Introduction à la parasitologie

Définitions

• La parasitologie étudie les organismes (parasites) vivant sur ou dans un autre organisme (hôte), dont ils dépendent pour leur subsistance, souvent au détriment de celui-ci.
• Le cours de parasitologie général traite des différents types de parasites, de leur biologie, de leur cycle de vie, de leur pathogénicité et des méthodes de diagnostic et de traitement des infections parasitaires.
• Un parasite vit en symbiose avec un hôte dont il tire profit, parfois au détriment.
• La relation entre un parasite et son hôte est "parasitique" car le parasite tire des avantages tandis que l'hôte subit des dommages, pouvant entraîner de graves maladies voire la mort.
• Les parasites dépendent de l'alimentation, de la protection et parfois de la reproduction de l'hôte.
• Les parasites peuvent manipuler le comportement, le métabolisme ou les fonctions physiologiques de l'hôte pour maximiser leurs chances de survie et de transmission.
• Le parasitisme est une association temporaire ou permanente où le parasite tire sa subsistance de l'hôte.
• Le parasitisme peut causer des dommages importants à l'hôte si la charge parasitaire est massive, entraînant une affection ou une maladie parasitaire.
• La charge parasitaire est la quantité de parasites présents dans un organisme hôte à un moment donné.
• La charge parasitaire est un indicateur de la prolifération du parasite dans l'hôte et de son impact sur la santé.
• La charge parasitaire peut évaluer l'intensité de l'infection, la réponse thérapeutique et les risques liés à la maladie.
• Un hôte héberge un parasite.
• Un hôte peut être un humain, un animal, une plante ou divers micro-organismes.
• L'hôte fournit au parasite des ressources essentielles à sa survie, sa reproduction et son développement.
• La relation hôte-parasite est asymétrique, le parasite bénéficiant de l'hôte sans réciprocité, ce qui peut entraîner des conséquences allant de légers désagréments à des maladies graves, voire la mort.

Types d'hôtes

• Hôte définitif (principal) :
  • Le parasite y atteint sa forme adulte ou sexuellement mature et réalise généralement sa reproduction sexuée.
  • Phase essentielle du cycle de vie du parasite qui s'y termine généralement.
  • Le parasite est généralement plus dépendant de l'hôte définitif que des hôtes intermédiaires.
  • Par exemple, le moustique Anophèle est l'hôte définitif de Plasmodium, où il effectue sa reproduction sexuée.
  • L'humain est l'hôte définitif de Taenia solium, qui vit sous forme adulte dans l'intestin.
• Hôte intermédiaire :
  • Le parasite y effectue une partie de son développement, mais pas sa reproduction sexuée.
  • Essentiel pour que le parasite atteigne une forme spécifique (larvaire, cystique, etc.) avant de passer à un autre hôte, souvent l'hôte définitif.
    • L'humain est l'hôte intermédiaire où le parasite de la malaria se multiplie asexuellement dans les globules rouges avant de retourner dans le moustique pour la reproduction sexuée.
    • Le porc est l'hôte intermédiaire où le parasite se transforme en cysticerques.
• Hôte accidentel :
  • Un hôte qui héberge un parasite ne faisant pas normalement partie de son cycle de vie.
  • N'assure pas la reproduction ou le développement normal du parasite.
  • L'hôte accidentel peut néanmoins être infecté et développer des symptômes parfois graves.
  • Les humains sont des hôtes accidentels pour Toxocara canis.

Hôtes intermédiaires

• Il en existe deux types : actifs et passifs.
• Hôtes intermédiaires actifs :
  • Généralement des arthropodes hématophages (moustiques, tiques, puces) qui prélèvent le sang d'un sujet malade et l'inoculent à un sujet sain, désignés comme vecteurs.
  • Arthropodes vecteurs au sens propre, assurant le transport actif entre le réservoir et le sujet réceptif.
  • Ils transforment obligatoirement l'agent pathogène en une forme infestante et susceptible de transporter cet agent infectieux d'un sujet à un autre.
• Hôtes intermédiaires passifs :
  • Divers êtres vivants tels que les petits crustacés, les poissons, les mammifères, hébergeant les parasites aux stades larvaires.
  • L'hôte définitif est infesté en ingérant accidentellement ou volontairement ces hôtes intermédiaires passifs parasités.
  • Un hôte intermédiaire passif peut assurer la diffusion de la forme infectante dans un milieu aquatique, ou être ingéré.

Relations parasite-hôte

• Parasitisme (Relation négative pour l'hôte) :
  • Le parasite profite de l'hôte au détriment de ce dernier, qui subit des dommages allant de l'épuisement des ressources nutritives à des dommages organiques graves, voire la mort.
  • Le parasite tire profit de l'hôte en se nourrissant, se reproduisant ou en obtenant d'autres avantages, tout en le privant de ressources vitales.
  • L'hôte peut souffrir d'une diminution de sa santé, de déséquilibres physiologiques ou de complications graves dues à l'infection parasitaire.
  • La relation est asymétrique.
    • Dans le cas de malaria causée par Plasmodium, le parasite se nourrit des globules rouges, provoquant fièvre, anémie et parfois la mort.
    • Dans le cas de toxoplasmose causée par Toxoplasma gondii, le parasite peut altérer le comportement des hôtes intermédiaires, affectant les humains.
• Commensalisme (Relation neutre pour l'hôte) :
  • Le parasite bénéficie de l'hôte sans nuire ni apporter de bénéfice à ce dernier.
  • L'hôte ne subit pas de dégâts.
  • Il peut évoluer en parasitisme si les conditions changent, ou vice versa.
    • Les poux se nourrissent de la peau et du sang sans toujours causer de maladie grave.
    • Certaines souches de Corynebacterium vivent sur la peau humaine sans provoquer d'infection.
• Symbiose (Relation bénéfique pour les deux parties) :
  • Une association entre deux êtres vivants dont le profit est mutuel.
  • Les deux organismes tirent un avantage réciproque de leur association, que ce soit en termes de nourriture, de protection, de reproduction ou d'autres ressources.
    • Les protozoaires ciliés dans la panse des ruminants digèrent la cellulose des végétaux et la transforment en glucose assimilable par l'hôte.
    • Les termites hébergent ces protozoaires dans leur tube digestif pour les aider à digérer la cellulose des matériaux végétaux, et en retour, les protozoaires trouvent un environnement stable et des nutriments.

Spécificité parasitaire

• La spécificité est définie comme la propriété qu'ont certaines espèces parasites de ne pouvoir s'adapter qu'à certaines espèces hôtes rigoureusement définies, chez lesquelles elles peuvent vivre et se reproduire.
• Elle correspond au nombre d'hôtes possible pour une espèce de parasites.
• La spécificité est à l'origine du couple espèce hôte / espèce parasite.
• Plus un parasite s'adapte, plus il réduit les hôtes qu'il peut coloniser aisément.
• Il existe différent types de spécificité :
  • Parasites oïoxènes :
    • Il s'agit de parasites à spécificité stricte qui ne peuvent vivre que chez une seule espèce d'hôte.
    • Ce sont par exemple T. saginata et T. solium à l'état adulte, ou le plasmodium falciparum lors des phases asexuées.
  • Parasites sténoxènes :
    • Ces parasites se sont adaptés à un nombre limité d'hôtes apparentant à des groupes zoologiques voisins.
    • Il s'agit notamment deu cestode Echinococcus granulosus adulte.
  • Parasites euryxènes :
    • Ces parasites ont une spécifité large, et peuvent se rencontrer chez un grand nombre d'espèces animales.
    • Exemple : larves de ténia Echinococcus granulosus.

Caractéristiques des parasites

• Dépendance totale ou partielle à l'égard de l'hôte :
  • Les parasites sont dépendants de leurs hôtes pour leur survie et leur reproduction.
  • Cette dépendance peut être partielle ou totale, selon le type de parasite.
  • Parasites obligatoires:
    • Ne peut vivre que dans ou sur un hôte, et ne peut pas être libre.
    • Incapable d'exister indépendamment d'un hôte.
    • Ne peut pas terminer le cycle de vie sans un hôte approprié.
      • Agent du paludisme, le Plasmodium, nécessite un moustique et un humain.
  • Parasites facultatifs:
    • Ils peuvent survivre indépendamment pendant un certain temps, mais ils préfèrent se fixer à un hôte.
    • Ils peuvent vivre de manière autonome dans l'environnement et ne deviennent parasitaires que dans certaines conditions.
      • Protozoaire Entamoeba histolytica.
      • Tiques.
• Cycle de vie complexe :
  • Implique plusieurs stades et différents hôtes intermédiaires et définitifs.
  • Permet maximiser la propagation et la survie.
    • Le Plasmodium suit un cycle de vie complexe dans lequel il se multiplie d'abord dans le moustique Anophèle (hôte vectoriel), puis dans le sang humain (HD).
    • Le Taenia solium utilise deux hôtes : un hôte intermédiaire (porc) et un hôte définitif (humain).
• Mécanismes d'adaptation au parasitisme :
  • Les parasites ont évolué des mécanismes spécifiques pour optimiser leur survie et leur reproduction dans des conditions souvent hostiles, tels que des adaptations anatomiques, physiologiques et comportementales.
    • Adaptations morphologiques :
      • structures spécialisées pour se fixer à l'hôte, se nourrir ou éviter d'être rejetés par immunité(ventouses, crochets)
      • glycoprotéines à leur surfaces pour échapper au système immunitaire de l'hôte.
    • Formes de résistances :
      • Se protéger des conditions défavorables(cystes)
      • Résister aux attaques immunitaires pendant des périodes prolongées.(helmnitnes)
• Reproduction rapide et efficace :
  • Se reproduisent sexuellement, rapidement, dans un hôte définitif et asexuellement dans un hôte intermédiaire ou,
    • La reproduction sexuée du Plasmodium se produit dans le moustique, tandis que la reproduction asexuée a lieu dans le sang humain.
  • Mécanismes de reproduction très efficaces pour assurer leur transmission à d'autres hôtes.
  • Taux de reproduction élevés pour compenser le fait qu'ils dépendent de leur hôte.
    • Le Plasmodium peut se reproduire de manière asexuée massive dans le foie et les globules rouges de l'hôte humain.
    • Tænia solium peut produire des milliers d'œufs chaque jour, contaminant d'autres hô.
    • Une seule femelle d'Ascaris lumbricoides pond 200 000 œufs par jour.
• Nutrition et métabolisme :
  • Se nourrissent principalement des ressources de leur hôte.
  • Endoparasites :
    • helmininthes dans l 'intestin
  • Ectoparasites :
    • Se nourrissent généralement du sang de l'hôte.
    • Transmettre des agents pathogènes par la salive.

Actions des parasites sur l'hôte

• Destruction cellulaire par ingestion :
  • Les parasites comme Entamoeba histolytica détruisent directement les cellules des tissus qu'ils envahissent, ce qui conduit à des ulcérations dans la paroi intestinale.
    • Ce parasite produit des enzymes protéolytiques comme la cystéine protéase.
• Destruction cellulaire par migration :
  • Larves d'Ascaris ou les trématodes
  • Leur passage provoque des inflammations locales, hémorragies et des lésions d'organes.
    • Les larves de Fasciola hepatica entraînent des hépatites granulomateuses et des fibroses hépatiques.
• Modulation des systèmes immunitaires :
  • Pour échapper à la défense de l'organisme et favoriser leur survie ou la modulation de la réponse immunitaire.
    • Le Plasmodium falciparum produit des protéines de surface, telles que PfEMP1, qui subissent une variation antigénique, induisant une immunité partielle au lieu d'une immunité protectrice.
    • Leishmania donovani inhibe la fonction des macrophages en induisant des réponses Th2 et en réduisant la production de cytokines pro-inflammatoires comme l'interféron gamma.
• Perturbations du métabolisme :
  • Les parasites peuvent modifier le métabolisme de leur hôte pour subvenir à leurs propres besoins en nutriments, provoquant carences nutritionnelles ou déséquilibres métaboliques.
    • Ascaris lumbricoides ou Tænia solium absorbent directement protéines, vitamines et minéraux.
    • Les vers solitaires (Tœnia) peuvent interférer avec les processus digestifs de l'hôte, réduisant l'efficacité de l'absorption des nutriments.
• Modification du comportement :
  • Influencent le comportement de leur hôte pour favoriser leur transmission ou leur développement.
    • Toxoplasma gondii modifie les comportements de ses HI pour attirer les chats.
    • Dicrocoelium dendriticum altère le comportement des fourmis en les rendant plus susceptibles d'être mangées par des herbivores.
• Fibrose et cicatrisation des organes
  • Certains parasites induisent des réactions immunitaires chroniques qui font la formation de fibroses
    • Schistosoma : réponse immunitaire granulomateuse dans des organes tels que le foie et les reins.
    • Fasciola hepatica : lésions dans le foie.

Classification des parasites

• Peuvent être classés en fonction de divers critères, notamment leur structure, leur cycle de vie, leur mode de transmission et leur relation avec l'hôte.
• Protozoaires (Organismes unicellulaires)
  • Peuvent vivre dans des environnements intracellulaires ou extracellulaires.
  • Responsables de maladies graves comme le paludisme, la toxoplasmose et la leishmaniose.
    • Plasmodium spp.
    • Toxoplasma gondii
    • Entamoeba histolytica
• Helminthes (Vers parasites multicellulaires)
  • Les vers parasitaires vivent dans les intestins.
  • Les helminthes se divisent en trois sous-groupes principaux :
    • Nématodes (vers ronds):
      • Souvent responsables d'infections intestinales.
      • Ascaris lumbricoides
      • Enterobius vermicularis
    • Trématodes (vers plats non segmentés):
      • Affectent les organes internes.
      • Fasciola hepatica (douves du foie).
      • Schistosoma spp.
    • Cestodes (vers solitaires):
      • Peuvent atteindre une grande taille dans les intestins de l'hôte.
      • Taenia solium
      • Echinococcus granulosus

Biologie des parasites

• Actions parasitaires :
  • Action spoliatrice :
    • Elle est plus ou moins importante selon la quantité de substances(vitamines, sang...etc) dérobées
  • Action toxique :
    • Due à l'émission (excrétion ou sécrétion) de substances toxiques à l'origine de réactions du corps.
  • Action infectieuse :
    • Larves qui perforent ou migrations complexes dans l'organisme
    • Coexistent avec des microbes dont ils permettent l'introduction
  • Action mécanique :
    • Provoque l'éclatement de certaines cellules ou perforation créant une porte d'entrée microbienne
• Les modes d'infestation :
  • les différentes façons par lesquelles un parasite pénètre dans son hôte pour y vivre.
    • Transmission par ingestion (voie orale) :
      • œufs, kystes ou formes larvaires de parasites contaminent les aliments ou l'eau
      • Touche les helminthes et protozoaires
        • Ascaris lumbricoides
        • Toxoplasma gondii
        • Giardia lamblia
    • Transmission par vecteurs (mouches, moustiques, tiques, etc.) :
      • parasites sont transmis par des vecteurs,
        • Plasmodium
        • Trypanosoma brucei
        • Leishmania
        • Dirofilaria immitis
    • Transmission par contact direct :
      • L'hôte entre en contact avec des parasites ou leurs formes infectieuses
        • Enterobius vermicularis (oxyures)
        • Trichomonas vaginalis
        • Sarcoptes scabiei
    • Transmission par l'air (voie aérienne) :
      • Parasite transmis par l'air.
      • Champignon pathogène : Aspergillus spp
      • Excréments de félins : Toxoplasma gondii
    • Transmission transplacentaire :
      • Certains sont transmis directement d'une mère infectée à son bébé via le placenta. -* Toxoplasma gondii -* Plasmodium falciparum
    • Transmission par la peau (pénétration directe) -* Certains, comme des vers ou des protozoaires, peuvent pénétrer directement.
      • Schistosoma
      • Ancylostoma et Necator
• morphologie des parasites
  • Protozoaires :
    • Parasites unicellulaires relativement simples mais spécialisées.
      • Membrane plasmique :
        • Diffusion nutriments et des déchets..
      • Noyau :
        • Contient l'ADN.
      • Cytoplasme :
        • Organites nécessaires à la digestion et à la reproduction.
      • appereil de nutrition
        • Phagocytose
        • Cytostome
        • Vacuoles digestives
        • Vacuoles contractiles :
  • helminthes
    • multicellulaire plus complexe
      • Bouche et œsophage :
        • Par exemple, Ascaris a une bouche dotée de crochets pour se fixer à la paroi intestinale
    • Intestin :
      • un tube digestif où les nutriments sont absorbés avant d'être expulsés
    • Cloaque :
      • Produits digestifs et métaboliques excrétés..
    • Cerveau primitif
    • Système musculaire :
      • en couches longitudinales et circulaires.
  • Arthropodes
    • externes qui peuvent agir comme vecteurs de maladies adaptées à leur rôle. -Certains ont une bouche spécialisée pour percer la peau de l'hôte ou hypostome.
    • L'intestin est souvent très développé
    • Bien développé, réagissant à la chaleur, le dioxyde de carbone émis par l'hôte
• HABITATS : -Ectoparasites -vivent sur la surface de leur hôte -Adaptés à des conditions de vie sur ou près de la surface de l'hôte -Endoparasites -Vivent à l'intérieur de leur hôte -Leur habitat interne peut varier selon le type de parasite -Habitat des Parasites dans l'Environnement -*Sol et eau -*Ascaris lumbricoides -*Ancylostoma -*Schistosoma -Hôtes Intermédiaires (vecteurs) - Plasmodium - Dirofilaria immitis

Types de tropisme

• Divers selon l'espèce de parasite en cause, son stade évolutif, son sexe, son état physiologique.
• Histotropisme : vers l'intérieur des tissus de l'hôte
  • larve de cysticercose musculaire bovine
• Hémotropisme : localisation spécifique dans le sang
  • Babesia dans les globules rouges
• Dermotropisme : les parasites colonisent la peau
  • Sarcoptes scabiei

Nutrition

• Les modes de nutrition sont variables :
  • Les vers ronds s'alimentent en capturant les produits de la digestion(chyme intestinal).
  • Les éléments nutritifs sont assimilés grâce aux enzymes sécrétés par les parasites.
  • Certains parasites qui sont dépourvus de tube digestif(vers plats, trématodes et champignons) se nourrissent par osmose.

Les espèces de nutrition :

- Chymivores : spoliateurs du contenu intestinal du tube digestif.
- Histophages : se nourrissent de tissus.
- Hématophages : se nourrissent de sang.

Reproduction

• Multiples chez les parasites
• A-Chez les métazoaires :
  • multiplication agame par bourgeonnement
  • hermaphrodites
• B) chez les protozoaires -multiplication asexuée -reproduction sexuée(sporozaires) .