Évolution des Banques Centrales

Les banques centrales modernes sont issues des traditionnelles banques d'émission, qui étaient de différentes formes : banques de marchandises (modèle baltique) finançant le commerce extérieur sous le contrôle de l'État, banques d'escompte (modèle continental) finançant le négoce, et banques indépendantes.

Les banques centrales modernes ont réduit progressivement leur clientèle aux seules banques commerciales et aux États, devenant ainsi des banques de premier rang, tandis que les banques commerciales sont considérées comme des banques de second rang.

Les banques centrales modernes émettent deux types de monnaie : des billets fiduciaires accessibles à tous et de la monnaie scripturale accessible uniquement aux banques commerciales et aux États.

Depuis le XXe siècle, les États ne créent plus de banques d'émission, mais directement des banques centrales, notamment lors des décolonisations. Cela est également lié à l'abandon de l'or et de l'argent comme monnaie.

Les banques centrales modernes se distinguent des banques ordinaires par quatre caractéristiques principales : le monopole de l'émission fiduciaire, la non-lucrativité, la fonction de prêteur en dernier ressort et la fonction de supervision et de contrôle prudentiel.

La Banque d'Angleterre (BoE), créée en 1694, n'a pas immédiatement eu le monopole fiduciaire. Elle a d'abord bénéficié d'un monopole indirect en étant la seule « société anonyme » autorisée à émettre des billets de banque.

La BoE a obtenu un monopole de l'émission de billets de banque dans un périmètre limité autour de Londres en 1826. Ce monopole national a été confirmé en 1844 par la loi de Peel.

La loi n'est pas rétroactive, autorisant les banques à continuer d'émettre des billets jusqu'à ce qu'elles atteignent le maximum d'émission établi en 1843.

La Banque d'Angleterre acquiert progressivement le contrôle sur l'émission fiduciaire britannique, en raison de la croissance de la circulation des billets et du rachat des banques privées d'émission.

En 1946, la Banque d'Angleterre acquiert un monopole officiel sur l'émission fiduciaire, en raison de sa nationalisation.

Le contexte de la création de la Banque de France en 1800, caractérisé par une liberté d'émission de billets pour les banques commerciales.

L'émission fiduciaire est placée sous le contrôle de monopoles privés, à l'exception de la Banque de France pour la région parisienne.

Des banques départementales d'émission voient le jour dans les grandes villes françaises dès 1819, créant un conflit de monopoles avec la Banque de France.

En 1836, la Banque de France étend son influence en ouvrant des succursales dans les villes non couvertes par les banques départementales d'émission, afin de contrer leur expansion.

En 1848, la Banque de France profite de la difficulté des banques départementales d'émission pour racheter leurs actifs, consolidant ainsi son monopole national.