Indicateurs Macroéconomiques et PIB

Introduction

• La politique économique englobe les politiques budgétaires et monétaires.
• La politique monétaire est l'action de la banque centrale pour fixer les taux de change et contrôler la masse monétaire.
• La politique budgétaire est l'acte majeur d'un gouvernement, centré sur le vote de la loi de finances.
• Les évolutions conjoncturelles des agrégats économiques dépendent de ces deux instruments.
• Les agrégats macroéconomiques sont définis et mesurés dans le cadre de la comptabilité nationale, harmonisée depuis l'après-Seconde Guerre mondiale.

Les Indicateurs de la Macroéconomie

• Le Produit Intérieur Brut (PIB) est utilisé pour mesurer la richesse d'un pays.

Les Approches du PIB

• Le PIB mesure la création de richesse dans un pays.
• Cette richesse est créée par des unités institutionnelles résidentes ayant une autonomie de décision (achat/vente d'actifs).
• L'unité a son centre d'intérêt économique sur le territoire national.
• Le critère de résidence est distinct de la nationalité. Si une entité produit en France, elle est considérée résidente, quelle que soit son origine.

Secteurs Institutionnels

• Les unités sont regroupées en cinq secteurs :
  • Sociétés non financières : entreprises classiques du secteur marchand.
  • Sociétés financières : collectent l'épargne d'autres secteurs, autorisent les prêts et placent l'épargne sur les marchés financiers.
  • Administrations Publiques (APU) : inclut l'État, les collectivités territoriales et les organismes de sécurité sociale obligatoire.
  • Ménages : individus vivant dans un même foyer.
  • Institutions sans but lucratif (ISBL) : associations.
  • Reste du monde : entités non résidentes.
• Ces unités institutionnelles ont des activités principales et sont répertoriées en branches selon la nomenclature internationale des Nations Unies.

Mesure et Compléments du PIB

• Le PIB mesure la création de richesse matérielle et immatérielle sur un territoire national.
• Le PIB ne se limite pas à l'industrie ; 80% du PIB provient du secteur tertiaire.
• Les économistes cherchent à compléter le PIB avec de nouveaux indicateurs, notamment pour guider l'investissement vers des secteurs à faibles émissions de CO2.

Approches de Calcul du PIB

• Approche par la production : somme des valeurs ajoutées brutes des unités résidentes, plus les impôts sur la production et les importations, moins les subventions sur les produits.
  • VA = CA - Consommation Intermédiaire.
  • La consommation intermédiaire correspond aux composants achetés et utilisés pour produire un bien.
• Approche par la demande : inspirée par les travaux keynésiens.

Composantes de la Demande Globale

• Le PIB est égal à la somme des emplois finals de biens et services opérés par les unités institutionnelles résidentes.
• La demande globale ne se limite pas à la consommation, elle inclut l'investissement.
• Le solde de la balance courante est un élément important de la balance des paiements, avec un sous-solde pour la balance commerciale (industrielle).
• La Formation Brute de Capital Fixe (FBCF, ou investissement) est distincte de l'épargne.

Balance des Transactions Courantes

• La balance des transactions courantes enregistre les échanges de biens et services.
• La balance commerciale mesure la part de l'industrie et est déficitaire.
• La balance des échanges de services est la balance des invisibles, où la France est excédentaire, atténuant le déficit de la balance courante.
• La consommation des ménages est la composante la plus importante de la demande globale, représentant presque 2 000 milliards.
• La FBCF est inférieure à la consommation : 651,8 milliards.

Taux de Croissance du PIB

• Évolution récente du taux de croissance du PIB :
  • 2021 : la stimulation keynésienne a boosté la croissance à 6,9%.
  • 2022 : diminution à 2,6%.
  • 2023 : passe à 0,9%.
  • 2024 : à 1,1%, inférieur aux attentes.

Taux de Croissance Potentiel

• Le taux de croissance potentiel est celui qui serait atteint si tous les facteurs de production étaient utilisés.
• Il est calculé en considérant le taux de croissance de la population active et sa productivité apparente.
• La population active croît à 0,35%.
• La productivité apparente du travail, autrefois de 4 à 5% pendant les Trente Glorieuses, est maintenant à 1%, due à la tertiarisation.
• La productivité dans les services progresse moins vite que dans l'industrie et stagne dans les services à la personne.
• La part de l'emploi industriel est réduite à 12% en raison de la délocalisation.
• Si l'économie utilisait tous ses facteurs de production, la croissance serait de 1,35%, indiquant qu'elle ne tourne pas à plein régime.

Approche par la Répartition des Revenus

• Salaires + Excédent Brut d'Exploitation (EBE) + Impôts sur la production et l'importation - Subventions.
• Cette approche permet de calculer la répartition entre salaires et profits dans la valeur ajoutée (VA).
• Le taux de marge (EBE/VA) est un indicateur clé. Son inverse représente la part des salaires dans la VA.

Évolution du Taux de Marge

• Pendant les Trente Glorieuses :
  • Taux de marge à 30%, part salariale à 70%.
  • Les salaires évoluaient au même rythme que la productivité et l'inflation, sans dégradation du taux de marge.
• Fin des Trente Glorieuses :
  • Chocs pétroliers et salariaux.
  • Les entreprises répercutent la hausse des prix de l'énergie.
  • Les salariés obtiennent des hausses de salaires supérieures à l'inflation, dégradant le taux de marge (boucle prix-salaires).
  • Le taux de marge chute à 25%, part salariale à 75%.
• Rapport de force inversé :
  • Les milieux d'affaires cherchent à redresser le taux de marge via des politiques de l'offre.
  • Le taux de marge se stabilise à 32-33%.

Dividendes

• Années 1980 :
  • 35% des bénéfices nets versés en dividendes.
• Actuellement :
  • 85% des bénéfices nets versés en dividendes.
  • Moins d'autofinancement pour privilégier la création de valeur pour les actionnaires.
• Objectif : maximisation du ratio bénéfice net par action.
• Rendements boursiers :
  • Recherche d'une plus-value latente.
  • Augmentation des dividendes pour faire monter la valeur de l'action et optimisation du taux de marge.

Le Revenu National Brut (RNB)

• Le RNB comptabilise les flux de revenus entre unités résidentes et non résidentes.
• Exemple : les dividendes d'actions américaines détenues par un résident français ne sont pas inclus dans le PIB, mais sont pris en compte dans le RNB.
• Il faut considérer tous les flux de revenus entrants et sortants pour calculer le RNB.

Le Revenu National Disponible Brut (RNDB)

• Le RNDB prend en compte les transferts. L'épargne est déduite du RNDB, distinguant la partie consommée de celle non consommée.

La Balance des Paiements

• Elle se compose de trois comptes :
  • Balance courante.
  • Compte de capital (échanges de capitaux non financiers).
  • Compte financier (échanges de capitaux financiers).

La Balance Courante

• La balance courante inclut la balance commerciale et les invisibles.
• La balance commerciale est le solde des échanges de biens, déficitaire de 137,3 milliards d'euros en 2022.
• Le solde de la balance commerciale reflète la compétitivité industrielle.
• Depuis 2001, la balance commerciale française est dans le rouge, marquant une désindustrialisation.

Causes du Déficit Commercial

• La gouvernance des entreprises a changé, avec une logique de maximisation des rendements boursiers par les investisseurs institutionnels.
• Les restructurations (fermetures de sites, sous-traitance, délocalisations) réduisent l'activité industrielle en France.
• L'entrée en vigueur de l'euro en 2001 a supprimé la possibilité de dévaluer la monnaie nationale pour rééquilibrer la balance commerciale.

Politiques d'Ajustement

• En l'absence de dévaluation monétaire, le pays doit recourir à une dévaluation interne via la baisse des salaires ou une progression plus lente que l'inflation.
• Des politiques d'austérité sont mises en place pour réduire les dépenses sociales et publiques.
• Si tous les pays baissent les salaires en même temps, personne ne gagne en compétitivité.

Balance des Services

• La balance des services est excédentaire de 52 milliards d'euros en 2022, compensant partiellement le déficit commercial.
• Elle inclut l'aéronautique, le luxe (LVMH), l'agroalimentaire et l'industrie pharmaceutique, ainsi que les transports et le tourisme.

Compte Financier

• Le compte financier inclut les Investissements Directs à l'Étranger (IDE) et les investissements de portefeuille.
• Les résidents achètent des titres dans le reste du monde, et inversement. Il est important de distinguer les IDE des investissements de portefeuille.
• Les IDE visent à prendre le contrôle du capital d'une entreprise (acquisition de plus de 10% du capital).
• Les investissements de portefeuille sont des placements dans une proportion inférieure à 10% du capital.

Position de la France

• Les investissements français à l'étranger sont de 111,7 milliards d'euros, tandis que les investissements étrangers en France représentent 100 milliards.
• La France est le deuxième pays d'accueil des IDE.
• Les investissements de portefeuille représentent 119 milliards d'euros en 2022.
• La France est une économie à faible croissance, désindustrialisée et spécialisée dans les services.

La Naissance de la Macroéconomie chez Keynes

• Keynes : fils d'un économiste et d'un maire de Cambridge.
• Opposé au conservatisme et partisan de l'intervention de l'État.

Critique de la Théorie Néoclassique

• La théorie néoclassique est un modèle de plein emploi, alors qu'il existe un chômage de masse persistant.
• Keynes considère cette théorie comme un cas particulier et soutient que la politique à appliquer dépend de la conjoncture.
• Il faut relancer l'économie en utilisant les dépenses publiques en bas du cycle.

Économie de Plein Emploi

• Dans une économie de plein emploi, l'investissement est égal à l'épargne (I=S).
• Plus il y a d'épargne, moins le coût d'épargner est élevé (raisonnement néoclassique).
• Quand toute l'épargne est utilisée, I=S, ce qui correspond au plein emploi.
• Il n'est pas possible d'acheter plus de machines à court terme par manque de ressources financières.

Marché du Travail

• La théorie néoclassique suppose que l'on peut toujours mobiliser le facteur travail (L).
• La demande de travail est décroissante par rapport au salaire réel, avec un effet de substitution et de recettes supplémentaires (effet de volume).
• Une baisse de salaire est bénéfique pour l'emploi.
• Les entreprises égalisent la rémunération des facteurs de production avec l'efficacité marginale du travail.

Keynes et le Marché du Travail

• Keynes admet la pertinence de cette fonction, mais observe que les travailleurs qui acceptent une baisse de salaire ne sont pas forcément embauchés.
• Les salaires sont flexibles en période de chômage important, mais les employeurs n'embauchent pas, ce qui maintient un chômage de masse.
• Les travailleurs préfèrent le loisir au travail si les salaires augmentent (théorie néoclassique), mais il existe un salaire de réserve en dessous duquel ils ne travaillent plus.

Excédent d'Offre de Travail

• Si le marché du travail fonctionnait correctement, l'ajustement du salaire résorberait le déséquilibre et ramènerait l'économie au plein emploi.
• Le chômage est donc volontaire selon les néoclassiques.
• Keynes parle de chômage involontaire lorsque des travailleurs acceptent de baisser leur salaire réel sans être embauchés.
• Cette situation n'est pas représentée par la théorie néoclassique, qui ne considère que le plein emploi.

Incertitude et Anticipations

• L'incertitude sur le marché financier a deux conséquences :
  • Les anticipations des entrepreneurs, que Keynes appelle les "esprits animaux", influencent la décision d'investissement.
  • L'investissement engendre des flux de revenus qui sont en partie consommés et en partie épargnés (I=S).
  • Les travailleurs nouvellement embauchés sont moins payés car la productivité marginale est décroissante.
  • La stimulation de la demande passe par l'investissement.
• La préférence pour la liquidité explique que toute l'épargne n'est pas forcément placée.
• Les individus conservent une partie de leur patrimoine sous forme liquide par précaution.
• La demande de monnaie fait face à une offre de monnaie de la banque centrale, qui peut influencer la masse monétaire.
• Le taux d'intérêt à long terme dépend de la préférence pour la liquidité des agents économiques.
• Une forte incertitude accroît la préférence pour la liquidité, faisant monter le taux d'intérêt et exerçant une influence négative sur l'investissement.