médicamenteux par inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine sont souvent proposés.
• TCC = Ensemble de traitements des troubles psychiatriques qui se fondent sur une approche thérapeutique et des connaissances issues de la psychologie scientifique.

Définition générale de la psychologie

• La psychologie tire son origine des termes grecs « Psukhê » (âme ou esprit) et « logos » (discours ou raison).
• La psychologie est une discipline qui vise à comprendre la vie psychique d'un individu ou d'un groupe.
• Différentes approches existent dans le domaine de la psychologie, mais elles ont toutes le même objet et le même but : l'étude du fonctionnement psychologique humain.
• La psychologie clinique se situe à l'intersection des sciences humaines et expérimentales.

Différentes approches psychologiques

• La psychologie sociale concerne l'étude scientifique des interactions, perceptions et influences sociales.
• La psychologie du travail vise à étudier le comportement humain dans le cadre professionnel.
• La psychologie du développement étudie les changements dans le fonctionnement psychologique (social, cognitif et affectif) au cours de la vie.
• La psychologie expérimentale étudie les comportements directement observables en utilisant la méthode scientifique expérimentale.
• La psychologie cognitive étudie les grandes fonctions psychologiques de l'être humain, telles que la mémoire, le langage, l'intelligence, le raisonnement, la résolution de problèmes, la perception, l'attention et les émotions.
• La neuropsychologie étudie les relations entre les fonctions psychologiques supérieures et les structures cérébrales.
• La psychologie clinique est définie comme la science de la conduite humaine basée sur l'observation et l'analyse approfondie des cas individuels, normaux ou pathologiques, et pouvant s'étendre aux groupes (Lagache, 1949).
• La psychopathologie est l'étude scientifique et clinique des troubles psychologiques (ou mentaux) par la psychologie ou la psychiatrie.

Spécificités de la psychologie clinique

• Le terme "clinique" vient du grec (Klinikos) et du latin (clinicus), signifiant "au lit du malade".
• Le psychologue clinicien intervient auprès du patient en souffrance.
• La psychologie clinique fait l'articulation entre les sciences humaines et les sciences expérimentales, selon des logiques épistémologiques.
• L'épistémologie est l'étude scientifique des savoirs dans une discipline donnée.
• Un symptôme est le signe de la maladie, signalé par le patient, qui est la manifestation d'une maladie et de son évolution.

Histoire de la psychologie clinique

• Bien qu'étant une discipline relativement récente, la psychologie clinique est utilisée depuis longtemps dans la prise en charge de la maladie mentale.
• Elle se situe à l'intersection de la médecine, de la psychiatrie, de la philosophie et de la psychanalyse.
• Au XVIIIe siècle, Gassner demandait à ses patients d'agiter les parties de leur corps où se situait le démon, utilisant des formules d'exorcisme.

Figure importante de l'histoire de la psychologie clinique

• Franz Anton Mesmer s'intéressait au « magnétisme animal » et postulait un fluide universel qui pouvait être altéré.
• Il développa un « baquet » pour magnétiser l'eau et appliquer des tiges sur l'organe malade du patient, créant une transe collective.
• Ces pratiques furent discréditées en 1785.
• D'autres courants ont suivi, tels que le spiritisme (dès 1848) et l'hypnose (James Braid, Charles Lafontaine, Auguste Ambroise Liébault à Nancy (Ecole de Nancy) qui utilisa l’'hypnose (1860).

Jean-Martin Charcot et l'Hypnose

• Jean-Martin Charcot(neurologue) s'est intéressé à l'hypnose pour traiter l'hystérie.
• Charcot décrivit quatre phases de l'hystérie : prodromes épileptoïdes, phase de « clownisme » (le sujet se débat), états d'extase, et émergence d'états délirants.
• Il fut découvert par la suite que ces phases étaient induites par la suggestion.

Freud et la Psychanalyse

• La psychanalyse émerge à la fin du XIXe et au début du XXe siècle.
• Freud part du principe que certaines productions humaines (langage, comportement, rêves) sont inconscientes.
• Il développa la psychanalyse comme une méthode d'investigation, thérapeutique et un corpus théorique.
• Des premiers pas de la psychanalyse est le complexe d'Œdipe et la rédaction de "l'Interprétation des rêves" (1900)
• L'inconscient est selon Freud un concept primordiale des théories psychologique, L'inconscient vient contredire l'expérience que chacun a de lui-même et introduire l'idée selon laquelle le sujet n'est pas maître de lui-même et que son intimité peut lui échapper. Il a engager des travaux pour comprendre le fonctionnement . L'interprétation des rêves (1900). l'ouvrage intitulé Etudes sur l'hystérie

Points de recontextualisation de la psychologie clinique

• La psychologie clinique est abordée et théorisée de manière différente et évolutive à chaque époque.
• Méheust (1999) définit cette évolution comme un mode de production de la réalité psychique et culturelle que l'être humain cherche à représenter sa propre nature.

Psychologie clinique moderne

• Pierre Janet (1859-1947) : philosophe qui a proposé d'étudier l'individu dans sa singularité à travers les concepts de subconscient et d'automatisme psychologique. Il fonda également le laboratoire de psychologie.
• Daniel Lagache (1903-1972) : Il va consister « d'envisager la conduite dans sa perspective propre, relever aussi fidèlement que possible les manières d'être et de réagir d'un être humain concret et complet aux prises avec une situation, chercher à établir le sens, la structure et la genèse, déceler les conflits. Daniel Lagache Création du Programme de psychologie clinique et 1ere licence de psychologie avec une license de psychologue
• Juliette Favez-Boutonnier (1903-1994) : Elle définie et considère la psychologie clinique comme « l'étude de la personnalité singulière dans la totalité de sa situation et de son évolution » et a participer activement dans un Unité et d'Etudes de recherches en sciences humain cliniques.

importance de l'histoire de la psychologie clinique

• Aide à comprendre l'évolution des approches thérapeutiques.
• Permet de prendre de la distance par rapport aux nouvelles thérapies.
• Aide à prendre du recul par rapport aux expressions psychopathologiques actuelles.
• Permet de prendre conscience que certaines problématiques actuelles sont ancestrales.
• Empirique (déf) : un procédé empirique est un procédé qui s'appuie que sur l'expérience, l'observation et non sur une théorie ou le raisonnement.

Les grands courants actuels en psychologie clinique

• Le courant psychodynamique.
• Le courant cognitif et comportemental.
• Le courant systémique.

Le courant psychodynamique

• Fondé par Freud, ce courant utilise la méthode d'investigation, l'interprétation contrôlée de la résistance, du transfert et de désir, et possède un ensemble de théories psychologiques et psychopathologiques.
• Selon Freud, il existe un psychisme inconscient, cet inconscient est l'objet de la psychanalyse.
• La psychanalyse fait référence à une forme de traitement de la souffrance psychique et à pour objectif comprendre de traduire la signification des conflits intrapsychiques.

Courant cognitif et comportemental

• A pour objet de développer des modèles explicatifs des troubles mentaux.
• La méthode expérimentale (Watson, B. 1878-1958 est important dans la structure du courant. *« D'après Watson, le comportement humain s'élabore au travers d'apprentissages successifs : il serait induit et modifié par les interactions avec l'environnement»
• Le conditionnement a été mis en évidence par Pavlov et repris par son élève Watson pour le courant behaviorisme. Il va mobiliser des théories de l'apprentissage pour étudier les modèles de traitement de de l'information.

Courant systémique

• développée par l'anthropologue Gregory Bateson, ce courant prend en considération la communication et les interactions entre les individus.
• L'approche systémique va prendre en considération la communication et les interactions entre les individus.
• Ce courant part du principe que l'individu est encré dans un système, voire même de plusieurs systèmes qui le spécifie. Il existe donc un système qui influence cette personne. Cet individu va être influencé dans sa manière de réagir à la fois par lui-même mais également par les autres et l'environnement.
• L'anthropologue(ethnologue), étudie la population humaine dans son propre environnement.

Facteurs à Niveaux psychiques

• Niveau de Facteurs favorables : peu estime de soi, solitude
• Niveau de Facteurs défavorables : estime de soi +, qualités de communication

Intérêt de l'approche systémique

• Permet de mieux appréhender et de comprendre les problèmes et les systèmes.
• Aide à trouver des solutions adaptées.
• Permet de prendre des décisions plus adéquates.

Du normal au pathologique

• Notion importante en psychologie clinique et psychopathologie.
• Définit par l'OMS la santé comme un état de bien-être : physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité.
• Une personne en bonne santé mentale est capable de s'adapter aux diverses situations de la vie, et éprouver du plaisir dans ses relations,

Concepts normalités

• Selon Offer et Sabshin (1967). la santé est comme la normalité sans symptomes la normalité serait un épanouissement totale et une harmonie parfaite entre les humains
• La conduite de certaines personnes correspond donc plus à la pathologie et d'autre moins selon un niveau seuil.
• La normalité correspond à une évolution de la personnalité en fonction de l'environnement.

Le Deuil

• Fait partie des trajectoires de la vie et ne correspond pas à une simple douleur morale.
• Le deuil est processus complexe qui tend vers un « apaisement » et une réorganisation pour surmonter l’évènement de vie. Le deuil se présente sous 3 étapes avec premièrement le choc de la perte qui peut amener l'état de sidération affective, puis la décharge émotionnelle et enfin la phase de réorganisation avec acceptation

Evaluation en psychologie clinique

• Evaluation et le diagnostic sont des missions essentielles du psychologue.
• Le titre de Psychologue est protégé par la loi depuis la publication de l'article 44 de la loi n°85-772 du 25 juillet 1985 et du décret N°90-255 du 22 mars 1990 qui déterminent les diplômes obligatoires pour user du titre de psychologue.
• Les psychologues effectuent des évaluations en utilisant des méthodes quantitatives (tests, questionnaires) et qualitatives (entretiens).
• L'approche qualitative vise à comprendre des faits humains et sociaux en les considérant comme étant porteurs de significations véhiculées par des acteurs (sujets, groupes, institutions…)
• L'anamnèse est un recueil d'informations sur le patient, son entourage et sa plainte, permettant de reconstruire l'histoire de la maladie dans son contexte particulier.
• L'anamnèse représente un point essentiel des premiers entretiens (elle est réalisée en début de suivi psychologique, c’est un premier contact entre le professionnel et son patient). Elle permet d'orienter le professionnel de la santé vers un diagnostic et une prise en charge. Elle constitue une information de base permettant de donner un sens et de construire ou de reconstruire l’histoire du patient.
• L'anamnèse concerne en premier lieu le patient, sa plainte et son ressenti : le motif de consultation doit être mis en avant dans la constitution d’un dossier médical ou du bilan, car il constitue dans la majorité des cas, l’objectif de la prise en charge.
• Le professionnel devra s’informer sur les caractéristiques générales du patient (age, sexe, niveau d'étude, etc...), les antécédents médicaux (diagnostics et traitements antérieurs), personnels (par exemple, a t'il vécu des événements difficiles ?) et familiaux (antécédents de troubles dans la famille, etc...).
• Les renseignements sur la vie sociale, professionnelle, affective (éventuellement académique pour les enfants) sont également des éléments importants.

Diagnostics

• L'anamèse se concentrera enfin sur le trouble et son histoire : quand cela a t’il commencé, comment? progressivement ou brutalement? Y- a-t-il eu un évènement marquant à ce moment là, etc... La sémiologie (les symptômes, les signes de la maladie, du trouble) permettent de poser des hypothèses diagnostiques.
• L'Evaluation des diagnostics peuvent mener une des conclusions de troubles de l'insomnie du patient(e)

Code de déontologie

– Les modes d’intervention choisis par le psychologue doivent pouvoir faire l’objet d’une explicitation raisonnée et d’une argumentation contradictoire de leurs fondements théoriques et de leur construction.

• La complexité des situations psychologiques s'oppose à l'application automatique de règles. Le respect des règles du présent Code de Déontologie repose sur une réflexion éthique et une capacité de discernement, dans l'observance des grands principes.
• Le psychologue se base sur une Rigueur, Compétences, Respect, Code de déontologie, Indépendance, But assigné, Responsabilité, autonomie et probité.

Différence entre des professionnels de psychologies

• afin d'exercer le psycho-thérapeute doit valider une formation universitaire de 5 ans minimum ainsi que 5 mois de stage professionnel dans un établissement public ou privé.

• Le psychanalyste, repose sur une analyse personnelle, la supervision de cas traités par le candidat, enseignement théorique.

• Le psychiatre, correspond à un profession regulé avec diplome en doctorat de medecine et une spécialisation en psychiatrie.

• La seconde partie de cet enseignement sera assurée par Madame Laurie MONDILLON