Eco-gestion, Géographie humaine et Droit - Villes et Santé PDF (S4 02/10/2023)
Document Details
Uploaded by WonAphorism
Paris XII
2023
Léa Prost, Sarah Ghezlrane, Felismina Meneceur
Tags
Summary
This document is a summary of an urban health course (Eco-gestion, Géographie humaine et Droit - Villes et santé, S4 2023). It explores historical perspectives, current issues, and approaches to urban health in various contexts, focusing on topics such as the history of urban health, social determinants of health, and urban inequalities in relation to nutrition and lead contamination.
Full Transcript
Eco-gestion, Géographie humaine et Droit 5 VILLES ET SANTE...
Eco-gestion, Géographie humaine et Droit 5 VILLES ET SANTE FS Semaine et jour : S4 le 02/10/2023 RB : Sarah GHEZLANE Professeur : Léa PROST CM : Felismina MENECEUR Plan du cours I. INTRODUCTION................................................................................................................................................................. 2 II. VILLE ET SANTE : HISTOIRE, LIENS ET ENJEUX ACTUELS................................................................................ 2 A. De la ville pathogène à une ville plus favorable à la santé................................................................................ 2 1. Depuis longtemps, les villes sont pointées du doigt pour :.......................................................................... 2 2. Les prémices de l’hygiène publique................................................................................................................ 3 3. Les déterminants sociaux de la santé............................................................................................................. 3 4. Focus : la santé dans les grandes métropoles.............................................................................................. 3 B. Les villes, des espaces qui concernent les inégalités de santé....................................................................... 3 1. Les inégalités socio-économiques.................................................................................................................. 3 2. Les inégalités de santé intra et infra-urbaines............................................................................................... 4 C. La ville comme echelle de l’action........................................................................................................................... 4 1. Une stratégie au niveau international : les Villes-Santé de l’OMS............................................................. 4 2. Exemple d’action des Villes-Santé de l’OMS : lutte contre le VIH-Sida..................................................... 4 3. Dispositifs français de lutte contre les inégalités à échelle locale.............................................................. 5 D. Comprendre la santé urbaine : les apports de la géographie de la santé..................................................... 5 III. LES PROBLEMATIQUES EN LIEN AVEC LA NUTRITION ET LE SATURNISME............................................... 6 A. Obesité et surpoids...................................................................................................................................................... 6 1. Le surpoids et l’obésité..................................................................................................................................... 6 2. Les espaces urbains mis en cause................................................................................................................. 6 B. Saturnisme en Île-de-France...................................................................................................................................... 6 IV. CONCLUSIONS/POINTS CLES....................................................................................................................................... 7 V. QCMS D’ENTRAINEMENT............................................................................................................................................... 7 NB CM : ceci est une fiche synthèse (FS), elle aborde les points essentiels du cours de manière concise mais n’est pas complètement exhaustive. Vous pouvez retrouver le PDF détaillé du cours du professeur ainsi qu’une capsule vidéo sur Cristolink. ©Tutorat Paris XII 2023/2024 – Eco-gestion, géographie et droit : N°5 – Ce document n’est pas le support officiel Page 1 sur 8 I. INTRODUCTION La ville = concentration de population, d’activités, de bâtiments et d’infrastructures sur une portion d’espace réduit. Il serait plus juste de parler « des villes » car cette notion recouvre des réalités multiples. Répartitions de la population au sein des villes : 50% de la population mondiale vit en ville depuis 2008. Population urbaine = 1 milliard d’habitant.e.s en 1950 contre 4 milliards aujourd’hui. D’ici 2050, 75% de la population mondiale vivra en ville. Inégalités d’urbanisation : Existantes entre les différentes portions du monde. La transition urbaine ne s’effectue ni aux mêmes moments ni aux mêmes rythmes. Transition urbaine = passage d’une population majoritairement rurale à une population majoritairement urbaine. Santé urbaine : Effets sanitaires de l’urbanité (cadre de vie urbain et mode de vie urbain) et de l’urbanisation (processus de développement des villes et de concentration des populations dans les villes). Le contexte urbain peut être en soi un facteur dégradant ou favorisant la santé. Caractéristiques défavorables à la santé : o Qualité médiocre de l’habitat. o Expositions environnementales. o Dégradation de la cohésion sociale. o Cristallisation de vulnérabilités sociales. Côté favorable à la santé : les villes ont toujours été le « laboratoire » de politiques publiques de lutte contre un environnement défavorable à la santé, de luttes contre certaines maladies et contre les inégalités de santé. Les villes sont le lieu d’expression des inégalités sociales de la santé. II. VILLE ET SANTE : HISTOIRE, LIENS ET ENJEUX ACTUELS A. DE LA VILLE PATHOGENE A UNE VILLE PLUS FAVORABLE A LA SANTE 1. Depuis longtemps, les villes sont pointées du doigt pour : Les taux élevés de surmortalité : « la longueur de vie commune » atteint 25 ans dans Marseille + le territoire phocéen, à peine 22 ans dans la ville contre 38 dans son arrière-pays au milieu du XVIIIème siècle (cf. Mémoires de la Société royale de médecine). Des conditions de vie très défavorables à la santé. Le fait qu’elles représentent un milieu jugé responsable de multiples maladies. Présences d’activités urbaines implantées en pleines ville (boucheries, abattoirs, tanneries, cimetières…). Les concentrations humaines et animales qui créent des conditions d’insalubrité urbaine. ©Tutorat Paris XII 2023/2024 – Eco-gestion, géographie et droit : N°5 – Ce document n’est pas le support officiel Page 2 sur 8 2. Les prémices de l’hygiène publique XIXème siècle. S’accompagnent d’importantes transformations de l’espace urbain. Volonté de faire des espaces plus sains et plus salubres (réalisation de percées urbaines, élargissements de voirie, généralisation des trottoirs séparés de la chaussé, espaces verts…). Remise en question de la localisation des activités insalubres et incommodes. « Assainir c’est aussi nourrir » (Barles) Un cercle vertueux se met alors en place entre approvisionnement alimentaire et traitements des déchets, alimentation et fertilisation, qui bénéficie alors doublement à l’état sanitaire de la population. 3. Les déterminants sociaux de la santé À partir du XIXème siècle = travaux pour les mettre en avant. Louis-René Villermé établit définitivement une corrélation entre mortalité et pauvreté. Déplacement des causes premières du milieu vers les conditions sociales. Emergence de la question du mal social qui va traverser l’hygiénisme du XIXème et d’une partie du XXème siècle. Aujourd’hui en moyenne, les états de santé sont meilleurs en ville que dans les espaces ruraux. Persistance d’importantes inégalités de santé entre villes comme à l’intérieur des villes → inégalités socio-économiques des populations qui y vivent. 4. Focus : la santé dans les grandes métropoles Les métropoles ont des fonctions de commandement à rayonnement international, ont une organisation interne complexe donc elles se distinguent des autres villes. Raisons qui justifient de s’intéresser à la santé dans ces villes en particulier (selon Jomier et Surel) : Objectif de sécurité sanitaire : développement facilité des pathologies. Bonne santé et bien-être des habitants = opportunité de développement économique (mais support de la diffusion très rapide d’épidémies). Urbanisation et métropolisation : les effets de santé qu’elles impliquent se trouvent démultipliés et dépassent les frontières. B. LES VILLES, DES ESPACES QUI CONCERNENT LES INEGALITES DE SANTE 1. Les inégalités socio-économiques Sont importantes au sein des villes. D’un quartier à l’autre, d’une rue à l’autre, d’un étage d’immeuble à l’autre. Peuvent directement se traduire dans/sur différents indicateurs de santé. ©Tutorat Paris XII 2023/2024 – Eco-gestion, géographie et droit : N°5 – Ce document n’est pas le support officiel Page 3 sur 8 2. Les inégalités de santé intra et infra-urbaines Se sont renforcées au cours des dernières années dans les pays développés. Sont grandissants en termes de revenus, de situations de rupture familiale et sociale. Sont accentuées par la mauvaise qualité du cadre de vie, notamment en matière environnementale : Manque d’espaces verts. Nuisances sonores. Habitats insalubres ou incapacitants... C. LA VILLE COMME ECHELLE DE L’ACTION 1. Une stratégie au niveau international : les Villes-Santé de l’OMS Le dispositif des Villes-Santé de L’OMS est évoqué pour la première fois dans la Charte d’Ottawa de 1986. Le réseau Français des Villes de l’OMS : Est créé en janvier 1990. Comprend 88 villes et 8 intercommunalités. Les objectifs d’ici 2050 : Rendre les villes très peuplées habitables. Faire en sorte que les villes ne présentent pas de risques pour la santé. Susciter une prise de conscience. Stimuler le débat en s’appuyant sur des informations fiables. Inciter à agir en santé à travers toutes les politiques publiques. Il faut ainsi agir conjointement dans de multiples domaines, qu’il s’agisse des transports, de l’habitat ou de la cohésion sociale, et de construire des réponses avec les acteurs (maires, municipalités…) et les habitants du territoire. Les Villes-Santé s’engagent à agir sur les principaux déterminants de la santé : Garantir l’accès à des aliments sûrs et nutritifs en quantité Alimentation suffisante. Accès élargi à : l’eau potable, de bons réseaux Accès à l’eau potable d’assainissement, une bonne élimination des déchets, des mesures anti-pollution, une bonne hygiène. Conditions de logement favorables à Meilleures conditions de logement, moins de promiscuité, la santé création d’espaces verts… Consommation et production Faire des villes durables. responsables Lutte contre le changement Amélioration de la qualité de l’air (↘ émission gaz). climatique Paix, justice et institutions efficaces Lutte contre les violences, justice pour tous… 2. Exemple d’action des Villes-Santé de l’OMS : lutte contre le VIH-Sida Initiative « les villes s’engagent », 2014 à Paris pour la journée mondiale du SIDA. Dirigée par des maires et autorités municipales pour que : 90% des personnes séropositives connaissent leur statut sérologique. 90% des personnes séropositives qui connaissent leur statut reçoivent des traitements antirétroviraux. ©Tutorat Paris XII 2023/2024 – Eco-gestion, géographie et droit : N°5 – Ce document n’est pas le support officiel Page 4 sur 8 90% des personnes sous traitement aient une charge virale indétectable. Le nombre de nouvelles infections au VIH soit ramené à 500 000 pour l’ensemble du monde. Il n’y ait plus de discrimination ni de stigmatisation des personnes séropositives. 3. Dispositifs français de lutte contre les inégalités à échelle locale La lutte contre les inégalités sociales s’appuie sur la démarche des Ateliers Santé-Villes (ASV) et des Observatoires locaux de santé. La santé s’inscrit à la croisée de différentes politiques, 4 ministères sont impliqués en particulier : Ministère des solidarités et de la santé. Ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports. Ministère de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales. Ministère de la transition écologique. Toutes les politiques portent une responsabilité en matière de santé dans les choix faits ou non. La démarche ASV : A été mise en place par la circulaire du 13 juin 2000. A pour but de renforcer le volet santé des contrats de ville. Inscrit de façon formelle les fonctions de coordination des actions de santé au niveau d’un territoire donné. Met en œuvre des projets locaux de santé publique. Ses objectifs sont : o Identifier au niveau local, les besoins spécifiques des publics en difficulté et les déterminants de l’état de santé. o Faciliter la mobilisation et la coordination des différents intervenants → création de réseaux socio-médicaux. o Diversifier les moyens d’intervention. o Rendre effectif l’accès aux services publics sanitaires et sociaux de droit commun. o Développer la participation active de la population à toutes les phases des programmes. o Développer la concertation avec les professionnels et les différentes institutions du secteur sanitaire et social concernés par ces programmes. Les observatoires locaux de santé sont des outils au service d’une politique locale de santé. La politique de la ville constitue une opportunité pour aborder la santé de façon intersectorielle, et ce à un échelon local, ce dernier étant souvent associé à une plus grande efficacité dans la mise en œuvre des interventions (meilleure coordination des acteurs). Le niveau local est privilégié pour mieux analyser les situations sur un territoire donné. D. COMPRENDRE LA SANTE URBAINE : LES APPORTS DE LA GEOGRAPHIE DE LA SANTE La géographie de la santé permet de décrypter et analyser les inégalités de santé afin de guider la mise en place d’actions de santé publique. Plusieurs champs se distinguent : Concernant les maladies (localisation des maladies et suivi des évolutions spatiales et temporelles). Concernant les systèmes de santé (analyse évolution et répartition spatiale de l’offre de soins). Contribution à la réflexion sur les facteurs influençant l’accès à la santé (leviers et freins). Apport d’un regard sur les partenariats. Plus-value de la mise en carte des informations (visualiser, situer et qualifier les espaces de vie, les services, les pratiques d’utilisation de ces services). ©Tutorat Paris XII 2023/2024 – Eco-gestion, géographie et droit : N°5 – Ce document n’est pas le support officiel Page 5 sur 8 III. LES PROBLEMATIQUES EN LIEN AVEC LA NUTRITION ET LE SATURNISME A. OBESITE ET SURPOIDS Surpoids Obésité Adulte IMC ≥ à 25 IMC ≥ à 30 Poids par rapport à la taille debout Poids par rapport à la taille debout Enfants < 5ans supérieur à 2 écarts types au-dessus supérieur à 3 écart-types au-dessus de de la médiane des normes. la médiane des normes. IMC > à 1 écart type au-dessus de la IMC > à 2 écarts types au-dessus de la Enfants de 5 à 19ans médiane de la croissance de médiane de la croissance de référence références. 1. Le surpoids et l’obésité Sont en augmentation dans les pays à revenus faible ou intermédiaire, en particulier en milieu urbain. Autrefois on les considérait comme des problèmes spécifiques des pays à haut revenu. Parmi les causes : Augmentation de la consommation d’aliments très caloriques, riches en lipides. Augmentation du manque d’activité physique (augmentation du mode de vie sédentaire). 1 adultes sur 6 dans l’UE est considéré comme obèse. Inégalités sociales identifiées : prévalence obésité + forte dans familles modestes. Enjeu de santé publique majeur. 2. Les espaces urbains mis en cause « Obésogénéité » de l’environnement urbain. Certaines caractéristiques mises en cause : Morphologie spatiale : taille des rue, trottoirs, etc. → degré de « marchabilité » ou de « cyclabilité ». Répartition des services dans l’espace (répartition des commerces alimentaires, installations sportives, espaces verts). Moyens de transport. La mise en place de politique d’aménagement, en lien avec ces aspects permettrait donc de lutter contre le caractère obésogène des espaces urbains. Personnes obèses ou en surpoids habiteraient majoritairement dans les rues les plus denses de la ville. Personnes localisées dans les zones urbaines peu marchables. B. SATURNISME EN ÎLE-DE-FRANCE Le saturnisme : Imprégnation excessive des individus au plomb, touche majoritairement les enfants. Imprégnation à 50g de plomb/L de sang entraîne une déclaration obligatoire du cas et des mesures d’intervention pour réduire l’exposition. Peintures au plomb de l’habitat ancien restent la première source de contamination des cas signalés. ©Tutorat Paris XII 2023/2024 – Eco-gestion, géographie et droit : N°5 – Ce document n’est pas le support officiel Page 6 sur 8 La plupart des enfants sont aussi exposés par l’alimentation et l’ingestion involontaire de particules du sol ou de poussières. Dans Paris, 3 arrondissements (18e, 11e, 19e) concentrent à eux seuls 50% des enfants résidant dans un logement PPPI (Parc Privé Potentiellement Indigne). Ces derniers réalisaient 50% des plombémies. Deux départements se détachent nettement des autres et continuent d’être les principaux concernés par le risque de saturnisme infantile : Paris et la Seine-Saint-Denis rassemblaient à eux seuls environ 60% des enfants à risque de la région. Ça renvoie bien aux inégalités qui caractérisent le logement et l’investissement des pouvoirs publics dans leur rénovation, au sein de la région parisienne. IV. CONCLUSIONS/POINTS CLES Les villes, sont des espaces particuliers pour la santé des populations, et des espaces surtout caractérisés par d’importantes inégalités de santé. La ville n’est pas un espace homogène → les enjeux de santé ne sont pas les mêmes dans des grandes métropoles et dans des petites villes ; les villes des pays occidentaux n’ont pas les mêmes problématiques que celles des pays d’Afrique de l’Ouest ou d’Asie du Sud Est par exemple ; et enfin, au sein d’une même ville les enjeux seront différents en fonction des quartiers, rues… L’échelle locale (= municipalité) peut constituer un bon levier d’action sur la santé : connaissance fine du territoire et de ses enjeux (// diagnostic local), mise en place d’une politique intersectoriel (= associer différents services de la ville pour mener des actions, par exemple le service jeunesse, sport, éducation et santé). V. QCMS D’ENTRAINEMENT NB CM : Ci-dessous, vous retrouverez des QCMs pour vous entrainer, rédigés par la RB. QCM1. A propos des inégalités de santé dans les villes, cochez les réponses vraies : A. Sont strictement homogènes d’un quartier à l’autre. B. Ne sont pas très importantes de nos jours grâce à l’avancée médicale. C. Le cadre de vie n’y intervient pas. D. Se sont renforcés dans les pays développés. E. Les nuisances sonores peuvent les accentuer. QCM2. Ville santé de l’OMS, la lutte contre le VIH-Sida : A. Mise en place à Paris en 2015. B. Il faut que 90% des personnes séropositives aient connaissance de leur statut sérologique. C. Un nombre de 200 000 nouvelles infections dans le monde. D. Dirigée par le Président et les Ministres. E. Qu’il n’y ai plus de discrimination ni stigmatisation. QCM3. Cochez les réponses vraies au sujet de l’obésité et du surpoids : A. Pour un adulte, un IMC supérieur ou égal à 30 est considéré comme du surpoids. B. 2 adultes sur 6 sont obèses dans l’UE. C. Une des causes est l’ obésogénéité de l’environnement urbain. D. C’est un enjeu de santé public majeur. E. On constate une augmentation dans les pays à revenus faible ou intermédiaire. ©Tutorat Paris XII 2023/2024 – Eco-gestion, géographie et droit : N°5 – Ce document n’est pas le support officiel Page 7 sur 8 QCM1 QCM2 QCM3 DE BE CDE Pour toute erreur retrouvée, merci d’envoyer un mail à l’adresse suivante : [email protected] ©Tutorat Paris XII 2023/2024 – Eco-gestion, géographie et droit : N°5 – Ce document n’est pas le support officiel Page 8 sur 8