Fondements de la criminologie - 1ère année Master

En criminologie, les erreurs de deuxième espèce sont plus fréquentes car la non confirmation d'une hypothèse est souvent considérée comme une preuve de son inexactitude. Or, cette non confirmation peut être due à d'autres facteurs comme des problèmes méthodologiques (indicateurs non pertinents, échantillon trop petit, variance insuffisante des variables).

La non confirmation d'une hypothèse peut résulter de problèmes méthodologiques tels que des indicateurs non pertinents, un échantillon trop petit ou une variance insuffisante des variables.

Avant de formuler des hypothèses, un chercheur en criminologie doit se documenter sur les recherches existantes et leurs résultats.

La documentation sur les recherches antérieures permet de formuler des hypothèses plus pertinentes et de les étayer.

La comparaison des résultats d'une recherche avec ceux d'autres études permet d'en discuter et d'en interpréter les résultats à la lumière des connaissances existantes.

La tâche de se documenter est facilitée par l'existence d'Internet et la numérisation.

Les revues à comité de lecture (peer-review) sont des sources fiables d'information car elles sont examinées par des experts reconnus dans le domaine.

Une hypothèse n'est jamais fausse d'emblée. C'est sa confrontation aux données empiriques qui permettra de la réfuter ou non.

En sciences sociales, les théories sont probabilistes, c'est-à-dire qu'elles ne prédisent pas un résultat absolu, mais plutôt une tendance. La valeur de la variable dépendante (Y) sera plus ou moins élevée en fonction de la valeur de la variable indépendante (X). Cela suggère une corrélation entre les deux variables.

En sciences naturelles, les théories sont souvent déterministes, ce qui signifie qu'elles prédisent un résultat spécifique et invariable. Si la variable indépendante (X) prend une certaine valeur, alors la variable dépendante (Y) prendra toujours une valeur spécifique.

Une hypothèse probabiliste peut être réfutée si la tendance statistique attendue ne se produit pas, c'est-à-dire si la corrélation prévue n'est pas significative.

Une hypothèse est une affirmation vérifiable qui constitue une étape intermédiaire dans le processus de recherche. Elle est formulée à partir de la question de recherche et propose une réponse potentielle.

La méthode de recherche en criminologie implique de tester des hypothèses en utilisant différentes techniques comme les sondages, les entretiens, l'observation et l'expérimentation.

On opérationsnalise les variables en les rendant mesurables. Cela implique d'assigner un indicateur quantifiable à la variable. Par exemple, le nombre d'amendes données par les policiers peut servir d'indicateur pour la variable « répression ».

La mission de toute recherche est de tester des hypothèses préalables.

Il est parfois nécessaire d'extraire une hypothèse d'une théorie pour la tester empiriquement. Par exemple, la théorie générale selon laquelle les gens évitent les conséquences négatives peut être testée par une hypothèse plus spécifique, comme l'augmentation des amendes réduisant le nombre d'infractions.

La validité de contenu se divise en deux parties: la validité apparente et la validité logique. La validité apparente vérifie si les comportements observés sont réellement des infractions punissables, tandis que la validité logique se concentre sur la capacité de l'indicateur à refléter le type spécifique de criminalité que l'on souhaite mesurer.

La validité pragmatique permet d'évaluer la capacité d'un indicateur à mesurer l'état présent (validité concourante) ou à prédire l'évolution future (validité prédictive). Elle est vérifiée en comparant les résultats de l'indicateur avec d'autres données ou en analysant comment les résultats correspondent aux changements futurs.

La validité de construction se concentre sur la manière dont les concepts théoriques sont traduits en indicateurs concrets. Elle analyse si les indicateurs choisis sont pertinents pour mesurer la variable étudiée et si les résultats de la recherche confirment les prédictions théoriques.

Lorsque les concepts peuvent être mesurés directement (ex: vols à l'étalage), les problèmes de validité et de fiabilité sont minimes. Les données disponibles sont des manifestations de la réaction sociale au crime plutôt que du crime lui-même.

Les statistiques sur les conséquences d'une infraction, comme les données policières, offrent une vision indirecte de la criminalité. Elles renseignent sur la procédure policière et pénale, mais pas nécessairement sur le crime lui-même.

Pour obtenir une meilleure compréhension de la réalité du crime, la criminologie a utilisé des méthodes de sondage (délinquance auto-rapportée et victimisation) dès la deuxième moitié du XXème siècle. Cela a permis d'observer le crime de manière plus rapprochée.

Malgré leur utilité, les indicateurs basés sur des sondages peuvent aussi être entachés de problèmes de validité et de fiabilité.

Plus on s'éloigne du délit lui-même, moins l'indicateur est valide. C'est comme si les informations se perdaient à travers un entonnoir.

Les statistiques policières ne sont pas toujours fiables pour comparer la criminalité entre les pays car les règles de comptabilité des infractions varient d'un pays à l'autre.

La manière dont une infraction commise par plusieurs personnes est comptabilisée peut varier selon les pays. Parfois, il y a une infraction par personne, parfois une seule infraction pour tout le groupe.

Les statistiques policières peuvent être biaisées par les préférences des responsables, qui peuvent choisir de dramatiser ou de minimiser certains événements pour des raisons politiques ou budgétaires.

Les pays qui enregistrent les délits dès le dépôt de la plainte ont tendance à avoir des taux de criminalité plus élevés que ceux qui les enregistrent à la fin de l'enquête.

La police peut classer différemment les incidents selon leur type, comme les lésions corporelles et les délits contre les biens, ce qui peut influencer les statistiques.

Les statistiques policières peuvent être affectées par des changements dans la classification des incidents, la direction du bureau de la statistique ou la manière dont les appels à la police sont traités.

La validité des statistiques policières est limitée par le fait qu'on ne connaît pas tous les facteurs qui poussent les gens à dénoncer une infraction et la part du « chiffre noir » des infractions non signalées.

Les catégories de statistiques policières doivent être basées sur des phénomènes directement observables, sans se soucier de la qualification juridique.

Une méthode utilisée en criminologie pour étudier la délinquance en interrogeant directement les individus sur leurs propres actes délictueux.

La recherche de Short et Nye (1957) sur les écoliers a été la première à utiliser cette méthode pour étudier la délinquance juvénile.

Une échelle qui permet de classer les comportements délictueux du moins grave au plus grave.

Les premiers sondages ont révélé que certains actes délictueux sont « normaux » et ne sont pas réservés à certaines catégories de la population.

Le problème de domaine se pose car les premiers sondages de délinquance auto-reportée portaient sur des comportements mineurs, tandis que les statistiques officielles mesurent les crimes graves.

Les conclusions hâtives des premiers sondages proviennent de la méthodologie utilisée, comme le fait de se concentrer sur les adolescents et les délits mineurs.

La validité des réponses et la participation sont des défis lorsqu'on utilise cette méthode pour les adultes, surtout ceux ayant déjà eu affaire à la police.

Les délits étudiés dans les premiers sondages étaient souvent banals ou représentaient des comportements problématiques, ce qui limite la portée des conclusions.

Les statistiques policières enregistrent principalement les affaires qui font l'objet d'une plainte formelle, tandis que les sondages de victimisation captent une plus large variété d'expériences criminelles.

Les sondages de victimisation peuvent mesurer l'évolution de la criminalité dans le temps, mais présentent des limites en termes de comparaisons internationales, car les définitions des crimes varient.

Les statistiques policières sont souvent critiquées car elles ne reflètent pas la réalité de la criminalité dans son ensemble. Les sondages de victimisation, malgré leurs limites, offrent un aperçu plus complet.

Les sondages de victimisation mesurent la perception des victimes, ce qui peut influencer la précision des données.

La gravité des affaires rapportées influence la décision de porter plainte. Les caractéristiques de l'auteur ou de la victime ont moins d'impact.

Les deux sources de données, statistiques policières et sondages de victimisation, présentent des points forts et des faiblesses, il est donc important de les considérer en complémentarité.

Les sondages de victimisation ne mesurent pas les crimes économiques, les crimes sans victime et les crimes contre les entreprises.

Les sondages de victimisation sont critiqués pour ne mesurer que les crimes dont les victimes se souviennent et se sentent concernées.