Histoire du Sport, Idéologie et Politique en France (PDF)
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Summary
Ce document examine le rôle du sport dans l'affirmation politique et idéologique en France, en se concentrant sur la période de l'occupation. Il analyse comment le sport a été utilisé comme outil politique par le régime de Vichy et comment les sportifs ont réagi à cette situation. Le contexte historique et les influences géopolitiques sont également considérés.
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Histoire Sport, idéologie et politique Sport, idéologies et politiques : On va voir le rôle du sport dans l’affirmation politique et idéologique en France te à l’étranger. Idéologie : Système de pensée, ensemble d’idées qui veulent expliquer le monde, à partir desque...
Histoire Sport, idéologie et politique Sport, idéologies et politiques : On va voir le rôle du sport dans l’affirmation politique et idéologique en France te à l’étranger. Idéologie : Système de pensée, ensemble d’idées qui veulent expliquer le monde, à partir desquelles la réalité est analysée. Il existe des idéologies religieuses, économiques, sociales, politiques… Elles vont se matérialiser par un certain nombre de pratiques dans n’importe quel domaine. I) Le sport et les idéologies Il faut toujours remettre dans son conteste politique et géopolitique un événement sportif. 1) Le sport comme vecteur des idéologies L’olympisme moderne porte les valeurs de l’amateurisme et répond aux normes des classes privilégiées de Grande Bretagne, ce qui contribue à exclure les classes populaires. 2) Le sport comme lieu de production des idéologies En transportant les idéologies, le sport les renforce. 3) Le sport comme lieu d’affrontement des idéologies En 1936, il y a eu les JO de Berlin mais aussi les jeux ouvriers à Barcelone. En période de Guerre froide, on fait place à un affrontement entre le bloc de l’ouest et de l’est. La politisation du sport : exemple du gouvernement de Vichy (1940-1944) Rupture et continuité avec les années 30 et les années après guerre. II) Introduction : rappels contextuels 03 septembre 1939 : déclaration de guerre de la France à l’Allemagne (avant relation sportive) 22 juin 1940 : signature de l’armistice 10 juillet 1940 : vote des pleins pouvoirs à Pétain ; Mise en place du Gouvernement de Vichy (rupture de la 3e République) : Régime autoritaire, nationale et hiérarchique (contrôle de tout) Fin de la 3e République Une politique : la Révolution nationale Un slogan : Travail, famille, Patrie Dans ce contexte le sport devient un outil politique au service de ce régime. Comment s’opère ce processus de politisation du sport ? III) La sportivisation de la société Référence : Aranud Pierre, Terret Thierry, Saint-Martin Jean-Phillipe et Gros Pierre, 2002. Le sport et les français pendant l’occupation, Paris, l’Harmattan, collection et espaces et temps du sport, 2 tomes. La sportivisation répond à 2 enjeux propriétaires : Enjeu sanitaire : améliorer la race française (eugénisme positif) : faire une race forte et virile (par le sport et l’AP) Enjeu idéologique : pétainiser les esprits par le sport : inculquer les valeurs vichystes (ordre, discipline, obéissance, effort, loyauté…) le sport doit aider à diffuser ces valeurs. 1) Créer une structure Référence : Jean-Louis Gay-Lescit, Sport et éducation sous Vichy, 1991. Le commissariat Général à L’Education Générale et Sportive (CGEGS): Missions : organiser la politique sportive en métropole et dans l’Empire (Indochine, Afrique) 3 directions : Education Générale, Equipement, Sports Budget en hausse (50M en 1939 ; 50 Milliards en 1940) 2 hommes à sa tête : Jean Borotra (tennisman, 1940-42) et Jep Pascot (rugbyman, 1942-44), ils ont été choisi Organe pyramidal au service du pouvoir Vichyste 2) Développer les activités physiques à l’école Elle va devenir un lieu où on va développer les corps. Stigmatisation et critique du système éducatif républicain : trop intellectualiste et passez physique. Suppression du syndicat des instituteurs, des écoles normales, épuration du personnel (rôle néfastes dans la formation de la jeunesse selon le régime ; communiste, franc-maçon, enseignant juifs épurés) Nouvelle philosophie : former un être d’action (mettre en avant les pratiques sportives, priorité à l’éducation des corps) Instructions officielles de 1941 : Création de l’EGS (gymnastique Hébert (méthode naturelle), suédoise (statique), initiation sportive (forts), sorties plein air (secourisme), travaux manuels) Horaires : 7h/semaine puis réduction jusqu’à 3h Création du Brevet Sportif National (pratiquer des sports de compétition mais du sport en général) Vichy attend des jeunes gens musclés, qui sont en action, qui s’exerce en collectif 3) Développer le sport dans les mouvements de jeunesse Références : Christophe Pecout, 2008. Les pratiques physiques et sportives au service de l’idéal vichyste : l’exemple des chantiers de la jeunesse. Sciences sociales et sports, 1, 5-25. Mouvements scouts avant 1940. Vichy ajoute ses mouvements. La jeunesse, fer de lance de Révolution nationale Modeler une jeunesse saine, robuste, sportive, virile Développement des pratiques physiques Méthode naturelle d’Hébert (privilégie la nature bienfaitrice, éducatrice) Exemple des chantiers de jeunesse (service civile obligatoire pour tout les jeunes hommes de 20 ans, remplace le service militaire qui est interdit ; travaux forestier ou agricole, soumis à d’importante séance d’EP, discours Pétainiste face à des résistances de la jeunesse) La vie dans les chantiers de jeunesse : 1) Une vie collective dans la nature : - Endurcir les corps par le plein air - Conditions de vie rudimentaires - Développer l’esprit d’équipe - Mixité sociale - Travail dans les forêts, travaux agricoles 2) Discipliner les jeunes : - Sanctions, ordre et obéissance - Groupement disciplinaire 3) Eduquer physiquement et moralement la jeunesse Une éducation corporelle et virile - Endurcir les corps par le plein air Rôle de la montagne -› nature éducatrice - Décrassage matinal - Hébertisme: Retour à la nature, mouvements naturels Viriliser les corps - Le sport : Constitution d'équipe : match inter-groupement + Les jeux d'hiver Chantiers en janvier 1942 - propagande * Des initiatives sportives: - Création d'un brevet sportif Chantiers en 1943 - Création d'un groupe de sportif en 1943 1940 : peu de jeunes français pratique des pratiques physiques et il y a des résistances. 4) Former des cadres et équiper des communes 650 profs d’EPS (toujours des formations) Nouveau corps d’enseignants : les maîtres d’éducation générale (assistants du prof d’EPS) Dans le primaire : les instituteurs doivent se former à l’EGS Politique de formation des cadres autour de la pratique physique Déficit d’équipements sportifs par rapport à d’autres pays Projet (programme de Borotra) « une école, un stade » pour que les enfants puissent pratiquer Vichy veut construire 20 000 terrains de sport (pour les associations sportives) Incitation à construire des infrastructures : aides financières Mais seulement 2000 infrastructures seront construites sur les 20 000 recherchées. IV) La moralisation du sport Réforme du mouvement sportif. Le sport est présenté comme une nouvelle chevalerie (Moyen-Âge) Le sportif incarne l’homme nouveau de Vichy (similitudes avec le fascisme et le nazisme) (blanc, sportif, véhicule des valeurs) Sport est vecteur des préceptes vichystes : esprit d’équipe, désintéressement, discipline, ordre 1) Le contrôle le mouvement sportif Avant guerre, il y a des structures, des associations qui sont indépendants de la politique, sous vichy, c’est terminé. Publication de la loi Charte des sports (20 décembre 1940) Réorganise le mouvement sportif Etalisation du sport : Pétain choisit les dirigeants - Obligation de payer une carte sportive + licence - Enquête de moralité sur les dirigeant des clubs Politique de l’agrément : remise en cause loi 1901 (fidélité au pouvoir) Suppression des grandes fédérations sportives : FSGT, USEP, UFOLEP Lutte contre le professionnalisme (football, rugby) car perversion du sport Limite des transferts (Lille, Marseille, Sochaux) Equipe mixte : pro/amateur Rugby à 13 sera interdit 2) Franciser le mouvement sportif Privilégier les français. Les lois antisémites de Vichy s’appliquent aux sportifs juifs (exclu de l’éducation, de l’armée, du sport…) Exclusion des instances dirigeantes (ligues, fédérations, clubs) Durcissement en juillet 1942 (déportation, rafle du Veldive) - Interdiction aux juifs de participer (acteurs ou spectateurs) à une compétition (port de l’étoile jaune depuis juin 42) L’exemple d’Atem Nakache, le nageur d’Auschwitz Prof d’EPS, multi-champion de France, recordman du monde (précurseur du papillon) Interdit de bassin en 1942, arrêté de novembre 1943 Déporté à Auschwitz en janvier 44 avec sa femme et sa fille Il est libéré en avril 1945 à Buchenwald Participe au JO de Londres en 1948 Le mouvement sportif a subit les lois antisémites. A Auschwitz, on organise des pratiques physiques pour accélérer la mort des déportés. 3) La propagande par le sport 2 objectifs : − Plébisciter la politique sportive de Vichy (c’est bien ce qu’on fait) − Inciter la population à pratiquer Comment ? Par l’organisation de Fêtes de propagande Serment de l’athlète (à Pétain) Journée de la sportive (femme) pour avoir de beaux enfants Quinzaine impériale (métropole vs colonies) Par un arsenal propagandiste : Affiches Expositions Documentaires Actualités cinématographiques (cinéma) Essor du sport féminin : - Rôle de Marie Thérèse Eyquem : directrice du sport et EP féminine - Représentation conservatrice de la femme : gardienne du foyer et de la race -> Politique familiale - Privilégie l’esthétisme et entretien : grâce et beauté -> Gym d’Irène Popard - Création de la Fete de la Sportive en 1942 Moyen de détente, d’amusement, « faire comme avant » pas pour l’idéologie donc échec de Pétain V) La réaction des sportifs Quelles réactions du mouvement sportif ? 1) Comportements divergents allant du rejet à l’approbation Des sportifs fidèles à Pétain Une partie marginale s’engage dans la collaboration La presse sportive : L’Auto Des sportifs et dirigeants : Villaplane : capitaine équipe de France de foot, membre de la Gestapo française Melchior de Polignac : membre du CIO, président Stade Français 2) Résistance des sportifs travaillistes : Action dissidente des sportifs travaillistes (ex-FSGT) - Auguste Delaune, Robert Mension Création d’un journal clandestin : Sport Libre Activités de contre propagande : − mobiliser les sportifs contre Vichy − appel à combattre les allemands − liens avec les réseaux de résistance communiste Des sportifs fusillés, torturés, tués au combat (Anatol Vologe, Auguste Delonne…) VI) Quelles réalités sportives ? Des contraintes à la pratique : Géographique : pays morcelé en 4 (impossible d’organiser un championnat national) pas de Tour de France Démographique : 2M de prisonniers de guerre (anciens sportifs) Economique : restriction, pénuries, sous-alimentation, pas de transports (santé des sportifs) Militaire : une zone contrôlée par les Allemands, répression, occupation des terrains Politique : STO (1943, service du travail obligatoire) : mobilisation des jeunes pour aller travailler dans les industries allemandes Paradoxalement le sport est pratiqué : Croissance du nombre de licenciés et de clubs (section féminine, section minime et junior et vétéran) Des compétitions nationales, régionales, locales Développement de sport : basket, tennis de table VII) Pour conclure de la libération à la IVe République Faire du sport sur les ruines La bataille de Normandie : - Villes détruites a 70-80 % : C aen, le havre, vire - Environ 20 000 victimes civiles - L’ouest et le Nord en ruine Au niveau Sportif : - Retour rapide du sport - Un hommage aux sportifs morts - Reconstruire les équipements Des septembre 1944, reprise des championnats malgré les villes détruites 2 mois plus tôt, l’activité sportive est importante pour les français Peu d’épuration dans le monde du sport à la Libération, Pétain, Laval ont été jugés. Après guerre, on va retrouver des dirigeants qui ont officié sous Vichy. Le sport est passé entre les mailles du filet de l’épuration. La mise en scène du pouvoir : l’exemple de la coupe du monde de football de 1934 VIII) Sport, fascisme et mise en scène Les fascistes voulaient créer les italiens. 1) Le « Nouvel Homme » fasciste Cette notion de « Nouvel Homme », on la retrouve dans tous les mouvements autoritaires de l’entre-deux-guerres. On y retrouve une volonté de rupture (« le Nouvel Homme », « Révolution »…) avec une nouvelle élite éduquée selon les idéologies fascistes. Le Nouvel Homme et le sport Le sport est important pour se nouvel homme pour renforcer le corps, suite à la 1ère GM, on remarque que les corps sont faibles. Le sport est aussi une éducation morale (le combat…). 1. La formation de l’Homme nouveau L’oeuvre Nationale Balilla (1926) doit éduquer les jeunes italiens, on leur apprend à respecter les ordres, la hiérarchie. Si on veut les former, il faut des enseignants, il y a donc la création de l’académie fasciste d’éducation physique. Elle est responsable de la formation d’enseignants en éducation physique qui vont également faire passer des idéologies aux élèves qu’ils auront eux- mêmes assimilés au cours de leur formation. Les élèves de l’académie vont suivre un certain nombre de cours (législation fasciste, pédagogie fasciste, doctrine du fascisme). Les élèves sont formés pour être des enseignants d’éducation physique mais surtout pour être un relais du fascisme entre l’Etat et les élèves. 150 enseignants sont formés par an. Cette académie fait parler d’elle dans toute l’Europe car elle est intéressante, aujourd’hui on les appelle les forums Mussolini. 2. La mise en scène de l’Homme nouveau L’homme nouveau idéal est Mussolini lui-même. C’est le guide suprême, il est présenté comme un génie politique, comme un révolutionnaire, comme un modèle à suivre dans tous les domaines. Contrairement à d’autres hommes politiques, il aime être photographié en pleine action (récolte du blé en 1925, vision nationaliste donc dépendre que de soi). Mussolini est aussi le 1er sportif d’Italie, il est mis en scène dans certain sport (escrime, équitation…). L’Italie veut être un pays moderne, à cette époque la modernité c’est l’automobile et Mussolini se montre au volant de voiture. L’homme nouveau est d’abord éduqué sous les principes fascistes. Ensuite, sa va être de plus en plus le champion cet homme nouveau (Primo Carnera, Luigi Beccali, Ondina Valla…). Il y a donc une évolution de ce nouvel homme. Cette mise en scène de l’homme nouveau va évoluer avec notamment le développement du sport. 2) La création de la coupe du monde de football L’entre-deux-guerres est une période intéressante en histoire du sport. 1. Sport et spectacle dans l’entre-deux-guerres Il va y avoir un essor du spectacle sportif dans l’entre-deux-guerres, c’est une nouveauté sociale et politique. Les enjeux de création sont économiques et politiques. Pourquoi le spectacle sportif se développe t-il ? Les gouvernements veulent agir contre le déclin physique de leurs populations : exploiter les vertus médicales et hygiéniques du sport. Le cadre idéologique (nationalisme, socialisme, communisme, la foi religieuse…) avec le sport afin de faire passer des idées. = alliance, jusque-là inexploitée, de l’activité physique et de l’engagement « spirituel », moral. Le rôle des médias (amplifier le rôle du sport, partagé par les populations…) (radio et journaux) 2. La coupe du monde et l’affirmation du football mondial Elle reflète 2 évolutions du sport moderne : L’essor du football (championnat presque déjà professionnel) Conflit avec le CIO (populaire donc plus besoin du CIO) Dans les années 1920, la FIFA réfléchit à mettre en place un évènement différents des JO, cette évènement va s’appeler la coupe du monde (Coupe Jules Rimet : 1930). Elle va être organisée en 1930 en Uruguay, elle aura peu de résonance. La 2ème coupe du monde de football (1934, Italie) doit permettre à la FIFA de prendre et d’assoir son autonomie face au CIO. Italie fasciste : Valorisation du sport par le régime Présence d’infrastructures (très beaux stades) Garanties de sécurité publique (régime installé, pays stable) Italie est choisie en 1932 pour organiser le Coupe du monde de 1934. L’ambition de la FIFA croise celle du régime fasciste. La coupe du monde en Italie fasciste : Du 27 mai au 10 juin 1934, c’est-à-dire à un moment où le fascisme est conforté au pouvoir Le sport a été réorganisé par la dictature fasciste Coupe du monde de 1934 = une mise en scène des performances sportives pensées comme affaire d’Etat. C’est un des premiers évènements sportifs qui a autant impliqué le pays organisateur à cette époque. IX) Une préparation minutieuse Il faut que la coupe du monde soit un succès. 1) La préparation technique 1. Des réticences idéologiques Tous les fascistes ne se sont pas réjouis de l’opportunité d’organiser la coupe du monde. Le projet ne faisait pas l’unanimité. Le football en Italie fasciste : « le jeu du football est italien, éminemment italien, seulement italien » A Florence, il y avait un jeu que l’on appelait le Calcio. Le football est donc selon certains fascistes disent donc que le football vient d’Italie. Indiscipline des supporters, campanilisme (derby), et son origine britannique Le football ne réunit pas forcément les italiens. Le calcio florentino était mis en scène au moyen-âge. L’homme de la situation va être Giorgio Vaccaro (1892-1983) (président de la fédération de football italienne), il cherche à convaincre les hommes politiques de l’importance de la manifestation : Première édition organisée en Europe Nombre important de nations participants (16 pays participent) La FIFA, dont la direction est favorable au fascisme, doit tenir son congrès annuel à Rome les 24 et 25 mai 1934. Pour Vaccaro, il s’agit d’ « un signe nouveau, limpide de la considération dans laquelle l’Italie footballistique est tenue dans le monde ». Préparation de l’évènement : Budget de 3 Millions de Lires (financement) Bureaux : technique, administration, presse et propagande, voyages et logements, réceptions officielles et congrès FIFA 2. Un effort de communication important On va compter 400 envoyés spéciaux de 27 nations, il faut bien les accueillir qui vont écrire des articles sur le foot mais aussi sur le pays. 260 journaux sont représentés, il va donc y avoir beaucoup de publications. Le comité organisateur fait produire 100 000 affiches, 200 000 tracts publicitaires, 300 000 cartes postales, 1 000 000 de timbres et 10 000 brochures en 4 langues sur les 8 villes hôtes et leur stades publiées par l’ENIT (Office National Italien du Tourisme) pour mettre en valeur le patrimoine et l’histoire du pays. Un soutient de l’Etat fasciste : Comité d’organisation à l’hôtel « Ambasciatori » Coppa de Duce attribuée par Mussolini au vainqueur de la compétition Une affaire suivie par les plus hauts dirigeants politiques (Starace et Mussolini) Des participants de haut niveau pour assurer un spectacle sportif de qualité (Autriche, Argentine…) 2) Les scènes des mises en scènes Des « monuments » de l’Italie et du fascisme, ces équipements s’inscrivent dans l’histoire de l’Italie fasciste et non-fasciste. Les 8 stades : Florence (1931) ; en béton armé Turin (stade Mussolini) Rome (stade du PNF), il comporte une piscine Naples Trieste (stade du Licteur), taille réduite, il symbolise le sport comme outil d’éducation Bologne Milan & Gênes (rectangulaires ; 1934, 1950) Le béton armé permet de construire des structures fines qui tiennent sans pilier. Ces stades font de l’Italie le leader en termes d’architecture. Sur les stades et autres architectures sont marqués par le fascisme et par le pouvoir (Mussolini à cheval, devise…). Les foules italiennes suivent Mussolini, leur guide. 3) La préparation des sportifs italiens et des spectateurs Achille Starace à la tête du CONI Le champion sportif doit être repéré et encadré le plus tôt possible « Créer pour l’athlète le climat le plus adapté où il puisse produire le rendement maximum » Le rôle de la presse : Mettre en évidence les performances des athlètes italiens, les « soldats du sport » Utilisation des grandes photographies, des montages, des titres « chocs » pour créer et entretenir les mythes sportifs L’amélioration du niveau des footballeurs italiens : Les rimpatriati : -Joueurs sud-américains mais d’origine (et de nationalité) italiennes, on les rapatrie Une préparation minutieuse de 30 jours, sous les ordres du commissaire Vittorio Pozzo (1886-1968) X) 1934, une mise en scène politique du football 1) Le football, une « passion populaire » Réussite de la coupe du monde car il y a eu les moyens mais forcément par la passion Commentaires sur l’organisation matérielle : L’Italie est reconnue par les médias et ils mettent en avant l’investissement des fascistes. Il y a vraiment une volonté en Italie de montrer qu’elle est exemplaire. On va donner des chiffres pour montrer que la coupe du monde est une réussite. Les foules vont se réunir dans les villes et villages pour suivre les rencontres même hors des stades. 3 600 000 lires de billets / 2 115 000 lires de dépenses. Commentaires de Nicolo Carosio 2) La victoire italienne comme triomphe idéologique Séduction des observateurs étrangers : Bonne organisation Retransmission des matchs en italien, tchécoslovaque, allemand, espagnol. Le résultat idéologique de la coupe du monde de football est totalement positif pour le régime fasciste suite à la victoire de l’Italie. Les médias italiens louent l’efficacité de l’organisation. Valorisation de la performance italienne : Réception le 1er juillet 1934 Médaille d’or du sport La fédération de foot obtient le prix du Licteur. XI) Conclusion Les pratiques physiques sous le fascisme : Intérêt pour l’EP Intérêt progressif pour le sport Le sport sous le fascisme italien : Détection précoce du champion Conditions d’entraînement favorable Recherche de la performance Coupe du monde de foot de 1934 : un outil de mobilisation symbolique et de mise en scène des masses Une signification politique globale, interne aussi bien qu’externe Le succès de cette CDM, c’est que les observateurs ne se sont pas rendu compte de la politique. Le sport en Allemagne nazie XII) Introduction On va retrouver de nombreuses similitudes avec l’Italie avec une organisation autour d’une doctrine. Après la 1ère GM est fondé le parti national-socialiste des travailleurs allemands (NSDAP), il s’agit de répondre aux masses. En avril 1921, Hitler (1889-1945) devient président de ce parti. C’est un très bon orateur, il réveille les peurs des masses pour y répondre et de ce fait le parti gagne en popularité. Joseph Goebbels (1897-1945) est le ministre de la propagande d’Hitler. Notamment avec les JO de Berlin. Il va développer toute une communication contre tous ceux qui sont considérés comme les ennemies de l’Allemagne comme les juifs par exemple mais aussi les communistes et les démocrates. Le parti nazi dispose comme le régime fasciste d’une milice (SA) qui va semer la terreur en Allemagne pour faire régner la doctrine nazie. Elle agit avec beaucoup de violence. En Allemagne, il y a un mécontentement suite à la défaite de la 1ère GM. Hitler n’est pas encore au pouvoir dans les années 20. En 1930, il y a des élections parlementaires pour élire les députés qui vont siéger au parlement. Le parti nazi va agir avec comme propagande la peur. C’est à cette occasion que va percer le parti nazi avec 18% des voix, second parti au Reichstag (parlement). C’est le parlement qui élit le président mais Hitler ne parvient pas à le devenir. En 1932, le parti nazi obtient plus de 30% des voix. La propagande place Hitler comme le dernier espoir. Le parti n’obtient jamais la majorité des voix mais tout est fait pour qu’Hitler soit élu Chancelier. En 1933, Adolf Hitler est nommé chancelier par le président Hindenburg, tout se passe légalement dans l’élection mais il y a eu des pressions que l’on peut observer le soir de l’élection d’Hitler avec le défilé des SA dans Berlin. Ce défilé montre la force et la violence du régime. Cette élection donne le coup d’envoi à la chasse aux opposants d’Hitler. En hiver 1933, il y a la mise en place d’une politique de terreur et de propagande. Les nazis vont mettre feu au parlement et vont accuser les opposants au régime grâce à leur maîtrise de leur communication. Néanmoins, on reste dans un cadre démocratique et des élections sont encore présentes, lors de celle-ci le NSDAP obtient 43 % des voix. Hitler va demander la dissolution du parlement ce qui conduit à ces élections. En 1936, il y a les jeux d’hiver de Garmisch-Partenkirchen, les symboles nazis commencent à envahir le paysage. En 1936, on retrouve les JO de Berlin. Le 1er septembre 1939, le Reich hitlérien envahit la Pologne ce qui conduit à la 2nde GM. L’Allemagne a perdu de nombreux territoires en Pologne, c’est pour cela qu’elle este envahit. XIII) Sport et idéologie nazie L’organisation du sport en Allemagne nazi est basée sur des principes. George Mosse (1918-1999) s’est intéressé à l’Allemagne et au régime nazi. Il souligne plusieurs points. Le national-socialisme intègre : La peur Se baser sur la culture allemande Sur l’exploitation du sentiment d’appartenance nationale (pays construit tardivement) Référence au Turnen (gymnastique allemande), va énormément soutenir le nazisme, union nationale chez la gymnastique allemande Le sport est important dans le système idéologique nazi. 1) Les sources idéologiques du sport nazi 1. La santé du peuple Dès 1920, Hitler intègre la promotion des activités physiques dans son programme. Pour lui le sport et la pratique physiques doit être utilisées contre les régimes de « décadences ». Il soutient les activités physiques parce qu’il estime que les allemands sont une race pure. Les nazis valorisent la campagne (hygiène, santé) et ils combattent les villes (intellectuels), les juifs (race). Les éducateurs sportifs, les sportifs et les administrateurs sportifs sont considérés comme des acteurs du « redressement » allemand. 2. Racisme et principe de supériorité Le nazisme existe sur des présupposés racistes, les nazis vont déterminer des races et ils vont croire en une « inégalité » des races, pour eux, cette inégalité c’est une loi de la nature. Ces présupposés racistes sont le fondement et la base de l’idéologie nazie et des actions nazis. On valorise les « forts » et on soumet les « faibles ». Cela va conduire dans le cadre du sport à valoriser le Nouvel homme en Allemagne nazie. Il est très viril, musclé, sportif, persévérant, maître de ses passions (violence pour une bonne raison), courageux et il possède le sens de l’abnégation et du sacrifice. On retrouve souvent ces termes chez les sportifs, même de nos jours. La femme allemande joue des rôles modestes, passifs, elle est dévouée, elle peut être sportive (physiquement saine) et la femme doit être gracieuse. 3. L’anti-intellectualisme Elle consiste en une méfiance envers tout ce qui est intellectuel. On s’oppose à tout ce qui est théorique, les études, aux professions intellectuelles, leurs représentants. Cet anti-intellectualisme se justifie car pour eux les intellectuels ne respectent pas les lois de la nature. Tout les problèmes en Allemagne est dû aux intellectuels, aux opposants du régime. On va valoriser l’instinct le plus primaire, des caractéristiques données par la nature. On la retrouve dans le sport. Les nazis vont aller dans les bibliothèques universitaires pour aller brûler les livres car ils ne correspondent pas à la vision du nazisme. 2) Les principes moraux du sport nazi 1. Devoir et obéissance Le sport contribue à valoriser la race arienne, à lutter contre l’intellectualisme, à maintenir la santé du peuple. Le devoir est une mission sacrée de se défendre contre les individus inférieurs (juifs…). Cette notion de devoir qui est importante se présente aussi dans le sport, le sport va devenir un devoir car il va permettre de combattre l’ennemi. Cette notion de devoir va aussi impliquer que le régime va devoir éduquer la jeunesse, en Allemagne nazi, il faut éduquer cette jeunesse selon les principes racistes nazis. On responsabilise le peuple car c’est lui donner une mission puisque chaque enfant formé dans le moule de l’idéologie nazi doivent apprendre à reconnaître les ennemis pour les combattre. 2. Le sport comme mouvement de race dans l’Allemagne nazie Le régime nazi a pour caractéristique de vouloir faire pratiquer le sport à l’ensemble de la population pour permettre l’affirmation de race aryenne. Afin de permettre le redressement physique et moral de la race, le sport doit être un lieu de l’expression de l’unité de la nation allemande d’où l’importance des grands évènements, des défilés… Cette unité est élitiste et cet élitisme est basé sur la race et surtout dans le sport qui s’exprime par le refus de fréquenter d’autres « races » et le développement du sport pour tous ne touche que la communauté allemande (exclusion des opposants au nazisme). La communauté allemande, ce n’est que la communauté pure. Le refus de la recherche individuelle de performance : La performance ne vaut que pour la communauté (gloire revient à la communauté) Les institutions attribuent des prix, des responsabilités, des récompenses (pour stimuler les individus pour ensuite s’investir dans le sport pour combattre les ennemis). « Sport » nazi (Leibesübing) : Refus des principes du sport moderne (tout le monde est égal et que le meilleur gagne) Refus de l’internationalisme (restent entre eux), du pacifisme (combattre les opposants, les inférieurs)… XIV) Les institutions sportives nazies Tous ces principes idéologiques, ce qui influencent sur l’organisation du sport en Allemagne nazi. 1) L’organisation du mouvement sportif civil La nouvelle orientation du sport allemand mais elle n’est pas clair quand Hitler arrive au pouvoir. Il y a des incertitudes quant au devenir du sport en Allemagne car les idées sont opposées entre le sport et le nazisme. Le mouvement sportif va être réorganisé dès 1933, dès l’arrivée des nazis. Selon les principes nazis, il faut un chef du sport (Reichssportfurher), Hans Von Tschammer und Osten. Il est d’origine aristocrate, il va être le leader du sport en Allemagne nazi. Il va mettre en place une surveillance politique du mouvement sportif, c’est-à-dire que dans les fédérations sportives, des responsables vont faire en sorte qu’ils respectent la doctrine nazie, on va chasser les communistes et exclure les juifs des clubs sportifs et une application du principe d’obéissance aux ordres (Furherpinzip) dans le sport (respect de la hiérarchie). 1. Une réorganisation des fédérations et associations sportives Le 24 mai 1933, il va y avoir de nouvelles directives. Disparition des grandes fédérations sportives allemandes : Fédération bourgeoise, qui s’inscrit dans l’olympisme (DRA) Fédération socialiste (ZK) Organisations confessionnelles (catholiques et juifs), pas à la botte du régime nazi Une nouvelle fédération : Fédération allemande pour les exercices physiques (DRL) créé en 1934, elle ne contient pas le mot sport. Elle va changer de nom en 1938, fédération nationale socialiste pour les exercices physiques. On retrouve une radicalisation du régime. 2. Propagande et dictature dans les institutions sportives allemandes Pour qu’un régime perdure, il faut des relais dans les villes et campagnes. Pour diffuser le sport en Allemagne va être créé l’office du sport du Reich (Reichssportamt), 1936 : Développement unitaire du sport en Allemagne (toujours en excluant les opposants) Renforcement des capacités de défense Application des principes autoritaires dans le sport : Harmonisation des accessoires (uniformes, médailles, chants…), tout le monde doit aller dans le même sens Centralisation = nécessité vitale Aucune opposition possible (exclusion systématique des sportifs juifs) Une nouvelle gestion communale du sport : Les communes comme exécutrices de la politique sportive nazie Une pratique sportive uniforme sur tout le territoire (« enseignants du sport itinérants »), sillonnent les campagnes pour faire pratiquer Faire du sport une habitude de vie (bonne santé, exprimer les gênes purs, être prêt au combat). 2) La jeunesse hitlérienne Elle est fondée en 1926, avant l’arrivée au pouvoir d’Hitler, elle va devenir une organisation de l’Etat. Il y a 2h hebdomadaires d’exercices physiques mais aussi des activités extraordinaires qui dépendent au groupe auquel appartient le jeune. Elle est caractérisée par l’esprit de groupe avec certaines caractéristiques propres aux nazis et la mise en scène où le sport permet celle-ci (défilés…). On veut marquer les esprits pour embrigader la jeunesse mais aussi les parents pour que le plus de monde possible intègre le mouvement nazi. 3) Un acteur du sport « populaire » : Kraft durch Freude « La force par la joie » (Kraft durch Freude) (1934) : Une organisation qui s’inspire de l’Italie fasciste. Elle propose de développer le sport populaire (entreprises) mais aussi les excursions et les voyages pour découvrir l’Allemagne. C’est un sport non-compétitif qui valorise l’entraînement. 4) Une militarisation des pratiques sportives Elle se déroule surtout après les JO de 1936. On prépare la 2nde GM. On observe la promotion de l’esprit combatif des sportifs avec des olympiades nationales, une orientation de la jeunesse hitlérienne vers des activités militaires (aéronautique, marine, automobile, communication…). Le régime nazi va aussi créer les NAPOLA, ce sont des écoles pour la formation des futures élites nazies, l’éducation physique y occupe une place très importante. Elle s’adresse à des jeunes de 10 à 18 ans. 5) L’académie d’éducation physique du Reich Elle est destinée aux adultes. Elle est fondée en 1920 suivant la tradition allemande puis fermée en 1933 car les nazis ne tolèrent pas les activités de cette école. Mais une nouvelle académie est fondée en 1936. Elle se situe sur le site olympique de Berlin. Elle permet de délivrer des formations pour les enseignants non titulaires (des compléments de formations) mais aussi titulaires (formation continue), on retrouve aussi les enseignants de gymnastique et de sport. Elle va être un équipement de marque pour la propagande. XV) Les jeux olympiques de Berlin (1936) 1) Une célébration olympique controversée Les jeux de Berlin : Election de Berlin en 1931 (avant l’arrivée au pouvoir des nazis) car il devait accueillir les jeux de 1916 et les installations étaient déjà prête. Réticence, puis engagements de Hitler (convaincu par Goebbels) car Hitler ne s’intéresse par aux JO, il va même s’investir dans ces JO pour l’intérêt de propagande et de montrer la supériorité des nazis sur les autres pays. Considérable augmentation du budget. Une mise en scène de la puissance allemande et de la race aryenne va alors se mettre en place. Un risque de boycott : Opposition au régime nazi dans le monde. Manque de respect des règles du CIO avec les JO d’hiver en février 1936 avec une entrée interdite aux juifs, ces jeux vont être un essai avant les jeux d’été. Le régime va tout faire pour garder les JO et ce genre d’inscription ne seront pas présentes, des juifs seront également présent dans l’équipe allemande. Brundage (pdt du CIO) va tout faire pour éviter le boycott car les idées nazis ne le dérange pas plus que sa. 2) Une mise en scène du nazisme « respectable » Elle est incarnée par Jessy Owens (1913-1980) qui va être la sensation des jeux, il pose avec Hitler. Il y a toute une propagande fais par les allemands pour que les étrangers soient ravis des allemands et qu’ils n’aient plus de doute. Il y a une omniprésence des drapeaux nazis dans Berlin, les spectateurs effectuent le salut nazi. Ce qui montre que les nazis n’ont pas renoncé à leurs idéologies. Leni Riefenstahl a filmé les JO avec une réalisation extraordinaire mais celui-ci met en avant le succès allemands et elle filme énormément les croix gammées et met en avant le nazisme. 3) Une architecture olympique ambiguë Elles sont instrumentalisées à des fins de propagandes. Elles permettent d’esthétiser les politiques, de montrer quelque chose de spectaculaire. On se base sur le traditionnel allemand mais aussi sur la modernité. Le complexe olympique est immense. On l’appelle le terrain de sport du Reich. Il y a un certain nombre de tours qui portent le nom de tribus primitives allemandes. Chaque élément du parc est rattaché à la mythologie allemande. Hitler n’était pas ravi du stade car lorsqu’il est arrivé au pouvoir, la construction était déjà bien avancée et il voulait des constructions en pierre pour qu’elles restent. XVI) Conclusion Les institutions sont des créations politiques, pour gérer les activités de l’individu. On s’inscrit dans un contexte politique et social particulier. Le sport a été utilisé comme un outil politique à travers les architecture des équipements et non pas qu’à travers les événements. Le sport est un vecteur d’idéologie, il l’a reflète et la diffuse grâce aux médias. Le sport est un outil de propagande efficace pour les nazis à l’échelle internationale Le mouvement sportif ouvrier international (1864-1939) Pierre Arnaud : « l’histoire du sport est étroitement tributaire de l’évolution politique, sociale et économiques des sociétés où il naît et se développe. » XVII) L’internationale des travailleurs (1864-1943) Ce sont les français et les allemands qui sont au cœur des mouvements ouvrier. A l’origine, il n’y a qu’une seule organisation internationale qui va être créée mais différents mouvements vont se différencier (international, politique et syndicale). Les relations franco-allemande vont se baser sur une solidarité internationale mais on va avoir un ancrage national politique des mouvements politiques syndicaux. Après 1917, c’est vers la Russie que le mouvement ouvrier va se porter 1) Aux origines de l’internationalisme (avant 1848) Jeremy Bentham : « la branche du droit couramment appelée la loi des nations » Association internationale des travailleurs (AIT). Les internationales ouvrières naissent au moment de migration. Exil politique à Londres notamment. 1ère organisations internationales (Paris, Bruxelles, Londres) Fraternal Democrats (1845) qui naît en Grande-Bretagne La ligue des justes, la ligue des communistes (allemand) en 1847, elle change sa devise « tous les hommes sont frères »_ « prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! ». Elle est dirigé par Karl Marx et Friedrich Engels. Février 1848 : manifeste du Parti communiste 2) Un nouvel élan (1848-1864) Il part de révolutions. Affirmation d’états alors que l’on veut l’internationalisme. Le prolétariat s’affronte violemment avec la bourgeoisie (canuts lyonnais / tisserands silésians). Plusieurs milliers de réfugier vont gagner la GB après 1848. Ce pays est libéral sur le plan politique, c’est aussi un pays suffisamment puissant et peut ne pas expulser les étrangers. 3) Vers l’association internationale des travailleurs (AIT) (1864-1876) : la première internationale 28/09/1864 : fondation Composé d’organisations ouvrières (syndicats) Lieu d’échange quant aux heures de travail, la collectivisation… Elle va prendre position sur des évènements (guerre de Sécession, guerre franco-prussienne…) 1872 : congrès de la Haye auquel Marx participe (mutuellisme proudhonien, Humanisme de 1848) L’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes. 1871 : la commune de Paris 4) La deuxième internationale (1889-1914) 07/1889 au congrès de paris sous l’impulsion de Friedrich Engels avec une vingtaine de pays. Elle se fonde sur les bases de la lutte des classes et du Marxisme. Décision avec une partie qui privilégie le parlementarisme avec 2 grandes figures (Jean Jaurès (parlementaire) et Jules Guesde) 5) La troisième internationale (1919-1943) 2/03/1919 : scission de l’internationale ouvrière On est en Russie lors de cette période Mouvement pas homogène politiquement. XVIII) Le mouvement sportif ouvrier international (1893-1939) Naissance et nature des organisations sportives ouvrières avant 1914 Les origines du sport travaillistes (1874) avec A. Winterthur en Suisse, fondation de l’union centrale des associations de gymnastique Grutli. L’arbeiter tunerbund (ATB), union des gymnastes ouvriers (51 associations), elle se positionne d’emblé comme l’adversaire de l’organisation gymnique nationaliste. Elle se place au coté du parti sociale démocrate allemand pour combattre le capitalisme. 1878 : fondation de l’union cycliste ouvriers solidarité, 1913 : 150 000 membres, la plus grandes organisation cycliste au monde. En France, on va avoir une ligne de démarcation idéologique : Républicains et socialistes : défenseurs de la démocratie et de la laïcité Catholiques conservateurs voire relationnistes : nostalgique en tout cas du temps de la monarchie (servir la patrie et la foi : transmettre la croyance catholique à la population) 1903 : fédération gymnastique et sportives des Patronnages de France (FGSPF) avec le football notamment. Fédération sportive et athlétique à Paris en parallèle. ATB refuse d’apporter son concours à l’international, l’association socialiste internationale d’EP doit composer sans ATP qui est la plus puissante au monde Aout 1914 : en Belgique, création de la 1ère fête hymnique et sportive ouvrière internationale qui sera annulé à cause de la guerre 1) Sport ouvrier et olympisme durant les années 1920 : le temps des affrontements CIO prend la tête des mouvements sportifs internationaux dès la fin des années 20. Mouvement sportif internationale va atteindre son apogée entre les guerres. 1. Au lendemain du 1er conflit mondial, institutionnalisation d’un mouvement sportif ouvrier international Mouvement sportif ouvrier va se doter de structures qui vont leur permettre d’accueillir 2M de travailleurs 1921 : le mouvement sportif féminin se dote d’une 1ère fédération internationale et organise ses 1ers jeux internationaux Mouvements sportif ouvrier aussi présent aux USA et au Canada Il va être divisé par les oppositions au niveau mondial au lendemain de la révolution russe. 1920 : création de Lucerne de l’Union internationale d’EP et du travail (internationale sportive de Lucerne) socialiste. 1922 : 370 000 membres, 1927 : 1 500 000 membres. Donner aux travailleurs par l’intermédiaire du sport une bonne santé physique lui permettant de surmonter sa charge de travail et de mieux accomplir sa tâche de militant socialiste. 1921 : création à Moscou de l’internationale rouge sportive (1920 : 300 000 membres). Communiste. Par le biais de l’activité sportive de conférer aux masses une condition physique solide en vue de la révolution prolétariat. Rapport au sport de haut niveau qui change dans les années 20 et l’accepte car le sport va être un moyen de prestige pour l’URSS. Elles se rejoignent sur une critique à l’égard du sport bourgeois représenté par le mouvement olympique. Refus de tout contact avec les fédérations sportives officielles pour l’international rouge sportive. Coubertin considère qu’il faut créer des conditions corporelles et psychiques d’adhésion aux valeurs des classes dominantes. Le développement d’une pratique sportive ouvrière n’est donc pas à combattre mais il est impératif que ce développement se fasse dans le cadre du mouvement olympique. Il va essayer de convaincre les membres du CIO de chercher une entente avec le mouvement sportif ouvrier. 2. Manifestations sportives ouvrières et olympiques : un éclairage des concurrences Dans l’entre-deux-guerres, les manifestations sportives ouvrières se développent. On place les JO dans sa ligne de mire. a) A l’origine des jeux ouvriers internationaux : ambitions politiques et opposition aux JO Le mouvement sportif ouvrier a des organisations solides qui lui permet d’organiser des manifestations de grandes envergures. 24-26/07/1925 : « Olympiades ouvrières » organisé par Internationale sportive de Lucerne En 1931 et en 1937, des manifestations comparables se déroulent à Vienne et à Anvers 12-14 juillet 1941 : « Fêtes sportives internationales » à Paris coté communiste « Spartakiades internationales » (1928 : Moscou, 1931 : Berlin, 1932 : Lyon) Elles sont perçues comme le moyen de prouver une fraternité internationale ouvrière parce qu’elle rassemble. On passe par le sport pour diffuser cette idéale au mouvement travailliste. Les responsables des JO de 1924 et des olympiades de francfort en 1925 (50 000 spectateurs dans la cérémonie d’ouverture) vont s’inspirer des JO pour organiser les jeux ouvriers. Ce qui semble fou vu la volonté de s’écarter du mouvement olympique. Peu de concours artistiques aux fêtes de Paris de 1924. Certaines singularités apparaissent (symboles nationaux remplacé par des symboles ouvriers). Le choix des athlètes met en compétition des sportifs de tout niveau, de tous les âges et des 2 sexes (épreuve mélangé). b) Manifestation de masse et relative invisibilité médiatique : le paradoxe des jeux ouvriers Mobilisation de foules importantes mais quasi inexistante au niveau médiatique. Peu de journaux sont présents car ils sont issus de la bourgeoisie. Le journal l’humanité va relayer l’information car il est communiste. 1000 journalistes aux JO de Paris en 1924, il y a donc un décalage important entre ces JO et les manifestations ouvrières. XIX) Le projet d’une Olympiade alternative Jeux sportifs populaire dans plusieurs pays contre l’olympiade hitlérienne menée par l’international rouge sportive à Barcelone en 1936. On demande à la FCDO de concurrencer les JO de Berlin. Les jeux représentent la lutte contre le fascisme. La catalogne à participer aux jeux en tant que nations mais aussi des pays colonisés (Maroc, Algérie…). Les organisateurs espèrent retrouver à Barcelone : Les athlètes de haut niveau qui ne partent pas à Berlin Les meilleurs athlètes d’Espagne et de l’Union soviétique Les sportifs ayant décidé de boycotter les jeux de Berlin à titre individuel Ceux qui ont manqué de peu leur sélection pour l’équipe olympique de leur pays 4000 sportifs espagnols sont inscrits et 2000 étrangers 18/07 : arrivés des sportifs étrangers, la veille, le général Franco soulève ses troupes au Maroc (situation très tendu) donc renoncé au drapeau rouge. La confédéracion nacional del trabajo prononce la grève, la guerre civile se déclare. Les olympiades sont finalement annulées. L’organisation du sport en Italie fasciste XX) Introduction : quelques repères historiques L’Italie est fondée comme Etat souverain en 1861 par Garibaldi. Avant elle était composée de plusieurs d’Etat. C’est un pays rural, relativement pauvre. Elle participe à la première GM à partir de 1916, elle fait partie des pays vainqueur, cette position est ambigüe puisqu’elle est dominée par les autres pays comme la France et elle ne diminue pas d’avantage au niveau des redistributions des terres. Ils souffrent d’un manque de reconnaissance ce qui permet la fondation du parti fasciste (PNF : parti nationale fasciste). Il possède une milice. C’est sur ce fond instable que Mussolini s’installe progressivement au pouvoir le lendemain de la marche sur Rome (28/10/1922), c’est un défilé dans Rome pour demander le pouvoir au roi. C’est donc le début du régime fasciste en Italie. Et de manière paisible. Il abolie des droits dont la démocratie et met progressivement en place une dictature. Le mouvement fasciste a pour but de moderniser l’Italie avec l’électricité dans les campagnes, développer les réseaux ferrés. Il va aussi l’éduquer. Le régime fasciste était présenté comme promettant à chacun de trouver sa place dans la société. Il réorganise donc des institutions pour permettre cela, sa concerne l’école mais aussi les sports et les loisirs. Le régime va donner un cadre institutionnel au sport et va lui donner une place culturelle importante. C’est en cela que les institutions du sport sont des institutions politiques. Le sport sert à éduquer les italiens qui respectent la doctrine fasciste. C’est donc un outil d’éducation au fascisme. Les fascistes veulent moderniser le pays et veulent être reconnus au niveau international et le sport permet cela. Ils veulent s’affirmer comme grande nation. XXI) Le CONI : l’institution sportive du gouvernement fasciste Il est fondé en 1914 et il a alors la mission la préparation olympique et la diffusion du sport en Italie. Les institutions ont des statuts et en fonction de ce qui se passe les statuts sont révisés, en 1921, le CONI se date d’un nouveau statut et se place comme une organisation indépendante. 1) La politisation du sport en Italie Le régime fasciste va dans un premier temps ne pas faire du sport sa priorité, ce n’est qu’en 1925 que le régime va réformer le sport en Italie. En décembre 1925, Augusto Turati, secrétaire du PNF ordonne que le CONI soit une organisation dépendante du parti. C’est le parti nationale fasciste va élire lui-même les représentants du CONI. Lando Ferretti va être nommé président du CONI en 1925, on lui demande de fasciser l’institution, conformé à l’idéologie fasciste. Il s’agit de répondre aux ordres du gouvernement. Au milieu des années 20, le but est de démocratiser la pratique sportive. Il s’agit d’encourager la pratique sportive pour tout le monde, d’éduquer les italiens, c’est aussi pour sa que le régime fasciste séduit tant car il ne laisse personne sur le bord. Pour Ferretti, si les italiens pratiquaient le sport, ils seraient de bons athlètes et ils seraient convaincus du fascisme. Ces changements sportifs ont été soutenus par les clubs. 2) Augusto Turati à la tête du CONI Il est secrétaire du parti, il va prendre la tête du CONI après les JO d’Amsterdam en 1928. Ce changement est symbolique. Ferretti devait fasciser le sport. Turati va effectuer un changement puisqu’il va s’agir de clarifier le rôle des organisations. Il va donc publier la Charte du sport (1928) pour orienter l’organisation du sport. Elle est intéressante parce que le CONI dépend complètement au parti nationale fasciste et les quelques espaces où le sport avait des libertés vont être reniés. L’idéal éducatif va faire place à une valorisation du champion. En janvier 1930, les bureaux sportifs provinciaux du CONI passent sous la tutelle des Secrétaires fédéraux du PNF. La présidence du CONI change en 1930, c’est Iti Baci qui prend les rennes mais il va être remplacé en 1931 par Leandro Arpinati. Ces changements vont amplifier la recherche du champion et on va aller vers la mise en scène politique du champion qui devient un ambassadeur de l’Italie. XXII) Achille Starace et le sport spectacle C’est une figure importante du sport italien mais aussi de la politique fasciste. Il est secrétaire du PNF à partir de 1931, il devient président du CONI en 1933 et il est aussi à la tête d’autres organisations (mouvement jeunes fascistes, groupes universitaires fascistes, mouvement de loisirs des travailleurs), il va développer une gestion personnelle et totalitaire du sport. Le CONI devient un organe consultatif. Celui qui aura le dernier mot dans le sport sera lui ou Mussolini. Il va militariser le sport. Il était obséder par la mise en scène, par le respect, par les valeurs militaires. L’alpinisme va être valorisé puisqu’il a un rôle important en temps de guerre. Le tir également puisque lui aussi contribue à la formation du citoyen-soldat. Les sports motorisés aussi, la boxe, l’escrime… cette dernière va beaucoup être investie par le régime. XXIII) L’encadrement des masses 1) Une institution pour le « sport » populaire des travailleurs : l’OND Sa va être une organisation qui va proposer des loisirs aux travailleurs. Dans l’entre 2 guerres, période instable et dans de nombreux pays européens est marquée par une mise en place d’activité récréative pour les masses. Elle est créée en 1925 pour faire en sorte que l’ouvrier ne fasse pas que travailler mais qu’il ait un loisir qui l’éduque physiquement au fascisme. Cela correspond au culte de l’action, ce mouvement réussi à prendre le pouvoir parce qu’il répond aux attentes du peuple et il y a du changement. Sa fonctionne puisque le nombre de membre passe de 280 000 membres en 1926 à plus de 4 millions en 1941. Les loisirs sont organisés autour du sport car il y a de plus en plus de pratiquants et de rencontres sportives. Cette institution réussie à réunir des masses. Le sport qui avait le plus de réussite était les boules, on peut donc remettre en cause la partie physique et sportive qui est visée. Cette organisation va toucher la petite et moyenne bourgeoisie mais elle va beaucoup moins toucher la classe paysanne qui reste distante du régime fasciste. Pour répondre à cette volonté de fasciser les italiens, on créé la volata, un mélange de football et de handball mais sa n’aura pas duré bien longtemps. Cette organisation a été détourné par ces participants puisqu’ils voulaient pratiquer des loisirs et pas trop pour le coté idéologique. 2) Le sport comme moyen d’éducation de la jeunesse La jeunesse constitue un pilier fondamental de l’idéologie fasciste puisqu’il y a une volonté de rupture avec les gouvernements précédents. On valorise donc la jeunesse. Ils composent un nouveau type d’élite. Cette jeunesse est l’avenir du fascisme parce qu’il veut contrôler les citoyens dans tous les domaines. C’est celle qui bénéficie d’une éducation au régime fasciste. Le sport est central dans cette éducation physique et morale. 1. Les réformes de l’enseignement et de la pratique physique juvénile La pratique dans l’institution scolaire : gymnastique traditionnelle ou rien du tout. Giovanni Gentile va avoir pour tâche de réformer l’institution scolaire. En 1923, il va mettre en place une réforme (ENEF). Il y a donc une volonté de faire évoluer la pratique physique dans les écoles. L’ENEF va avoir un bilan très médiocre et en 1926 va être créée ONB, c’est la grande organisation de jeunesse fasciste de Renato Ricci a à peine 30 ans. Le but de cet ONB est de dispenser une éducation complète pour fasciser les enfants en dehors de l’école. Il s’agit aussi de les soustraire à l’influence de l’Eglise. L’ONB a 3 buts : L’éducation morale L’éducation physique La discipline La double composante morale-physique est retrouvé par la devise de l’ONB avec le livre et le fusil. Les enfants vont y accéder dès 3 ans et vont être en rang, avoir l’uniforme et vont déjà touchés au fusil. 2. Les activités extra-scolaires de l’ONB Pendant un temps, l’ONB soutient un sport non-compétitif, Ricci est opposé au sport et à la compétition. Les enfants effectuent donc des randonnées et sont dans des camps physiques. L’ONB est connu pour un nombre très important de lieu, les maisons des balilas avec une bibliothèque, des gymnases, des pistes d’athlétisme mais aussi des piscines. 3. La prise en charge des jeunes adultes Comme le gouvernement vise à encadrer toute la population. Quand les enfants sortent de l’école, on retrouve 2 organisations : Faisceau de jeunesses et du combat (moins de 21 ans qui ne fréquente pas l’université) Guf (pour les universitaires avec la littoriali) Dans les années 30, il y a un changement de politique et tout ce qu’on a pu voir va être réuni. 4. La jeunesse italienne du Licteur Ce n’est pas qu’une réorganisation purement technique. En 1936, l’Italie va déclarer la guerre à l’Ethiopie et va la gagner ce qui montre une Italie plus agressive et ambitieuse. La devise de cette jeunesse italienne du Licteur est « Croire, Obéir et Combattre ». Elle est créée en 1937. 3) La sportive « nouvelle femme » du fascisme ? Le sport est un milieu conservateur dominé par les hommes et les femmes ne pouvaient presque pas y accéder. Avec le fascisme, les femmes sont aussi concernées par les activités physiques et morales, il y a des organisations pour les femmes. L’académie féminine est une organisation qui a pour but de former des cadres féminins dans le sport. Mais il y a aussi des critiques de l’Eglise qui ne voit pas d’un très bon œil la pratique des femmes. Ondina Valla (1916-2006) gagne une course de haie à Berlin au JO, elle incarne la championne italienne et elle illustre la bienveillance qu’a le régime pour la championne italienne. Sport et idéologie de genre Bibliographie : LABERGE Suzanne, « les rapports sociaux de sexe dans le domaine du sport : perspectives féministes marquantes des 3 dernières décennies », 2004. VIGARELLO Georges, « la virilité et ses crises », travail de société et de genre. XXIV) Introduction Coubertin : « une olympiade femelle serait impratique, inintéressante, inesthétique et incorrecte. Le véritable héros olympique est à mes yeux, l’adulte mâle individuel. Les JO doivent être réservés aux hommes, le rôle des femmes devrait être avant tout de couronner les vainqueurs » (JO de 1912 à Stockholm) Genre : la masculinité et la féminité socialement, historiquement et culturellement construites. Il y a des sports masculins et des sports féminins (football féminin). La gymnastique à la base est uniquement masculine tandis qu’aujourd’hui on la considère comme féminine. Aux USA, ce sont les femmes qui pratiquent le soccer car là-bas c’est le football américain qui domine. Les différences de sexe homme/femme sont biologiques mais les différences de genre sont sociales et culturelles. Le sport est un outil pour construire ou déconstruire une idéologie. Les 1ers travaux du sport apparaissent dans les années 70. Pour les femmes, ils apparaissent dans les années 80 puis l’histoire de sport et genre. Cela part des USA et du Canada puis ce courant arrive en Europe avec l’Allemagne. En France, ce courant est très récent. En 1993, au moment où l’histoire du sport connaît un nouvel essor, vont être intégrées des questions de genre. 45 thèses ont déjà été écrites aux USA alors qu’en France il faudra attendre le début des années 2000 pour voir des thèses de genre apparaître. XXV) Essor des perspectives féministes anglo-saxonnes (1983-1991) Années 70, les historiens semblent peu perméables au sport féministe. Mais plutôt aux conditions institutionnelles d’implantations et de diffusion du sport. En socio et en psycho, les théories du genre sont bien plus développées qu’en histoire. C’est notamment parce qu’il y a bien plus d’homme en histoire. Les 1ers travaux historiques vont être des biographies de sportives, dirigeantes ou d’éducatrices. Ils sont peu nombreux et descriptifs, on ne rentre pas dans l’analyse. Elles permettent au moins de faire sortir les femmes de l’ombre dans l’histoire du sport. Alors que paradoxalement, la sociologie du genre en est déjà à ses premières synthèses (beaucoup d’ouvrages). Roberta Park, il va y avoir une ouverture à partir des années 80. Elle est la chef de file de l’histoire du sport nord-américain. A l’université de Berkley qui est le fief des recherches féministes. Ces premiers travaux ont affaires à la France, 1er projets d’éducation féminine de la France au 18e et 19e. Ceux-ci passe inaperçue en France. Nancy Struna, appelé à intégrer l’histoire des femmes dans l’histoire du sport en dépassant les approches descriptives en allant vers des critiques (pouvoir, inégalité, identité…) dans le journal of sport history. Suite à ces travaux, il va y avoir des travaux de réalisé autour des Gender Studies. L’histoire du sport féminin demeure d’abord celle de la lutte des femmes pour la conquête d’un territoire historiquement masculin. Les processus étudiés vont être plus complexes. En 1986, de nouvelles extensions apparaissent avec Joan Scott ou encore James Mangan (médecine, école, éducation physique, sport, femme). Helen Lenskij évoque la sexualité des femmes et de la reproduction, le sport apparait comme un contrôle qu’une société veut faire passer sur les femmes. L’analyse des réformes qui touchent le sport le sont en fonction des idéologies. Le sport passe d’oppression des femmes à source d’émancipation. Les chercheurs vont s’apercevoir qu’au-delà d’une unité du mouvement sportif, ils vont aller dans chacun des sports, l’étude des femmes ne sera pas la même selon le sport étudié. Entre 83 et 91, le sport est étudié à travers ses pratiques, ses institutions et ses discours pour la pérennisation des relations entre hommes et femmes. Domination masculine et exclusion des femmes dans certains sports, la représentation normative du corps et la lutte des femmes pour conquérir les institutions sportives. On passe de l’identification de la place des femmes dans les sports à une véritable histoire des relations de genre. Les historiens sont intégrés en UFR qui sont historiquement marqués par une réflexion machiste. Les chercheurs français ne sont pas en contact avec les recherches nord-américaines. XXVI) Résistances françaises -1983-1991) Les historiens du sport sont des hommes, peu nombreux, ils vont donc essayer de promouvoir leur champ et ont une relation distante avec les relations à l’international. Comme aux USA, les 1ers travaux vont être des biographies de sportives. Le souci de décrire l’emporte sur l’analyse. Ce sont des spécialistes (femmes) de sociologie, de psychologie, de psychanalyse ou de pédagogie qui, les premières, abordent de front la question des pratiques sportives féminines. Sociologie dans Quel corps ?. en 1978, 79. C’est Françoise Labridy (psychanalyste) qui va être la 1ère conférence sur l’histoire du sport féminin en 1978 lors du congrès de la société internationale d’histoire du sport. Construction de rôles sociaux, normalisations temporelle. La sociologie va aussi montrer des intérêts pour le genre. Notamment grâce à Pierre Bourdieu qui c’est ouvert aux théories historiques. Il va lancer la sociologie du sport en France et il va influencer Jacques Defrance et Christian Pociello. Catherine Louveau va reprendre les cadres des analyses de Bourdieu. En 83, elle va mener une enquête sur le sport féminin demandé par l’Etat. Ses analyses sont novatrices car elle puise dans différents cadres théoriques (sociologie de Bourdieu, travail…). Elle va également voir au sein de chaque sport pour montrer les différences. Avec Annick Davisse, elles vont réaliser un ouvrage sociologique et historique du sport féminin. Coupé de la pensée nord américaine, études orchestrée par des femmes qui viennent de domaines sociales et humains. XXVII) Une histoire du genre à maturité face à une histoire du sport féminin qui végète (1991-2000) Elles sont marquées par plusieurs évolutions remarquables sur la méthodologie (France), théoriques (USA). En 91, Roberta Park est chargé de coordonner un numéro spécial (Sport and Gender du journal of Sport History), il énonce une double rupture : Nouveau souci d’équilibre entre de construction de la masculinité et féminité On va aller sur d’autres études : Etudes ethniques (races), classes sociales, âge, religion… L’histoire du sport est une histoire de plus en plus genré au niveau international. En France, le point de départ du renouveau du genre est à Lyon avec Pierre Arnaud et Thierry Terret qui mettent en place une journée d’étude sur l’histoire du sport féminin (1994). Par contre, ils ne sont pas spécialistes de la question et vont inviter des spécialistes (Catherine Louveau, Gertrud Pfister, Tony Mangan). Travail sur des sports en particulier, la place des femmes en EP scolaire. Arnaud observe que l’histoire du sport féminin révèle une progressive asexuation, tout le monde effectue les mêmes gestes pour réaliser la meilleure performance. Cependant, Catherine Louveau montre qu’il y a un conservatoire des identités sexuelles notamment dans les institutions. En 94 et 99, une douzaine d’articles vont être publiés sur l’histoire du sport féminin, et la majorité va avoir à faire à l’EP. Ce ne sont même pas des articles qui vont paraître dans des revues scientifiques. Marianne Amar (le sport féminin au sein des FSGT) dans les milieux ouvriers et Catherine Louveau qui va croiser les rapports entre hommes et femmes. Des biographies sortent encore sur des sportives. L’histoire du genre est en France dans cette décennies une histoire sociale des femmes et non pas sportive. L’olympisme comme modèle. Les JO de Londres de 1948 Ces jeux ont été négligés et son histoire a été oubliée par rapport à ceux de Berlin avec beaucoup d’innovations. Les JO sont modestes, c’est pour cela qu’ils sont intéressants. Il n’y a pas de grands moyens, d’événements tape-à-l’œil… car on est en sortie de guerre et on va faire avec les moyens du bord, les jeux vont se situer dans tout Londres. Le CIO a choisi Londres pour redorer son blason suite au choix de Berlin. I) L’influence de la tradition britannique sur l’organisation des jeux de 1948 Le CIO était enchanté des jeux de Berlin mais il s’inscrit dans l’amateurisme. Il est inventé en Grande-Bretagne avec les notions de fair-play… Les jeux de 1948 vont être uniques car ils vont faire référence à cet amateurisme. Lord-Clarence Aberdance (1885-1957) valorise l’amateurisme et il est un membre du CIO qui s’implique pour ces JO. Lord David Burghley (1905-1981) est un athlète qui a marqué pendant l’entre-deux-guerres et il représente l’idéal de l’athlète olympique, il vient d’une famille aisée. Ces 2 personnages vont organiser les JO de 48 en les inscrivant dans une tradition britannique qui s’inscrit dans l’opposition des JO de 36. On souhaite restaurer l’image du CIO. Pour la Grande-Bretagne, c’est aussi l’opportunité de montrer que le pays est capable suite à la guerre d’organiser des événements de grande ampleur. II) Les enjeux sportifs 1) Des résultats socialement et historiquement marquants Fanny Blankers-Koen (1918-2004), on la surnomme la hollandaise volante car elle court très vite, elle gagne 4 médailles d’or, elle est également mère de 2 enfants ce qui est extraordinaire. La presse va énormément la relayer alors que l’opinion publique n’apprécie pas la présence des femmes dans les JO. Emil Zatopek (1918-2000) est un coureur de fond, il gagne le 10 000m et termine 2ème au 5000m le même jour. Il vient d’un pays communiste et il va cristalliser le début de la guerre froide. Il est critiqué par le bloc de l’ouest, c’est un militaire et il peut donc beaucoup plus s’entraîner, certains le qualifient de professionnel. Micheline Ostermeyer (1922-2001), elle gagne la médaille d’or en lancé de disque et de poids mais elle est aussi concertiste de piano. Elle représente la tradition olympique, elle vient d’une grande famille bourgeoise. Un des événements marquants est la 1ère utilisation de la photo finish. Lorsqu’on est amateur et que l’on crève à vélo, on remet sa chambre à air seul. 2) Les premiers jeux pour personnes handicapées Ce sont des rencontres très modestes. Les hôpitaux se sont développés, l’hôpital de Stoke Mandeville dirigé par Ludwig Guttmann qui a de nouvelles méthodes de rééducation du dos. Il fait donc pratiquer ces patients lors des jeux. Il va aussi adapter des véhicules. III) Les enjeux politiques et diplomatiques des jeux de 1948 1) Une question de prestige pour la Grande-Bretagne Londres était bombardé en 1940 par les nazis. Le pays sera-t-il capable d’organiser ces jeux ? Il n’est pas énormément question d’amateurisme mais de prestige pour montrer que la Grande- Bretagne est capable d’organiser des JO pour restaurer le moral des britanniques et de montrer qu’elle reste une grande puissance au reste du monde. Ce qui est nouveau, c’est le soutient de l’Etat. Historiquement l’Etat ne s’investit pas dans le sport en Grande-Bretagne. Cet événement va permettre de réaffirmer l’identité de la Grande-Bretagne avec la cohérence du Royaume (Angleterre, Pays de Galles, Ecosse…). 2) Les enjeux diplomatiques 1. Les jeux de Londres, 1ers jeux de la Guerre froide On est dans une période d’affirmation de la Guerre froide. La conférence de Yalta en février 45 avec Churchill, Roosevelt et Staline. Il y a la question de l’Allemagne, elle va être divisée en 4 (France, britannique, US et soviétique). Or l’union soviétique va rejeter le plan Marshall au plan des USA et les soviétiques va effectuer une scission que l’on retrouve avec l’Allemagne qui va être séparé en Allemagne de l’est et de l’ouest puis on parlera de bloc de l’ouest et de l’est. Le sport va devenir un outil politique. 2. La participation aux JO, une question politique Les cas de l’Allemagne et du Japon qui ne vont pas être invités aux JO de 48. Même si les JO sont observés en Allemagne. L’équipe britannique de gymnastique à un entraîneur allemand (Helmut Brantz). Le cas de l’Union Soviétique qui ne participe pas aux JO. Son régime communiste refuse de se reconnaître dans l’olympisme car c’est pour eux un système d’oppression où les élites imposent leurs règles. Mais plus tard, ils vont y participer à des fins politiques. IV) Les jeux de 1948 : entre « tourisme olympique » et crise économique L’amateurisme tel qu’il est conçu par les élites sportives refuse la recherche de sponsor. Hors, on se situe dans une période de crise (Austerity Britain), avec un rationnement de l’alimentation. Il y a tout de même un tourisme olympique qui se développe, ce qui est nouveau. Les médias vont relayer les JO. Les infrastructures des JO sont basées sur les traditions avec le stade de Wembley qui est encré. Cependant, les complexes restent assez modestes, proches des usines notamment. La piscine de Wembley qui organise également les combats de boxe. Les sportifs sont accueillis dans des infrastructures très modestes. V) Conclusion Un exemple d’amateurisme sportif avec des références à l’histoire du mouvement sportif britannique et olympique mais il y a aussi une commercialisation de l’événement même s’il est modeste. C’est un événement qui annonce la Guerre froide dans le sport avec la volonté d’organiser des britanniques et des questions sur la participation de certains pays. La guerre froide dans le sport : 1945-1991 Le terme de Guerre Froide apparaît de par George Orwell en 1945. Cette expression va être popularisée à partir de 47 par Bernard Baruch et par le journaliste Walter Lippmann. Raymond Aron voit une guerre limité dans un monde bipolaire (2 blocs). Il n’y aura pas de confrontations directes. « Paix impossible, guerre improbable ». On a le modèle communiste VS le modèle capitaliste. Toutes les institutions internationales doivent choisir un camp ou la neutralité. Le CIO se repose sur l’idée que le sport est neutre mais il va indirectement se placer derrière le bloc de l’ouest. I) 1945-1962 : de la coexistence pacifique à la crise de Cuba Beaucoup de membres du CIO sont dans l’embarras car ils avaient partisé avec l’Allemagne nazi comme Siegfried Edström. Il refuse donc toute épuration au sein du CIO. En 1946, le CIO est composé des membres allemand, japonais, italien déjà présent dans les années 30. A plusieurs reprises, Edström va essayer de faire en sorte que l’Allemagne de l’ouest revienne dans le CIO. Le CIO va subir beaucoup de pression et certains membres vont devoir quitter le CIO mais pas tous. François Pietri et Melchior de Polignac qui ont collaboré et ont été condamné par la France vont cependant réinvestir leur fonction olympique. Le CIO va même faire libérer un ancien nazi (ministre des sports : Karl Ritter Van Halt). Même si le CIO va choisir la neutralité, ils vont en réalité se mettre du coté des américains. Les 1ers JO après la guerre ont eu lieu à Londres. En 1940, le Japon devait accueillir les JO mais il va être puni d’avoir soutenu les nazis. Le CIO va tenter de se rapprocher de pays plutôt neutre pour organiser les JO. En 1952, les JO vont être organisés à Helsinki. Au sein du CIO, il y a une crainte car le président finlandais reste assez proche de l’URSS. Le CIO va changer sa charte en 49 pour éviter que l’URSS, la Corée du nord et l’Allemagne soit invités. Cela va être un échec puisque l’URSS va pour la première fois participer aux JO en 1952. Normalement, pour participer, il faut un CNO reconnu par le CIO. Désigner un vainqueur et un vaincu, ce n’est pas dans l’idéologie communiste. Staline accusait de détourner les travailleurs des classes pour les préparer à des nouvelles guerres impérialistes. En 1946, l’URSS va déposer une demande de candidature pour être accepter au sein du mouvement olympique. Jamais le CIO n’avait mis dans l’histoire autant de barrière pour qu’un CNO puisse entrer. La demande a été accepté en 1951 ce qui à permis la participation de 1952. Les résultats soviétiques sont éloquents, ils vont pour leur 1ère participation détenir autant de médaille que les américains. Avec 71 médailles dont 21 en or, les USA vont obtenir 75 médailles dont 39 en or. Les soviétiques ont bénéficié d’une bonne image lors de ces JO, avec une bonne humeur notamment. Zatopek est une image de cette bonne image. A partir de 1952, la Guerre Froide s’est bien installée dans les jeux. Le CIO va se servir de cela pour montrer que le sport est plus fort que sa et qu’il est vecteur de réunion. Ce n’est pas un hasard si le CIO élit Avery Brundage en temps que président, il va donc être placé sous la sécurité des USA. Après 1952, la presse sportive va émettre des doutes sur les performances sportives de l’URSS. La presse va critiquer ces sportifs et les appeler les « amateurismes de l’Etat ». Cependant, il y a un grand professionnalisme au sein des USA. En 61, il va y avoir une session olympique, 6 membres du CIO du bloc de l’est sont accusés de cet amateurisme d’Etat. Ces membres accusent eux-aussi les USA de professionnalisme. En 62, va être créée une commission de dopage pour surveiller les performances soviétiques. Pendant les JO de Rome, un cycliste danois est mort à cause du dopage. En 56, les JO de Melbourne vont permettre de voir apparaître les 1ers boycottes. Ils sont liés à la Guerre Froide. L’Espagne, la Suisse et les Pays-Bas vont boycotter ces jeux pour protester contre l’intervention soviétique pendant les révoltes à Budapest. L’Egypte, l’Irak et le Liban vont également boycotter pour protester contre l’intervention franco-brittanico-israélienne dans le canal de Suez. En 60, durant les JO de Rome, il va y avoir des revendications chinoises. En 58, les chinois communistes vont bombarder les chinois nationalistes qui s’étaient réfugiés sur les îles de Formose et de Taïwan. L’intervention des USA pour mettre la pression sur la Chine ne va pas plaire à l’URSS. En Chine, Mao Zedong est arrivé au pouvoir après la 2nde GM et a créé un CNO communiste mais il rentre en concurrence avec le CNO déjà en place. Le CNO de la Chine populaire (Zedong) décide de se retirer du mouvement olympique et reproche au CIO de reconnaître 2 CNO chinois. Sous la pression de l’URSS, les membres du CNO chinois vont être obligés de défiler sous la bannière des îles de Formose et non pas sous la bannière chinoise. Lors de ce défilé, le chef de la délégation chinoise défile avec un petit panneau « under protest ». Il faudra attendre 1979 pour que la Chine soit réadmise et il n’y aura plus qu’un seul CNO en Chine. En 62, la Guerre Froide va connaître un pic avec l’épisode des missiles de Cuba. II) Deux exemples de JO marqués par la Guerre Froide Après 62, on va assister à une détente forcée. On observe la construction du mur de Berlin. On va observer la position du CIO. Le CIO va refuser d’accepter dès 1950 la RDA (république démocratique allemande, est) et accepter la RFA (république fédérale allemande, ouest). Pour la RDA, il faudra attendre 1965 pour que la RDA soit reconnue. Pendant 15 ans, elles vont être obligées de se montrer sous le drapeau de la RFA. Le CIO va se targuer de réussir à réunir les ennemis. Après la construction du mur de Berlin, cela va devenir intenable et à partir de 68, l’Allemagne va être séparée. Le CIO va essayer de maintenir l’illusion. Mais aux JO de Berlin, la séparation va définitivement se faire. Le CNO de la Corée du sud est reconnu dès 47 tandis que le CNO de la Corée du nord est reconnu en 53 et ses athlètes ne pourront participer qu’à partir des JO de 64. Le CIO se targue d’une neutralité politique. Derrière cet apolitisme, on trouve une certaine hostilité face au bloc communiste. Après les JO de Rome, il y a un souci du CIO à choisir les villes avec Tokyo et Mexico en 64 et 68. Les jeux de 72 et de 76 vont être avec le bloc de l’ouest (Berlin et) 1) Les JO de Moscou (1980) Mais en 80, c’est Moscou qui est choisi. Cette date se situe dans une phase où il n’y a pas autant de conflit entre l’URSS et les USA. En 76, Carter devient le président des USA. Il va faire augmenter les tensions entre les USA et l’URSS. Une cinquantaine de pays boycottent les JO de Moscou suite à une invasion soviétique en Afghanistan. La révolution afghane apporte des communistes au pouvoir, ce qui ne va pas plaire aux USA. Les USA forment des milices islamiques afghanes pour lutter contre le communisme avec notamment Ben Ladden. Le boycotte des JO s’effectue en faveur des droits de l’homme. C’est l’argument des USA. La presse américaines en a fait une affaire manuchéen (bien / mal). Carter va essayer de convaincre le CNO pour qu’il ne participe pas aux JO, il met également la pression sur le CNO et sur les athlètes. Le CNO ne cède pas à ces pressions. Carter effectue un décret d’Etat d’urgence pour que les athlètes ne puissent pas participer aux JO. 2) Les JO de Los Angeles (1984) Une quinzaine de pays vont boycotter ces JO. A l’origine, l’URSS voulait participer pour battre les américains sur leur sol. Les américains ne voulaient pas que l’URSS vient justement car ils craignaient de se faire battre. Avec l’appui des médias, ils vont créer une psychose face aux soviétiques. Les athlètes soviétiques ont eu peur pour leur sécurité et ils ne pourront pas y participer. L’URSS va boycotter les jeux car les droits de l’homme ne sont pas respectés. Juan Antonio Samaranch va tenter une réconciliation et va essayer de faire en sorte que l’URSS participe mais sans succès. Les JO étaient sur le point de mourir puisque chacun boycotte les jeux de l’autre. Mais le mouvement olympique met en place la révolution Samaranch avec une rentrée financière dû aux sponsors, aux droits TV… Ce sont donc les médias américains qui gèrent les JO puisqu’il possède les droits sur les JO. C’est une nouvelle ère pour les JO. III) Le comité international olympique : une tribune pour les opprimés ? 1) Avant 1960 Les JO de Rome sont les 1er à être télévisuels, ils ont donc une caisse de résonance. Cette époque sonne aussi la fin des colonies et du racisme. Il y a très peu d’afro-américains dans les équipes olympiques. Très peu de pays africains sont représentés car ce sont des colonies. Les jeux anthropologiques permettent de montrer la supériorité de la race blanche sur la race noire. Coubertin avait dit que ces jeux étaient une mascarade dans le sens où cela dégradait l’image du sport. A partir de 36, on a des afro-américains qui participent aux JO. Ils vont notamment rafler énormément de médailles aux USA. Jessy Owens ne sera pas reçu à la maison blanche. 2) Les JO de Mexico en 68 Dans les années 50, on commence à rétablir l’égalité entre noirs et blancs. En 60, les revendications publics se font de plus en plus présence avec MLK qui créé la Christian League Conference. En 63, MLK effectue son discours. En 65, on rétablie l’égalité civil dans tous les états. En 66, les Black Panthers sont fondés. En 68, MLK est assassiné puis Kennedy. John Carlos et Tony Smith apparaissent sur le podium du 100m en levant le poing. L’australien Peter Norman avait donné ses gants portés par les 2 américains. Brundage dit que ce geste n’a pas la place dans les JO puis il bannit les 2 athlètes du village olympique et des JO. Le CIO refuse de respecté les droits sociaux présents dans sa charte. IV) Conclusion Entre les discours promus par le CIO et les réactions du CIO de se vouloir neutre se montre finalement faux puisqu’il s’est placé du coté du bloc de l’ouest. D’un autre coté les pays se sont servis des JO pour faire de la politique. Les JO ont montré que les athlètes concours pour leur pays et non pas pour eux-mêmes. Depuis 80, on observe une commercialisation des JO et le coté politique passe au-dessus des JO même s’il reste présent. On peut penser que les JO ne vont pas continuer indéfiniment. C’est la 1ère fois qu’on a choisi 2 JO en même temps pour Paris et LA en 2024 et 2028. Car les JO coûte trop cher. Les nouvelles pratiques sportives des années 1960 et 1970 I) Introduction : le sport dans la révolution culturelle des années 1960 1) Que se passe t-il dans les années 60 ? 1. Un bouleversement économique et social Les années 60 se trouvent au milieu des « Trente Glorieuses » (Jean Fourastier, 1979). Cette période est caractérisée par l’augmentation du pouvoir d’achat avec l’aide américaine qui permet cela. Il y aura de plus une diminution du temps de travail (généralisation de la 4e semaine de congés payés entre 1962 et 1969). On va également retrouver un développement du secteur tertiaire (travail moins pénible physiquement). Il va y avoir un nouvel exode rural. Et enfin une modernisation de la vie quotidienne (électroménager). Cette prospérité économique permet aussi plus de temps libre. 2. Un changement culturel du rapport au corps Après la 2nde GM, on a une période de crise puis une période de prospérité. Cette 2nde GM est une période abominable d’un point de vue psychologique, on va donc avoir une remise en cause de ces comportements suite à la 2nde GM, mais aussi des valeurs de la génération précédente. On va premièrement retrouver une libération sexuelle. On a aussi une remise en cause des institutions (Etat, Eglise, Famille, Ecole). On remet en cause les idéologies passées et on veut mettre en place quelque chose de différent. 2) Les effets des années 1960 sur les sports Depuis les années 50, le nombre de licenciés augmente. Les gens ont un contexte économique et social favorable avec plus d’argent et de temps. Les français vont pratiquer du sport et ils vont déclarer pratiquer du sport en dehors de fédération. On retrouve un renouvellement des modalités sportives et des disciplines sportives elles-mêmes. Ce renouvellement des modalités va être en accord avec les nouvelles valeurs de la société. On va avoir l’émergence des sports de pleine nature, des sports californiens et des sports d’entretiens. La création de nouveaux sports va exploser à partir du milieu des années 70 (environ 40 : VTT, parapente, skateboard, canioning…). *« La complexification de l’espace des sports » (Christian Pociello & Jean-Paul Clément). Ils avaient montré que cet espace des sports va se complexifier car les sportifs ne vont plus vouloir faire du sport en compétition, il y a une diversification sociale des pratiquants et une diversification en terme de motivation. II) Les sports de pleine nature Emergent en France à partir du milieu des années 60. Le moment des congés payés est le moment de nouveaux loisirs sportifs, aux plaisirs physiques. On va retrouver des pratiques en dehors des clubs car on cherche du plaisir et non des contraintes d’entraînements et de compétition. En 68, les JO d’hiver ont lieu à Grenoble. La France avaient pour but de se sportiviser dès 60 suite aux mauvais résultats français. L’Etat est ambitieux et veut aussi combler le retard pris en termes d’installations sportives. Il va donc y avoir la construction de COSEC. C’est un Complexe Omnisport Evolutif Couvert. Ce sont des gymnases assez classique mais qui date des années 60-70. Il va aussi avoir la construction de piscines et de stades. Ces constructions ont eu lieu dans le cadre de lois-programmes. Elles ont été mise en place entre 60 et 75. Elles prévoient de l’argent pour l’installation d’installations sportives, elles vont aussi permettre la construction des bases de loisir et de plein air. Elles permettent le développement d’activité de plein air (voile…). L’Etat français va donc poser les bases pour le développement de ces sports. Dans les années 70, les sports de pleine nature vont beaucoup se développer. 1) Le développement du ski dans les années 60-70 C’est un cas particulier qui va connaître une croissance extraordinaire. En 70, c’est la 2ème fédération ayant le plus de licenciés avec plus de 600 000 licenciés. Il y a évidemment eu les JO de Grenoble avec une médiatisation très forte mais il y a aussi eu une idée que le ski est une pratique qui s’opère lors des vacances. Ceci est permis par l’augmentation du pouvoir d’achat et des congés payés. Le Plan Neige (1964), c’est un plan de construction dans lequel l’Etat soutient le développement du ski. On construit des logements dans les stations mais ce sont des entreprises privées qui finance ces constructions comme des banques ou encore des compagnies d’assurance. Ce sont des stations intégrées, dites de 3ème génération, en haute montagne et hors des villages donc sur des domaines vierges. Ces stations sont des stations fonctionnelles, c’est-à-dire que les hébergements sont en fonction du nombre de skieur que l’on peut accueillir sur les pistes. Les stations vont être multipliées, en 66, il y a 1000 parcs de remontées mécaniques et en 74 on en retrouve 2600. Le développement du ski va aussi se retrouver avec le développement des articles de sport. Il y a donc une industrie du ski et d’articles de sport d’hiver qui va se développer. Les vacances d’hiver sont un nouveau type de vacances. On ne part plus seulement l’été à la plage. En 67, 7% de la population part au ski et en 74, il y a 17% de la population qui part au ski. Cela reste encore assez peu car ils ne sont pas encore accessibles à toute la population. Le ski va aussi être soutenu par les classes de neige. Les enfants vont partir au ski avec l’école. L’offre de montagne va se diversifier avec le développement d’autres sports de neige (ski de fond, monoski, surf des neiges…), le ski est le début de cette diversification. On valorise le fun. 2) L’invention des vacances sportives : le Club Med Il va proposer des vacances à la fois sportives mais aussi fun. Il va être l’icone des vacances des années 60-70. C’est une destination peu accessible aux français mais c’est un concept qui fait rêver. Il est fondé en 49 sur le modèle d’un village olympique. 1960 : 60 000 adhérents 1970 : 250 000 1980 : + 700 000 L’attractivité du Club Med repose sur les sports de pleine nature (plongée sous-marine, planche à voile, équitation…). Ce mode de vacances rompt avec les vacances culturelles ou de détentes. Les sports, la pleine nature, l’aventure, la permissivité, le plaisir et la convivialité sont des mots qui caractérisent les vacances au Club Med. On est loin de la recherche de la performance. En 78 : les bronzés parodient ce type de vacances. Il se distingue d’autres offres comme les villages vacances familles (59), l’UCPA (65). Ce sont des organisations sportives mais qui recherchent des performances. 3) Les sports de confrontations à la nature Ce sont des sports pratiqués dans des grands espaces. On vit selon le risque, l’exploit, l’aventure ou encore l’individualisme. On retrouve l’escalade (libre) dès la fin des années 70 en France. C’est une discipline qui va avoir un fort succès. La fédération de vol libre qui naît en 74. Elle va proposer le deltaplane, le parapente, le kidesurf. La fédération de course d’orientation (70) qui organise des compétitions en France dès 78 avec 2800 participants. III) Les sports de glisse (« pratiques californiennes ») Ce sont des pratiques importées des USA et qui correspondent aux pratiques de la jeunesse américaine. Avec les 1ers hippies notamment. On est dans le cadre des jeunes révoltés dans les années 70 avec les guerres du Vietnam ou d’Indochine. On privilégie le plaisir et la liberté. 1) Le surf et la planche à voile Le surf connaît un début difficile dans les années 60 car il faut des vagues et donc difficile de planifier. Elle représente donc la liberté et le refus de contraintes. En France, le surf va se développer dans le sud-ouest car il y pas mal de vagues. Avec la 1ère compétition en 1979, « Lacanau Pro ». La planche à voile est une activité hybride qui va émerger dans les années 70. Il s’agit d’utiliser une planche de surf et d’y ajouter une voile. C’est Newman Darby qui créé ce concept en 64-65. C’est une pratique qui se veut proche de la nature avec l’eau et le vent. C’est aussi parce que l’on développe les idées écologiques face à l’industrialisation de l’époque. Il va connaître un énorme succès pendant les vacances d’été. Elle ne va pas concurrencer la voile. Ce ne sont pas les mêmes profils sociaux. La voile est plutôt couteuse contrairement à la planche à voile. Les progrès industriels permettent une facilitation de déplacement de cette planche à voile et donc la massification de cette pratique. Au départ, elle se développe en dehors d’une institution mais la fédération de voile va finalement l’encadrer et va devenir un sport de compétition aux JO de 84 à LA. Cette pratique qui se voulait libre va finir par se faire codifier. De nos jours, la planche à voile est en déclin. 2) Les sports de glisse urbaine Ils émergent dans les années 70. On retrouve principalement le skateboard. Il a été définit 15 ans plus tôt aux USA comme « roll surf ». C’est une population jeune qui pratique, des ados. C’est une pratique de marginot, c’est une pratique transgressive. Dans des espaces qui ne sont pas forcément dédiés au sport. Le succès en France est immédiat et les municipalités vont donc créer des skatepark. Ils ne vont d’abord pas être appréciés car on ne souhaite dépendre de personne. Ils sont contraires aux valeurs fondatrices du skate. A partir des années 80, des journaux vont se spécialiser dans le skate et un marché va se développer. Sa pratique va retomber dans les années 90 mais aujourd’hui, la mode du skate revient tout comme les trottinettes. Les sports de glisse ont un rapport particulier à l’espace. Ce sont des sports individuels mais qui se pratiquent en groupe. Ce sont des sports qui recherchent des sensations fortes ou extrêmes. Ils se veulent vecteur d’une culture avec du plaisir, leur liberté de pratiquer, le rejet des institutions, une culture musicale, vestimentaire. Ce sont des pratiques qui vont être rattrapées par les institutions. Les pratiques californiennes s’orientent vers du spectacle pour rapporter de l’argent comme les X- Games. Elles sont présentes aux Jo car le CIO veut garder une population jeune pour regarder les JO. IV) Les sports d’entretien Dans les années 70, la majorité des français sont de jeunes à cause du baby-boom. Cette génération va imposer ses valeurs aux plus anciens, on va parler de « culture jeune ». Le modèle de la jeunesse physique va être l’idéal présent. On va avoir le souci de santé. Il y a des avancés en matière de connaissances et de soins et donc un nouveau rapport à la santé ce qui conduit aux pratiques d’entretiens. Elles n’existaient pas avant puisque le sport était soit compétitif soit pour le plaisir. La fédération française d’éducation physique et de gymnastique volontaire (FFEPGV) qui illustre parfaitement ce sport d’entretien. Elle est un peu à part car elle sans compétition, c’est une gymnastique d’entretien. Avec le développement de nouvelles modalités (aérobie, pratiques orientales : karaté, judo, yoga…). Elles connaissent un succès dans les années 70 car elles ont une vision morale. Cette fédération est un héritage de Philippe Tissié. Il avait créé la ligue girondine d’éducation physique qui devient cette FFEPGV en 74. On propose de la gymnastique douce, du stretching… ce sont des pratiques encadrées par des professeurs d’EPS. 1963 : 3000 licenciées 1967 : 20 000 1970 : 40 000 1980 : 240 000 1984 : 330 000 C’est une pratique qui va toucher une grande majorité de femme. C’est dans ce cadre que des magazines féminins vont être développés. Véronique et Davina avec « gymtonic » vont permettre de pratiquer à travers la TV. C’est encore une mode américaine. Entre les années 60 jusqu’à maintenant, on passe de 16% des licenciés qui sont des femmes jusqu’à 34% aujourd’hui. V) Un tournant à la fin des années 60 : Une mutation des valeurs (refus des institutions) Sports ludiques (idéal de la « liberté ») Un rattrapage des « pratiques libres » par la structure organisationnelle du sport fédéral