Discours et Production de Connaissance

Discours et Production de Connaissance

• La science est un discours qui révèle son propre mode de production.
• Il existe quatre types de discours ayant une certaine cohérence : politique, publicitaire, journalistique et scientifique.
• Le discours politique vise à rallier des individus à une option basée sur une idéologie.
• Le discours publicitaire cherche à inciter à la consommation en jouant sur les sentiments et les émotions.
• Le discours journalistique informe sur des faits en respectant un code déontologique et des techniques d'information.
• Le discours scientifique vise à convaincre rationnellement de la validité d'une connaissance ou d'une hypothèse, en s'appuyant sur des méthodes rigoureuses.
• Le "monde de production" désigne la manière dont une connaissance est produite ou un résultat de recherche est élaboré.
• Le discours scientifique se distingue car il est le seul à exposer ouvertement son mode de production. Il peut démontrer la véracité des faits en exposant sa recherche et les méthodes d'analyse utilisées, permettant une remise en question des résultats.
• Les discours publicitaire, religieux et journalistique ne révèlent pas leur mode de production.
• L'objectif du discours scientifique est de fournir un raisonnement complet, des arguments, des méthodes, des techniques et des informations qui, une fois combinés, produisent un résultat pouvant être critiqué.

Définitions Substantives et Fonctionnelles de la Religion

• Jean-Paul Willaime définit la religion comme une activité sociale régulière impliquant un pouvoir charismatique lié à des entités invisibles, ainsi que des représentations et pratiques relatives à la vie, à la mort, au bonheur et au malheur.
• Yves Lambert considère que définir la religion est un défi en raison des débats théologiques sur la vraie ou fausse religion, de la variété des expériences religieuses et des transformations des religions au fil du temps.
• Les chercheurs ont d'abord tenté de définir la religion par sa substance (surnaturel, invisible, Dieu, âme). Cependant, il est difficile de trouver une substance commune à toutes les religions.
• Émile Durkheim propose une définition classique mais problématique : "La religion est un système solidaire de croyances et de pratiques relatives à des choses sacrées, c'est-à-dire séparées, interdites, croyances qui unissent une communauté morale qui est une église, tous ceux qui y adhèrent."
• La définition de Durkheim met l'accent sur la distinction entre le sacré et le profane et l'importance des valeurs communes, plutôt que sur la croyance en un dieu.
• Cette définition est inclusive mais elle met de côté la magie et la superstition.
• Rudolf Otto met l'accent sur les manifestations récurrentes que le sacré provoque chez les humains, qui deviennent le centre de la définition du sacré.
• Le religieux, selon Otto, n'a pas de contenu propre, mais se manifeste à travers les sentiments qu'il inspire et qui prennent corps dans l'art, les rites, les célébrations, etc.
• Bronislaw Malinowski suggère de percevoir la fonction de culte et du système de croyance.
• L'approche fonctionnelle de la religion conçoit la société comme un ensemble d'organes interdépendants, où chaque institution a une fonction précise. La religion est donc vue comme une institution sociale importante.
• En 1950, on considère que la religion fournit un ensemble de symboles qui apportent stabilité et régulation à l'individu et aux communautés.
• Selon Clifford Geertz, la religion est un système de symboles qui suscite des motivations et des dispositions puissantes en formulant des conceptions générales sur l'existence et en leur donnant une apparence de réalité.
• Entre 1960 et 1970, certains chercheurs tentent de définir la religion par sa fonction symbolique et existentielle en lien avec les questions ultimes de la vie.
• Paul Tillich suggère que la religion cherche à donner des réponses aux problèmes ultimes auxquels les humains ne peuvent répondre.
• La religion est devenue à la fois très privée et universelle, touchant les questions relatives à la mort.
• En abandonnant la recherche de caractéristiques fondamentales et en élargissant trop les définitions fonctionnelles, il devient difficile de distinguer la religion de la non-religion.

Caractéristiques du Sacré

• Le sacré est opposé au profane dans diverses sociétés.
• Sa nature tend à provoquer des manifestations récurrentes chez les humains, qui deviennent centrales dans sa définition.
• Il n'a pas de contenu propre, mais se manifeste à travers l'art, les rites, etc., et les sentiments qu'il inspire.
• Essentiellement mystérieux et indicible en soi, il se révèle par ses manifestations : le majestas, le fascinant, le mystérieux, le tremendous.
• Le sacré ne couvre pas complètement la réalité de la magie.
• La maîtrise du sacré et l'autoritéMagestas inspire le respect et l’admiration.
• Fascinant est l’attirance que le sacré exerce.
• Mystérieux est l’aspect incompréhensible.
• Tremendous est le sentiment de puissance et d’effroi.

Virtuosité Religieuse

• La virtuosité religieuse distingue le croyant ordinaire qui oriente entièrement sa vie selon des motifs religieux.
• Selon Max Weber, ce n'est pas une question de génie, mais de volonté. Le religieux "vibre" davantage chez le virtuose.
• Le virtuose cherche à observer minutieusement les préceptes religieux pour atteindre un salut ou un état spirituel exceptionnel.
• L'éthique du virtuose implique des pratiques méthodiques pour se perfectionner religieusement.
• Les virtuoses cherchent à confirmer leur propre virtuosité, parfois en se considérant comme des élus.
• Ils adoptent un mode de vie particulier, tourné vers l'activité religieuse (moines, sœurs, savants islamiques).
• Le virtuose religieux cherche avant tout à se modifier, à se perfectionner spirituellement pour atteindre son salut.
• L'ascétisme est l'observance stricte des pratiques religieuses.
• Le mysticisme ne passe pas par la médiation du monde pour confirmer sa virtuosité.

Présentation des différents types de discours (politique, publicitaire, journalistique, scientifique). Différences entre ces discours. Le discours scientifique explique ouvertement son mode de production.