Cours H1-2 Régimes totalitaires PDF
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This document appears to be lecture notes or class notes on totalitarian regimes. It covers topics such as defining totalitarian regimes, their characteristics, and examples of regimes like the Soviet Union, Italy, and Nazi Germany. The notes highlight the key features of totalitarian regimes with specific examples from these historical cases.
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Les régimes totalitaires Thème 1 – Fragilités des démocraties, totalitarismes et Seconde Guerre mondiale (1929-1945) (13-15 heures) Chapitre 2. Les régimes totalitaires Objectifs...
Les régimes totalitaires Thème 1 – Fragilités des démocraties, totalitarismes et Seconde Guerre mondiale (1929-1945) (13-15 heures) Chapitre 2. Les régimes totalitaires Objectifs Ce chapitre vise à mettre en évidence les caractéristiques des régimes totalitaires (idéologie, formes et degrés d’adhésion, usage de la violence et de la terreur) et leurs conséquences sur l’ordre européen. On peut mettre en avant les caractéristiques : - du régime soviétique ; - du fascisme italien ; - du national-socialisme allemand Points de passage - 1937-1938 : la Grande Terreur en URSS et d’ouverture - 9-10 novembre 1938 : la nuit de Cristal - 1936-1938 : les interventions étrangères dans la guerre civile espagnole : géopolitique des totalitarismes. Introduction L’entre-deux-guerres (E2G) voit la naissance, en Europe, de régimes d’un type nouveau. On considère qu’ils sont issus de la « brutalisation » apparue lors de la Première Guerre mondiale, et qu’ils s’appuient aussi sur le poids nouveau des masses populaires dans des démocraties parfois récentes comme la République de Weimar en Allemagne. Face aux crises (politiques, sociales, économiques) que les démocraties « classiques » peinent à résoudre, les masses populaires se tournent vers ou votent pour des partis antidémocratiques et extrêmes dans leurs propositions, soulignant ainsi leur désarroi et leurs aspirations à un monde meilleur. Malgré des caractéristiques communes, ces régimes ont cependant chacun leurs spécificités, notamment idéologiques, et participent tous au final à la déstabilisation de l’ordre européen déjà fragile hérité de la IGM et de l’E2G. Dès les années 1930, des historiens et des philosophes les regroupent sous le nom de « régimes totalitaires ». Activité 1 : Le totalitarisme : un essai de définition Document 1 1. Sur quels piliers repose un régime totalitaire ? - secte armée - au nom de l'intérêt présumé du pays - une foi commune Document 2 2. Quelle conception Hitler a-t-il des hommes ? Conception des individus : prend les individus pour des imbéciles / considère la population comme une masse sans intelligence. 3. Quelle conséquence en tire-t-il pour son action politique ? Conséquence pour son action politique : s'appuie sur cette « stupidité » présumée du troupeau pour déterminer leur comportement les influencer. 4. Quels sont les caractères de sa propagande ? Caractéristiques de sa propagande : - Manipuler non des idées mais des émotions. - Répétition destinée à produire / induire des comportements. - Appui sur des sentiments stables : les plus extrêmes, les plus profonds (inconscient). Synthèse orale pour rédiger la définition (on prend chaque pilier et on l'explicite): - Secte groupe minoritaire parti unique - Armée violence, terreur - Foi commune idéologie officielle - Intérêt présumé propagande et négation de l'individu Totalitarisme car tend à contrôler de manière totale la société pour forger un homme nouveau. Un régime totalitaire est un régime non démocratique caractérisé par la concentration du pouvoir, l'existence d'une idéologie officielle diffusée par une propagande et définie par un parti unique, un culte du chef et de l'Etat, l'embrigadement et la négation de l'individu et une terreur policière de masse. Le mot apparaît dans les années 20 en Italie adj. « totalitario» (= totalitaire, revendiqué par Mussolini pour définir l'objectif de son régime pour désigner le régime inédit qu’il veut imposer à l’Italie). Concept d'abord revendiqué par les régimes en question puis ensuite réorienté dans le sens d'une stigmatisation de leur nocivité mais le terme est très controversé. Pourquoi ne pas parler de dictature ? Dictature : régime fondé sur la volonté d'ordre, sur la répression qui vise à maintenir ou rétablir un ordre ancien menacé (peur de la subversion sociale). Assise sur des forces traditionnelles (armée, propriétaires fonciers, Eglise, dirigeants d'industrie) passéiste et réactionnaire. Les régimes dits « totalitaires » sont donc des dictatures, mais avec des aspects nouveaux : projet d'avenir de longue durée, voire millénariste (le Reich de 1000 ans) utopie fondatrice : - forger un homme nouveau (révolution culturelle) H1-2 /1 - changer l'ordre social : aspect révolutionnaire. en contrôlant de manière totale la société, notamment les esprits Document 3 5. Quels sont les régimes considérés comme totalitaires ? Fascisme : régime d’extrême-droite créé par Mussolini à partir de 1922 et jusqu’en 1943. Il tire son nom du faisceau de baguettes liées autour d’une hache, symbole du pouvoir dans la Rome antique. Nazisme : régime d’extrême-droite imposé en Allemagne par Hitler à partir de 1933 et jusqu’en 1945. C’est l’abréviation du national-socialisme, qui se caractérise par une idéologie raciste. Stalinisme : régime d’extrême-gauche imposé par Staline de 1928 à 1953. Ses caractéristiques en sont le communisme, l’autoritarisme, le centralisme et le culte de la personnalité. Problématique Dans quelle mesure la mise en place de régimes totalitaires dans l’entre-deux-guerres a-t-elle eu un impact considérable sur l’ordre européen (et mondial) ? I. Des régimes nés dans l’entre-deux-guerres A. Des arrivées au pouvoir variées, mais des contextes similaires (PPT) En Russie, les défaites militaires face à l’Allemagne provoquent une révolution : le tsar Nicolas II abdique en février 1917. Un gouvernement provisoire est formé mais il poursuit la guerre et ne parvient pas à sortir le pays de la crise. En octobre 1917, une seconde « révolution » (plutôt un coup d’état…) porte Lénine et les bolcheviks (qui veulent instaurer une dictature du prolétariat, conformément aux idées de Karl Marx) au pouvoir, ils prennent 3 décrets (sur la paix, la terre et les nationalités). Rapidement, une guerre civile éclate entre les « Rouges » (communistes) et les « Blancs » (partisans du tsar). Les bolcheviks l’emportent en fondent l’URSS (Union des républiques socialistes soviétiques) en 1922. L’Italie est un vainqueur de la guerre mais elle se sent humiliée par ses alliés, qui ne lui accordent pas les terres promises en 1915 (« victoire mutilée » malgré les 600 000 Italiens tombés au combat). De plus, le pays est affaibli par les pertes humaines et la désorganisation de l’économie qui entraîne une agitation sociale (grèves, occupations d’usines : PPT). Dans ce contexte, le Parti national fascise, créé en 1921, promet de redresser l’Italie et soutient les grands propriétaires terriens et industriels. Le 28 octobre 1922, son chef, Mussolini, organise la « marche sur Rome »1 : les membres de la milice (organisation armée qui n’est pas l’armée officielle) fasciste (les faisceaux de combat (aussi appelés squadre), créés en 1919 : leur nom fait allusion au symbole d'autorité des consuls dans la Rome antique ; aussi appelés les «chemises noires») s’emparent des lieux de pouvoir dans tout le pays et convergent vers la capitale. Le roi nomme Mussolini Président du Conseil et les députés lui donnent les pleins pouvoirs pour un an accession « légale » au pouvoir mais par intimidation… En Allemagne, Hitler s’impose comme un recours : la République de Weimar mise en place après l’abdication de Guillaume II en 1919, est fragilisée par ses difficultés économiques (hyperinflation des années 1920 PPT + crise 1929) et par l’humiliation du traité de Versailles (le « Diktat » : perte de territoires, All. Coupée en deux, réparations, armée limitée, démilitarisation de la rive gauche du Rhin, puis occupation de la Ruhr en 1923). La crise de 1929 provoque un chômage de masse (6 millions de chômeurs en 1932), entraînant de l’agitation : les milices de différents partis s’affrontent dans des combats de rue, comme les milices communistes et les SA ((Sturmabteilung, Section d'assaut : les « chemises brunes » du parti nazi). Les nazis se présentent comme les garants de l’ordre. Aux législatives de 1932, le NSDAP (Parti national-socialiste des travailleurs allemands, créé en 1919 et dont Hitler prend la tête en 1921) arrive en tête avec 37% des voix, permettant à Hitler d’être nommé chancelier le 30 janvier 19332. 3 pays traumatisés par la Première Guerre mondiale, qui connaissent un contexte de crise politique, économique et sociale. H1-2 /2 B. Les engrenages totalitaires En URSS, à la mort de Lénine en 1924, Staline se présente comme son héritier légitime (PPT), malgré les divergences qui les avaient opposés de son vivant : Lénine avait dénoncé la « brutalité » de Staline dans son testament politique. Il organise son culte en lui faisant dresse un mausolée sur la place rouge à Moscou. Il faut dire qu’il est déjà le Secrétaire général du PCUS depuis 1922. Après avoir éliminé ses principaux rivaux au sein du PCUS (PPT) (Trotski (exclu par le PCUS en 1927, doit s’exiler d’URSS en 1929 et est assassiné en 1940), Zinoviev et Kamenev exécutés en 1936), il s’impose comme l’homme fort du parti et de l’État en 1928. En Italie, de 1922 à 1924, Mussolini gouverne dans le respect de la légalité. Mais son parti organise des violences politiques, comme l’assassinat du député socialiste Matteotti en 1924 : tournant capital dans l'affirmation de la nature autoritaire du régime. Le PNF en profite pour faire adopter les lois fascistissimes (1925-1926) (PPT) qui établissent une dictature : les libertés publiques sont suspendues, le PNF devient le seul parti autorisé et Mussolini reçoit les pleins pouvoirs. 1 Voir https://enseignants.lumni.fr/fiche-media/00000000914 Actualités Pathé, 27 OCT.1922, « La Marche sur Rome (27 octobre 1922) et l'accession au pouvoir de Mussolini » puis https://enseignants.lumni.fr/fiche-media/00000000905 9 FÉVR.1938, « Le défilé des milices fascistes à Rome » 2 Voir https://www.lumni.fr/video/arrivee-d-hitler-au-pouvoir-en-1933 ,extrait du documentaire « Apocalypse Hitler », et voir https://enseignants.lumni.fr/fiche-media/0000000083 Actualités Gaumont, 30 JANV.1933, « Le nouveau chancelier allemand Hitler présente son gouvernement à Berlin » En Allemagne, le 27 février 1933, l’incendie du Reichstag (PPT) est imputé aux communistes (alors que ce sont les nazis qui en sont responsables) et sert de prétexte à la loi « pour la protection du peuple et de l’Etat » (doc 6 p.45) qui décrète l’état d’urgence et abolit les libertés individuelles : expression, presse, réunion (donc grève, manifestation) et autorise les arrestations, perquisitions et réquisitions arbitraires3. Le 23 mars, le Parlement accorde les pleins pouvoirs à Hitler. Il interdit tous les syndicats et les partis, sauf le NSDAP, en juillet. Après le décès du Président Hindenburg en août 1934, Hitler cumule les fonctions de Président et celles de Chancelier. C. Des idéologies opposées, mais aussi des similitudes L’idéal soviétique est le communisme (PPT) (idéologie qui prône l’avènement d’une société égalitaire fondée sur la propriété collective des moyens de production). Il est pensé par le philosophe allemand Karl Marx pensait que l’histoire du monde était dominée par la lutte des classes (le prolétariat, c’est-à-dire les travailleurs qui ne possèdent que leur force de travail, est exploité par la bourgeoisie, qui possède les moyens de production et d’échange) et prévoyait qu’une société communiste, c’est-à-dire sans classes sociales et sans État, serait mise en place après une révolution anti-bourgeoise et une période de dictature du prolétariat (PPT). Après la révolution d’octobre 1917, les bolcheviks abolissent la propriété privée mais cela suscite l’hostilité des paysans et désorganise l’économie. En 1928, Staline décide d’accélérer la collectivisation (prise de possession des moyens de production par l’État)4 et la planification (définition d’objectifs de production) de la production industrielle5. idéologie de la classe Le projet du fascisme (idéologie qui chercher à restaurer la grandeur de l’Italie) souhaite créer un peuple de guerriers, soumis à l’autorité de Mussolini, afin de permettre au pays de retrouver la grandeur de l’Empire romain : l’Etat et la nation sont au centre de son projet (doc 2 p.42). Initialement, cette doctrine n’est pas raciste mais elle le devient en 1938, lorsque l’Italie s’allie à l’Allemagne (PPT) : dès lors, un antisémitisme d’État est mis en place (les juifs sont recensés et les juifs étrangers sont expulsés du pays). idéologie de l’Etat et de la nation Le nazisme (idéologie prônant l’inégalité des races et la supériorité de la race aryenne) apparaît dans un livre rédigé en prison entre 1924 et 1925, intitulé Mein Kampf (doc 2 p.44), où Hitler théorise la supériorité de la race aryenne (nom donné par les nazis à la prétendue race germanique supérieure d’origine nordique). Au nom de cette idéologie, une politique antisémite est mise en place : les magasins juifs sont boycottés et les juifs sont marginalisés par les lois de Nuremberg (1935). Par ailleurs, Hitler souhaite conquérir un vaste territoire, appelé « espace vital » (le Lebensraum) pour assurer la prospérité d’un État réunissant toutes les populations germanophones. idéologie de la race Regarder en même temps les symboles des partis uniques, représentant l’idéologie du régime (PPT) NB : il existe ceci dit des points communs idéologiques entre les trois régimes totalitaires : → rejet de la démocratie et du libéralisme → toute-puissance de l’Etat : l’individu ne compte pas → volonté de transformation de la société et des individus : ces trois régimes cherchent à forger un homme nouveau (PPT) : ils souhaitent faire table rase du passé et créer une société fondée sur de nouvelles valeurs. Mais les trois régimes n’ont pas la même visée : un guerrier viril, conquérant et obéissant en Italie et en Allemagne, mais en Allemagne il doit aussi perpétuer la race aryenne, et un prolétaire idéal en URSS, où les ouvriers sont perpétuellement glorifiés6. II. Des régimes non-démocratiques et violents H1-2 /3 A. Un seul parti et un seul chef 3 Voir https://enseignants.lumni.fr/fiche-media/00000000884 Actualités Gaumont, 27 FÉVR.1933, « L'incendie du Reichstag » 4 https://enseignants.lumni.fr/fiche-media/00000000915 , Arkeion, 13 JUIN 1928, « La "dékoulakisation" dans les campagnes d'URSS » 5 Voir https://www.lumni.fr/video/la-politique-de-collectivisation-de-staline extrait du documentaire « Apocalypse Staline », et voir https://enseignants.lumni.fr/fiche-media/00000000908 , Arkeion, 1933, „Collectivisation et modernisation de l'URSS : le premier plan quinquennal » 6 https://enseignants.lumni.fr/fiche-media/00000000916, Arkeion,1 AOÛT1935, « Le stakhanovisme et la mobilisation des classes ouvrières en URSS » Dans les régimes totalitaires, le culte de la personnalité (utilisation massive de la propagande autour de la personne du chef afin d’en véhiculer une image positive) est omniprésent. Ils mettent en scène l’unanimité supposée de la population autour de son chef lors de cérémonies, sur des films ou sur des affiches. Activité commune à l’oral, analyse du document (PPT) : « des codes identiques » → Le chef adopte à chaque fois une pose dominante et assurée, il apparaît au premier plan, et a une présence écrasante sur l’image par rapport à la foule indistincte. → Il ne regarde même pas la foule en bas, mais regarde au loin, comme s’il observait l’avenir de l’Italie pour Mussolini. Hitler salue les gens debout sur un véhicule en mouvement, ce qui fait d’ailleurs penser aux triomphes romains, pendant lesquels le général vainqueur saluait la foule depuis le char. Staline tend son bras vers l’Ouest, non comme un salut nazi, mais pour indiquer aux armées la direction du front. Le chef est présenté par la propagande (ensemble d’actions effectuées pour faire penser et agir la population d’une certaine façon) comme un surhomme infaillible et entièrement dévoué au peuple, qui lui doit une obéissance aveugle. Ainsi, les termes Führer, Duce et Vodj – surnoms donnés à Hitler, Mussolini et Staline – signifient tous « guide », avec des spécificités (PPT) : Staline est aussi surnommé le « petit père des peuples » et présenté comme une figure paternaliste, la doctrine nazie est fondée sur le Führerprinzip qui suppose l'omniscience et l'omnipotence d'Hitler ( = il sait tout, et peut tout) NB : Si Staline est beaucoup moins friand des apparitions publiques et des discours en direct, Mussolini et Hitler occupent énormément l’espace médiatique et se donnent beaucoup à voir et à entendre. Cela se traduit politiquement bien sûr lors de congrès, de discours, de rassemblements du parti, etc, mais également simplement physiquement, par ex. la glorification du corps sain et la volonté de faire des Italiens un peuple d’athlètes résistants et exemplaires justifie que Mussolini mette en scène son propre corps : torse nu lors de randonnées, au ski, ou faisant les foins ou les vendanges aux côtés du peuple7. Le chef est à la tête d’une dictature (régime dans lequel une personne concentre tous les pouvoirs) : Staline est secrétaire général du PCUS (1922) et dirigeant du Politburo dès 1925, Mussolini dispose des pleins pouvoirs dès 1926 et Hitler dès 1934. L’État totalitaire est anti-démocratique : il n’est pas fondé sur la séparation des trois pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire) et le respect des libertés. (PPT: « Mettre en place la dictature ») - Rôle du parti : → en Italie, il est le relais entre le chef et les masses, il incarne et contrôle l'Etat le gouvernement s'appelle le « grand conseil fasciste » (organe suprême de l'Etat) et est composé de membres du PNF. Les structures de l'Etat sont dépossédées de leur pouvoir au profit d'une institution fasciste. Le parti et l'Etat se confondent. → En Allemagne, le parti contrôle la vie politique en subordonnant tous les rouages de l'Etat. Les pouvoirs du parlement allemand sont confisqués et les députés sont réduits à acclamer les décisions du Führer (PPT). La croix gammée est omniprésente. Le parti et l’Etat se confondent.8 → Les responsabilités de l'Etat et du parti se confondent en URSS :le PC, constitué des « meilleurs éléments » de la classe ouvrière, tient les rênes du pouvoir (bureaucratisation : apparatchiks, nomenklatura). Dans tous les cas : le parti et l'Etat se confondent. NB : La démocratie est dénoncée par Staline comme un « régime bourgeois » opprimant le prolétariat et par Mussolini et Hitler comme un régime affaiblissant le pays. H1-2 /4 B. Des populations totalement encadrées Pour fonder la société et l’homme nouveaux, les régimes totalitaires cherchent à contrôler totalement la population. La vie sociale est encadrée pour créer le sentiment d'appartenance communautaire et limiter toute expression individuelle et critique. La société est rigoureusement embrigadée à tous les âges de la vie. → La jeunesse est au centre des politiques totalitaires car les enfants sont influençables. L’adhésion à une organisation de jeunesse (PPT : Balillas en Italie, Komsomols en URSS, Hitlerjugend en Allemagne), où l’on apprend l’idéologie officielle et où l’on reçoit un entraînement sportif et militaire (doc 3 p.46), est fortement encouragée. Elle devient même obligatoire en Italie en 1937 et en Allemagne en 1939.9 7 Voir https://enseignants.lumni.fr/fiche-media/00000000907 (1934, Actualités Pathé, « Mussolini participe à la campagne de battage des blés ») 8 Voir https://www.lumni.fr/video/adolf-hitler-la-fulgurante-ascension-nazie « La grande explication », Adolf Hitler, la fulgurante ascension nazie. 9 Voir https://enseignants.lumni.fr/fiche-media/00000000889 (17 JUIN 1932, Actualités Gaumont, « Les Balillas font une démonstration de gymnastique à Rome, devant Mussolini ») et https://enseignants.lumni.fr/fiche-media/00000000906 Actualités Pathé, 10 SEPT.1935, « Les Jeunesses hitlériennes au 7e congrès du parti nazi à Nüremberg » et https://www.lumni.fr/programme/jeunesses- hitleriennes-du-reve-au-cauchemar (mini-série de 2019 sur les jeunesses hitlériennes, 7 épisodes de 4 minutes sur les différents aspects du mouvement et sa place dans le régime nazi). → Les adultes sont aussi concernés par cet encadrement : des organisations de masse à l’âge adulte présentes dans toutes les activités sociales : les loisirs : le Dopolavoro en Italie (« Œuvre nationale du temps libre »), le Kraft durch Freude (=la force par la joie) en Allemagne (PPT), le PC en URSS10 des organisations remplacent les syndicats et contrôlent les travailleurs : corporations, interdiction de la grève en Italie et en Allemagne (Le Front du Travail en Allemagne PPT). Syndicats maintenus mais subordonnés au PC en URSS l’enseignement est mis sous tutelle : les professeurs prêtent serment de fidélité au régime les fonctionnaires doivent posséder la carte du parti et prêter serment de fidélité au régime Des ministères de la propagande sont par ailleurs créés (PPT) et tous les médias (presse écrite, radio, cinéma…) sont mis au service du régime. La Pravda est le journal officiel du PCUS ; en Allemagne, Joseph Goebbels, le tout-puissant Ministre de l’information, mobilise des cinéastes comme Leni Riefenstahl qui exalte la race aryenne dans Les Dieux du stade. L’art, comme le cinéma, est donc aussi mobilisé : censure et promotion d’un art officiel (opposé à l’« art dégénéré » en Allemagne PPT, et toute forme de création est contrôlée et, au besoin, détruite, comme en attestent les fréquents autodafés11). La taille monumentale des œuvres et des bâtiments (PPT : l’exposition internationale à Paris en 1937) doit exprimer la grandeur du régime et rappeler à l'individu sa soumission à l'idéologie. Elle exprime aussi la volonté de transformer la société et d'occuper l'espace. La propagande martèle les mots d’ordre du régime (PPT) : « Ein Volk, ein Reich, ein Führer » pour l’Allemagne nazie ; « Croire, obéir, combattre » pour l’Italie fasciste. Les trois régimes interviennent aussi fortement dans l’économie avec une politique dirigiste : planification de la production dans les trois régimes, mais des divergences ensuite : → choix de l’autarcie et développement de l’industrie d’armement en Allemagne et Italie : bataille du blé (doc 3 p.42) et de l’acier en Italie Ersatz et grands travaux en Allemagne, notamment réseau routier et construction d’autoroutes12 → collectivisation (PPT) (kolkhozes : fermes collectives et sovkhozes : fermes d’Etat) et industrialisation forcée en URSS efficacité économique amplifiée par la propagande : Stakhanov (PPT) symbole du productiviste, falsification des indices de production → Les camps de concentration en Allemagne et URSS offrent une main d’œuvre très bon marché et corvéable à merci NB : Des formes de résistance aux régimes totalitaires existent. → Dans les régions fortement catholiques d’Allemagne, comme la Bavière, le nazisme est jugé incompatible avec la morale chrétienne (PPT : le salut nazi en procès) → En URSS, les paysans s’opposent à la collectivisation des terres. → En Italie, il n’y a guère de mouvement d’opposition au fascisme avant la Seconde Guerre mondiale : à ce moment-là, ce sont les communistes qui deviennent les principaux opposants au régime. C. Une politique de terreur de masse La population est soumise à une étroite surveillance et toute opposition est violemment réprimée. Des polices politiques (police qui opère en secret pour maintenir la sécurité nationale contre les ennemis du régime) sont créées (PPT) : le NKVD en URSS, l’OVRA en Italie et la Gestapo en Allemagne. La violence est omniprésente, créant un climat de terreur. Au début des années 1930, bien que l’on compte 20 000 interventions policières par semaine et des centaines d’arrestations par an en Italie, le régime fasciste n’a pas la brutalité du régime stalinien ou nazi. La terreur de masse est surtout présente en URSS et en Allemagne. Deux groupes font l’objet d’exécutions sommaires : les rivaux du chef et toutes les personnes perçues comme nuisibles. Ainsi, Staline et Hitler sont non seulement responsables de purges politiques (actions consistant à se débarrasser physiquement ou politiquement d’un membre du parti) mais aussi d’une terreur de masse. Activité – NB : Une moitié de la classe travaille sur la Grande Terreur, l’autre sur la Nuit de Cristal : PPO 1 : « 1937-1938 : la Grande Terreur en URSS » (dossier p. 40-41) Parcours 2 Rédigez un texte argumenté répondant à la question suivante : 10 Voir https://enseignants.lumni.fr/fiche-media/00000000886 Actualités Gaumont, 19 MAI1937, « Hitler assiste au lancement d'un bateau permettant aux ouvriers de partir en vacances » 11 https://enseignants.lumni.fr/fiche-media/00000000887, Actualités Gaumont, 10 MAI1933, « Autodafé en Allemagne » 12 Voir https://enseignants.lumni.fr/fiche-media/00000000888, Actualités Gaumont, 29 DÉC.1937, « Une réalisation économique du nazisme : la construction d'autoroutes » Comment se déroule la Grande Terreur en URSS ?13 1. Une violence d’Etat organisée (doc 1 et 4) La Grande Terreur est organisée par Staline et l’État à partir de l’été 1937 selon une procédure secrète. → C’est un secret d’État qui permet de planifier les arrestations (et les exécutions) des ennemis réels ou supposés du régime : l’épuration de la société soit permettre la réalisation de la société communiste imaginée par Staline → Les corps des victimes doivent être camouflés pour réduire la résistance populaire. → La Grande Terreur est un outil pour Staline pour éliminer des opposants et se maintenir au pouvoir. → la Grande Terreur donne durablement à Staline des moyens répressifs jamais atteints jusqu’alors en URSS. H1-2 /5 2. Eliminer tous les adversaires réels ou supposés (doc 2, 3 et 6) La violence stalinienne est arbitraire, pas de réel procès. → Elle est destinée à éliminer tous les adversaires réels ou supposés. Certaines arrestations sont planifiées : certaines catégories de la population sont particulièrement visées : les koulaks (paysans propriétaires à l’origine, et le terme est ensuite étendu à tous ceux qui s’opposent à la collectivisation), vus comme des « ennemis de classe » (ne sont pas des prolétaires) PPT les « espions » supposés de pays étrangers (Allemagne, Pologne, etc …) → mais d’autres plus pragmatiques doc 2 : le directeur de la fabrique de papier qui a arrêté d’applaudir en 1er. Donc tous les opposants réels ou supposés → Les victimes sont variées : hommes et femmes, jeunes et vieux, membres du parti communiste ou non, prolétaires ou bourgeois, militaires, paysans, soviétiques ou étrangers, innocents ou non. → La Grande Terreur stalinienne peut finalement viser tout le monde. → Staline se lance dans une grande entreprise de remplacement politique des cadres soviétiques en tentant de purger la société à son avantage : élimine ainsi d’éventuels concurrents 3. L’ampleur de la répression de masse (doc 3, 4, 5 et 6) La répression est de grande ampleur. → Les historiens évaluent qu’1,6 millions d’individus ont été arrêtés et envoyés dans des camps du Goulag, où ils sont soumis aux travaux forcés (creusement de canaux, construction de voies de chemin de fer PPT) et aux rigueurs de l’hiver → dont environ 750 000 tués, de l’été 1937 jusqu’en novembre 1938 ; des régions d’URSS sont couvertes de fosses communes. → La moitié des victimes sont des koulaks dékoulakisation → L’Armée rouge est particulièrement touchée par la violence puisque 3 maréchaux sur 5, 8 amiraux sur 9 et 14 généraux sur 16 sont tués. Ces purges fragiliseraient dangereusement l’URSS en cas de conflit armé extérieur. → Le personnel politique (membres du PC) est aussi particulièrement visé → Pourtant certains territoires résistent particulièrement à la Grande Terreur, à l’ouest de la Russie. PPO 2 : « 9-10 novembre 1938 : la Nuit de cristal » (dossier p. 48-49) Parcours 2 Rédigez un texte argumenté répondant à la question suivante : H1-2 /6 Comment se déroule la persécution des Juifs lors de la nuit de Cristal ?14 1. Un pogrom organisé par l’Etat nazi La nuit de Cristal (attention : en allemand, on utilise désormais le terme de Reichspogromnacht = nuit du pogrom du Reich) du 9-10 novembre 1938 est un pogrom (soulèvement violent contre une communauté juive) organisé par l’État nazi et notamment par Hitler et Goebbels : ce sont les SA et les SS (en civil ou en uniforme) qui commencent à s’en prendre aux Juifs. Il a plusieurs causes : → fondamentalement, l’antisémitisme profond du IIIe Reich : les Juifs sont mis à l’écart de la société dès 1933 (PPT : chronologie) 13 Pour ceux que cela intéresse, lire https://laviedesidees.fr/La-Grande-Terreur-en-URSS-1937.html article très complet de Romain Ducoulombier récapitulant un ouvrage d’un spécialiste de la question de la Grande Terreur, Nicolas Werth, L’Ivrogne et la Marchande de fleurs. Autopsie d’un meurtre de masse, 1937-1938, Tallandier. 14 Lire https://www.herodote.net/9_novembre_1938-evenement-19381109.php , Récapitulatif des évènements de la Reichspogromnacht, ou « nuit de cristal » mais encore davantage en 1935 avec les lois de Nuremberg (PPT), appelées « loi pour la défense du sang et de l’honneur allemands » : pour que les Juifs ne se « reproduisent » plus avec des Allemands et ne puissent pas ainsi « contaminer » la race aryenne le but est de faire partir les Juifs du territoire allemand : en 1939 il reste environ 200 000 Juifs sur les 500 000 qui habitaient en Allemagne en 1939. Mais lors de la conférence d’Evian en 1938 sur le sort des réfugiés (90 % de Juifs) PPT, les pays d’accueil n’augmentent pas les quotas migratoires (Etats-Unis notamment, en pleine crise des années 30, ou encore la Palestine sous mandat britannique : ces derniers cherchent à ménager les populations arabes). C’est un signe pour Hitler que les Occidentaux ne secourront pas les Juifs d’où phase suivante avec Nuit de Cristal… → et l’attentat commis contre le secrétaire de l’ambassade d’Allemagne à Paris (Ernst vom Rath) le 7 novembre 1938 par un jeune Juif polonais (Herschel Grynszpan) sert de prétexte au déclenchement de ces violences politiques 2. Un déferlement de violence Cet acte sert de prétexte au déclenchement du pogrom dans les grandes villes allemandes. → Cette violence est surtout commise par les SS et les SA habillés en civil ou en uniforme. L’objectif est de susciter une émeute populaire antisémite par le ralliement de la population allemande à cette action nazie, mais la majorité des Allemands n’y participe pas. → Ce pogrom donne lieu à un déferlement de violence : des synagogues sont incendiées, des milliers de boutiques ou des grands magasins attaqués (vitrines détruites, d’où le terme de Nuit de Cristal), des appartements possédés par des Juifs sont arbitrairement incendiés ou détruits. → 91 Juifs sont tués tandis que de nombreux autres sont blessés, emprisonnés et torturés. Un climat de terreur physique et psychologique s’installe durablement en Allemagne. 3. Le bilan et les conséquences pour les Juifs Le bilan et les conséquences sont dramatiques pour les Juifs : → À la suite de cette nuit de Cristal, plus de 30 000 Juifs sont déportés dans des camps de concen- tration : 3 camps Sachsenhausen, Buchenwald, Dachau. Ils sont à part des autres détenus et libérés après qq mois (PPT : texte sur retour en août 1939) : il faut vider les camps avant le début de la guerre. → Les Juifs qui survivent à ce pogrom doivent payer une contribution arbitraire d’un milliard de reichsmarks imposée par Hitler. → De nombreux Juifs, pris de peur, décident alors d’émigrer pour quitter cette Allemagne antisémite et répressive (multiplication par deux du nombre de Juifs émigrés entre 1938 et 1939). Schéma récapitulatif sur « violence et terreur dans les régimes totalitaires » (Organigramme distribué en classe + ajouter Tziganes, asociaux et témoins de Jéhovah pour l’Allemagne nazie) III. Des régimes qui conduisent à la guerre A. La guerre est vue comme un idéal → En Italie comme en Allemagne, la guerre est exaltée dans l’idéologie : dans ces pays, la guerre est un moyen de revivifier le peuple, de manifester sa puissance et de consacrer la domination des plus forts moyen de créer l’homme nouveau. → L’URSS, elle, ne manifeste aucune velléité guerrière, pas de politique expansionniste dans les années 1930 : pour Staline les pays étrangers sont les ennemis de la révolution. Après le rêve de la révolution mondiale, Staline décide « d’édifier le socialisme dans un seul pays ». Et il souhaite surtout protéger l’URSS de l’affirmation de l’impérialisme allemand et de l’anticommunisme. Les choses changent à la fin des années 1930, quand il s’agit de se faire respecter et d’impressionner les voisins/ennemis potentiels15. Pour les fascistes, la guerre est le moyen de conquérir des territoires pour retrouver la puissance de l’Empire romain16. Au milieu des années 1930, confronté à l’usure du régime fasciste, Mussolini érige l’Empire romain en modèle absolu et souhaite le ressusciter par des conquêtes coloniales : en mai 1936, l’Italie achève la conquête de l’Éthiopie (PPT)17. 15 Voir https://enseignants.lumni.fr/fiche-media/00000000904/staline-assiste-a-une-grande-parade-militaire-a-moscou-a-l-occasion-du- 1er-mai-1937.html 16 Voir https://enseignants.lumni.fr/fiche-media/00000000910 (Actualités Pathé, 24 août 1938, « Mussolini et le roi Victor-Emmanuel III assistent à des manœuvres militaires ») 17 Voir https://enseignants.lumni.fr/fiche-media/00000000909 (Actualités Pathé, 3 octobre 1935, « L'agression italienne contre l'Ethiopie » Pour les nazis, la guerre est l’occasion d’éliminer les plus faibles et de donner un « espace vital » indispensable à la survie de la race aryenne : ce Lebensraum doit s’étendre à l’Est peur de la France mais aussi volonté de reconquérir l’Alsace-Moselle. Le pangermanisme (volonté de regrouper tous les peuples d’origine germanique au sein d’un même État) a également pour but de réunir toutes les populations « de sang et de langue allemands » au sein d’un grand Reich incorporant l’Allemagne, l’Autriche (PPT), la Pologne et la Tchécoslovaquie.18 H1-2 /7 B. Les premières tensions (1933-1938) Carte p.37 Dans les années 1930, l’ordre international mis en place par le traité de Versailles (PPT) est remis en cause: → en 1933, l’Allemagne et le Japon quittent la SDN (PPT), Hitler tente alors d’annexer l’Autriche mais l’Italie s’y oppose fermement (ne veut pas avoir un grand empire allemand à sa frontière Nord) → en mars 1935, Hitler rétablit le service militaire (l’armée devait être limitée à 100 000 hommes) → en mars 1936, il remilitarise la Rhénanie (PPT), région frontalière de la France (devait restée démilitarisée) : y envoie 30 000 soldats de la Wehrmacht, mais les puissances européennes refusent une riposte militaire19. Mais un affrontement des régimes totalitaires se profile. Hitler cherche des alliés pour contrer la menace communiste : → en 1936, il s’allie à l’Italie (qui, après avoir conquis l’Ethiopie, subit des sanctions de la SDN : PPT) avec l’Axe Rome-Berlin. L’Italie quitte à son tour la SDN en 1937. → en 1936 aussi, il s’allie au Japon avec le pacte anti-Komintern (organisation internationale coordonnant l’action des PC sous le contrôle de Moscou), auquel adhèrent ensuite l’Italie, la Hongrie, l’Espagne (carte PPT). → Staline, lui, se rapproche des partis communistes ouest-européens. PPO 3 : « 1936-1939 : les interventions étrangères dans la guerre civile espagnole » (dossier p. 52-53) + docs PPT Consigne : réaliser un schéma fléché montrant les raisons, les modalités et les effets de l’intervention des régimes totalitaires dans la guerre civile espagnole, avec les informations issues des documents. C. La marche à la guerre (1938-1939) 18 https://enseignants.lumni.fr/fiche-media/00000000903 (Actualités Pathé, 10 SEPT.1935, « Le parti nazi tient son 7ème congrès annuel à Nuremberg » 19 Voir https://enseignants.lumni.fr/fiche-media/00000000889 (Actualités Gaumont, 7 mars 1936, « La Wehrmacht réoccupe la Rhénanie, en violation des traités internationaux ») Le Royaume-Uni et la France préfèrent ne pas réagir face aux provocations de l’Italie et de l’Allemagne. Leurs opinions publiques, encore marquées par l’expérience de la Grande guerre, sont attachées au pacifisme (idéologie cherchant à maintenir la paix par tous les moyens). Neville Chamberlain, le Premier ministre britannique, défend une politique d’apaisement (« appeasement »), fondée sur des négociations, pour éviter la guerre à tout prix. H1-2 /8 Activité – Carte : La politique d’agression de Hitler (1933-39) à compléter Profitant de la faiblesse des démocraties, Hitler engage son projet de grand Reich : → en mars 1938, après un coup d’Etat mené par le parti nazi autrichien, l’Autriche est annexée (c’est l’Anschluss = « raccordement », « rattachement ») sans réaction des démocraties : il présente cela comme l’application du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Evènement largement célébré par la propagande (PPT : carte postale « Ein Volk, ein Reich, ein Führer »)20 Vidéo Universalis sur les accords de Munich (1 minute) : https://www.universalis.fr/media/VI000013/ → Toujours en 1938, il réclame les Sudètes, région de Tchécoslovaquie où vivent 2 millions de germanophones. → En septembre 1938, la conférence de Munich, impose à la Tchécoslovaquie de céder les Sudètes aux nazis. Le Président du conseil français, Édouard Daladier (la France était alliée de la Tchécoslovaquie), et le 1er ministre anglais, Chamberlain, cèdent aux exigences d’Hitler pour préserver la paix (doc 5 p.55). → « Vous avez eu à choisir entre la guerre et le déshonneur : vous avez choisi le déshonneur, vous aurez la guerre » (Discours de Winston Churchill à la Chambre des communes, au lendemain de la conférence de Munich – 1938).21 NB : Devant l’absence de réaction des démocraties occidentales, Hitler poursuit sa politique d’expansion vers l’Est : → En mars 1939, la Wehrmacht entre dans Prague, la capitale de la Tchécoslovaquie et Hitler annexe la Bohême-Moravie → Quelques jours après, il annexe le territoire de Memel sur la Baltique → Mussolini, lui, envahit l’Albanie en avril → Et les deux pays renforcent leur alliance par le « Pacte d’acier » en mai → En août 1939, les ennemis allemands et soviétiques signent un Pacte (germano-soviétique) de non- agression (doc 6 p.55), qui prévoit notamment en secret le partage territorial de la Pologne (voir le découpage sur carte p.37) y trouvent chacun leur compte : l’URSS a besoin de plus de temps pour se préparer à une éventuelle guerre contre l’Allemagne, et l’Allemagne veut éviter que l’URSS ne s’allie avec les occidentaux. Conclusion Les régimes totalitaires sont nés dans trois États européens pendant l’entre-deux-guerres : ces États étaient déstabilisés par la guerre, mais aussi minés par une situation de crise économique, sociale et politique, ce qui a permis l’arrivée au pouvoir de Mussolini, Staline et Hitler. Bien que présentant des idéologies différentes, ces régimes ont un fonctionnement proche. Dans les années 1930, quand ils sont bien installés, ils déstabilisent le fragile équilibre européen. Les régimes totalitaires ont un double impact sur l’ordre européen : ils s’affirment comme des régimes radicalement opposés – dans leurs idéologies et leur fonctionnement – aux démocraties occidentales. D’autre part, par leur politique étrangère, ils constituent une menace pour la paix. Le 1er septembre 1939, dans la logique de la politique d’expansion menée depuis 1938, l’armée allemande franchit la frontière polonaise : c’est le début de la Seconde Guerre mondiale en Europe22. 20 Voir https://enseignants.lumni.fr/fiche-media/00000000892 , 12 MARS 1938, « L'Anschluss : Hitler annexe par la force l'Autriche à l'Allemagne » 21 Voir https://enseignants.lumni.fr/fiche-media/00000000893 , Actualités Gaumont, 29 SEPT.1938, « La conférence de Munich pour la résolution du problème germano-tchèque » 22 https://enseignants.lumni.fr/fiche-media/00000000891 Actualités Gaumont, 1 SEPT 1939, « Les troupes allemandes envahissent la Pologne » H1-2 /9