Histoire des disciplines scolaires

• CC1 est un examen écrit avec des questions de 45 minutes.
• CC2 est un dossier en PDF sur huit sujets, comprenant une réponse argumentative, des citations et un portrait de personnalité.
• Le cours porte sur l'histoire des disciplines scolaires.

L'invention des disciplines scolaires

• Le sujet est abordé sous l'angle "Humanités" contre catéchisme.

L'École est une invention de l'Église

• L'éducation dans l'Antiquité ne ressemble pas à l'école moderne.
• Les enfants grecs allaient chez des maîtres pour apprendre des compétences spécifiques comme la rhétorique, la musique ou le développement physique.
• L'enseignement n'était pas lié et l'élève était accompagné d'un pédagogue (esclave).
• À Athènes, l'école n'était pas une institution ; les citoyens choisissaient ce qu'ils voulaient apprendre dans des lieux publics.
• L'Empire romain avait de vraies écoles organisées et financées par le service public dès le IIe siècle après J.-C.
• École du littérateur pour les 7-11 ans : lecture, écriture, calcul.
• École du grammairien pour les 12-25 ans : langue et littérature.
• École du rhéteur pour les 16-20 ans : art de parler en public et de débattre.
• L'enseignement était à la carte, basé sur l'esthétique et la forme, avec peu de science.
• L'éducation chrétienne a introduit un nouveau paradigme.
• Le paganisme assurait l'unité de la société par des rites, traditions, pratiques et mythes acquis par imitation.
• Le christianisme, en revanche, utilisait une doctrine morale avec des valeurs et des principes acquis par adhésion individuelle (conversion).
• La prédication était utilisée pour persuader et convaincre, avec une organisation assurant l'unité de l'enseignement.
• L'enseignement chrétien idéal se déroulait dans des internats (monastères).
• L'objectif était une institution totale organisant la vie d'un individu, avec tous les enseignements dispensés au même endroit et sous la même direction morale.
• La doctrine devait être compatible avec le patrimoine des auteurs païens.
• Les quatre pères de l'Église sont Jérôme, Augustin, Grégoire et Ambroise.
• Saint Augustin a utilisé les Anciens comme modèles dans "De Doctrina Christiana".
• Paideia signifie donner un sens à sa vie et à son corps (Grec).

Les écoles de l'Occident barbare

• L'Empire Romain a subi des invasions, entraînant la prise de la langue latine.
• Il n'y a pas eu de ruptures brutales. Alaric a pillé Rome jusqu'en 410, marquant la chute de Rome en 416.
• L'Occident est devenu barbare à partir du IIIe siècle, avec un déclin progressif des villes et une société de paysans protecteurs.
• Une culture antique a persisté grâce aux écoles monastiques, cathédrales et municipales.
• Le concile de Vaison (529) a créé des écoles presbytérales organisées autour d'un presbytère accueillant des laïcs, utilisant le psautier en latin.

Les disciplines scolaires naissent dans le secondaire

• Pendant la Renaissance carolingienne (768-814), Charlemagne a régné et a favorisé le développement intellectuel dans les monastères où les livres étaient recopiés.
• L'écriture s'est développée grâce à l'invention de la minuscule.
• La constitution d'un État avec une administration a conduit Charlemagne à souhaiter l'unification culturelle, notamment par l'homogénéisation du latin.
• Charlemagne a créé une école dans son palais, avec des petites écoles, des écoles cathédrales, des écoles monastiques et des écoles palatiales.
• L'ambition encyclopédique des "Arts libéraux" visait à unir la science et la vérité pour expliquer la totalité du monde et construire une réflexion chrétienne.
• Cassiodore a défini sept "Arts libéraux" enseignés à l'école de Chartres aux XIe et XIIe siècles : grammaire, musique, astronomie, maths, géométrie, rhétorique et dialectique.
• Les arts libéraux étaient divisés en deux catégories : le Trivium (grammaire, rhétorique et dialectique) et le Quadrivium (géométrie, arithmétique, musique).
• Les universités se sont développées entre le secondaire et le supérieur au XIIe siècle, avec l'essor du commerce et des villes.
• La transmission des savoirs s'est faite par le biais d'une corporation souhaitant s'émanciper.
• La Faculté des Arts a joué un rôle préparatoire, offrant des savoirs de base aux enfants dès 13 ans et menant aux facultés d'art, de médecine, de droit et de théologie.
• Avant cela, les enfants fréquentaient les écoles cathédrales, appelées "de grammaire", où ils prenaient conscience des règles universelles derrière le langage.
• Les commentaires d'Aristote étaient une référence importante.
• Il y avait une distinction entre les écoles de grammaire et les facultés de médecine, droit et théologie.
• La didactique et la scolastique (Saint Thomas d'Aquin) régnaient, avec une grande importance accordée à l'oral car les livres étaient rares.
• Les œuvres des Anciens étaient plus importantes que les connaissances elles-mêmes, et le savoir était abstrait et spéculatif.

Le temps des collèges

• Fondation et développement des collèges = primat du contrôle social.
• L'université n'avait pas de bâtiments spécifiques, contrairement aux collèges qui offraient des lieux de regroupement pour les maîtres et étudiants venant de loin.
• Les collèges sont devenus des lieux de contrôle social, passant d'une logique d'éducation libérale à une logique totale.
• Les deux défis du XVIe siècle étaient l'humanisme et la Réforme protestante.
• La "contre-réforme" catholique a créé des séminaires pour les prêtres et a fondé 70 collèges en 100 ans.
• Les collèges jésuites appliquaient le Ratio Studiorum, avec des classes hiérarchisées et des examens pour passer à la classe suivante.

Le XIXe siècle

• L'État s'approprie la formation des élites.
• Napoléon et Guizot jettent les bases d'un système durable.
• L'école est toujours un lieu de contrôle social, avec des priorités affichées.
• Des salles d'asile ont été créées pour prendre en charge les enfants dans les rues, favorisant leur épanouissement.
• L'éducation des filles était influencée par des préjugés de l'époque. Julie-Victoire Daubié est devenue la première bachelière en 1861.
• L'importance de la religion était soulignée, avec une grande place accordée à l'instruction religieuse.
• Le clergé était omniprésent dans l'éducation, comme le stipulait la loi Falloux en 1850.
• En 1900, les établissements religieux secondaires scolarisaient 100 000 jeunes, contre 87 000 pour les collèges et lycées publics.
• La pédagogie était partagée entre normalisation et modernisation, avec une pédagogie individuelle, mutuelle et une promotion de la parole du maître.

La refondation républicaine, 1880-1902

• L'école est déjà fondée (système scolaire).
• Les lois Ferry (1880-1882) ont instauré une école gratuite, laïque et obligatoire pour les garçons et les filles de 6 à 13 ans.
• Une dynamique sociale a créé une demande d'école progressive, avec des vacances scolaires pour permettre aux enfants de participer au travail des champs et un jour de congé le jeudi (remplacé ensuite par le mercredi).
• Les écoles ont été homogénéisées pour offrir la même formation à tous les enfants.
• L'école est devenue obligatoire pour les garçons et les filles.
• Écoles maternelles (suite aux salles d'asile) créée en 1881 avec Pauline Kergomard comme inspectrice générale).
• Action volontariste de l'État avec une véritable dynamique sociale visant à mettre en place un système scolaire cohérent.
• Architecture particulière et semblable pour manifester l'existence concrète de l'école.
• Même rythme (horaires, vacances...) + même formation des maîtres (loi Paul Bert en 1879 avec école normale de filles).
• Développement du certificat d'études primaires avec des débouchés dans les écoles professionnelles (ex : école normale d'instituteurs).
• Cohérence permise par une idéologie, un projet politique qui donne du sens à tout cela
• Ouverture d'une ère de stabilité pour le primaire et stabilisation d'un modèle scolaire.

L'école primaire : dépasser le lire-écrire-compter

• La morale laïque est basé sur une conception ouverte de la laïcité et sur le savoir émancipateur.
• Octave Gréard a mis en place un véritable système scolaire dans le département de la Seine, qui a servi de modèle par la suite.
• Volonté d'une éducation libérale et contenus disciplinaires pour le primaire (Certificat d'études de 1866).
• Normalisation par la loi de 1882 et précision de l'arrêté du 18 janvier 1887.
• 1880-1902
• Le lycée devient un lieu où on juxtapose les disciplines
• Du latin au français
• En 1880, l'heure des remises en cause : accès à la culture latine).
• Remise en cause de l'académie française.
• En 1902, le programme d'histoire est modifié et le latin, devient une matière non-obligatoire.

La dispersion de l'enseignement et la consécration des disciplines

• Changement de priorité (humanités classiques à la culture générale) = fin de l'élégance.
• Promulgation des matières qui vont développer l'esprit à produire une réflexion.
• Contenus qui valent pour eux-mêmes (valeur, intérêt).
• Le triomphe de l'esprit de spécialité = cristallisation des disciplines scolaires (qqc avec une identité forte).
• Développement des enseignements basés sur le contenu.
• Promotion des répétiteurs et travail sur son temps libre.

Des disciplines scolaires, pour quoi faire ?

• Forme scolaire : un maître qui, dans une institution séparée de la société, enseigne un savoir identifié à des élèves regroupés par âge, obéissant à des règles impersonnelles.
• Disciplines scolaires :« mises en forme du savoir formulé, organisé, transporté en vue de l'apprentissage scolaire» (Alain Kerlan).

La réhabilitation de l'utilitarisme

• Les langues vivantes, signe de la modernité
• Un savoir tenu en lisère de l'école (facultatif puis obligatoire en 1838).
• Rencontres dans les salons.
• Savoir d'agrément qu'une jeune fille doit savoir maîtriser.
• Langue très utilitaire = pas pour l'élite sociale.
• L'heure de la reconnaissance.
• Mise en place de la mondialisation au 20° siècle (avec le libre-échange, la colonisation...).
• Création d'un bac langues-sciences en 1902.

Comment enseigner les langues vivantes

• parler la «langue des bonnes» pour connaître la langue = moyen de communication.
• Langue enseignée comme langue véhiculaire (méthode directe pour communiquer = tolérance d'erreurs qui est responsable d'une baisse de niveau en français).

Quelles langues étudier ?

• Anglais (56% en 1860) = langue de l'intime VS allemand (38%) = langue de la rigueur, difficulté.
• L'anglais du commerce et des affaires se fait une place dans l'enseignement.
• Le XXe siècle = triomphe de l'anglais (montée en puissance).
• Classes bilangues ouvertes dans les années 90 pour démarrer 2 langues dès la 6ème.

Les sciences, de la marginalité à la prépondérante

• La remise en question d'une hiérarchie traditionnelle des savoirs.
• En 1902 : Une réforme qui promeut les sciences.
• Lutte éco. et commerciale avec la concurrence = sciences dans un esprit de revanche (maths).
• Maintenu un niveau de sciences dans le 2nd grâce aux écoles spéciales (ex : prépa polytechnique).
• En 1865, Duruy crée l'enseignement 2nd «spécial» pour former «les sous-officiers de l'armée indus.».
• Succès d'un bac longtemps subalterne (les années 60 ou l'inversion de la hiérarchie : vers des sciences, instrument de sélection).

La pédagogie concrète de l'école primaire

• Un enseignement tourné vers le quotidien.
• Lien très indirect avec les savoirs savants, des exercices pratiques.