Analyse de la structure sociale française

Study Notes

L'analyse de la structure sociale française s'appuie sur des critères comme le revenu, le diplôme, le genre, l'âge, le type de ménage, le lieu de résidence et les catégories socioprofessionnelles.
La société française connaît d'importantes transformations depuis un demi-siècle, liées à l'évolution du monde du travail, dont la tertiarisation, la salarisation et la féminisation, ainsi que la hausse du niveau de qualification.

Les PCS constituent une nomenclature qui classifie la population en fonction de la profession, de la position hiérarchique et du statut.
Elles regroupent 8 groupes socioprofessionnels, dont 6 d'actifs : agriculteurs exploitants, artisans, commerçants et chefs d'entreprise, cadres et professions intellectuelles supérieures, professions intermédiaires, employés, ouvriers, retraités et autres personnes sans activité professionnelle.
Grâce aux PCS, on peut quantifier la structure sociale, mesurer la répartition de la population selon ces catégories et suivre leur évolution.
Les PCS permettent de mettre en évidence des différences sociales et des inégalités en termes de revenu, de patrimoine, de pratiques sociales et de modes de vie.
Elles illustrent la disparité de réussite scolaire des enfants selon la PCS des parents, avec une surreprésentation des enfants de cadres dans les filières sélectives et une sous-représentation des enfants d'ouvriers.

La possession de moyens de production spécifiques (capital pour les bourgeois, travail pour les prolétaires) détermine la place des individus dans le système productif, leurs intérêts communs et leurs conditions de vie.
Les individus forment une classe « en soi », un groupe avec les mêmes conditions de vie et les mêmes intérêts.
La conscience de classe se développe lorsque les individus prennent conscience de leurs intérêts communs et mènent des mouvements collectifs de revendication, formant alors une classe « pour soi ».
Les intérêts des bourgeois et des prolétaires sont antagonistes, conduisant à l'exploitation capitaliste : les prolétaires ne sont pas rétribués à la hauteur de leur production, la plus-value étant accaparée par la classe dominante.
Cette situation d'opposition entre les deux classes constitue la « lutte des classes ».
Marx prédisait une révolution de la classe ouvrière pour prendre le contrôle des moyens de production et mettre fin à l'exploitation capitaliste.

Weber distingue les classes sociales (économique), les groupes de statut (social) et les partis politiques (politique) comme facteurs déterminants de la stratification sociale.
Pour Weber, les classes sociales ne forment pas des groupes réels conscients de leur situation, mais une construction théorique pour mieux comprendre la stratification.
L'approche de Weber souligne la nature pluridimensionnelle de la stratification sociale, fondée sur trois variables : l'ordre économique (accès aux biens et services), l'ordre social (niveau de prestige) et l'ordre politique (organisations en compétition pour le contrôle de l'État).

Le concept de classe sociale a été remis en question au XXe siècle, avec un déclin des classes sociales et une « moyennisation » de la société française.
Cependant, les inégalités se sont accentuées depuis les années 1980, et la théorie de Bourdieu met en évidence l'importance du capital social, économique et culturel dans la hiérarchie sociale.
Des analyses plus récentes insistent sur la nécessité de croiser la notion de classe avec celle du genre pour mieux comprendre la structure sociale.

Les Trente Glorieuses ont vu un déclin des classes sociales en France, avec la massification scolaire, la hausse du niveau de vie et une réduction des inégalités.
La création d'une vaste classe moyenne a conduit à une « moyennisation » de la société française.
Cette réduction des distances inter-classes s'est accompagnée d'une hausse des écarts intra-classes, réduisant l'homogénéité des classes sociales.
L'individualisation, valorisant l'autonomie des individus, a réduit le phénomène d'identification subjective à la classe.

L'analyse de Marx, élaborée au XIXe siècle, ne reflète pas la réalité des classes sociales dans la société actuelle, notamment en termes de genre.
La classe sociale influence le travail domestique, les femmes appartenant à des classes supérieures pouvant se permettre de payer des employés pour ce travail, les femmes à faible revenu ont une double journée de travail.
Le genre est un facteur important à prendre en compte pour comprendre les inégalités dans la société française, notamment en termes de santé, d'éducation et de travail.