De l'Empire à la Commune (1870-1871)

• L'étude porte sur la période de l'Empire à la Commune (1870-1871)

La fin du Second Empire

• Au milieu du XIXe siècle, le Second Empire de Louis-Napoléon Bonaparte est en place
• Les vagues républicaines, par exemple à travers une presse provocatrice, se font ressentir
• En 1869, à l'approche des élections, le gouvernement met l'accent sur les risques de désordre ou de révolution, car les républicains gagnent du soutien, surtout chez les ouvriers
• Lors des élections législatives de 1869, Ferry et Gambetta sont élus. Ils souhaitent une République libérale axée sur la liberté plutôt que l'égalité
• Léon Gambetta, journaliste républicain, a un programme de Belleville très à gauche: il adhérait au suffrage universel, aux libertés publiques sans restrictions, à l'obligation, à la laïcité et à la gratuité de l'instruction primaire, à la séparation de l'Église et de l'État, et à la suppression des armées permanentes
• Gambetta inspire durablement la gauche radicale
• Il existe une perspective de monarchie parlementaire, avec Émile Olivier, républicain, nommé premier ministre par Napoléon
• La monarchie parlementaire s'installe, et le corps législatif peut proposer des lois. Les députés peuvent devenir ministres, mais Napoléon n'accepte pas la responsabilité des ministres devant la Chambre
• Le nouveau gouvernement est accepté par les bourgeois/catholiques/gens d'affaires, mais pas par les républicains
• Lors du référendum du 8 mai 1870, Napoléon demande aux Français d'accepter les réformes depuis 1860: 7,5 millions de personnes répondent «oui», 150 000 répondent «non» et il y a 2 millions d'abstentions
• Napoléon est habile dans sa demande, car une réponse négative signifierait un retour à l'Empire autoritaire, tandis qu'une réponse positive lui permettrait de reprendre le contrôle, seuls les républicains radicaux pouvant répondre non
• Le régime s'assouplit, mais l'opposition républicaine monte
• Les groupes républicains sont divisés : certains Français craignent la République en raison de son image de violence, tandis que d'autres ont pour modèle la Révolution
• D'un côté, Ferry et Gambetta représentent la République libérale, prônant les mêmes droits pour tous, sauf en matière économique, et se référant à la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789
• De l'autre, les blanquistes (Blanqui) représentent la République sociale, axée sur l'égalité sociale et économique, et se réfèrent à la Terreur = révolutionnaires

Le déclenchement de la guerre

• Napoléon reprend le pouvoir personnel malgré les efforts d'Émile Ollivier
• En ce qui concerne l'origine du conflit, la Prusse, un État allemand, cherche à unifier l'Allemagne pour en faire une force prépondérante
• Le chancelier Bismarck montre que la Prusse est un État militariste
• Napoléon III n'est pas contre l'unification de l'Allemagne, mais souhaite que les États du Sud (Bavière) restent indépendants. Pour Bismarck, vaincre la France (alliée des États du Sud) permet d'atteindre l'objectif d'unification
• La candidature de Hohenzollern au trône d'Espagne inquiète, mais le gouvernement français convainc le prince de se retirer
• L'ambassadeur français demande à Bismarck de le confirmer mais ce dernier envoie un télégramme ambigu «dépêche d'Ems» et déclenche la colère de l'opinion publique
• Le 19 juillet 1870, la France déclare la guerre à la Prusse, se présentant comme l'agresseur et étant seule dans ce conflit

Le désastre

• La France manque de ressources militaires, d'artillerie et l'armée est peu entraînée. Le début de la guerre est marqué par une série de défaites du côté français
• Concernant les armées françaises: La Lorraine, commandée par Bazaine est enfermée à Metz, qui est prise d'assaut par l'armée prussienne et l'Alsace, commandée par Mac-Mahon, est battue à Sedan le 1er septembre lorsque Napoléon III se dirige vers Metz pour libérer la ville, mais est encerclé par les forces prussiennes et capitule
• La route de Paris est ouverte aux Prussiens. Le régime ne se défend pas, Napoléon est en prison et les députés de la République de l'opposition le remplacent: ils s'installent à Paris, à l'hôtel de ville (symbole du pouvoir du peuple)

Résister ou prendre acte de la défaite ?

• Le 4 septembre 1870, les manifestants envahissent le Palais Bourbon pour demander des nouvelles et cela conduit à la création du gouvernement de défense républicaine avec Gambetta, Jules Favre, Jules Ferry et le général Trochu qui préside
• Les républicains veulent rapidement mettre fin à la guerre mais doivent faire face aux exigences de Bismarck concernant l'Alsace-Strasbourg
• A l'inverse, les Parisiens croient en la possibilité d'un renversement militaire tandis que l'extrême gauche pense qu'il faut combattre, en se référant à la Terreur
• Le 19 septembre 1870, Paris est assiégée par les Allemands et compte 2 millions d'habitants
• Le 7 octobre 1870, Gambetta se rend en province pour constituer une défense nationale forte de 600 000 hommes pour libérer Paris, en vain
• Le 21 octobre 1870, Bazaine livre son armée et ses canons aux Allemands

Le siège de Paris

• L'hiver est rude, la population souffre de rationnements inégaux, et la population populaire + rencontre des difficultés qui suscitent une agitation politique frénétique
• Les Prussiens ne prennent pas la ville d'assaut mais coupent l'eau...
• Le 28 janvier 1871, un armistice est signé après une tentative de Trochu d'obtenir le soutien d'États neutres, et Trochu et Gambetta démissionnent

La République... ou la paix

• Pour négocier la paix, Bismarck souhaite un gouvernement officiel représentatif de la population
• Le 8 février 1871, des élections sont organisées pour décider d'une nouvelle Assemblée, les électeurs se prononçant davantage sur la question de la paix que sur leurs convictions politiques. Les monarchistes l'emportent avec 400 conservateurs monarchistes (favorables à la paix) contre 200 républicains (favorables à la guerre)
• Thiers est désigné chef du pouvoir exécutif de la République française
• Le 18 mai 1871, le traité de Francfort est signé et la proclamation officielle de la République a lieu
• Le 1er mars 1871, les Prussiens défilent dans Paris

La constitution de la commune: Paris Insurgé et humilié

• La proclamation de l'armistice engendre la plus grande insurrection populaire du XIXe siècle
• Les Parisiens se sentent délaissés par le gouvernement/atterrés par l'esprit d'abandon de l'Assemblée/ révoltés quand il s'installe à Versailles
• En plus, la ville se transforme, les ouvriers se déplacent dans les faubourgs et se politisent de plus en plus/l'économie stagne et les grands travaux ralentissent et l'espoir républicain renaît pendant les tensions sociales lors du siège
• Février 1871, le comité central de la Garde Nationale est mis en place et rallié par des groupes révolutionnaires
• Les décisions de l'Assemblée attisent les tensions, Thiers (qui a perdu son autorité à Paris) fait retirer les 400 canons laissés à Montmartre et cela provoque une insurrection générale qui le force à faire évacuer son armée de Paris

Vie, mort et survie de la commune de Paris

• Le 26 mars 1871, des élections parisiennes ont lieu avec un fort taux d'abstention: 79 élus sont choisis, dont 60 sont révolutionnaires/socialement et cela est perçu comme une élection populaire (25 ouvriers élus)
• Ces élections désignent un Conseil général de la Commune de Paris et prennent la place du gouvernement de défense nationale
• Le 28 mars, le nom de la Commune est adopté, en référence à la Commune de Paris pendant la Révolution
• La rupture entre la Commune et le gouvernement de Versailles dirigé par Thiers est actée
• La Commune est perçue comme une République indépendante du gouvernement officiel: elle se donne en exemple aux autres communes françaises (comme Lyon, Marseille).
• Il existe un contenu idéologique avec des divergences: les modérés refusent de siéger (Clémenceau) tandis que les Blanquistes veulent lutter contre la bourgeoisie et l'Eglise
• Il existe néanmoins une volonté commune d'instaurer une République sociale et égalitaire
• Les députés sont sous la surveillance des électeurs via un mandat impératif
• Des mesures sont prises comme la suspension des loyers et des dettes des petits commerçants et ouvriers

Mesures notables

• La séparation de l'Église et de l'État (contradictoire car les églises ont continué de fonctionner) et la laïcisation des écoles
• L'élection des chefs d'ateliers et des coopératives ouvrières remplacent les patrons
• La Commune semble être un succès, avec peu d'incidents et une grande liberté d'expression (réunions F & H). Elle est née de la haine de l'ennemi et a une attitude patriotique (pas du goût de Marx)

Écrasement de la commune

• Dés le 18 mars, Thiers est l'ennemi de la Commune et il veut y mettre fin
• Thiers recherche la "bienveillance" neutre des allemands et récupère les prisonniers
• Le 21 mai 1871, pour satisfaire la volonté de Thiers, Mac Mahon assiège Paris
• Du 21 au 28 mai 1871, la semaine sanglante est marquée par l'opposition entre les communards/versaillais et l'armée

Plus de faits

• Des barricades sont créées, l'ouest tombe d'abord, et la lutte se termine au cimetière Père Lachaise à Belleville
• Des milliers de communards sont déportés dans les colonies (Algérie et Nouvelle Calédonie)

Conclusion

• La Commune reste un symbole de la fin du XIXe siècle, et malgré son attitude révolutionnaire, elle préfigure de nouvelles formes d'organisation politique et sociale, tout en demeurant un emblème pour la classe ouvrière et prolétarienne
• La IIIe République a à la fois écrasé la Commune et mis en place des dispositions que la Commune avait décrétées, ce qui est contradictoire (séparation Église-État et service militaire obligatoire)
• Le 14 juillet 1880, une amnistie est accordée aux Communards
• Une autre conséquence de ces évènements est que les socialistes rompent avec la stratégie et avec l'idée qu'il faut jouer la carte de la démocratie, et décident qu'il faut créer des partis et présenter des candidats aux élections