CM Sociologie des Mouvements Sociaux S5 PDF

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These notes cover sociological theories related to social movements. The document details the different types of social movements, the theories behind them, and the role of individuals and groups within them. It includes discussion of various authors and their perspectives on this topic.

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CM sociologie des mvmts S5 vendredi 13 septembre 2024 10:30 CM 1 (13 septembre) Sommes-nous entrés au siècle dernier, dans une société de > ? Pour comprendre le XXe siècle, il faut comprendre les mouvements sociaux. Les mobilisations sociales de juin 1936, de mai 1968, ou de décembre 1995 son...

CM sociologie des mvmts S5 vendredi 13 septembre 2024 10:30 CM 1 (13 septembre) Sommes-nous entrés au siècle dernier, dans une société de > ? Pour comprendre le XXe siècle, il faut comprendre les mouvements sociaux. Les mobilisations sociales de juin 1936, de mai 1968, ou de décembre 1995 sont des points forts de l'histoire. ( autre ex : droit à l'avortement ( 1970) - mobilisation anti-nucléaire (80-90) = trait marquant de l'histoire contemporaine de la France. Un fait qui se caractérise également dans le monde avec luttes d'indépendance ( Asie, l'Algérie) et des combats pour l'égalité des droits civiques ( Nelson Mandela, Martin Luther King). Certains mouvements sociaux durent dans le temps d'autres sont éphémères. Au début du XXe siècle, que les suffragettes ( droit de vote pour les femmes) et obtiennent à l'image des Etats-Unis, RU, et la France l'octroi du droit de vote aux femmes. XXIe siècle = les mouvements sociaux perdurent ( ex : gilets jaunes caractérisé par des manifestations massives en 2018 et des revendications contre les inégalités économiques et social.) + manifestations de masses contre les réformes de retraite ( 2010,2019,2022) = impact significatif sur le pays mais pas de traduction politique. En 2010, la réforme des retraites est votée. En 2019, arrivé du COVID. A l'étranger, les mouvements sociaux sont toujours d'actualité ( Black Lives Matters en 2013 et ampleur en 2020 suite de la mort de George Floyd) et vont faire écho à l'internationale. ( printemps arabes) Un mouvement sociale peut avoir un cycle, sa vie n'est pas linéaire. Depuis la crise de 2008 => certains nombres de manifestations Les mouvements sociaux prennent parfois une forme institutionnels. Erik Neveu éloigne toutes prénotions ( rue = désordre) => invite à ne pas chercher à juger mais à comprendre Depuis une trentaine d'années en France, la recherche sur les mvmts sociaux a considérablement évoluée. Tandis qu'au Etats-Unis, il existe une tradition assez ancienne des mouvements sociaux. Jusqu'à partir des années 1990, observation d'un dvt de travaux s'intéressant aux mouvements sociaux de manière Notes rapides Page 1 Jusqu'à partir des années 1990, observation d'un dvt de travaux s'intéressant aux mouvements sociaux de manière plus théorique. Dans ce contexte, que peuvent apporter les SHS à la compréhension des mvmts sociaux ? Elle permet de multiplier les terrains d'étude ainsi que les questions des recherche. Elle permet de comprendre le pourquoi et le comment. Elle permet également de prendre du recul sur des commentaires à chaud qu'on peut observer dans les médias. Déroulé des cours en 12 séances : Auteurs mentionnés : Erik Neveu, Daniel Cefai, Olivier Filleule, Alain Touraine , Mancur Olson, Charles Tilly, A. Obserhall 20 septembre : La théorie des foules à l'origine d'une sociologie des mouvements sociaux REF : > Gustave Le Bon 25 septembre : La théorie du comportement collectif, un tournant dans l'analyse ? 30 septembre : La théorie de l'acteur rationnel et des limites de l'homo economicus ( cours en distanciel ) 11 octobre : L'apport du > à une sociologie des mouvements sociaux 18 octobre : évaluation n1 question de cours ( retenir auteurs et savoir ce qu'il pense) 25 octobre : De > mouvements sociaux ? Que sont les nouveaux mouvements sociaux ? Courant de recherche qui a émergé année 70 autour d'Alain Touraine ( question qui peut tomber ) 8 novembre : Le genre des mouvements sociaux - Place des femmes invisibilisées dans les MS - Remise en question selon laquelle les femmes seraient - investies dans l'action collective 15 novembre : Des mobilisations conservatrices : quand les dominants contestent 22 novembre : Piège dans l'analyse : la spatialisation des mouvements sociaux 29 novembre : ? 6 décembre : évaluation n2 dissertation Exemple de sujets : Comment expliquer l'émergence d'un MS ? Est-il toujours politique ? Une approche économiste permet-elle d'appréhender correctement les MS ? Les MS conservateurs sont-ils opposés aux mvmts progressistes ? En quoi la sociologie permet-elle d'éclairer l'analyse des MS ? Conseils : Prendre du temps sur le brouillon avec le plan / introduction : accroche + contexte + problématique + exposition du plan / 2 parties. Gérard Noiriel -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Notes rapides Page 2 Introduction : > Larousse. De la lointaine révolte Spartacus aux révolutions arabes en passant par les sociétés secrètes chinoises, les mouvements sociaux semblent jalonnés toutes l'histoire des peuples. C'est que le sens commun, associe à l'idée de mouvement social, un ensemble de formes de protestations. Le sociologue Erik Neveu, dit > CM 2 du 20 septembre > Raymond Boudon = mvmt social pas fixe mais dynamique. Explication ? Parfois il peut y avoir une certaine colère qui émerge, mais ne donne pas forcément lieu à un mouvement social. Mais comme ils ne sont pas organisés , l'état et les chefs traditionnels vont tout faire pour sa non- émergence. Il est difficile de savoir quand un mouvement social va prendre, car il peut s'essouffler ou résulter de transformations profondes. Différents types de mouvements sociaux : 1) Mvmts visibles, bruyants : grèves, manifestations, occupation de terrain (= sensibiliser l'opinion public, attiser l'attention médiatique) 2) Mvmts silencieux : groupes qui a des connexions avec des élites politiques, économiques, accès aux centres de décision peut entreprendre de changer le cadre légal ou réglementaire à leur profit de manière invisible. Tocqueville explique qu'un groupe de citoyens a créé une association pour faire pression en faveur du libre-échange avec l'Angleterre, en respectant la loi et dans leur propre intérêt. Il distingue ce type de lobby stratégique des lobbies comme ceux de l'alcool et du tabac, souvent perçus comme ayant une légitimité plus contestable. 3) Les mouvements totalisants : A l'extrême opposé des groupes de pression, on peut placer les mouvements d'inspiration religieuse, qui sont aussi des mouvements sociaux qui englobe la famille, le travail et les loisirs. Exemple : Gandhisme ( bataille culturelle) Les ressources qu'il mobilisait sont différentes des ressources et des objectifs auxquels s'intéressent le secrétaire d'un syndicat. Gandhi témoigne pour des valeurs ( non-violence , amour de l'humanité) Ceux qui y adhèrent peuvent être prêts à mourir pour elles = importante puissance, et universalité. Ces valeurs trouvent racine dans l'hindouisme, et Gandhi prolonge ses idées en les enrichissant. Résultats ? Conséquences politiques et sociales, formation d'identité nationale indienne, ébranler le système de castres = conséquences importante sur la population indienne. - Le terme de mouvement social est donc confus, car il désigne à la fois des groupes de pression et des mouvements religieux. Mais on peut trouver des éléments communs : émergence pendant des périodes de crises. Notes rapides Page 3 religieux. Mais on peut trouver des éléments communs : émergence pendant des périodes de crises. - Différences : distinguer les mouvements sociaux qui tendent à changer les règles et d'autres des valeurs. Certains mouvements sociaux sont spécifiques à un groupe et disparaissent une fois leurs objectifs atteints, tandis que d'autres, comme les mouvements religieux, s'adressent à tout le monde. La prohibition, par exemple, semblait rationnelle pour des raisons de santé publique, mais elle était aussi influencée par des idées puritaines, ce qui la rendait moins raisonnable qu'elle n'en avait l'air. Les trois principes des mouvements sociaux selon A. Touraine : Un mouvement social existe seulement à la condition de réunir trois éléments fondamentaux : 1) Principe d'identité ( identité ouvrière, des femmes..) = partage de valeurs. 2) Principe d'opposition ( opposition au capitalisme, homophobie, nucléaire) 3) Principe de totalité = projet collectif global ( socialisme, communisme) Mais, il s'agit d'une définition limitative. Certains considèrent les mouvements sociaux dans un cadre plus large. Erik Neveu > - La société pourrait se définir comme : > = il est nécessaire que ce soit propagé des idées révolutionnaires, sans ce faisceau à forte chargé émotionnelle il ne saurait avoir foule. = La Révolution n'a pas émergée par hasard, c'est parce-que il y avait ce contexte favorable. Une fois en foule, les individus perdent toute individualité au profit d'une >. Les différences s'estompent à plusieurs pour faire une identité commune. Cette organisation subit ne peut se faire que sous l'effet d'un catalyseur puissant, celui d'une pensée dirigeante. Une foule ne se construit pas spontanément, elle obéit aux sollicitations d'un meneur. Même quand il n'y a pas de meneur, Tarde invoque le processus d'imitation. Lorsque une foule n'a pas de leader c'est parce que elle copie une autre foule qui elle à un meneur. Gustave le Bon Le vulgarisateur 1841-1931 Popularise la psychologie des foules. Notes rapides Page 6 Popularise la psychologie des foules. A Taine, il va emprunter sa conception pessimiste de la nature humaine. A Tarde, il va récupérer l'idée de l'imitation et l'hypnose. Il reprend surtout les travaux de Sighele, bien qu'il est de nombreux désaccords politiques. Gustave le Bon connaît un premier succès en 1894 avec la publication > Mais.. La puissance de ces dernières > (= discours misogynes) Il est inspiré par deux théories en particulier : 1) Le modèle évolution/dissolution = porté par Ribaut (= l'homme civilisé des sociétés modernes est le résultat d'une évolution à travers les siècles et a réussi à s'élever de l'homme primitif- dans des situations particulières en revanche comme plonger dans une foule, ses fonctions supérieures de l'homme se dissolve progressivement pour faire place à des comportements primitifs => comparable à ce qu'il se passe dans la suggestion hypnotique) 2) La théorie de la suggestion hypnotique = comportements des foules lié à l'hypnose. Chez Tarde, l'hypnotisme fournit le modèle de la relation qui unit le meneur à la foule. En foule certaines tendances sont détruites et d'autres peuvent être porté à une exaltation extrême d’où leur dangerosité et leur fanatisme et le meneur qui sait hypnotiser, manipuler le peuple pour défendre son propre intérêt. Lebon détaille les actions du meneur : La répétition, l'affirmation, l'usage des symboles. Les meneurs entretiennent avec la foule une relation de fascination magnétique. Lebon met l'accent sur l'importance des éléments irrationnels. Les individus peuvent être poussé au pire, se sacrifier. Critiques ? Durkheim, révolutionnaires socialistes = reproche sa vision négative des foules et ne prend pas compte du contexte historique de l'émergence de ces foules, et des différentes revendications sociales. La foule c'est la création de nouveaux caractères. En foule, l'individu se sent invincible et donc le pousse à faire des choses irrationnelles en se sentant moins responsable et tout ça dans l'anonymat. La foule est incapable de raisonner, et peut se montrer crédule. Olivier Fillieule = l'intérêt principale des travaux de le Bon = reflet des peurs et des obsessions de leur temps Sigmund FREUD Le dernier héritier ( 1856-1930) Freud est un admirateur de Gustave le Bon. Il publie > Le Bon : Les foules dotent les individus de caractère isolé qu'ils n'ont point. Alors que pour Freud, ils l'est ont en eux, ils sont juste réprimés et en foule ils se libèrent. = retour au stade primitif Notes rapides Page 7 = retour au stade primitif Pour Freud, le stade primitif est déjà en nous. Par ailleurs il pense contrairement à Le Bon que toutes les foules ne sont pas destructrices. Si elles sont organisées, ces foules peuvent jouer un rôle créateur et positif. Il abandonne l'assimilation de la femme avec la foule comme la fait le Bon. ----------------------- CM 4 Freud explique que dans une foule, les relations entre les gens sont basées sur une énergie émotionnelle (libido). Les membres renoncent à des relations exclusives car le chef les traite tous de manière égale, créant solidarité et égalité. On imite le chef, et les rivalités se transforment en solidarité. Le lien entre les membres passe toujours par le chef, qui joue un rôle de médiateur. La théorie des foules a ensuite perdu de son importance à partir des années 1930, remplacée par des approches sociologiques comme celles de l'École de Chicago. La théorie du comportement collectif, un tournant dans l’analyse ? L’apport des classiques : MARX, DURKHEIM, WEBER Apport de la psychologie des foules : TAINE, TRADE et LE BON → Le développement d’un mouvement social est lié à l’évolution de la vie collective et à un processus historique La psychologie des foules se focalise sur le contraste entre le comportement individuel et les manifestations de panique et de violence de foule. I) Park, Blumer, et l’École de Chicago > En 1921, Robert PARK et Ernest BURGESS publie « introduction to the Science of Sociology » = Ce livre est considéré comme l’ouvrage fondateur de la théorie du comportement collectif Robert Park (1864 - 1944) Pour Park, un chercheur doit s’éloigner de son milieu pour prendre conscience de la diversité et de l’étrangeté du terrain qu’il étudie => prise de recul = Selon lui, le terme de ‘comportement collectif’ correspond au phénomène : → il dit que les mouvements sociaux émergent à des moments où il n’y a plus de lien social au sein de la société et que ces mouvements permettent de créer de nouveaux liens étude des sectes, des révolutions, des crises économiques, les mouvements d’émancipation,… Ce qui change avec Park : La foule est étudiée comme un des aspects du comportement collectif. Le comportement collectif regroupe d’autres chose comme les mouvements sociaux Alors que la psychologie des foules insistait sur le caractère négatif et destructeur des foules, Park considère le comportement collectif comme potentiellement créateur. Herbert BLUMER (1900 - 1987) élève de Park > il reprend les idées de Park tout en cherchant à en préciser le cadre général Intérêt individuel Selon lui, le comportement collectif est la traduction d’un malaise social, d’un état non-organisé, non réglé dont Notes rapides Page 8 Selon lui, le comportement collectif est la traduction d’un malaise social, d’un état non-organisé, non réglé dont va émerger de nouvelles formes d’organisations. Il distingue 5 types de comportements collectifs : les comportements de foules (exemple : mouvements de foules, peur après un boum) les rumeurs et les émeutes les comportements de masse les tactiques communiste et les propagandes les mouvements sociaux = Parmi les mouvements sociaux, il distingue : ○ les mouvements sociaux généraux (comme le mouvement ouvrier) ○ les mouvements sociaux spécifiques (avec un but précis, lutte contre la fermeture d’une entreprise par exemple) Blumer offre aussi une réflexion sur « l’esprit de corps » L’esprit du corps, est un concept qui fait référence à un sentiment collectif qui émerge au sein d'un groupe social ou d’une organisation, il s’agit de l’ensemble des valeurs, des normes et des attitudes qui unissent les membres et guident leurs actions collectives. investissement de l’individu naît autour d’un bouc émissaire participe à la motivation du groupe => L’esprit de corps est indispensable pour renforcer la solidarité et « donner de la vie à un mouvement » → maintient la cohésion du groupe William KORNHAUSER (1925-2004) > Psychologue américain > spécialiste du monde ouvrier Contexte = après la 2GM, un courant d’interprétation de la société de masse se développe aux USA Cherche à connaître les déterminants des mouvements sociaux Kornhauser pense que la modernité crée une société « atomisée » où les gens, déconnectés de leurs communautés et traditions, ressentent de l'angoisse. Ce phénomène affaiblit les syndicats, partis politiques et autres groupes intermédiaires, menant à l'isolement social = inspiré de Durkheim, il parle d'« anomie » pour désigner la perte de repères. Lié à l'industrialisation Kornhauser dit que les mouvements de masse apparaissent quand la société devient « de masse », c’est-à-dire un mélange entre une société ouverte et un régime autoritaire. Dans ce type de société, les élites (les gens au pouvoir) ne parlent pas beaucoup aux gens "normaux". Les syndicats, partis politiques, associations, etc. (qu’on appelle les structures intermédiaires) jouent un rôle important pour éviter les débordements de la foule. Mais si ces structures s’affaiblissent, ça laisse la porte ouverte à l’apparition de régimes totalitaires (comme les dictatures). Limites ? Cependant, il ignore les conflits entre élites et ne distingue pas pourquoi certaines sociétés deviennent communistes et d'autres nazies. Sa vision des structures intermédiaires est trop simplifiée, les considérant surtout comme facteurs d'intégration sociale, et non comme lieux de revendication. Enfin, son hypothèse selon laquelle la faiblesse des structures intermédiaires est le principal facteur des mouvements totalitaires est contestée, car des exemples historiques montrent que ces structures peuvent, au contraire, renforcer ces mouvements. ---------------------------------------------------- CM 5 11 octobre III) L’analyse systémique de SMELSER Notes rapides Page 9 IV) Les théories de la frustration relative >, 1962 Premier au début des années 1960, replace les mouvements sociaux dans un contexte social plus large un mouvement social s'inscrit dans un contexte historique et social = Au total, les caractéristiques déterminantes de l'explication ne sont pas seulement d'ordre psychologique mais aussi de nature sociale ( rôles, interactions avec d'autres individus pour comprendre leur motivation) Définition : Le comportement collectif se définit comme une mobilisation non institutionnelle tournée vers l'action dans le but de modifier une ou plusieurs sortes de tensions, sur la base, d'une reconstitution généralisée d'un des composants de l'action. = conception très parsonienne Tension social pour que le système social soit déséquilibré = nécessite un réajustement des valeurs et des normes C'est dans le but de réduire ces tensions, que les mouvements sociaux se déclenchent. La différence majeur entre ces 2 types de réponses résident dans le caractère progressif et réfléchi de la réponse institutionnalisée et l'oppose à l'aspect brouillon, irrationnel de l'action collective. Selon Smelser, le comportement collectif obéit à un système de croyances généralisé Citation de Ted Robert Gurr D'après le courant de l'apprentissage social, la violence est liée à des expériences partagées et à des prédispositions déjà présentes chez les individus. Dans son livre "Why Men Rebel" (1970), Gurr pose trois grandes questions : 1. Quelles sont les causes psychologiques et sociales de la violence collective ? 2. Comment la violence collective devient-elle violence politique ? 3. Quelles conditions influencent la forme et les conséquences de cette violence ? La frustration relative est l'idée que plus il y a un écart entre ce que les gens espèrent et ce qu'ils obtiennent, plus ils se sentent frustrés. Plus ce décalage est grand, plus la frustration augmente, surtout si les gens se comparent à d'autres. Gurr propose trois interrogations à cela : 1. Les gens cherchent un équilibre, une situation idéale. 2. Cet équilibre change selon leurs attentes et la réalité. 3. Ils comparent leur situation avec d'autres personnes ou groupes. Quand cette frustration devient forte, cela peut mener à des actes violents, surtout si la société a déjà connu de la violence qui a réussi à changer les choses. Notes rapides Page 10 violence qui a réussi à changer les choses. Cependant, d'autres critiques disent que Gurr met trop l'accent sur la colère des individus et pas assez sur les véritables conditions sociales qui créent les mouvements sociaux. Certains pensent que sa théorie est floue sur le lien entre frustration et mobilisation. Résumé : L'ensemble des travaux vu dans l'émergence des comportements collectifs ont été trop vite mis de côté. A la fin des années 60, nouvelles critiques qui vont contribuer à marginaliser ces travaux et renouvelés l'analyse des mouvements sociaux Chapitre 3 : La théorie du choix rationnel et les limites de l'homo economicus Théorie du choix rationnel : Les gens prennent des décisions en cherchant toujours à obtenir le maximum de bénéfices avec le minimum d'efforts. Mancur Olson : Olson a développé cette idée pour comprendre pourquoi les gens dans un groupe n’agissent pas toujours ensemble. Il dit que même si tout le monde fait partie d’un groupe, chacun peut décider de penser d’abord à lui-même au lieu d’agir pour le bien du groupe. Problème du "passager clandestin" : Imagine que tu es dans un groupe où tout le monde doit contribuer à un projet. Olson dit que certaines personnes préfèrent laisser les autres travailler, mais veulent quand même profiter des résultats. On appelle cela être un "passager clandestin". Ils veulent les bénéfices sans faire d’efforts. Petits groupes vs grands groupes : Dans les petits groupes, c’est plus facile de coopérer parce que tout le monde se connaît et on peut avoir des récompenses comme l’amitié ou la confiance. Mais dans les grands groupes, c’est plus difficile parce que chacun peut penser : "Pourquoi devrais-je faire des efforts si d’autres peuvent le faire à ma place ?" Exemple avec la viande : Si la qualité de la viande baisse et que son prix augmente, chaque consommateur pourrait se plaindre. Mais certains pourraient simplement changer de boucherie, sans proteste ou profiter des bénéfices si la protestation réussit. La théorie du prisonnier illustre comment deux individus peuvent choisir de trahir l'autre pour maximiser leur propre bénéfice, même si la coopération donnerait un meilleur résultat pour les deux. Dans le contexte des mouvements sociaux, Mancur Olson utilise cette théorie pour montrer que les individus dans un groupe peuvent choisir de ne pas s'engager dans une action collective, préférant profiter des bénéfices de l'action des autres sans y contribuer, ce qui peut mener à un manque de mobilisation collective. ------------------ CM 6 du 25 octobre B. Les conditions de l'action collective 1) Plus un groupe est petit, plus il y a de chances qu'il se mobilise (= dans ce cas la contribution de chacun est importante, la réussite dépend de la coopération de chacun - obligation d'y participer) 2) Il peut y avoir des mécanismes d'incitations indirectes (= l'action collective est assuré par la mise en place de mécanismes coercitif - ex : les enseignants ne disposent pas directement de capacité de coercition MAIS ont un poids ils peuvent avoir un rôle dans les commissions chargées de gérer les carrières et sont en position de procurer à leurs adhérents des choses ( promotion, assurance) - ce cas de figure décrit un cas général) Notes rapides Page 11 à leurs adhérents des choses ( promotion, assurance) - ce cas de figure décrit un cas général) 3) L'asymétrie entre les intérêts et les ressources des participants peut faciliter l'action collective (= ex : groupe dans lequel l'un des membres a un poids plus important que les autres, dans ce cas-là cet individu peut avoir intérêt à assumer les coûts de la mobilisation) 4) Un groupe latent fragmenté aura plus de facilité à se mobiliser (= groupes importants mais dispersés au sein de petit sous-groupes et entraîne mobilisation) 5) L'intervention d'un acteur extérieur peut faciliter l'action collective (= acteur exogène intervient - olson appelle ça les > ) 6) Lorsque les membres d'un groupe sont liées par une relation de loyauté cela facilité la mobilisation 7) Lorsque les coûts de la participation individuelle à l'action collective sont nuls ou négatifs (= il est plus intéressant de participer que de ne pas participer au mouvement - ex : mai 1968 mobilisation des cadres car ont eu l'impression que la contestation était assez puissante pour neutraliser les risques qui auraient pu causer sur leurs carrières en temps normal - il n'y a rien à perdre et tout à gagner à participer à un mouvement) La théorie d'Olson dit que les actions collectives, même violentes, ne sont pas forcément irrationnelles, mais souvent des réponses logiques à certaines situations. Du bon usage d'une approche rationnelle : Le paradoxe d'Olson Olson montre que même si un groupe partage des intérêts communs et a conscience de ses avantages potentiels, cela ne garantit pas qu'il passera à l'action collective. Ce paradoxe repose sur une logique individuelle : chaque membre d’un groupe peut penser qu’il profitera des bénéfices communs, que les autres se mobilisent ou non, sans avoir lui- même à agir. Théorie du choix rationnel Selon cette théorie, chaque individu cherche à maximiser ses gains tout en minimisant ses efforts ou coûts. Par conséquent, la décision la plus "rationnelle" est de ne pas participer à l'action collective. Si tout le monde pense de cette manière, personne ne s'organise, et l’action collective n’aboutit pas. En somme, même si le groupe partage des intérêts communs, les logiques individuelles empêchent souvent la mobilisation. Exemple concret Erik Neveu propose l'exemple d'une ville instaurant un péage pour les non-résidents. Les habitants savent que plus ils protestent, plus le prix pourrait être réduit. Cependant, chacun pourrait se dire qu’il est plus simple de laisser les autres agir, d’où la difficulté de mobilisation sans incitations spécifiques. Olson et Internet Le sociologue Gérald Bronner note que le paradoxe d'Olson est aussi visible sur internet. Les individus passionnés par certaines idées, comme les théories du complot, s’investissent plus pour diffuser leurs opinions que ceux qui n’y croient pas. Résultat : les théories conspirationnistes se propagent largement, car peu de personnes prennent le temps de les contester. La rationalité limitée de l'acteur Selon Olson, le calcul coût-bénéfice explique la mobilisation dans des revendications économiques, mais d’autres sociologues, comme Neveu, soulignent les limites de cette vision. L’individu ne suit pas toujours une logique purement rationnelle. Ses valeurs, croyances et son contexte historique jouent aussi un rôle. Critiques de la théorie d’Olson 1. Elle néglige la psychologie et les croyances des individus. 2. Elle suppose que les incitations individuelles suffisent à mobiliser, sans prendre en compte l’attachement spécifique à certaines causes. 3. Elle est moins efficace pour analyser les mouvements sociaux spontanés. Notes rapides Page 12 3. Elle est moins efficace pour analyser les mouvements sociaux spontanés. Résumé Olson pense que l'individu est principalement rationnel, mais il faut aussi prendre en compte son histoire et son environnement social pour comprendre les raisons de son engagement ou non dans une action collective. -------------------------------------------------------------------------- CM 7 du 8 novembre : Dans les années 60-70, les chercheurs ont commencé à remettre en question les idées précédentes sur les mouvements sociaux. Avant, on pensait que ces mouvements étaient dus à des frustrations ou à des problèmes sociaux (comme l'anomie). Mais les chercheurs comme MacCarthy et Zald (1977) ont montré que les mouvements sociaux n’étaient pas juste des réactions à des problèmes, mais aussi des choix stratégiques des groupes qui voulaient faire entendre leur voix. Des auteurs comme Fox Piven et Cloward (1977) ont expliqué que, pour certaines personnes, la protestation était parfois la seule option pour se faire entendre. Ces idées ont ouvert la voie à une nouvelle façon de comprendre les mouvements sociaux : au lieu de les voir comme des explosions de frustration, on les a vus comme des actions réfléchies, motivées par des objectifs et des ressources disponibles. Charles Tilly et Anthony Oberschall, deux figures clés, ont contribué à ce paradigme : Oberschall (1973) a introduit l'idée de la mobilisation sociale, critiquant la théorie de la société de masse et soulignant l'importance des réseaux internes et des liens solidaires au sein des groupes. Selon lui, les mouvements sociaux émergent lorsque des groupes structurés ont des liens solides avec les centres de pouvoir (dimension verticale) et des liens internes solides (dimension horizontale). Les groupes isolés ou "segmentés", sans relais vers les autorités, sont plus susceptibles de voir émerger des mouvements de protestation. Oberschall distingue plusieurs types de groupes (communautaires, professionnels, etc.) et montre que les mouvements les plus durables émergent des groupes intégrés, tandis que ceux qui manquent de solidarité et de leadership risquent de se limiter à des émeutes. Limites ? Bien qu'Oberschall ait apporté des contributions importantes en combinant des approches économiques et sociologiques, son modèle reste flou sur certains aspects, notamment la définition de la "segmentation" et les dimensions politiques de l'action collective. ------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 15/11/24 CM 8 Charles Tilly, un sociologue et historien américain, a ajouté de nouvelles idées à celles d’Anthony Oberschall sur les mouvements sociaux. Il a écrit un livre important, From Mobilization to Revolution (1978), dans lequel il explique que pour comprendre pourquoi des gens se mobilisent, il faut regarder deux choses principales : 1. Ce qui se passe à l'intérieur des groupes : Comment les membres du groupe sont liés entre eux, comment ils communiquent et collaborent. 2. Le contexte politique autour du groupe : Quel est l'environnement politique ? Est-il ouvert aux contestations ou est-il hostile à celles-ci ? Tilly nous dit aussi qu'il ne faut pas juste regarder la mobilisation actuelle. Pour comprendre un mouvement, il faut aussi prendre en compte son histoire et le contexte dans lequel il apparaît. Il parle des répertoires d’action collective, c'est-à-dire les différents moyens que les groupes utilisent pour se faire entendre, comme les manifestations, les grèves, etc. Ces actions peuvent changer selon l'époque Notes rapides Page 13 faire entendre, comme les manifestations, les grèves, etc. Ces actions peuvent changer selon l'époque et le lieu, et ce n'est pas le même répertoire d'actions en France qu'en Chine par exemple. Il a aussi réintroduit l'idée du temps long, c’est-à-dire qu’il regarde comment les mouvements sociaux ont évolué au fil des siècles. Avant, la mobilisation était plus compétitive (lutte entre groupes), puis elle est devenue plus réactive (répondre à des injustices), et au XIXe siècle, elle est devenue plus proactive (les groupes ont commencé à chercher des solutions). Apports ? Tilly a apporté une vision plus large de ce qui influence les mouvements sociaux, en insistant sur le contexte politique et historique. Limites ? Olivier Fillieule, trouvent qu'il n'a pas assez pris en compte les idées ou les croyances des gens qui participent à ces mouvements, en se concentrant trop sur les données chiffrées. -------------------------------------------------------- CM 9 du 21 novembre Les nouveaux mouvements sociaux : Voir fiche de révision --------------------------------------------------- Visio du 27 novembre : Exemple de dissertation : En quoi les sciences sociaes aident-elles à penser les mouvements sociaux ? 1h30 Introduction : accroche 1 ligne / contexte 4-5 / problématique 1 / annonce du plan 2 lignes Brouillon ( 15mn) : Courant de la psychologie des foules ( Taine, Tarde, LeBon) = irrationalité des individus en foule/ vision négative Courant des comportements collectifs ( Park, Blumer, Smelser, Gurr) = frustration relative chez Gurr , esprit de corps pour Blumer, contexte social compte pas que des ressorts psychologiques Courant de la mobilisation des ressources : A) courant économiciste ( Olson) courant politique ( Tilly, Obserhall) = rationnalité des acteurs ( calcul coût/avantage) / passager clandestin Courant des nouveaux mouvements sociaux ( Touraine) => prise en compte le temps long + prise en compte + prendre diversité des acteurs + diversité répertoires d'action + individus sont ni tout à fait relationnel, ni tout à fait irrationnels + frustration peut être relative + mouvement ouvrier n'est plus central mais il est toujours présent Introduction : ( accroche actualité ou définition ) Début décembre, plusieurs syndicats annoncent des mobilisations contre des mesures touchant les agents de la fonction publique, tandis que les agriculteurs bloquent des routes et que les cheminots menacent de faire grève. Inscrite dans l'histoire longue des mouvements sociaux, ces mobilisations interrogent les mécanismes par lesquels les groupes expriment leur revendications et cherchent à peser sur les décisions des institutions capables de répondre à leurs attentes. Comment les SHS, peuvent nous aider, dans ce contexte à analyser les mouvements sociaux ? Annonce du plan : il existe dans la recherche une tradition ancienne de travaux consacrés aux mvmts sociaux puis nous verrons ce qu'ils apportent à l'analyse de ces phénomènes. Partie I : Un sujet qui mobilise la recherche depuis de longue année Notes rapides Page 14 Le courant de la psychologie des foules = ce qui est nouveau pour eux sont pas les foules mais leur capacité à peser sur l'histoire Les évolutions durant le Xxe siècle = nuance de cette vision négative (= école des comportements collectifs, mobilisation des ressources, NMS Partie II : Ce que les sciences sociales nous disent des mouvements sociaux Sur le fond - Diversité des mots d'ordre, diversité, évolution dans le temps de ces mvmts sociaux ( Tilly) surtout les individus ne sont ni complètement rationnels et ni complètement irrationnes ( Touraine) , éloignement des centres de décision contribue à l'émergence des mvmts sociaux ( Obershall) Sur la forme - Diversité des acteurs, les SHS nous invitent à prendre en considération la place des femmes ----------------------------------- Séance du 29 novembre Les mouvements sociaux (MS) ont longtemps invisibilisé le rôle des femmes, bien que celles-ci aient été centrales dans de nombreuses luttes. = par exemple, Rosa Parks, souvent perçue comme passive, avait en réalité été formée à l’action lors de séminaires. Cette invisibilisation reflète un androcentrisme des sciences sociales, longtemps insensibles à la dimension genrée des mobilisations, comme le souligne J. Trat en évoquant une « longue histoire conceptuelle asexuée ». Historiquement, les femmes ont joué un rôle majeur dans des MS comme l’Union Chrétienne pour la Tempérance ). Pourtant, elles ont été sous-représentées dans les mouvements contestataires, même progressistes, où elles subissaient souvent la misogynie. En France, avant 1914, le mouvement ouvrier leur était hostile, leur intégration progressant lentement après les guerres. Les années 1970 marquent une évolution notable, avec des travaux comme ceux de Margaret Maruani sur les grèves féminines et mixtes. L’exemple des ouvrières de LIP (1973), actrices majeures d'une mobilisation autogérée, montre leur rôle clé malgré la domination masculine au sein des syndicats. Depuis les années 2000, le concept de genre s’impose dans les études sociologiques, révélant que les contextes politiques et économiques sont profondément genrés, influençant frustrations et opportunités. Ainsi, Rosa Parks illustre comment les assignations sociales et raciales façonnaient les mobilisations (ex. le lien entre travail domestique et transports publics). Enfin, comme le montre Rachel Einwohner, les stéréotypes de genre influencent la perception et l’efficacité des mouvements : certains les valorisent (ex. protection animale), d’autres les discréditent (ex. luttes contre la chasse). Ces avancées permettent une meilleure compréhension des rapports sociaux de genre dans les mobilisations et éclairent les régimes émotionnels et répertoires d’action spécifiques. Notes rapides Page 15

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