Ethique médicale et Sciences politiques - 2023/2024 - PDF

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Tutorat Paris XII

2024

BOUBLIL Elodie, REJEB Rania, ZINETTI Clémence

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medical ethics philosophy political science

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These notes cover medical ethics and political science topics, including a discussion of consequentialism, and theories of justice. The document details various approaches to ethical decision making and their application to medical practices.

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Ethique médicale et Sciences politiques 5 LES COURANTS DU PRINCIPISME, DE L’ETHIQUE DE LA DI...

Ethique médicale et Sciences politiques 5 LES COURANTS DU PRINCIPISME, DE L’ETHIQUE DE LA DISCUSSION ET DES FS THEORIES DE LA JUSTICE EN ETHIQUE MEDICALE ET EN BIOETHIQUE Semaine et jour : S5 09/10/2023 RB : REJEB Rania Professeur : BOUBLIL Elodie CM : ZINETTI Clémence Plan du cours I. INTRODUCTION.................................................................................................................. 2 II. JUSTICE, SOIN ET ETHIQUE MEDICALE.......................................................................... 3 A. LA THEORIE DE LA JUSTICE.......................................................................................................... 3 B. LES PRINCIPES DE L’ETHIQUE MEDICALE.................................................................................. 3 C. CONFLITS ETHIQUES ET DECISION MEDICALE.......................................................................... 4 III. ETHIQUE MEDICALE ET RESPONSABILITE.................................................................... 4 A. LE « PRINCIPE RESPONSABILITE ».............................................................................................. 4 B. RESPONSABILITE ET RECHERCHE BIOMEDICALE.................................................................... 4 IV. ETHIQUE DE LA DISCUSSION........................................................................................... 5 A. UNE ETHIQUE DE L’ACCORD RATIONNEL................................................................................... 5 B. LE CONSENTEMENT ET LA RELATION MEDECIN-PATIENT...................................................... 5 V. CONCLUSION..................................................................................................................... 6 VI. QCM D’ENTRAINEMENT.................................................................................................... 7 NB CM : Cette fiche est une fiche de synthèse (FS) d’un cours littéraire où beaucoup de citations, de traités et d’ouvrages n’ont pas été mis pour faciliter l’apprentissage. Elle aborde les points essentiels du cours de manière concise mais n’est pas complétement exhaustive. Le cours dans son intégralité est disponible sur Cristolink. Bon apprentissage ! ©Tutorat Paris XII 2023/2024 – Éthique et sciences politiques : N°5 – Ce document n’est pas le support officiel Page 1 sur 7 I. INTRODUCTION RAPPELS SUR L’APPROCHE CONSEQUENTIALISTE / UTILITARISTE (cf. FS4) Définitions Limites S’appuie sur le critère de sensation de douleur Conflit possible entre le bien-être individuel et ou de plaisir. le bien-être collectif. Objectif : maximisation du bien-être collectif Absence de définition claire d’un principe de pour déterminer la valeur des conséquences justice pour compenser les inégalités possibles d’une action. dans le soin. Objectif : trouver un équilibre entre l’approche déontologique (cf. FS3) et l’approche conséquentialiste de l’éthique (cf. FS4). Certains philosophes contemporains ont élaboré différentes théories permettant de corriger les difficultés rencontrées par l’une et l’autre doctrine : Philosophes Théories John Rawls (philosophe Sa Théorie de la Justice vise à répondre à la question des inégalités et des américain, XXème siècle) arbitrages potentiellement injustes générés par le raisonnement utilitariste. Jürgen Habermas Ethique de la discussion à visée universaliste dont les fondements peuvent (philosophe allemand, servir de modèles à l’élaboration éthique au sein des comités éthiques et à XXème-XXIème siècle) la relation médecin-patient. Rapport de l’homme à la nature, risques liés aux progrès de nouvelles technologies. Hans Jonas (philosophe allemand, XXème siècle) Conception du « principe responsabilité » = principe en vertu duquel nous devons nous abstenir de réaliser toute forme d’action pouvant avoir une conséquence négative sur notre environnement ou sur l’humanité. Courant du « principisme » = 4 principes censés encadrer la relation médecin-patient : Justice. Autonomie. Bienfaisance. Non-malfaisance. ©Tutorat Paris XII 2023/2024 – Éthique et sciences politiques : N°5 – Ce document n’est pas le support officiel Page 2 sur 7 II. JUSTICE, SOIN ET ETHIQUE MEDICALE A. LA THEORIE DE LA JUSTICE Philosophie de John Rawls = théorie de la justice : Objectif : pallier aux situations d’injustice ou d’inégalité de certains raisonnement utilitaristes. S’appuie sur le modèle du contrat social des philosophes des Lumières, mais aussi sur le modèle de la théorie des jeux et des théories économiques de la décision. Théorie déontologique et rationaliste qui présuppose l’accord rationnel et raisonnable des individus et leur autonomie. Conditions en vertu desquelles une société juste est pensable : Les individus, étant placés sous un « voile d’ignorance », sont incités à prendre les décisions les plus justes possibles pour élaborer les futures règles de la société, en s’appuyant sur deux principes fondamentaux → le principe de liberté et le principe de différence. Théorie « procédurale » : D’inspiration déontologique. Vise à assurer l’équité entre les individus = élaborée dans l’intérêt de tous. Vise à dépasser l’opposition entre bien-être collectif et soucis de la justice. Ex : le système français de Sécurité Sociale correspondrait à l’approche déontologique de Rawls car il assure l’égalité stricte des personnes, ici le « voile d’ignorance » étant les cotisations payées et les prestations versées d’après S.Rameix. B. LES PRINCIPES DE L’ETHIQUE MEDICALE « Principisme » = courant philosophique anglo-saxon (de l’anglais principle) : Considère la justice comme un principe plutôt que comme une vertu. S’appuie sur l’approche déontologique mais prend en compte les conséquences de l’action (approche utilitariste). 1973 aux Etats-Unis : création de la « Commission nationale pour la protection des sujets humains et la recherche biomédicale et comportementale ». Pour élaborer des principes et des chartes éthiques afin de réglementer la recherche. 1978 : publication par cette commission du Rapport Belmont (respect de la personne, bienfaisance et principe de justice). T.L. Beauchamp et J.F. Childress étendent le rapport à la recherche mais aussi à l’éthique médicale dans Les Principes de l’Éthique Biomédicale. D’après M. Marzano : « Les quatre principes de l’éthique biomédicale sont définitivement posés : le principe d’autonomie, le principe de bienfaisance, le principe de non-malfaisance, et le principe de justice ». Formulation de l’approche « principiste » de Beauchamp et Childress par la construction d’un « patient idéal », autonome et rationnel. Principes Explications Autonomie Socle fondamental sur lequel repose les autres principes. Peut être compromis par des situations de fragilité, de maladie. Bienfaisance Raisonnement du risque/bénéfice pour le patient. Non-malfaisance Repose sur l’impératif hippocratique « Primum non nocere ». Justice Egalité d’accès aux soins, sans distinction entre les individus. NB du RT : « primum non nocere » = en premier, ne pas nuire. ©Tutorat Paris XII 2023/2024 – Éthique et sciences politiques : N°5 – Ce document n’est pas le support officiel Page 3 sur 7 C. CONFLITS ETHIQUES ET DECISION MEDICALE Question de l’allocation des ressources dans un contexte de rareté. Ex : transplantations d’organes. Question de la limitation des ressources (budgétaires) d’un Etat : Peut amener à prendre des décisions qui vont contre l’impératif de justice. Dans ce cas, « la décision d’allocation de ressources de soin devient un choix politique ». Appelle à des décisions politiques d’arbitrage. Corrélation entre les principes de bienfaisance et d’autonomie : Bienfaisance = « fais aux autres leur bien ». Lorsque le consentement du patient est impossible, le principe de bienfaisance se transforme plus explicitement en principe de non-malfaisance. Ex : refus d’une « obstination déraisonnable » / d’un « acharnement thérapeutique » III. ETHIQUE MEDICALE ET RESPONSABILITE A. LE « PRINCIPE RESPONSABILITE » « Principe responsabilité » = éthique élaborée par Hans Jonas qui se donne pour tâche de faire face aux situations les plus catastrophiques et les plus imprévisibles qui pourraient survenir. Les interventions humaines et un progrès non raisonné peuvent avoir un impact sur les générations futures et sur l’environnement qui peuvent paradoxalement mettre la vie en danger. Cherche donc à élaborer un cadre de réflexion afin de limiter les effets néfastes de l’intervention et des actions de l’être humain sur la nature (les risques naturels) comme sur les autres êtres vivants. L’impératif catégorique devient un impératif de vie : « Agis de telle sorte qu’une humanité soit ». « Ethique du soin de l’humanité ». B. RESPONSABILITE ET RECHERCHE BIOMEDICALE Selon Jonas, la réflexion éthique ne vise pas d’abord l’égalité ou la mise en application des droits humains mais la préservation/la survie de l’humanité elle-même. LA RESPONSABILITE SELON JONAS Définition Influences Engagement inconditionnel et Sur la pensée écologiste. non réciproque de l’humanité à Sur l’éthique des sciences du vivant. l’égard des générations futures Avis du CCNE de 1990 sur les thérapies géniques : mise face auxquelles l’humanité actuelle en garde contre le risque d’une transformation du patrimoine devra rendre des comptes. génétique de l’humanité. Interdiction des thérapies géniques sur des cellules germinales, seule la thérapie génique somatique est autorisée. NB : CCNE = Comité consultatif national d’éthique. ©Tutorat Paris XII 2023/2024 – Éthique et sciences politiques : N°5 – Ce document n’est pas le support officiel Page 4 sur 7 IV. ETHIQUE DE LA DISCUSSION A. UNE ETHIQUE DE L’ACCORD RATIONNEL L’éthique de la discussion : Est un courant centré sur le dialogue et la confrontation pluraliste des points de vue dans le but de trouver, à l’issue du débat, un compromis. A une visée universaliste car cherche à définir des normes. Norme valide = génère un accord rationnel universel. Est au cœur du fonctionnement des comités d’éthique. A été théorisée par Jurgen Habermas. Selon lui : Les sociétés pluralistes dans lesquelles nous vivons ne permettent pas forcément de s’entendre sur une axiologie (= des valeurs communément partagées par tous). La démocratie est d’ordre « procédurale » = il lui incombe de fixer des règles de débat et de discussion permettant aux citoyens de vivre librement dans le respect des uns et des autres. Il reformule l’impératif catégorique de Kant → ne pas imposer à tous une maxime dont je veux qu’elle soit une loi universelle mais plutôt savoir si une maxime individuelle peut être acceptée par tous. B. LE CONSENTEMENT ET LA RELATION MEDECIN-PATIENT L’éthique de la discussion entre médecin et patient : Soutient l’insistance sur le consentement du patient (pour tous les actes médicaux). Tient compte des préférences du patient. Associe les différents acteurs de soin à la prise de décision. Veille à la corrélation entre principe d’autonomie et principe de bienfaisance. Critique de l’éthique de la discussion : « Cercle vicieux » : la réflexion éthique de cette philosophie repose déjà sur une attitude éthique préalable. ©Tutorat Paris XII 2023/2024 – Éthique et sciences politiques : N°5 – Ce document n’est pas le support officiel Page 5 sur 7 V. CONCLUSION Points à retenir : Courants Fondateurs / représentants Définitions Modèle reposant sur la liberté rationnelle des Théorie de la justice John Rawls agents, le principe d’équité, mais aussi la prise en compte de l’avantage collectif. Réponse déontologique aux difficultés rencontrées par les théories utilitaristes, en matière d’équité et d’égalité d’accès aux soins Principisme Beauchamp et Childress But : concilier les approches déontologiques et utilitaristes. 4 principes formulés : autonomie, justice, bienfaisance, non-malfaisance. Principe Définit le cadre de l’action collective en responsabilité Hans Jonas pensant la « non-malfaisance » à l’échelle collective et sociétale, notamment face aux progrès technologiques et scientifiques et aux dangers potentiels encourus par l’humanité. Ethique de la Définit les normes du dialogue au sein des discussion Jürgen Habermas sociétés laïques pluralistes afin de parvenir à un consensus accepté par tous. A l’origine des modes de fonctionnement des comités d’éthique/de bioéthique. Ces différentes éthiques : Montrent un effort réel pour dépasser l’opposition de l’approche déontologique et de l’approche conséquentialiste, au profit d’une approche pragmatique incluant à la fois un respect des principes fondamentaux et un ajustement aux objectifs de bien-être individuel et collectif réclamés par l’éthique médicale et la bioéthique. Présentent des limites : reposent sur un impératif de « rationalité » des agents que certains critiques estiment plus « théorique » que réel dans le quotidien des individus. ©Tutorat Paris XII 2023/2024 – Éthique et sciences politiques : N°5 – Ce document n’est pas le support officiel Page 6 sur 7 VI. QCM D’ENTRAINEMENT NB CM : Vous trouverez ci-dessus des QCMs d’entrainement rédigés avec soin par la RB. QCM 1. Parmi les propositions suivantes, indiquez celle (s) qui est (sont) exacte (s) : A. L’approche conséquentialiste vise à maximiser le bien-être collectif. B. Le « principe de responsabilité » est un principe dans lequel il est visé d’agir de manière responsable ne tenant pas compte des conséquences positives ou négatives sur notre environnement ou sur l’humanité. C. John Rawls émet une théorie qui vise à réduire les inégalités et les injustices générées par le raisonnement utilitariste. D. Le courant du « principisme » est composé de 3 principes censés. E. L’Autonomie est un des principes encadrant la relation médecin-malade. QCM 2. Parmi les propositions suivantes, indiquez celle (s) qui est (sont) vraie (s) : A. Le principe de Bienfaisance repose sur l’impératif hippocratique « Primum non nocere ». B. La Théorie de la Justice s’appuie sur le modèle du contrat social des philosophes des Lumières. C. Lorsque le patient ne peut pas donner son consentement, le principe de bienfaisance prend une forme plus explicite, se manifestant alors principalement sous la forme du principe de ne causer aucun préjudice. D. L’Etat ne rentre pas dans la prise de décision politique afin d’arbitrer les limites de ressources budgétaires. E. Le principe de Justice prône l’égalité d’accès aux soins, sans distinction entre les individus. QCM 3. Parmi les propositions suivantes, indiquez celle (s) qui est (sont) vraie (s) : A. L’éthique de la discussion cherche à définir des normes en ayant une visée universelle. B. L’éthique de la discussion entre médecin/patient ne tient pas en compte des préférences du patient. C. L’éthique de la discussion distingue principe d’autonomie et principe de bienfaisance. D. Jonas priorise la préservation et la survie de l’humanité à l’égalité et la garantie d’application des droits humains. E. La pensée écologiste a influencé la définition de la responsabilité de Jonas. QCM 1 QCM 2 QCM 3 ACE BCE ADE Pour toute erreur retrouvée, merci d’envoyer un mail à l’adresse suivante : [email protected] ©Tutorat Paris XII 2023/2024 – Éthique et sciences politiques : N°5 – Ce document n’est pas le support officiel Page 7 sur 7

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