Tumeurs épithéliales et non épithéliales PDF

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Université de Franche-Comté

Dr C. Molimard

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tumeurs pathologie anatomie pathologique medecine

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Ce document présente un cours sur les tumeurs épithéliales et non épithéliales. Il aborde différents types de tumeurs, leurs caractéristiques, ainsi que les techniques de diagnostic et de traitement. Le document est structuré pour être accessible aux étudiants en médecine.

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UE PAB – Anatomo-pathologie binôme 20 : Diploïde Dr C. Molimard 04/10/2024 10h-11h Tumeurs épithéliales...

UE PAB – Anatomo-pathologie binôme 20 : Diploïde Dr C. Molimard 04/10/2024 10h-11h Tumeurs épithéliales La prof a précisé que les questions aux partiels porteront sur ce qui est écrit sur les diapos, ce qui est rajouté à l’oral c’est pour approfondir. La prof introduit le cours en nous expliquant que chaque pathologiste est surspécialisé dans un domaine en particulier (elle est spécialisée dans le digestif et le pancréas) car connaître toutes les tumeurs de chaque organe serait trop complexe pour une seule personne, cependant à Besançon ils font de tout car ils ne sont pas en effectif suffisant. Un peu un cours catalogue, beaucoup d’images pour alimenter nos connaissances. nb : pour s'entraîner pour son cours et celui de Mr Bibeau, la prof nous a montré le jeu“discovering pathology” disponible sur Moodle dans l’UE bioanapat I. Introduction Il y a différents types de tumeurs épithéliales (selon le site initial de la lésion) : - Les tumeurs à différenciation malpighiennes (à partir d’un épithélium malpighien) Ex : Peau : les cavités qui recouvrent l’organisme Muqueuses ORL Buccal : œsophage en continuité avec le système extérieur Organes gynéco : vagin, canal anal - Les tumeurs à différenciation glandulaires (épithélium de type glandulaire) Ex : Colon, sein, poumon, etc. - Les tumeurs urothéliales (voies urinaires et excrétrices) Ex : Uretère, vessie, urètre - Les tumeurs à différenciation endocrine Organes endocrines : ex thyroïde, surrénales, système endocrinien diffus ( dans une grande partie de l’organisme dont l’épithélium au niveau du système digestif) - Les carcinomes indifférenciés Lésions inclassables, souvent sur des sites métastasiques. On fait une biopsie avec des techniques de morphologie pour voir s’il y a une différenciation, on regarde au microscope si ça se rapproche d’un épithélium connu. Est-ce que ça fait des glandes (adénocarcinomateux) ou malpighien (tumeur malpighienne). Après techniques d’immunohistochimie pour essayer de préciser ses origines. Et si on n’arrive pas à préciser on qualifiera d’indifférencié. Le clinicien est donc obligé de traiter un cancer à l’aveugle. C’est compliqué, ce sont des cancers très invasifs avec des risques de métastases un peu partout. Tumeur ne veut pas dire qu’elle est forcément maligne ça signifie une prolifération anormale. Les tumeurs épithéliales peuvent être bénignes comme les adénomes dans le côlon (lésions de dysplasie, des lésions prénéoplasiques) ou malignes comme les carcinomes. Elles se développent aux dépens des épithéliums : Revêtements de surface : peau... Revêtement des organes creux : colon, bronche... Au niveau des organes pleins (parenchymes) : sein, foie... A partir ou reproduisant les épithéliums : - Malpighien - Glandulaire 10/10 UE PAB – Anatomo-pathologie binôme 20 : Diploïde Dr C. Molimard 04/10/2024 10h-11h - Urothélial Revêtement de type malpighien Parenchyme mammaire Urothélium II. Les tumeurs malpighiennes (tumeurs épithéliales qui reproduisent le revêtement cutané) 1. Bénignes On peut retrouver des papillomes ou des condylomes. - Condylomes : Les plus connus sont les condylomes HPV viraux induits que l’on retrouve au niveau ano-génital par exemple avec des petites excroissances que l’on peut voir au niveau cutané ou génital avec une prolifération de cellules malpighiennes. (Photo ci-dessous). Un épithélium épaissit avec une hyperplasie importante. On voit en anapath au microscope infection avec le virus, on appelle ces cellules les cellules koïlocyte (cellule malpighienne ayant subi une infection au papillomavirus humain) Si le virus n’est pas éliminé, un carcinome épidermoïde peut se développer. 2. Malignes On parle de carcinome. - Carcinome épidermoïde cutané : ressemble à des volumineuses lésions au niveau du nez ou de la peau (exemple du chou-fleur au niveau du nez). Souvent chez les personnes âgées dans les zones photos exposées, qui ressemblent à des ulcères qui ne guérissent pas. Tumorales et infiltrantes, les cellules essayent de mimer l’épithélium malpighien adjacent. Exemple versant dysplasique avec respect de la membrane basale, pas d’infiltration du derme sous-jacent. Tumeur qui vient infiltrer le derme et l’hypo derme. La tumeur est épidermoïde elle essaye de reproduire le tissu malpighien adjacent avec potentiellement de la kératinisation. Le niveau de différenciation est plus ou moins important. 10/10 UE PAB – Anatomo-pathologie binôme 20 : Diploïde Dr C. Molimard 04/10/2024 10h-11h - Carcinome basocellulaire (très fréquents) : Lésions au niveau des zones photo exposées. Ressemblent à des petites perles, des lésions translucides. Souvent chez les personnes âgées. C’est un sous type de cancer malpighien. Reproduit un épithélium malpighien en faisant des fentes de rétraction, orientation des cellules en palissade, essaye de mimer les cellules adjacentes. Risque d’invasion locale mais ce sont des tumeurs qui font rarement des métastases - Carcinome épidermoïde de l’œsophage - Carcinome épidermoïde broncho pulmonaire - Carcinome épidermoïde du col de l’utérus lié au papillonna virus (Donc importance de la vaccination, sexe masculin est le principal réservoir) Les cancers basocellulaires et épidermoïdes sont les premiers cancers au niveau cutané. Leur degré d’invasion et de dissémination diffèrent : - Basocellulaire reste local avec des destructions - L’épidermoïde métastases Ils apparaissent majoritairement au niveau des zones photos exposées donc crème solaire +++ III. Les tumeurs glandulaires 1. Bénignes (adénomes) Formations glandulaires plus ou moins bien différenciées qui essaient de reproduire le tissu normal et y arrivent plus ou moins bien. Plus ou moins de différenciation de l’épiderme Exemple d’un adénome colorectal. On voit bien que ça ressemble à de la muqueuse normale en dessous. Mais, au-dessus, il y a une prolifération cellulaire (trop de cellules pour le considérer comme un épithélium normal), cependant, l’architecture apparaît relativement bien préservée. On peut également retrouver des : - Adénomes hépatocellulaires (foie) - Adénofibromes mammaires (sein) - Adénome thyroïdien (thyroïde) - Adénome colorectal (côlon et rectum). 10/10 UE PAB – Anatomo-pathologie binôme 20 : Diploïde Dr C. Molimard 04/10/2024 10h-11h 2. Malignes adénocarcinomes (avec un degré de différenciation variable) - Adénocarcinome Lieberkuhnien colorectal : on voit bien que l’architecture est totalement perturbée. - Adénocarcinome mammaire organe plein, le tissu infiltrant qui se propage infiltration stellaire, envahit et détruit la glande mammaire. Tumorectomie : on enlève la boule de tumeur et le tissu autour (marge exérèse), puis on met de l’encre en macroscopie (une couleur différente pour chaque faces, indiqué par le préleveur). Grâce à cette encre le pathologiste peut observer si la tumeur a totalement été retirée : si les cellules tumorales sont accolées à la ligne d’encre cela signifie que marge d'exérèse n’était pas assez grande et que la tumeur n’a pas été extraite en totalité. IV. Les tumeurs urothéliales Développement à partir de l’urothélium qui est un épithélium transitionnel au niveau des voies excréto-urinaire (du calice au niveau des reins jusqu’à l’urètre) 1. Bénin Papillomes urothéliaux : au lieu d’avoir un épithélium blanc recouvert par les cellules parapluies, ça fera des projections papillaires. Avec un épithélium qui se désorganise, les noyaux se mettent dans n’importe quel sens. Si la membrane basale est respectée on aura une dysplasie, s’il y a un envahissement on aura un carcinome urothélial 2. Malin - Carcinome urothélial : contrairement au papillome urothélial qui restait superficiel et bien organisé, au niveau du carcinome, on retrouve plutôt des massifs infiltrants avec des cellules très atypiques. Passe au-delà de la membrane basale puis dans les tissus. Cellules difficiles à préciser on peut s’aider des techniques complémentaires. V. Les tumeurs neuroendocrine - Développées au dépend des cellules neuroendocrines - Appartenant au système endocrinien diffus - Présent partout dans le tube digestif, les bronches, pancréas, thyroïde… - Degré variable de différenciation bien ou peu différencié on aura pronostics différents (ex : carcinome à petites cellules broncho pulmonaire dans le poumon) on aura des TTT différents, avec technique pour aider - Carcinomes peu différenciés à petites cellules broncho pulmonaire nécessitent des traitements complètement différents, on s’aidera de techniques complémentaires. 10/10 UE PAB – Anatomo-pathologie binôme 20 : Diploïde Dr C. Molimard 04/10/2024 10h-11h Exemple de tumeur neuroendocrine plutôt bien différenciée avec des cellules glandulaires (on est au niveau digestif) Cellule neuroendocrine du système neuroendocrinien diffus font des petits amas et forment des tumeurs plus ou moins grosses, plus ou moins différenciées. -> Carcinome neuroendocrine à petite cellules broncho-pulmonaire, mal limité, très proliférante invasif, l’architecture est très perturbée retrouvées plutôt au niveau pulmonaire VI. Les carcinomes indifférenciés Aucun signe morphologique de différentiation, avec des difficultés pour essayer de trouver de quoi il s’agit. On utilise beaucoup de techniques complémentaires (l’immunohistochimie, biologie moléculaire) Les grands diagnostics différentiels sont les mélanomes et les lymphomes, on peut s’orienter vers eux avec les indications du clinicien. Ex : lésion des poumons, ou grain de beauté suspect. Les techniques complémentaires vont orienter les pathologistes pour émettre des hypothèses qui aboutiront à un diagnostic. Tumeurs non épithéliales En anapath la majorité des lésions sont des tumeurs épithéliales. Les tumeurs non épithéliales représentent également une grande partie des lésions. Dans le cas des tumeurs non épithéliales les anapaths sont beaucoup plus spécialisés. Chaque professionnel est surspécialisé dans un domaine. Les tumeurs rares sont envoyées dans un réseau de relecture auprès d’experts nationaux. Cela permet de réaliser des banques de données. La plupart des tumeurs non épithéliales sont rares. I. Les hémopathies malignes Les cancers hémato sont fréquents. Le réseau lymphopath permet une relecture des lésions. À partir des cellules d’origine hématopoïétique Les tumeurs hématopoïétiques sont dérivées de quatre lignées principales (chaque lignée peut devenir tumorale) : - Myéloïde ex : Leucémie Aigüe Myéloïde (LAM), Syndrome Myélo Prolifératif (SMP) etc… (juste pour avoir quelques notions) 10/10 UE PAB – Anatomo-pathologie binôme 20 : Diploïde Dr C. Molimard 04/10/2024 10h-11h - Lymphoïde (lymphocytes B, T, NK...) ex : lymphome hodgkiniens/ non hodgkiniens, leucémie aiguë lymphoïde (LAL), leucémie lymphoïde chronique (LLC) - Histiocytaire (ou dendritique) - Mastocytaire Deux grandes catégories dans les lymphomes : Lymphome de Hodgkin sclérosant nodulaire (au niveau du ganglion). Lymphome de Hodgkin classique C’est une prolifération de lymphocytes anormaux, tumoraux et en général qui sont infectés par le virus de EBV. Avec la présence des cellules typiques de Reed-Sternberg en œil de hibou (cellules avec des gros noyaux) On peut faire le diagnostic avec différents immunomarquages en immunohistochimie. Lymphome non hodgkinien = lymphome B diffus à grandes cellules. Ganglion tumoral malin avec aspect en chair de poisson. Le ganglion est totalement détruit par une prolifération de nature lymphoïde B avec des grandes cellules. II. Les tumeurs mélanocytaires (naevus ou mélanome) Sont retrouvées fréquemment 1)Mélanocytes Ce sont des cellules pigmentaires qui synthétisent la mélanine. Se situent dans la couche basale de l’épiderme. Teinte macroscopique brunâtre, noirâtre ou bleutée. Les mélanocytes permettent de pigmenter la peau et de donner différents phototypes. C’est qui fait qu’on a une peau plus ou moins foncée. 10/10 UE PAB – Anatomo-pathologie binôme 20 : Diploïde Dr C. Molimard 04/10/2024 10h-11h 2)Tumeurs bénignes mélanocytaires : naevus naevocellulaire (=grain de beauté) Prolifération de mélanocytes groupées en amas « thèques » dans l’épiderme ou le derme. Epithélium normal avec les mélanocytes (pigments marrons). Ces mélanocytes se groupent en thèques, font des pools et donnent des tumeurs bégnines (les naevus). Pour définir ces tumeurs on a la règle ABCDE : - A : Asymétrique - B : Bords - C : Couleur - D : Diamètre >6mm - E : Évolution Pour définir un naevus normal : Symétrique, avec des bords réguliers, d’une seule couleur, un diamètre < 6mm et n’évolue pas. Ce grain de beauté sera considéré normal. Lorsque qu’il y a une asymétrie, des bords irréguliers, plusieurs couleurs, diamètre > 6mm et qui évolue cela doit faire penser au mélanome et doit faire l’objet d’une exérèse pour déterminer si on est face à un mélanome on seulement un naevus Également la « règle du vilain de petit canard » : pleins de petits naevus jolis, réguliers sauf un qui tranche par rapport aux autres qui est suspect et qu’il faut donc enlever de façon préventive. Naevus naevocellulaire jonctionnel au niveau de la jonction. Il peut se trouver plus ou moins au niveau du derme, ça ne veut pas dire que c’est malin. 3) Tumeurs malignes mélanocytaires : Mélanomes (nb: dire mélanome malin ne veut rien dire car par définition le mélanome est malin) Moins bien limité contour irrégulier, asymétrique, de plus grande taille, infiltre le tissu adipeux en profondeur (plus ou moins importante). Les cellules sont également de plus grandes tailles, avec des nucléoles volumineux, des noyaux très atypiques, irréguliers. 10/10 UE PAB – Anatomo-pathologie binôme 20 : Diploïde Dr C. Molimard 04/10/2024 10h-11h Enorme lésion, des petites cellules un peu bleues viennent infiltrer l’intégralité du derme et arrivent jusqu’à l’hypoderme. (quand une lésion tumorale descend jusque dans le tissu adipeux elle est en générale maligne). III. Les tumeurs conjonctives Ces tumeurs sont plus rares. Leur classification repose sur l’aspect du tissu formé par la tumeur. Tumeurs bénignes > de malignité incertaine > malignes 1) Bénignes Les plus fréquentes (100 tumeurs bénigne pour 1 tumeur maligne) : petites, superficielles, lésions petites et superficielles. Lipome : tumeur bénigne adipeuse très fréquente chez les personnes âgées, boule sous cutanée de gras (au niveau de l’avant-bras par exemple). Léiomyome : tumeur bénigne conjonctive de nature musculaire lisse 2) Malignes Tumeurs malignes = sarcomes : rare (1% des cancers…) Liposarcome : sarcome de nature adipeuse. Léïomyosarcome : tumeur maligne conjonctive de nature musculaire lisse. Ces lésions font partie du réseau de relecture obligatoire réseau de NetSarc (un réseau national avec une dizaine de pathologistes qui vont relire tous les diagnostics posés sur des sarcomes ou suspectés sarcomes). Chaque cancer a des caractéristiques différentes. Ce sont des diagnostics difficiles on a donc besoin du clinicien et du radiologue pour pouvoir poser le diagnostic. 10/10 UE PAB – Anatomo-pathologie binôme 20 : Diploïde Dr C. Molimard 04/10/2024 10h-11h A gauche un exemple de léiomyome ressemble à des fibres de muscle lisse. Et à droite le léïomyosarcome avec des atypicité cytonucléaires bcp plus importantes et des énormes mitoses. IV.Tumeurs du système nerveux central et périphérique Un gliome sur l’image. Au niveau périphérique ce seront des tumeurs au niveau des gaines des nerfs (schwannome, neurome...) V. Les tumeurs germinales À partir des cellules germinales primordiales, le plus souvent au niveau des gonades. Mais ça peut aussi être extra- gonadique (beaucoup plus rare). Elles sont issues de la cellule multipotente initiale. 10/10 UE PAB – Anatomo-pathologie binôme 20 : Diploïde Dr C. Molimard 04/10/2024 10h-11h VI. Les tumeurs de blastème Sur des cellules immatures qui vont ressembler à des ébauches embryonnaires. Souvent des tumeurs en pédiatrie (moins d’un an) Zones blastémateuses indifférenciées « petites cellules rondes et bleues ». Par exemple découverte d’une masse abdominale à 2 ans alors que tout allait bien, à la biopsie on s’aperçoit que c’est un neuroblastome. Zones blastémateuses différenciées. Par exemple découverte d’une lésion au niveau rétropéritoine vers le rein. Ça peut être un néphroblastome : prend l’aspect de tubes rénaux primitifs. Ce sont des cancers rares. Vous pouvez-vous entrainer sur ce lien : http://discoveringpathology.univ-fcomte.fr/ 10/10

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