Contexte politique au Xème siècle

I - Contexte politique au Xe siècle

• Au Vème siècle, l'Empire romain d'Occident s'effondre sous la pression des peuples germaniques.
• Ces peuples, invités ou contraints, pénètrent les frontières, entraînant la dissolution de la structure politique impériale.
• Des royaumes et principautés indépendants émergent en remplacement.
• La Gaule, à la fin du Vème siècle, est occupée par divers peuples, chacun contrônant un territoire de l'ancienne province gauloise.
• Le royaume des Francs se situe au nord, le royaume Burgonde au sud, les Wisigoths au sud-ouest, et un général romain contrôle la Loire.
• Clovis appartient à la dynastie mérovingienne (481-751), suivie par les Carolingiens qui prennent le pouvoir en 751 avec Pépin le Bref jusqu'en 987.
• Charlemagne, fils de Pépin le Bref, tente de reconstituer une unité politique.
• Charlemagne est couronné empereur en 800, cherchant à faire renaître l'Empire d'Occident en s'appuyant sur trois traditions.
• Trois traditions sur lesquelles Charlemagne s'appuie : la tradition germanique, il se dit roi des Francs, la tradition romaine, il se fait sacrer empereur comme à Rome, et la tradition chrétienne.

Les agents locaux du roi et hiérarchie

• En 843, le Traité de Verdun divise l'empire carolingien entre les fils de Louis le Pieux en trois royaumes.
• Le royaume des Francs (sous Charles le Chauve) s'articule autour de plusieurs institutions principales : le roi, ses agents locaux, l'armée, et l'Église.
• À l'échelle locale, des agents territoriaux représentent le pouvoir royal, exerçant l'autorité au nom du roi et déléguant des pouvoirs, y compris économiques comme la levée d'impôts.
• Parmi ces agents locaux figurent les comtes, "comes" signifiant compagnon, présents dans des circonscriptions locales.
• Les comtes exercent les pouvoirs délégués par le roi dans leur circonscription et tentent de faire respecter ses ordres (assurer la paix, rendre la justice).
• Pour récompenser ses agents locaux, le roi leur accorde des terres, des titres, ou de nouvelles compétences.
• La Vicomte est un adjoint du comte et d'autres agents locaux existent, comme le marquis, installé dans une région frontalière et et le duc installé dans une région qui réunit plusieurs comtés
• Au IXe siècle, la multiplication de ces agents mène à l'émergence d'une puissante aristocratie détenant des charges publiques.
• Au même moment, le pouvoir royal diminue tandis qu'une puissante aristocratie émerge, notamment en raison des invasions normandes, vikings et hongroises.
• L'incapacité du pouvoir royal à faire face à ces invasions engendre une résistance locale, renforçant le respect des populations pour leurs agents locaux plutôt que pour le roi, perçu comme faible.

De Nouvelles Pratiques Politiques

• Au XIIe siècle, l'affaiblissement royal conduit les agents locaux à gagner en autonomie et à se soustraire à la tutelle royale, et des principautés territoriales émergent.
• L'accès au trône est disputé entre les Carolingiens et d'autres familles puissantes, dont les Capétiens. Hugues Capet est couronné en 987, marquant le début de la dynastie capétienne, bien que le pouvoir royal reste fragile.
• Dès le Xe siècle, la multiplication des centres de pouvoir local et l'organisation de leurs relations s'inscrivent dans le cadre de la féodalité.
• La féodalité implique la soumission des paysans et l'adaptation des mentalités de l'aristocratie, avec l'objectif de conserver le pouvoir
• Ce siècle se caractérise par un pouvoir central affaibli et l'affirmation du pouvoir des grands féodaux, chacun dans son territoire, incarnés par la multiplication des châteaux.
• Le terme princeps, autrefois réservé au roi, est utilisé pour désigner des membres de l'aristocratie exerçant une primauté sur leur territoire (Bourgogne, Aquitaine).
• En 888, le Capétien Eude, élu roi, négocie avec les chefs locaux en leur offrant des terres et des abbayes. Guillaume d'Aquitaine et Richard de Bourgogne s'autodésignent princeps en 895.
• Le roi cesse progressivement d'intervenir dans ces régions, renforçant leur autonomie.
• Les principautés émergent soit de concessions royales, soit spontanément par des familles aristocratiques voulant supplanter le roi.
• En 895, le comte de Vannes fonde une principauté. Dès 950, de nouvelles dynasties, liées aux anciens princes, remplacent les dynasties initiales éteintes.
• Entre le Xe et XIIème siècle, les dynasties aristocratiques s'établissent, avec une multiplication des pouvoirs autonomes : le phénomène castral.
• Le phénomène castral débute au Xe siècle, symbolisant la fragmentation du pouvoir avec la multiplication des châteaux forts, qui assurent l'autorité des seigneurs et le contrôle du territoire.
• Au début du XIe siècle, la construction des châteaux reste un monopole public, mais leur prolifération permet d'étendre le contrôle sur de nouveaux territoires et d'y lever des taxes
• Dans le contrat vassalique, au XIème siècle, l'engagement prend partout la même forme, rythmée par 2 temps. L'hommage est prêté par le vassal et représente la soumission du vassal à son seigneur en s'agenouillant devant lui et en plaçant les mains dans les siennes.
• Une cérémonie religieuse est aussi nécessaire au serment, ou le vassal à prêter serment sur les évangiles ou sur des reliques. Au coeur de cet serment, il y a la foie jurée.
• Des sanctions sont prévues si le serment n’est pas respecté.
• Le fief est un domaine terrestre, concédé par le seigneur à son vassal lors du contrat vassalique, contre certaines actions vassaliques. La vassalité c’est le fief, la fidélité et l’hommage.
• La vassalité comporte obligation de fidélité (négative et positive) et fief (rétribution).
• Un vassal a des obligations: fidélité positive (aide et conseil) et négative (ne pas nuire à son seigneur).
• L'aide est militaire (garde de château, participation à l'armée) ou financière (rançon du seigneur). Le vassal assure le seigneur de son conseil dans les décisions politiques et judiciaires
• Des sanctions (confiscation du fief, voire mort) existent en cas de manquement.
• Le seigneur promet protection à son vassal et sa sécurité sur le fief, mais ne prête pas serment.