Alcoolisme en France: Causes, Coûts et Impacts

• L'alcoolisme est un problème majeur de santé publique en France, influencé par une forte culture de l'alcool et des traditions viticoles.
• La production de vins et spiritueux est un secteur important pour l'emploi et l'économie en France.
• L'alcool est souvent associé aux événements de la vie et à la gastronomie, ce qui contribue à banaliser l'abus.
• Malgré une diminution de moitié depuis 1960, la France reste un grand consommateur d'alcool au niveau européen et mondial.
• Les conséquences de l'alcoolisme engendrent des coûts importants pour la collectivité sur les plans sanitaire, économique et social.

Qu’est-ce que l’alcoolisme ?

• La distinction est faite entre consommation d'usage et consommation à risque, cette dernière étant problématique qu'elle soit ponctuelle ou régulière.
• L'alcool est un produit psychoactif qui affecte le cerveau, la conscience et la perception.
• À fortes doses, l'alcool provoque l'ivresse, caractérisée par une perte de contrôle, une mauvaise coordination, une altération des réflexes, de la somnolence et une baisse de la vigilance.
• La consommation excessive peut entraîner des pertes de mémoire (trous noirs) et des comas éthyliques, qui nécessitent une intervention médicale d'urgence.
• À long terme, la consommation d'alcool peut entraîner une dépendance psychique et physique, avec des symptômes de sevrage sévères, comme le delirium tremens.
• Les effets toxiques de l'alcool incluent la cirrhose, le cancer du foie, les maladies cardiovasculaires et les cancers des voies aérodigestives supérieures.
• La consommation de tabac, souvent associée à l'alcool, augmente les risques pour la santé.
• L'intoxication alcoolique chronique peut causer des troubles de l'attention, de la concentration et de la mémoire, pouvant aller jusqu'au syndrome de Korsakoff, une maladie cérébrale irréversible.
• La consommation d'alcool est extrêmement déconseillée aux femmes enceintes, étant la première cause de handicap mental non génétique chez l'enfant en France.
• L'alcool pendant la grossesse peut provoquer des accouchements prématurés, un faible poids à la naissance et des retards de développement physique.
• L'alcoolisme chronique entraîne des dommages sanitaires et sociaux, tels que des comportements à risque, des accidents de la route et du travail, des violences conjugales et publiques.
• L'alcoolisme accroît les risques de chômage et d'exclusion sociale.
• La consommation excessive d'alcool est souvent liée à des troubles psychiques comme l'anxiété et la dépression, pouvant soit les déclencher, soit en être une conséquence.
• L'alcool peut apporter un soulagement temporaire mais ne résout pas les problèmes sous-jacents, et peut même les aggraver.
• La dépendance à l'alcool affecte tous les aspects de la vie de l'individu, dégradant sa santé physique et mentale, ainsi que ses relations familiales, sociales et professionnelles.
• La perte d'emploi et les ruptures familiales peuvent aggraver le mal-être psychologique, créant un cercle vicieux.
• Près de 20 % des personnes sans logement sont alcoolodépendantes, un chiffre atteignant presque 30 % chez les hommes.
• L'alcool reste la deuxième cause évitable de mortalité en France, avec environ 5 millions de personnes confrontées à des difficultés liées à sa consommation.
• L'alcool serait responsable de près de 45 000 décès par an et de 10 % des hospitalisations en psychiatrie.
• Le coût économique et social de l'alcool est estimé à environ 20 milliards d'euros.

Les facteurs de risque

• Un début de consommation d'alcool à un jeune âge est un facteur de risque important.
• Les hommes sont trois fois plus susceptibles de devenir alcooliques que les femmes, en partie à cause d'une consommation plus précoce à l'adolescence.
• La consommation d'alcool à l'adolescence est souvent une expérimentation courante vue comme un rite de passage.
• Les problèmes de santé psychique, comme la dépression, l'anxiété, la schizophrénie et les troubles bipolaires, peuvent entraîner une consommation excessive d'alcool.
• L'environnement familial et social, incluant la consommation d'alcool ou de drogues des parents, la violence, l'échec scolaire et le contexte socio-économique, influence les conduites alcooliques.
• Il n'y a pas de gène spécifique à la dépendance à l'alcool, mais certaines prédispositions génétiques pourraient influencer le risque d'addiction.
• L'alcoolisme peut avoir des causes variées, incluant l'âge de la première exposition à l'alcool, le milieu socio-économique, les traumatismes infantiles, les problèmes affectifs ou psychiatriques, et les facteurs génétiques.

L’alcool et les jeunes

• La consommation d'alcool commence dès le collège, les garçons étant généralement plus précoces que les filles.
• Il s'agit de la substance psychoactive la plus consommée chez les adolescents.
• Les jeunes ont souvent des moments de forte alcoolisation ponctuelle, cherchant à atteindre rapidement un état d'ébriété.
• Ils utilisent souvent des mélanges d'alcool fort et de boissons énergisantes pour obtenir des effets euphorisants.
• Ce type de consommation peut avoir des conséquences graves, comme des comas éthyliques, des accidents de la circulation, des accès de violence et des lésions cérébrales.
• La consommation précoce augmente les risques de dépendance.
• L'adolescence est une période de découvertes et de transgressions, où la consommation d'alcool est souvent associée aux fêtes et aux sorties, parfois avec d'autres substances comme le cannabis.
• L'industrie des alcooliers cherche à séduire les jeunes, qui sont les consommateurs de demain.
• Des produits comme les prémix, mélange d'alcool et de boissons sucrées, ont été conçus pour attirer les jeunes, mais ont finalement été interdits.
• Le sponsoring des soirées étudiantes par les fabricants d'alcool, bien qu'interdit aujourd'hui, illustre cette stratégie de ciblage des jeunes.

La lutte contre l’alcoolisme

• L'alcoolisme est la cinquième cause de décès et de handicap dans le monde selon l'OCDE, tuant plus que le Sida, la violence et la tuberculose réunis.
• La lutte contre l'alcoolisme peut être en conflit avec les intérêts économiques, car des mesures efficaces peuvent pénaliser les producteurs et entraîner des suppressions d'emplois.
• En France, la lutte contre l'abus d'alcool repose sur plusieurs axes, la loi Evin de 1991 étant la loi de référence.
• La loi Evin vise à lutter contre les comportements dangereux liés à la consommation d'alcool et de tabac, tout en tenant compte de la dimension culturelle de l'alcool et en tolérant une consommation récréative modérée.
• La loi interdit la publicité directe ou indirecte en faveur du tabac et encadre celle en faveur des boissons alcooliques.
• La publicité pour les boissons contenant plus de 1,2 % d'alcool est interdite à la télévision et au cinéma, mais autorisée dans la presse écrite pour adultes, à la radio dans des tranches horaires précises, sous forme d'affiches dans les zones de production, et lors d'événements spécifiques comme les foires au vin.
• L'ivresse dans un lieu public est interdite depuis une loi de 1873, l'état d'ivresse étant laissé à l'appréciation des forces de l'ordre.
• La vente d'alcool est très encadrée, interdite dans les stades et gymnases (hors dérogation) et dans les zones protégées près des établissements de santé, des écoles, des prisons et des casernes.
• Tout débit de boisson doit posséder une licence pour vendre des boissons alcoolisées.
• La vente d'alcool aux mineurs est interdite sous peine d'amende, que ce soit dans les bars ou les commerces proposant de la vente à emporter.
• Faire boire un mineur jusqu'à l'ivresse est passible de sanctions pénales, pouvant aller jusqu'au retrait de l'autorité parentale si les parents sont responsables.
• La distribution d'alcool à volonté, commerciale ou en échange d'une somme forfaitaire (open bar), est interdite.
• L'alcool au volant est strictement réglementé, avec un seuil maximal de 0,5 g d'alcool par litre de sang (0,25 mg par litre d'air expiré).
• Les sanctions pour alcool au volant incluent une amende, une peine d'emprisonnement, la suspension ou l'annulation du permis.
• La lutte contre l'alcoolisme ne doit pas se limiter à des mesures répressives, mais doit inclure l'information pour modifier les comportements à risque et lutter contre la banalisation de la consommation d'alcool et de l'ivresse.

Le sevrage

• Pour les alcooliques chroniques, le sevrage est un problème car ils redoutent la période d'abstinence, étant alcoolo-dépendants.
• On estime à 2 millions le nombre d'alcoolo-dépendants en France.
• Il est souvent difficile d'aborder la question de la dépendance avec le sujet alcoolique, qui est souvent dans le déni.
• Le sevrage doit partir de la motivation propre de l'individu, l'approche psychologique étant essentielle, car l'anxiété et la dépression sont souvent associées à l'alcoolisme.
• Des traitements peuvent être prescrits pour créer un dégoût de l'alcool, associés à des anxiolytiques ou des antidépresseurs et à une vitaminothérapie.
• Le sevrage nécessite souvent une hospitalisation ou un séjour en centre de cure.
• La psychothérapie de groupe est fondamentale, car l'alcoolique a souvent du mal à s'exprimer individuellement.
• La famille doit être associée, car l'alcoolisme affecte l'environnement familial, qui peut être fragilisé par les comportements de l'alcoolique.
• L'entourage doit apporter son soutien dans ce processus de changement.
• L'abstinence ne signifie pas la guérison, et le plus dur pour un alcoolique est d'admettre qu'il ne pourra plus jamais boire une goutte d'alcool.
• Le combat est difficile, surtout dans un environnement où l'alcool est omniprésent.
• La consommation d'un seul verre peut entraîner une rechute.
• De nouvelles molécules existent pour aider au maintien de l'abstinence, mais n'ont pas d'effets miraculeux car elles possèdent des effets secondaires importants.

Conclusion

• La consommation d'alcool en France est vaste et complexe.
• Distinguer une consommation modérée de l'alcoolisme est essentiel, ce dernier étant une maladie.
• L'alcool est un produit légal avec une forte dimension culturelle, à consommer avec modération, car l'abus nuit gravement à la santé.