Ethique Médicale et Sciences Politiques PDF

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These notes summarize a lecture on medical ethics and bioethics, using a Kantian approach. It explores the concept of duty, autonomy, and responsibility in healthcare.

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Ethique médicale et Sciences politiques 3 L’APPROCHE DÉONTOLOGIQUE EN...

Ethique médicale et Sciences politiques 3 L’APPROCHE DÉONTOLOGIQUE EN FS ÉTHIQUE MEDICALE ET EN BIOÉTHIQUE Semaine et jour : S3 le 25/09/2023 RB : OUHIBI Mélyna Professeur : Mme Elodie BOUBLIL CM : ZINETTI Clémence Plan du cours I. INTRODUCTION................................................................................................................... 2 II. KANT ET LA MORALE DU DEVOIR.................................................................................... 2 A. LA DEONTOLOGIE....................................................................................................................... 2 B. UNE MORALE DE LA VOLONTÉ................................................................................................. 3 C. HUMANITÉ ET RESPECT............................................................................................................. 3 III. PERSONNE, AUTONOMIE, RESPONSABILITE................................................................. 4 A. LE CONCEPT DE LA PERSONNE................................................................................................ 4 B. LE CONCEPT D’AUTONOMIE...................................................................................................... 4 C. RESPONSABILITÉ ET DIGINITÉ.................................................................................................. 4 IV. LA DEONTOLOGIE KANTIENNE, A L’EPREUVE DU SOIN ET DE LA BIOETHIQUE.... 5 A. VALEUR ET PRIX......................................................................................................................... 5 B. LES LIMITES DE L’APPROCHE KANTIENNE............................................................................. 5 V. CONCLUSION....................................................................................................................... 5 VI. QCM D’ENTRAINEMENT..................................................................................................... 6 NB du CM : Cette fiche est une fiche de synthèse (FS) d’un cours littéraire où beaucoup de citations, de traités et d’ouvrages n’ont pas été mis pour faciliter l’apprentissage. Elle aborde les points essentiels du cours de manière concise mais n’est pas complétement exhaustive. Le cours dans son intégralité est disponible sur Cristolink. Bon apprentissage ! ©Tutorat Paris XII 2023/2024 – Éthique et sciences politiques : N°3 – Ce document n’est pas le support officiel Page 1 sur 6 I. INTRODUCTION Approche déontologique : inspirée des idées du philosophe des Lumières Emmanuel Kant (1724-1804). Elle est centrée sur le respect des principes fondamentaux et met l’accent sur la dimension universelle des principes rationnels qui doivent régir la vie morale de toute personne. Ce courant met l’accent sur : Le respect du devoir La dignité intrinsèque de la personne humaine L’interdiction du mensonge Attention : Elle diffère des « codes de déontologie », qui correspondent à un ensemble de règles s’appliquant aux membres d’une profession. La philosophie kantienne influence l’éthique médicale et la bioéthique actuelle, elle propose notamment : Une conception du droit et du statut de personne ; Une vision de l’humanité ; Une méthode rationnelle de délibération et de décision à appliquer en toutes circonstances ; Ne prend pas en considération les circonstances particulières de l’action (  éthique des vertus). Selon les philosophes qui ont succédé à Kant, ne prend pas en compte la réalité concrète des expériences problématiques qui sont vécues dans le quotidien. II. KANT ET LA MORALE DU DEVOIR A. LA DEONTOLOGIE « Deontos » en grec → le devoir, science de ce qu’il faut faire ou ne pas faire. Approche déontologique (en éthique) : morale du devoir et de la volonté ≠ éthique des vertus. Approche déontologique Ethique des vertus Pas de prise en considération du contexte, du Prise en considération de la situation, du moment sentiment ou de la sensation qui accompagnent opportun (= kairos) et du bonheur éprouvé dans la réalisation de l’action dans la prise de décision. la réalisation de l’action vertueuse. La théorie kantienne : o Repose uniquement sur le devoir, comme fondement de toute action morale. o Ignore les variations et les hésitations potentiellement liées au contexte MAIS permet de proposer un cadre de référence applicable partout et pour tous (Ex : influence de ce cadre de référence dans la Déclaration Universelle des droits de l’Homme). Kant définit les conditions de possibilité de l'action juste et bonne, à partir de critères rationnels. Impératif hypothétique Impératif catégorique Règles pour parvenir à tel ou tel résultat Ne fondent pas la moralité de l’action Fondent la moralité de l’action Ex : prudence, habileté technique Test de moralité / Test d’universalité ©Tutorat Paris XII 2023/2024 – Éthique et sciences politiques : N°3 – Ce document n’est pas le support officiel Page 2 sur 6  La morale kantienne est donc à la fois une morale de la volonté́ et une morale de l'obligation. B. UNE MORALE DE LA VOLONTÉ La conception de Kant de l’être humain est centrée sur sa rationalité. o La raison humaine confère au sujet sa dignité → condition de sa liberté et responsabilité. Selon Kant, le critère principal de la rationalité est la non-contradiction. o L’impératif catégorique permet de mettre à l’épreuve la non-contradiction : « Agis de telle sorte que la maxime de ton action puisse être érigée par ta volonté en une loi universelle de la nature. » o Chaque action morale doit posséder une valeur d’exemplarité et doit pouvoir être universalisée. Dans l’approche déontologique, tout type de mensonge est interdit. o Ne passe pas le « test d’universalité » de l’impératif catégorique. o Considéré par Kant comme immoral. Il ne suffit pas d’agir « conformément » par obligation mais il faut également le vouloir et agir ainsi par devoir. La morale kantienne est exigeante → Ex : annonce d’une maladie grave au patient. o Ici, l’application stricte de la morale kantienne de la vérité pourrait générer des conflits. L’impératif d’empathie n’a pas sa place dans le cadre de la morale kantienne. o Emmanuel Hirsch évoque le droit de « ne pas savoir » = faire preuve de tact et d’empathie dans l’annonce de la maladie parfois opposée à la morale kantienne de la vérité. Pas de subjectivité dans la morale kantienne. o Pour protéger l’humain de l’arbitraire et de la violence. o L’impératif catégorique est reformulé en impératif de respect absolu de la dignité et de l’autonomie de la personne : « il faut toujours traiter la personne comme une fin et jamais simplement comme un moyen. » (= 2ème formulation de l’impératif catégorique) NB du RB : traiter quelqu’un comme un moyen = le traiter comme une chose, comme un objet. C. HUMANITÉ ET RESPECT L’être humain possède une nature rationnelle et raisonnable, il est donc irréductible. o Respecter cette nature = agir moralement. Concernant l’action morale et respectueuse, il faut : o Se respecter soi-même en agissant afin de respecter la nature et l’autonomie de l’autre. o L’impératif catégorique doit être suffisant pour entreprendre l’action juste et bonne. o Le sujet moral est autosuffisant, capable d’auto-détermination. Il doit être considéré indépendamment de sa psychologie ou de ses sentiments pour être véritablement libre, c’est-à-dire irréductible aux lois de causalités qui pourrait l’affecter. → Un tel sujet existe-t-il dans le contexte de l’éthique médicale ? La morale kantienne vise une forme d’universalité, sans distinction d’origine, de sexe ou de condition. ©Tutorat Paris XII 2023/2024 – Éthique et sciences politiques : N°3 – Ce document n’est pas le support officiel Page 3 sur 6 III. PERSONNE, AUTONOMIE, RESPONSABILITE A. LE CONCEPT DE LA PERSONNE Le concept de personne dans : o Pas de conception de la personne au sens d’aujourd’hui. La philosophie o « Persona » en latin = masque de théâtre. Ce terme désignait le rôle ou le antique (Aristote) statut social qu’avait tel ou tel individu dans la société. o Conception qui fait droit au sujet en tant que tel, à son autonomie et à sa La philosophie responsabilité. kantienne (Kant) o Concept marqué par l’héritage judéo-chrétien. o Dimension inaliénable et irréductible de l’être humain et de sa dignité. o Concept de « personne potentielle » = potentialité rationnelle qui existe dans chaque individu, repris par les comités d’éthiques. L’éthique médicale et o Définition strictement rationaliste par certains théoriciens dont la bioéthique Tristam Engelhardt avec le concept de « personnes et non- personnes » en fonction des capacités de décision et de conscience (« non-personnes » = être vulnérables et non autonomes). B. LE CONCEPT D’AUTONOMIE La personne est : o Un être raisonnable, caractérisée par son autonomie → capacité à se donner à soi-même sa propre loi en vertu d’une volonté d'accomplir l'action par devoir. C’est parce que le sujet est capable d'agir moralement qu’il inspire le respect et la reconnaissance de sa dignité. Critique de la doctrine de Kant par ses opposants : o Critique du formalisme de la doctrine → pas de décision possible dans des cas limites et dans des circonstances spécifiques conduisant à de véritables dilemmes, car pas d’adaptation aux circonstances, pas d’ajustement dans la philosophie kantienne. C. RESPONSABILITÉ ET DIGINITÉ Conception de la responsabilité et de la dignité inaliénable de la personne. Principe Définition La liberté de la personne et son autonomie, engendrent donc Principe d’imputabilité directement sa capacité à être responsable de ses actes (= responsabilité) devant autrui. Le seul fait d’appartenir à l’humanité et d’en accomplir potentiellement la destination morale en assumant notre Principe de dignité de la personne autonomie et notre responsabilité, constitue, pour Kant, le fondement de la dignité. Principe de non-patrimonialité et d’inviolabilité du corps humain Traiter l'humanité comme une fin et jamais comme un moyen. ©Tutorat Paris XII 2023/2024 – Éthique et sciences politiques : N°3 – Ce document n’est pas le support officiel Page 4 sur 6 IV. LA DEONTOLOGIE KANTIENNE, A L’EPREUVE DU SOIN ET DE LA BIOETHIQUE A. VALEUR ET PRIX L’humanité est dotée d’une valeur intrinsèque MAIS aucun prix ne peut lui être assigné. Commercialisation de tout ou partie du corps humain dans la conception kantienne : o Est interdite o Contraire à la 2ème formulation de l’impératif catégorique (traiter l’humanité comme une fin en soi). o Reviendrait à aliéner l’intégrité, l’autonomie et la liberté de la personne. La dignité intrinsèque du corps de la personne appelle ainsi son respect. B. LES LIMITES DE L’APPROCHE KANTIENNE Caractère trop formel et exigeant de l’approche. Obligation morale pour la personne et envers la personne, mais sans référence à sa singularité concrète, aux conditions de son existence et à la complexité qui fait tout être humain. Cas problématiques où la grande vulnérabilité du patient peut venir amoindrir les capacités de discernement requérant un processus collectif de délibération. Absence de prise en compte des critères du bien-être, de la douleur, et des préférences individuelles. V. CONCLUSION Approche déontologique → KANT : Morale du devoir. Morale de la volonté (bien agir, indépendamment de toute préférence subjective). Met l’accent sur la vérité, l’autonomie, la responsabilité, le respect inconditionnel de la personne, la dignité. Impératif catégorique : « test » qui permet de juger la validité universelle et ainsi le caractère rationnel et raisonnable de la maxime qu’on se donne pour agir. La personne est : Une fin en soi. Irréductible. Dotée d’autonomie, de liberté et de responsabilité. Le formalisme de la pensée kantienne et son anti-naturalisme laissent de côté les dimensions de vulnérabilité et de souffrance qui sont au cœur de l’exercice de la médecine (= débats). ©Tutorat Paris XII 2023/2024 – Éthique et sciences politiques : N°3 – Ce document n’est pas le support officiel Page 5 sur 6 VI. QCM D’ENTRAINEMENT NB CM : Ci-dessous, vous retrouverez des QCMs pour vous entrainer rédigés par la RB. QCM 1. Quelles propositions sont justes ? A. Dans l’approche déontologique, on prend en compte le contexte. B. La théorie Kantienne repose sur la prise en compte des émotions et des devoirs. C. Des critères rationnels sont mis en place par Kant pour définir les conditions de possibilité de l’action juste. D. L’impératif hypothétique fonde la moralité de l’action. E. L’impératif catégorique permet de mettre en œuvre la contradiction. QCM 2. Concernant une morale de la volonté : A. La morale Kantienne admet l’empathie. B. Dans l’approche déontologique le mensonge est interdit. C. La morale Kantienne est subjective la plupart du temps D. L’impératif catégorique est reformulé en impératif de respect absolu de la dignité et de l’autonomie de la personne. E. Il ne suffit pas d’agir « conformément » par obligation mais il faut également le vouloir et agir ainsi par devoir. QCM 3. Indiquez les propositions fausses : A. Le principe d’imputabilité correspond à l’irresponsabilité. B. L’humanité est dotée d’une valeur intrinsèque MAIS aucun prix ne peut lui être assigné. C. L’approche Kantienne est considérée comme trop formelle et exigeante. D. De nos jours, l’approche Kantienne est une référence. E. Absence de prise en compte des critères du bien-être. QCM 1 QCM 2 QCM 3 C BDE AD Pour toute erreur retrouvée, merci d’envoyer un mail à l’adresse suivante : [email protected] ©Tutorat Paris XII 2023/2024 – Éthique et sciences politiques : N°3 – Ce document n’est pas le support officiel Page 6 sur 6

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