Fatigue cognitive et ses causes

Fatigue cognitive

• La fatigue cognitive est un état neurophysiologique du cerveau et du corps résultant d'un travail cognitif intense.
• Elle se manifeste par une sensation subjective de fatigue, un désir d'arrêter l'effort et une recherche de repos ou de sommeil.

Les causes de la fatigue cognitive

• La fatigue cognitive est liée à des tâches nécessitant un contrôle cognitif intense, demandant une concentration et une attention soutenue, contrairement aux routines automatisées.
• Ces tâches sollicitent le cortex préfrontal latéral, impliqué dans la planification, la prise de décision et la régulation émotionnelle.
• La théorie de l'épuisement du moi, qui postulait un épuisement d'une ressource limitée par le contrôle de soi, a été réfutée par des études de réplication.
• Les études n'ont pas démontré de preuves empiriques soutenant cette théorie.
• La ressource partagée par les processus cognitifs n'est pas le glucose sanguin, mais un système affecté par les tâches intensives, ce qui impacte les performances ultérieures.

Les effets de la fatigue cognitive

• La fatigue cognitive diminue l'activité du cortex préfrontal latéral, augmentant l'impulsivité dans les choix intertemporels (entre une récompense immédiate et une récompense plus importante mais différée).
• Les choix intertemporels permettent une évaluation pertinente de la fatigue cognitive, car l'impulsivité indique un déficit du contrôle cognitif.
• Les altérations cérébrales expliquent l'impact des tâches ardues sur le comportement.
• La fatigue cognitive n'est pas une simple épuisement des ressources, mais une adaptation coût/bénéfice : le contrôle cognitif devient plus coûteux et est abandonné si le bénéfice est jugé insuffisant.

Les mécanismes de la fatigue cognitive

• La fatigue cognitive pourrait être associée à une accumulation de substances potentiellement toxiques dans le cerveau, notamment le glutamate.
• Le glutamate est le neurotransmetteur le plus courant dans le cerveau ; une accumulation excessive interfère avec la communication neuronale et peut provoquer des crises d'épilepsie.
• Des études de spectroscopie ont révélé une augmentation de la concentration de glutamate dans les synapses du cortex préfrontal latéral chez les sujets ayant effectué des tâches cognitives complexes.
• Cette augmentation de glutamate pourrait servir de signal d'alarme incitant à la cessation de l'activité pour éviter une accumulation excessive.

Applications cliniques de la fatigue cognitive

• Le syndrome de surentraînement chez les athlètes d'endurance illustre l'impact de la fatigue cognitive.
• Le surentraînement est un état d'épuisement physique et mental important, parfois associé à des symptômes dépressifs.
• La fatigue cognitive pourrait expliquer les difficultés des athlètes d'endurance à maintenir leurs performances et à prendre des décisions rationnelles pendant et après les entraînements intensifs.
• Des études ont démontré une augmentation de l'impulsivité et une diminution de l'activité du cortex préfrontal lors de choix intertemporels chez les athlètes surentraînés.