Document Details

TrustedAlgorithm5817

Uploaded by TrustedAlgorithm5817

École de sophrologie

2020

Malvina Girard

Tags

stress management relaxation techniques emotions health and well-being

Summary

This document provides an overview of stress, its causes, and different relaxation techniques. It explores the physiology of emotions, and looks at how stress can affect health. The methods of Jacobson and Vittoz are presented.

Full Transcript

Livre Le stress 2 Les émotions Relaxation et santé Historique La relaxation progres...

Livre Le stress 2 Les émotions Relaxation et santé Historique La relaxation progressive de Jacobson La méthode Vittoz Tel : 06 08 63 24 91 www.ecole-sophrologie.com E-mail : [email protected] Blog : ecoledesophrologie.hautetfort.com/ Siret: 510 655 772 00026 – Code APE: 8690F © Formation à la sophrologie, Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 1 S O M M A I R E Le stress 3 Classement des causes de stress et leur nocivité 6 Stress positif 7 Apprendre à s'adapter 8 Le cerveau reptilien 9 Effets physiques de l'agression 11 L'hypertension artérielle 12 Tableau de Poenaru 14 LES EMOTIONS 15 Action psychologique et physiologique de l'émotion 18 Corps et émotion 20 Physiologie de l'émotion 21 Émotion, maladie et cancer 22 Histoire de Ian Gawler 24 Relaxation et santé 29 Le plexus solaire 31 Détente et bonheur 32 Importance du verbe, Le verbe chez les Anciens 34 Le XVIIIème siècle 35 L'école de Nancy 36 Le XXème siècle 37 La relaxation progressive d'Edmund Jacobson 38 La méthode Vittoz 40 Le contrôle cérébral 41 Méditation, dépression et thérapie cognitive 49 Citation “ La première urgence pour le chercheur, est donc de tranquilliser son plan d’eau, d’obtenir une conscience claire, d’avoir une connaissance stable de sa propre structure interne et du monde ambiant. ” Eva Ruchpaul © Formation à la sophrologie, Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 2 Aujourd’hui, quel est le petit pas que je peux faire – en direction de mon but : devenir sophrologue ? Le stress Ce mot vient du mot latin strictus : comprimé, serré. Le mot stress fait désormais partie du langage courant. Mais, généralement, on confond ce mot avec les agressions externes de toute sorte. Or, le stress ne définit pas (par exemple) le grand bruit soudain qui nous fait sursauter mais les réactions physiologiques à ce bruit. Cette précision est importante si l'on veut bien comprendre le phénomène. Le syndrome de stress a été découvert il y a une cinquantaine d'années par Hans Selye. Pour Sapolsky, l’être humain, à cause de son intelligence, vit un stress intense et durable. En effet, les situations de travail, la vie urbaine ou le cercle familial sont des situations que l’animal ne rencontre pas. L’être humain ne peut pas, dans la plupart des cas, fuir ces situations-là. De plus, l’homme s’inquiète souvent pour son avenir, se pose de multiples questions, au contraire de l’animal. Voici les 3 phases par lesquelles passe un individu stressé : 1) Une phase d'alarme Face à l'agent stressant, l'organisme réagit contre l'agresseur. Supposons un animal qui aperçoit un de ses prédateurs. La phase d'alarme de cet animal en danger se résume en une mobilisation de ses forces pour courir le plus vite possible afin d'échapper au prédateur. Chez l'individu, l'hypothalamus mobilise le système nerveux végétatif. Celui-ci, par l'intermédiaire du système sympathique, agit sur les muscles, les viscères... : il y a stimulation. Voici les réponses physiologiques que l'on constate : a) Contractions cardiaques plus puissantes et plus nombreuses. b) Vasoconstriction (les vaisseaux se resserrent) : donc économie sanguine afin d'irriguer plus intensément le cœur et les poumons, la musculature des os et le cerveau. Ce dernier a besoin d'un niveau important d'attention. c) Mobilisation des réserves de sucre du foie qui sont tout de suite déversées dans le sang, ce qui constitue une source importante d'énergie disponible pour l'action. d) Mobilisation de certaines réserves de sang. e) Accélération respiratoire afin d'apporter plus d'oxygène. f) Sudation dans le but d'abaisser la température du corps qui, avec l'effort, à tendance à augmenter. g) Mise en veilleuse des processus digestifs; h) inhibition de l'activité rénale. © Formation à la sophrologie, Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 3 2) Une phase de résistance Grâce à l'émission d'hormones et à l'utilisation de grandes quantités d'énergie l'organisme rétablit l'équilibre. Mais ceci s'obtient au prix d'une grande fatigue qui, à plus ou moins grande échéance, aboutit à la phase d'épuisement. Il n'y a retour à la normale que si l'agent stressant a été vaincu. Sinon, l'effondrement des défenses aboutit à la maladie, l'épuisement, voire à la mort. Exemple : face à une infection (qui est un stress comme un autre), l'organisme va réagir en se défendant à l'aide de ses globules blancs, les leucocytes (c'est la phase d'alarme) ; mais si l'infection prend malgré tout de l'ampleur, l'organisme va être en devoir de réagir encore plus puissamment. Soit l'organisme réussit à juguler l'infection, et il y a retour à la normale, à l'équilibre. Soit l'envahisseur s'avère le plus fort, et la lutte aboutira à plus ou moins brève échéance à la mort. 3) La phase d'épuisement Nous venons donc d'en parler. Le stress est-il responsable de la vieillesse et de la mort ? La maladie est-elle une accumulation de stress ? Elles restent posées pour les scientifiques. Le stress est donc tout ce qui use un organisme. Faites une pause... Fermez doucement les yeux... Percevez votre corps grâce notamment aux sensations de contact: vêtements, sol, chaise... Observez votre souffle et lentement, videz mieux vos poumons... Inspirez lentement en dirigeant l’air vers le ventre... Gardez cette air une ou deux secondes... Et soufflez profondément l’air que vous venez d’inspirer par la bouche légèrement entrouverte... Sentez alors le relâchement, le mieux être, le calme... Recommencez une seconde fois, et lors de l’expire prononcez mentalement le mot ‘paisible’... Puis ouvrez doucement les yeux pour retourner à votre lecture. © Formation à la sophrologie, Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 4 Liste non exhaustive d'agents stressants - Le froid, - Une nouvelle grave ou jugée telle, - La perte d'un emploi, - La perte d'une relation affective - Un déménagement - La pollution - Un travail mal vécu, - Le bruit - Tout évènement qui crée une peur (l'amygdale du cerveau émotionnel est activée) Tout dans la vie peut se révéler une source de stress. Et ce qui va faire la différence entre les individus c'est leur façon de répondre chacun à ces agents stressants. Un même événement est capable d'engendrer des réactions totalement opposées selon les individus. Pour les médecins psychosomaticiens, 50 % des maladies ont au moins une cause liée au stress. En effet, en créant un affaiblissement, le stress se révèle responsable de nombreuses maladies : hypertension, maladies cardiaques, ulcères, cancer... A court terme ses conséquences sont : nervosité, sensibilité aux infections, irritabilité, insomnie, déséquilibre émotionnel. Des chercheurs ont découvert qu'une hormone le "cortisol" voit son développement favorisé par des tensions répétées. Or, cette hormone favorise l'apparition de la dépression nerveuse. Nous pouvons donc conclure que le stress est responsable du vieillissement. Car chaque stress fragilise un peu plus l'organisme, ce qui est une porte ouverte aux maladies. Un cercle vicieux s'installe alors car la maladie rend l'organisme encore plus fragile aux agents stressants. Pour agir sur le stress, on peut s’attaquer aux causes, fuir la situation, modifier la situation, l’améliorer ou apprendre à l’affronter. L’hygiène de vie est également importante (activité physique, alimentation, soutien…). La sophrologie prend là tout son sens. Notons aussi que l’amour, la partage sont également anti-stress. (Voir page 46 quelques informations complémentaires sur le stress) © Formation à la sophrologie, Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 5 Classement des causes de stress selon leur importance donc leur nocivité EVENEMENTS 96 80 75 65 63 53 50 47 45 44 40 39 38 37 36 31 30 25 Mort du conjoint, d’un enfant x Problème financier majeur, faillite, x licenciement Divorce, infidélité conjugale, x avortement, passage en justice Maladie importante, échec examen x important Mort d’un proche x Maladie x Accident grave, émigration, x ménopause Mariage, séparation conjugale sans x dispute Licenciement x Retraite x Reprise de vie commune x Changement dans la santé ou le x comportement d’un proche x Grossesse, déménagement dans x une autre ville, changement d’école, arrêt de scolarité Difficultés sexuelles x Naissance d’un enfant x Réadaptation professionnelle importante x Changement financier important x Mort d’un grand ami, départ d’un x enfant du foyer Changt de genre de travail x Violation mineure de la légalité x Saisie, réconciliation conjugale x Accouchement, mariage, grossesse, x promotion, maladie personnelle mineure © Formation à la sophrologie, Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 6 Stress positif N'oublions pas le côté positif du stress. Sans stress notre vie serait peut-être insipide. Celui qui fait son heure de tennis hebdomadaire use son organisme mais ajoute du plaisir à sa vie. Celui qui escalade une montagne difficile dépense de l'énergie mais se dépasse lui-même et donne un sens à sa vie. Celui qui travaille d’arrache-pied "brûle" sans doute quelques années de sa vie mais a sans doute besoin de cette activité pour son équilibre. L'idéal est de réussir à se libérer des conséquences négatives du stress sans pour autant supprimer toute source de stress. “ Le stress est un phénomène naturel qui se manifeste chez tous les organismes vivants. C’est un processus inhérent à la vie qui permet de réagir pour s’adapter aux modifications de l’environnement. Face à un stress, le cerveau humain est programmé pour deux types de réactions : la fuite ou l’affrontement. Pour les mettre en œuvre, il actionne un certain nombre de circuits neurochimiques qui permettent de mobiliser très rapidement toutes les réserves en énergie nécessaires à l’individu pour accroître son activité musculaire et augmenter son acuité cognitive et perceptive. Des mécanismes qui ont permis à nos ancêtres d’évoluer et de survivre dans un univers menaçant. Aujourd’hui, l’homme est confronté à d’autres sortes de stress plus socialisés, plus psychologiques, mais la réaction physique persiste : accélération du rythme respiratoire, augmentation de la fréquence cardiaque, accroissement du tonus musculaire... Seulement, quand votre patron vous engueule, il est difficile de prendre ses jambes à son cou ou de le mettre KO... Cette inhibition de l’action va don se transformer en combat intérieur et dans certains cas, générer des déséquilibres... Plusieurs études l’ont démontré, dont celle conduite sur des étudiants en période d’examens chez qui on a noté une baisse ponctuelle mais significative de leurs défenses immunitaires. Un affaiblissement qui peut dans certains cas déboucher sur des désordres organiques... L’apparition d’une angoisse, ce sentiment de menace interne, doit être pris comme un signal d’alarme. On peut ensuite observer toute une série de troubles regroupés classiquement sous le vocable de spasmophilie: sensation de fatigue musculaire, de nervosité, crampes, maux de têtes, malaises... Le stress peut aussi participer à un vaste ensemble de désordres somatiques et psychiques : troubles respiratoires, cardio-vasculaires et intestinaux, dérèglements du sommeil, troubles de la sexualité, de l’humeur... et parfois, à terme des symptômes dépressifs... Jean-Benjamin STORA, auteur de “ Quand le corps prend la relève ” Ed Odile Jacob, doyen honoraire de la Faculté et de la recherche du groupe HEC, interrogé par Emmanuelle Chantepie © Formation à la sophrologie, Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 7 Apprendre à s'adapter Jusqu'à présent l'être humain a prouvé sa capacité à réagir intelligemment aux problèmes variés qu'il rencontre. Des hommes parviennent à vivre au pôle nord par - 40°, et d'autres s'accommodent très bien des températures tropicales de + 40°. Bref, pour vivre vieux, augmentons notre faculté d'adaptation. Une espèce animale qui ne sait pas s'adapter à de nouvelles conditions de vie disparaît inéluctablement. Les dinosaures et autres diplodocus de l'ère préhistorique n'ont pas réussi à s'adapter aux nouveaux climats. Parmi les outils permettant cette adaptation, nous retrouvons la relaxation, l'équilibre, la sérénité. A notre époque les médicaments les plus prescrits sont les anxiolytiques (Temesta, Equanil, Tranxène, Urbanyl, Valium). Le Témesta vient en tête. On le prescrit aussi bien pour un sommeil perturbé que pour "détendre" le patient. Comment agissent-ils ? Ils diminuent l'éveil, endorment la mémoire, relâchent les muscles. Mais le problème est qu'ils cachent la cause du problème, la cause de l'angoisse. Qu'apporte une bonne relaxation ? Comme les anxiolytiques, la détente diminue l'éveil. En relaxation nous descendons à mi-chemin ‘entre veille et sommeil’, niveau de conscience où il y a un affaiblissement des stimuli extérieurs. Comme les anxiolytiques, la détente "endort" la mémoire. Le sujet vit intensément l'instant présent et oublie ses soucis ou les relativise. Comme les anxiolytiques la détente, par définition, relâche les muscles. En France, la sophrologie est maintenant remboursée par de nombreuses mutuelles. Connaissance...En 1969, une expérience américaine a montré qu’en fournissant un supplément d’oxygène aux pensionnaires d’un hospice de vieillards, ces derniers présentèrent une amélioration de leurs facultés intellectuelles et de leur caractère. Ils dormaient mieux, devenaient plus autonomes et plus actifs. “En Europe, l’importance de ce phénomène (le stress) a également été observée. En témoigne, par exemple, l’adoption de l’agenda social par le Conseil européen de Nice qui a classé le stress au travail parmi les nouveaux problèmes liés à l’environnement du travail qu’il convient de combattre. De la même manière, on peut également noter que l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail a identifié le stress, à l’heure actuelle, comme l’un des principaux facteurs de risque pour la santé et la sécurité des travailleurs ; au point que chez ces derniers, le stress lié au travail est en passe de devenir une affection aussi ordinaire que le mal de dos. Selon les estimations de l’Union européenne, plus de 41 millions d’Européens sont affectés par le stress lié au travail, ce qui se traduit chaque année par des millions de journées de congés de maladie et des pertes de revenus. (Sources: netpme.fr) © Formation à la sophrologie, Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 8 Le cerveau reptilien Nous avons vu que face à une agression le corps et l'organisme réagissaient, se mobilisaient. Lors de cette phase d'alarme ou d'alerte, c'est notre cerveau reptilien qui nous pousse à l'action. Ce cerveau archaïque est appelé reptilien parce qu'il nous amène à réagir de la même façon que les reptiles. Si une vipère entend un bruit menaçant, comment réagit-elle ? A. Elle fuit B. Elle attaque Et bien, notre cerveau reptilien (diencéphale) nous fait réagir de la même façon. En effet, beaucoup de troubles psychologiques sont la conséquence de réactions excessives (et primitives) aux problèmes que nous rencontrons. Plus nous sommes fragiles et plus nous sommes sensibles au stress. Il s'avère donc indispensable de calmer le système nerveux, de maîtriser le mental et de bien comprendre nos comportements les plus instinctifs. Mais est-il possible de commander à son cerveau de ne pas s'inquiéter ou à son système nerveux d'être au repos ? Bien sur que non. Le contrôle de soi passe par la maîtrise de la détente et par la pratique des exercices de pensée positive et de visualisation. Il suffit d'observer nos contemporains pour comprendre le degré d'agressivité et d'énervement. Il faut réapprendre à réagir à une contrariété par la détente ou par l’acceptation émotionnelle. Or, c'est le schéma inverse qui fonctionne en nous depuis toujours. Contrariété = tension, blocage, paralysie Nouveau schéma à adopter : Contrariété = détente et acceptation émotionnelle, analyse du problème et enfin action. Fuir ou combattre Revenons maintenant à notre cerveau reptilien. Le cerveau reptilien régule nos comportements instinctifs, nos fonctions vitales. Il agit pour la survie (la notre et celle de l'espèce). Il intervient également au niveau de la vigilance (sommeil, éveil). Il réagit impulsivement. Face à un danger (ou à un événement jugé, interprété comme tel), notre cerveau oriente l'action vers la fuite ou le combat. Sur le plan physiologique -et plus précisément hormonal- il y a production d'adrénaline. Cette substance -qui peut être considérée comme un poison- nous pousse à agir. Ce sont les surrénales qui injectent ce poison dans l'organisme. L'adrénaline provoque une accélération respiratoire, cardiaque. Elle prépare l'homme à agir. Retrouvons l'exemple de l'homme préhistorique. Il aperçoit un animal dangereux. Soit il attaque s'il sent qu’il peut le tuer. Soit il fuit. Dans les deux cas il s'exprime physiquement. Il brûle l'adrénaline déversée par les surrénales. © Formation à la sophrologie, Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 9 De nos jours les sources de stress ne sont plus les mêmes pour nous autres civilisés. Il n'y a plus d'animaux dangereux, peu d'attaques de tribus adverses ou de violences gestuelles! Constatons que l'homme devient de plus en plus "civilisé". Il a de moins en moins l'occasion de se battre physiquement ou de défendre physiquement sa maison, ses provisions et sa famille. Et pourtant son cerveau archaïque le conduit dans le même type de schéma qu'au temps des cavernes. Or, son cortex -lui- impose des réactions très différentes. Le cinéma a fournit il y a quelques années un exemple très intéressant basé sur les travaux de Henri Laborit, biologiste français. Il s'agit du film "Mon oncle d'Amérique" interprété entre autres par Gérard Depardieu et Roger Pierre. Ces deux acteurs vont se trouver tour à tour face à des situations professionnelles ou affectives importantes. Depardieu se voit obligé d'accepter un supérieur dans son travail alors qu'auparavant il était son propre patron. Ce supérieur lui imposant des façons de travailler contraires aux siennes, son cerveau le fait réagir comme s'il se trouvait face à un danger physique. A) Son cerveau reptilien (diencéphale) provoque en lui une pulsion d'action immédiate, soit d’attaque (donner un coup de poing à son interlocuteur), soit de fuite (quitter le lieu de travail et changer de profession). Il ne peut pour des raisons évidentes combattre physiquement son supérieur. Il ne veut pas quitter cette entreprise qui, quoique reprise par un groupe plus puissant, lui vient de sa famille. B) Son cortex l'incite donc à refréner sa hargne en lui faisant prendre conscience des problèmes qu'il va rencontrer s'il se laisse aller à ses impulsions. Son cortex lui fait entrevoir clairement les conséquences négatives de la fuite ou du combat. On peut même dire que tout son apprentissage religieux ou familial ou social ou culturel (ou tous à la fois) l'empêche (consciemment ou non) d'agir ainsi. Nous avons ici l'illustration parfaite des dilemmes auxquels sont confrontés les individus depuis leur naissance jusqu'à leur mort. Dans ce film, la tension augmente progressivement entre Depardieu et ce supérieur et la nouvelle direction. Depardieu ne pouvant attaquer, ne pouvant fuir et ne pouvant accepter la situation présente, retourne l'agression contre lui : il se suicide. De son côté, Roger Pierre est confronté à d'autres problèmes, notamment affectifs. Lui, va somatiser son problème sous forme de coliques néphrétiques. Là aussi, l’attaque se retourne contre lui: il somatise. Constatation importante : Lorsque nous ne parvenons pas à nous exprimer physiquement, l'agressivité provoquée par un agent stressant se retourne contre nous. Devenue intolérable, elle s'exprime soit par une auto-agression consciente (suicide) soit par une auto-agression inconsciente (maladie). Dans le second cas, il y a "somatisation. Ceci explique l'importance que de nombreux individus donnent au sport. L'activité sportive intense permet de se libérer de l'agressivité accumulée. Elle se révèle nécessaire au bien être de l'individu. © Formation à la sophrologie, Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 10 Le point de vue de FREUD Pour Freud, le moi subit la menace de 3 dangers: le monde extérieur, le ça, le sur-moi. Ces 3 dangers - qui correspondent à 3 sortes d’angoisse - développent chez le moi le réflexe de fuite et de défense sous forme d’angoisse. Face au monde extérieur, le moi redoute l’anéantissement. Face au ça, le moi redoute le débordement. Et derrière l’angoisse du moi face au sur-moi, se cache l’angoisse de conscience. Manifestations physiologiques du stress - Augmentation de la glycémie - Augmentation de la tension sanguine avec vasoconstriction - Augmentation des acides gras, triglycérides, cholestérol, hormones stéroïdes, catécholamides - Contraction des muscles - Diminution des anticorps, des globules blancs - Par voie de conséquence : affaiblissement de la résistance face aux infections microbiennes et virales - Affaiblissement de l'organisme donc moins bonne résistance au stress: un cercle vicieux s'installe - Augmentation de l'activité du système sympathique. Effets physiques de l'agression - Augmentation de la tension musculaire - Crispation des mâchoires - Blocage du souffle ou respiration accélérée - Afflux du sang dans les pieds et les mains Conséquences à long terme du stress - Etat dépressif - Affaiblissement des systèmes immunitaire, endocrinien et hormonal - Multiplication des cellules anormales. D'après Abrezol (sophrologue suisse), 90% des troubles dont souffrent les occidentaux sont la conséquence du stress : inadaptation, mauvaises réactions, etc. Citation“ Si la nature ne nous a pas tous pourvus d’un don créateur particulier, comme les artistes, ou d’une haute faculté spirituelle comme les mystiques, elle nous a tous mis en mesure de trouver par nous- mêmes notre propre art de vivre. ” Eva Ruchpaul © Formation à la sophrologie, Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 11 L'hypertension artérielle Un des effets les plus pernicieux du stress, c'est l'hypertension artérielle que nous désigneront sous le vocable d'HTA. Le stress provoque un dérèglement de l'activité sympathique qui est à l'origine de l'HTA. La relaxation a fait preuve de son efficacité au niveau de la tension artérielle. D'après le Dr Patel, elle permet une diminution voire une suppression du traitement hypotenseur. Le Dr Morel note que la relaxation induit une réponse hypothalamique diminuant l'activité nerveuse sympathique. Selon un indien, le Dr Shreenivas de Patina- la relaxation abaisse la tension artérielle de 10 à 20 mm hg systolique et de 0 à 10 mm hg diastolique. D'autre part, aux Etats Unis on a démontré scientifiquement que les personnes qui se relaxent régulièrement ont une pression sanguine normale. Inversement on a pu constater que les maladies coronariennes ou cardio-vasculaires (étude de Théorell et Rahe) pouvaient être causées par un surcroît de travail, de l'hostilité au travail ou une hyperactivité physique ou professionnelle. Quelque soit la forme de surmenage, elle est préjudiciable à l'équilibre physico-psychique. Si nous n'y prêtons pas attention ces maladies vont augmenter. Depuis le début du siècle les facteurs de stress sont de moins en moins physiques grâce aux inventions et à l'élévation du niveau de vie. Ainsi y a t-il une meilleure résistance au froid ou à la chaleur depuis le chauffage central, la climatisation. Meilleure résistance aux problèmes alimentaires grâce au niveau social et à la diététique. Meilleure résistance à la fatigue grâce à des conditions de travail moins contraignantes: diminution des horaires, congés obligatoires... Les grandes fonctions de l'organisme sont de nos jours menacées par une moins bonne adaptation aux défis de notre société moderne. L'HTA est bien une maladie des pays dits civilisés. Chez les esquimaux et les zoulous qui vivent selon leurs coutumes ancestrales, leur pression artérielle n'augmente pas avec l'âge si ces peuplades restent à une vie primitive. Selon Fridman et Roseman, il existe deux types de comportement : Le comportement A Le sujet vivant ce comportement a une attitude impulsive et compétitive. Il est agressif, il risque l'infarctus. Il a une plus ou moins grande tendance à l’autodestruction ce qui le conduit peu à peu à l'épuisement émotionnel. Il aime une vie assez dangereuse et donc connaît l'anxiété. Il s'irrite facilement, pousse des colères et s'impatiente facilement. Le comportement B Le sujet est plus calme. Ces réactions sont à l'opposé de celles que nous venons de décrire pour le comportement de type A. © Formation à la sophrologie, Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 12 Une étude effectuée à la Western Collaborative Groupe Study sur ces deux types de comportement apporte les éléments suivants : Chez les personnes ayant un comportement A : 2,92 % de mortalité cardiaque. Chez les personnes ayant un comportement B : 1,32 % de mortalité cardiaque. Chez les personnes ayant un comportement A : 4,38 % de mortalité autre que cardiaque. Chez les personnes ayant un comportement B : 3,21 % de mortalité autre que cardiaque. D'après une autre étude (Framingham Heart Study), la maladie coronarienne vient de deux causes importantes : a) Problèmes ou désaccords maritaux : divorces... Il y a stress affectif ou relationnel. b) Comportements de type A. Retenons que de nos jours les menaces (ou les situations vécues comme telles) sont essentiellement d'ordre professionnel, social, familial... Les agressions sont donc moins physiques que morales. Résumons nous... Il y a trois grandes sortes d'agents stressants : 1) Personnels, familiaux, financiers, politiques... 2) Externes : bruits... 3) Physiques : pollution, nourriture, alcool, médicaments... © Formation à la sophrologie, Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 13 La capacité à répondre positivement aux agents stressants dépend de plusieurs facteurs (Tableau de Poenaru) 1) Génétique : nous n'y pouvons plus grand chose ! 2) Equilibre psychophysiologique : alimentation, santé, vie sociale... Ici nous avons une grande liberté d'action et de libre arbitre. 3) Age : nos réactions ne sont pas les mêmes à 20 ans et à 70 ans. 4) Sexe : là aussi la résistance au stress diffère selon que l'on est du sexe masculin ou féminin. 5) Personnalité : là aussi, nous pouvons beaucoup, bien que notre éducation et notre culture nous conditionnent. La sophrologie est un des moyens positifs pour modifier la personnalité dans les sens de l'équilibre et de l'harmonie. 6) Le vécu : notre naissance, notre enfance, nos relations interviennent sur nos comportements et donc sur notre capacité à répondre. 7) Les médicaments, les traitements chimiques Petit exercice contre le mal de tête. Après une relaxation physique et mentale, visualisez un ciel rempli de nuages gris et noirs... Observez ces nuages qui se succèdent. On ne voit presque pas de ciel bleu... Puis, imaginez une brise légère, agréable qui se lève... Peu à peu, les nuages se raréfient, s’espacent... Au bout d’une à deux minutes, le ciel est devenu complètement bleu. Un bleu clair. Un bleu reposant... Regardez avec plaisir ce ciel bleu... Puis, prenez le temps de vous réveiller musculairement en respirant plus profondément et en vous étirant avant d’ouvrir les yeux. © Formation à la sophrologie, Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 14 LES EMOTIONS Nous venons d'évoquer, dans le tome 1 A, les réactions instinctives "fuir ou combattre" du cerveau reptilien. Il existe deux autres réactions possibles. Ces deux réactions sont très différentes l'une de l'autre. Elles s'offrent à tout individu face à un danger (ou à quelque chose considéré comme tel). A) La paralysie La peur peut bloquer momentanément une réaction saine. Bien que le corps soit en alerte, il est paralysé par la peur. Il y a incapacité d’action. B) L'acceptation Face à une contrariété, je peux hurler ma peine, voire même attaquer. Je peux aussi réprimer mes émotions. Je peux enfin me mettre en état de relaxation et de détente. J'accepte - émotionnellement - la contrariété. Arnaud Desjardins a décrit avec précision ces trois comportements. Les quatre voies émotionnelles. 1) L'expression Le bébé s'exprime spontanément. Il a faim : il pleure. Il a soif : il crie. Il exprime son malaise ou son besoin par des cris, des pleurs, des convulsions. Il est tout entier dans l'expression immédiate. Pour l'adulte, le problème est différent. Il peut difficilement pleurer ou crier lorsque quelque chose ne va pas. Prenons un exemple : une personne vit une très forte tension émotionnelle. Elle ressent le besoin de hurler pour se libérer. Mais elle ne le fait pas pour des raisons évidentes: proximité de ses enfants, etc. Elle risque de réprimer son émotion. 2) La répression Un individu peut avoir le besoin de dire à son patron qu'il est injuste, agressif voire incompétent mais les règles de la vie sociale et professionnelle lui interdisent un tel langage. Alors il contient son émotion. Il réprime au plus profond de lui-même cette envie de dire la vérité. Au lieu d'exploser extérieurement, il explose intérieurement. La colère réprimée risque fort d'aboutir (au fil des années) à un désordre organique ou nerveux plus ou moins grave, il y a somatisation. D'un tel individu, on dit qu'il se retient. Physiologiquement, son corps est mis en alerte par le diencéphale alors que le néo-cortex, lui, ignore cette alerte corporelle. Il y a inadéquation et par là même stress. Pourtant si le sujet est tant soit peu conscient de ce processus il va chercher à s'en libérer. Comment ? © Formation à la sophrologie, Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 15 Par le sport, par le défoulement, par la musique... La seconde solution -création, détente sensorielle par la musique, la peinture - est sans doute meilleure que la première. Mais les deux peuvent se révéler nécessaires et tout dépend de l'individu. Certaines thérapies telles la bioénergie, le cri primal, ou encore le rebirth permettent aux émotions de se libérer. Qui n'a pas ressenti un jour le besoin de pousser un grand cri pour extirper l'angoisse sous- jacente. Mais cela n’amène pas toujours une libération en profondeur. La morale, qu'elle soit religieuse ou sociale a toujours banni de tels débordements affectifs. Elle a souvent encouragé la répression. Quand il n'y a pas de soupape de sûreté, s’ensuivent des conséquences physiologiques (hypertension, maladies cardiaques, problèmes digestifs...), psychologiques (angoisses...) et physique (contractions musculaires, douleurs diverses...) Il faut favoriser l'expression, quand celle-ci est souhaitable (voire le contrôle). D'après les psychologues qui ont étudié de près les causes psychiques et comportementales du cancer, le manque d'expression revient toujours. Nous verrons en thérapie PNL (en stage), l’efficacité de l’expression verbale. En tant que relaxologue, notre réponse reste la relaxation. Elle est une éducation musculaire. 3) Le contrôle Contrôler n’est pas réprimer. Quand je contrôle, je prends conscience qu’une émotion naît en moi. Mais je ne peux laisser cette émotion s’extérioriser (présence d’un enfant, d’une personne non responsable de cette émotion, lieu de travail...); donc je prends conscience de cette émotion mais l’empêche de se déverser sur l’autre. Je peux aussi percevoir que cette émotion est liée à mon histoire, à mon enfance. Je la mets en quelque sorte de coté pour lui laisser, plus tard, un espace pour s’exprimer: séance de sophro-analyse, dépense physique... Elle n’est donc pas ‘réprimée’, juste mise entre parenthèse. 4) L'acceptation (la solution idéale) Si vous avez des clichés sur la nonchalance des orientaux ou leur résignation, il faut les laisser tomber. Car bien sûr ce n'est pas de cela qu'il s'agit. La philosophie de l’acceptation n’empêche jamais ni la réflexion ni l’action. Voici un exemple : je constate en me réveillant un matin que j'ai une forte fièvre. Je décide soit d'appeler un médecin, soit de me mettre à la diète et de me reposer, etc. J'accepte le mieux possible ce contretemps mais je ne me résigne pas. Emotionnellement j'accepte pleinement la fièvre, intellectuellement je réfléchis sur les moyens à mettre en œuvre pour guérir et si j’ai trouvé des solutions (ce qui est souvent le cas), j'agis immédiatement. © Formation à la sophrologie, Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 16 L'acceptation est un état d'être. Elle est d'essence émotionnelle et mentale. Elle ne doit jamais bloquer l'action. Observez le nombre incalculable de fois dans une journée où nous pouvons mettre en application cet enseignement. "Il se met à pleuvoir alors que justement j'avais prévu depuis longtemps un pique-nique : j'accepte". "Je suis pressé, et justement tous les feux sont rouges : j'accepte". Constamment dans la journée nous sommes confrontés à des situations (petites ou grandes) auxquelles nous n'aurions pas voulu être confrontés. Et le plus souvent nous disons "NON". Non au feu rouge, non à la maladie, non à ce collègue de bureau qui nous exaspère, non au temps, non au problème de voiture. Non, non et non. L’acceptation émotionnelle laisse entière toute notre capacité de réflexion et d’action. Elle évite la naissance de tensions, de stress. Il faut réapprendre à dire OUI. La vie devrait être un immense oui. C'est d’ailleurs le sens du mot amen, ainsi soit-il : qu'il en soit ainsi. Il ne s'agit pas d'étouffer les aspirations légitimes mais de se mettre en état d'union avec ce qui est. Or nous créons régulièrement une dualité. Il y a une dualité entre le pneu crevé et le fait que nous voudrions qu'il ne soit pas crevé. Nous créons une dualité entre la grippe et le fait que nous voudrions que notre corps soit sain ce jour-là. Un enseignement indien -l'advaïta vedanta- nous enseigne qu'il faut faire "un" avec ce qui est. La dualité est responsable de bien des souffrances. Nous devons rechercher l'union, l'unité. Le religieux recherche l'union avec Dieu. Deux amants recherchent une union totale, émotionnellement et physiquement. On peut sans doute affirmer que la plupart de nos actions sont motivées par un désir -conscient ou non- d'union. Derrière ce "oui" que tout le monde recherche, il y a un besoin d'approbation, d'acceptation, un besoin d'amour. Dans l'union, il y a plaisir, détente, bien être. Dans la recherche d'union il y a recherche d'amour. Derrière tout ce cheminement, c'est le besoin d'amour qui transparaît. Accepter ce qui est, revient à aimer ce qui est. Si j'accepte ma maladie cela signifie que j'aime ce qui est, ce que je suis dans l’instant. C'est Klein me semble t-il qui a dit "Sois ce que tu es et la vie révélera ce que tu n'es pas". Or, dans la vie nous créons sans cesse une dualité entre ce qui est et ce que nous voudrions qui soit. Aimer la vie, c'est peut être aimer chaque instant qui passe, c'est se sentir uni avec chaque instant. Citation... “ L’émotion peut donc être définie comme l’ensemble des changements intérieurs et des conduites observables dans le contexte d’une situation déterminée. ” Miguel Guirao © Formation à la sophrologie, Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 17 Action psychologique et physiologique de l'émotion La médecine psychosomatique étudie l'interaction entre le corps et l'esprit (et vice versa). Mais lorsque l'on parle de psyché ou d'esprit, il faut entendre non seulement les pensées mais aussi et surtout les émotions. Voici le cheminement d'une émotion, la peur par exemple. A. Je vois un serpent : perception visuelle. B. J'analyse la présence de ce serpent comme un danger : pensée issue d'un apprentissage. C. J'ai peur : émotion D. Je fuis ou je tue le serpent : action Nous avons donc le schéma suivant : perception ——} pensée ——} émotion ——} action En observant ce schéma nous constatons que : 1) Nous ne pouvons pas supprimer la perception, nous nous retrouverions handicapés. 2) Nous ne pouvons pas ignorer la perception à l'instar de l'autruche (du mythe) qui enfouit sa tête dans le sol quand elle aperçoit un danger. Il y aurait paralysie mais aussi danger. 3) Nous ne pouvons occulter ou empêcher l'analyse car la mémoire inaltérable est toujours présente. L'élément déclenchant l'émotion puis la réponse corporelle, c'est bel et bien la pensée ou plus exactement le mental. La maîtrise du mental apporte donc une solution aux problèmes divers que nous rencontrons. Si je transforme le schéma suivant : serpent = grave danger, par l'autre schéma : serpent = danger mais contrôlable, je n'aurais plus peur des serpents tout en les connaissant comme dangereux. La peur vient ici d'une amplification du problème. Nous retrouvons le même phénomène dans la timidité où le timide maximise ces perceptions extérieures. En traversant une pièce remplie de monde, il va avoir la très nette impression que tout le monde le regarde. Et, le moindre sourire sera interprété comme une critique. Les regards furtifs seront compris comme des moqueries. Le timide se sent observé, il se sent en danger. Il doit donc briser ce schéma et le remplacer par un autre. Si je change ma pensée je change mes émotions. Si je change mes émotions, je change mes réactions corporelles. © Formation à la sophrologie, Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 18 Il y a encore plus. Si j'apprends à changer mes réactions corporelles, je change mes émotions, et, changeant mes émotions, je modifie mes pensées. Mon travail mental se calme. Il est possible d'agir dans les deux directions. De la pensée vers le corps grâce à la pensée positive et à la visualisation créatrice. Du corps vers la pensée grâce à la relaxation et à la prise de conscience corporelle. Une parenthèse chère à Caycedo le créateur de la sophrologie. Emotion, pensée et corps forment un tout indissociable. C'est une loi essentielle, la loi de l'unité à propos de laquelle nous venons juste de parler. Un des buts de l'existence c'est d'unir les différentes composantes d'un individu. En fait, ces composantes forment déjà un tout mais dans notre conscience, nous les percevons comme séparés. L’émotion se manifeste au travers de la musculature lisse (contractions de l’œsophage, spasmes de l’estomac...) et striée (tensions). On perçoit les manifestations de l’émotion grâce aux tensions. Cette prise de conscience est essentielle pour accéder à l’autonomie. Sinon, ces tensions détermineront les expériences à venir. En sophrologie, cette prise de conscience est affinée dans les phases qui suivent un exercice dynamique. On “ apprend ” à percevoir les sensations du corps. Voici quelques faits : Un diététicien célèbre -Dextreit- a perdu tout ses cheveux (alors qu'il était encore jeune) dans les mois qui suivirent le décès de son épouse. Evénement = émotion négative = action corporelle. Chez un timide, le système circulatoire se modifie rapidement. Il rougit facilement. Problème psycho-émotionnel = action physiologique. Une peur soudaine fait blêmir. Emotion = réponse physiologique. La douleur est liée à l'émotion. Cette découverte est à l'origine de la méthode dite "accouchement sans douleur". Les tenants de cette méthode constatent que l'absence d'anxiété supprime en grande partie la douleur. L'anxiété engendre une contraction musculaire qui dans l'accouchement se conjugue aux tensions de l'accouchement. Nous retrouvons le même phénomène dans la douleur ressentie dans une piqûre. Si l'on demande de se concentrer sur les expirations en même temps que la piqûre, la douleur est moindre. Le Dr et relaxologue Durand de Bousingen affirme que les douleurs de la vie quotidienne sont en grande partie dues à l'angoisse. Citation... “...en potentialisant n’importe quel élément positif de l’être, automatiquement et d’une manière ou d’une autre, le reste de la personnalité est aussi potentialisé. ”Caycedo © Formation à la sophrologie, Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 19 Corps et émotion William James (fin du 19ème siècle) a été le premier à diffuser l'idée que pensée et sensations sont à l'origine des émotions. Il explique que : a) Un événement produit des sensations corporelles : musculaires, viscérales... b) La perception de ces sensations, c'est l'émotion D'ailleurs, dans le langage courant, de nombreuses expressions soulignent ce lien étroit sensations- émotions. " Etre glacé d'effroi", " Avoir des sueurs froides", " Les cheveux dressés sur la tête", " Le souffle coupé", " Avoir froid dans le dos", " Avoir les jambes coupées", " Le sang n'a fait qu'un tour", " Rosir de plaisir" Ces expressions populaires sont très judicieuses car elles correspondent à des réalités physiologiques issues du système sympathique. Laborit précise: “C’est donc surtout par les variations de notre équilibre vasomoteur et du tonus musculaire, par les variations du tonus de nos vaisseaux que ces émotions nous sont rendues conscientes". Pour Laborit, "toute réaction affective est intimement liée à l'ensemble de la vie organique de nos viscères". Mémoire et émotion Si nous n'avions pas de mémoire nous n'aurions pas les émotions que nous connaissons en tant qu'être humain. Peut-on avoir peur d'un serpent si l'on n'en n'a jamais vu et si l'on ignore complètement le danger qu'il représente. La vision du serpent = appel à la mémoire qui informe qu'il y a danger (serpent = danger) La pensée intervient : Suis-je menacé ? Oui (j'ai peur des serpents), je fuis : réaction du système sympathique = émotion : peur. Non (j'ai appris à les tuer et je connais bien leurs réactions), j'attaque (réaction sympathique) Emotion : agressivité. L'émotion est donc étroitement liée à la pensée mais aussi et surtout à l'inconscient (nous verrons cela dans le second tome). © Formation à la sophrologie, Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 20 Physiologie de l'émotion Etudions les effets physiologiques de l'émotion - Action sur les appareils circulatoire, respiratoire, digestif, glandulaire. - Accélération ou arrêt du cœur, - Vasoconstriction et ses conséquences : visage blême, peau pâle - Modification intestinale, - Arrêt des sécrétions salivaire (bouche sèche) - Arrêt des sécrétions gastriques (pas d'appétit) - Sécrétions surrénaliennes: l'adrénaline. Elle engendre des frissons, des tremblements qui peuvent aller jusqu'à la paralysie. Toutes ces perturbations entretiennent l'émotion, la rendent plus pénible et la prolongent. Eléments extérieurs à l'origine de l'émotion L'émotion est transmise à l'hypothalamus ou aux surrénales par : - la parole, - l'influence des personnes qui nous entourent, - les agents stressants, - les suggestions et auto-suggestions inconscientes, - la pensée intérieure consciente ou extérieure, - les sensations fortes, - les croyances Ces messages sont transmis au diencéphale qui commande les systèmes endocrinien, nerveux, sympathique, viscéral. Il peut donc y avoir somatisation. © Formation à la sophrologie, Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 21 Emotion, maladie et cancer Des études -notamment aux Etats Unis- ont établi l'interaction émotion-maladie. Il ne s'agit pas de nier les autres causes admises des cancers : pollution, alimentation, tabac... mais de souligner l'importance des facteurs psychologiques et émotionnels. Dans le monde médical français, les médecins et les cancérologues reconnaissent tous l'importance du moral et d'un état mental positif dans le rétablissement d'un cancéreux. Alors, si une attitude intérieure positive est un atout important de la guérison, pourquoi ne pas se demander si des émotions et des pensées négatives (et bien sûr le stress) entretenues durant des années par un individu ne peuvent être à l'origine du cancer ? Avez-vous lu le livre de Norman Cousins ? Son livre est cité en référence dans les manuels de médecine aux USA. Il décrit sa maladie contractée lors d'un voyage à l'étranger : la spondylarthrite ankylosante. Il est intéressant de noter que l'origine de cette maladie vient de plusieurs stress accumulés. Il s'est guéri (alors qu'il n'avait qu'une chance sur 500) grâce à un état d'esprit positif et au rire ! Nous vous renvoyons à son ouvrage. Parlons maintenant des travaux du psychologue Laurence Le Shan. Ce chercheur a eu la possibilité de travailler dans les hôpitaux pour y étudier la personnalité des cancéreux : vie passée, problèmes, comportements... Même si elles n'engagent que lui, voici les conclusions de ses enquêtes. Le stress est responsable de la naissance de nombreuses maladies ; peut-être qu'il peut également favoriser certains canacers. 1) Le patient (cancéreux) a perdu toute raison d'exister. Généralement cette perte du goût de vivre est liée à la perte d'une relation essentielle : mari, femme, enfant... Voici les résultats d'une étude menée aux USA sur 100 000 femmes : Taux de mortalité par cancer : Chez les veuves 527 Chez les autres femmes 374 En Australie, on a mis en évidence que la perte du conjoint affaiblissait la réponse immunitaire. Il peut aussi s'agir de la perte d'un emploi qui représentait la seule raison de vivre. Connaissance de l’homme “ Le pouvoir que le cerveau exerce sur le corps dans son ensemble est surprenant. Depuis l’aube de l’histoire humaine, la médecine et le folklore abondent en anecdotes confirmant ce pouvoir, même si elles défient toute explication. ” Professeur Gérard Renoux 2) Le patient est incapable d'exprimer ses émotions et ses sentiments ou bien avec difficultés. Refouler ses émotions ou les réprimer (nous l'avons vu avec le stress) conduit à la somatisation. Arborer une façade bienveillante et gentille alors qu'intérieurement bout un volcan est un risque non négligeable de cancer. © Formation à la sophrologie, Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 22 Une certaine agressivité est saine lorsqu'elle est utilisée pour défendre nos droits et faire valoir nos opinions. Elle nous libère d'une tension qui sinon se retourne contre nous. N'étouffez pas vos émotions ! 3) Le patient possède une mauvaise image de lui-même. Il manque de confiance en lui. Parfois même il y a mépris de soi. Se considérer comme stupide ou malchanceux et médiocre est générateur de tensions internes. Ces dernières créant une prédisposition aux maladies. 4) Ce peu d'estime de soi fait du patient un "désespéré". Le monde n'a pour lui plus d'intérêt. Il ne se croit plus capable d'évoluer. De plus, rien -selon lui- ne peut diminuer sa solitude et son désespoir. 5) Il a peur de changer. Le changement lui semble une perte de son individualité. 6) Dans certains cas, et cela va à l'encontre de ce que nous avons dit en (3), le patient a une image trop élevée de lui. Etant exigeant, il ne peut jamais atteindre ses objectifs. Il est donc en perpétuel état de tension. A la lecture des études menées par ces différents chercheurs, nous découvrons que les maladies ont toujours une signification personnelle et émotionnelle. On ne meurt pas seulement d'une mauvaise alimentation, on meurt de tout ce que l'on a vécu depuis sa naissance La maladie est un message et non un trouble gênant qu'il faut à tout prix faire disparaître. D'après Ian Gawler -un vétérinaire australien qui s'est guéri d'un grave cancer par la relaxation- le profil psychologique commun à 95 % des cancéreux, c'est un stress important dans les mois voire les années précédant l'apparition du cancer. Mais le stress en lui même n'est rien, c'est ce que l'on en fait qui importe. Si le stress (perte du conjoint par exemple) est très mal vécu émotionnellement, durant les mois qui suivent son apparition des tensions musculaires inutiles et permanentes vont apparaître. Puis, vient une modification du chimisme corporel (excès d'adrénaline). © Formation à la sophrologie, Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 23 L’HISTOIRE DE IAN GAWLER Ian Gawler est vétérinaire et athlète. En 1975, il est amputé d'une jambe à cause d'un cancer des os. Cancer qui ne laisse que peu de chance de survie: 5 %, cinq ans après une opération. S'il réapparaît, il est très vite fatal. Il revient en novembre 75, on lui donne 15 jours à vivre. Ian Gawler garde néanmoins confiance. Il envisage la maladie comme un processus résultant de ses actes passés et croit qu'il peut jouer un rôle essentiel pour vaincre son cancer. Il se sent responsable. Selon lui, pour guérir, il faut : - vouloir vivre - travailler conjointement avec le médecin - utiliser en plus des traitements classiques des approches dites parallèles (méditation, pensée positive...) Ici Ian Gawler nous parle du "guérisseur silencieux" et de la méditation. Elle est selon lui l'outil principal pour l'aider à éliminer la maladie et à vivre en bonne santé. Elle permet la disparition des tensions nerveuses et corporelles et la réactivation du système immunitaire. Elle développe un équilibre émotionnel et mental et engendre une attitude d'esprit positive et conduit à un niveau de bien être supérieur. Ian Gawler découvre la méditation grâce au travail du Dr Meares, psychiatre. Celui-ci découvre que la méditation élimine certains symptômes comme les phobies, la pression sanguine trop élevée, les allergies, les tensions nerveuses et les douleurs. Il se rend compte que ces bienfaits se manifestent quand la personne parvient à un état de silence intérieur: corps et mental calmes. Pour Ian Gawler, le stress est une cause majeure du cancer. Souvent, à l'origine, on trouve une situation de stress permanente. Les événements stressants se situent toujours bien avant que les symptômes apparaissent. Pour que le stress ne soit pas nocif, il doit être dissipé. S'il n'est pas dissipé...... il produit dans le corps des tensions musculaires inutiles et permanentes...... puis il modifie la chimie du corps, désorganise la production hormonale qui à son tour, désorganise tout le système immunitaire. Ian Gawler propose un prélude à l'apprentissage de la méditation, la relaxation profonde. Voici un exercice qu'il décrit et que l'on retrouve dans d'autres techniques de relaxation. - S'abandonner à la pesanteur et laissez votre corps devenir lourd. - Puis, portez votre attention à votre gros orteil. - Formez en une image dans votre esprit, comme si vous aviez les yeux ouverts. - Parcourez le mentalement phalange après phalange. - Faites en le tour en relaxant chaque partie ainsi visualisée. - Promenez votre pensée dans la peau, sur toute la surface, puis sous l'ongle. - Descendez ensuite en profondeur pour sentir les tendons, les articulations, les ligaments et les muscles. Cette relaxation très profonde peut produire de la chaleur ou des fourmillements... © Formation à la sophrologie, Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 24 - Peu à peu, imaginez l'orteil comme une ampoule avec rhéostat. - Commencez par visualiser une luminosité faible qui s'intensifie peu à peu jusqu'à ce que l'orteil soit entièrement illuminé d'une lumière blanche. - Faire l'expérience de cette vibration lumineuse. Il y a donc 5 stades : 1) Concentration sur le gros orteil 2) Relaxation de l'orteil 3) Contemplation 4) Illumination 5) Unification à lui. C'est de cet état d'unité vraie que découlent l'harmonie, la guérison, la santé. Après le gros orteil, on traite le pied. Ca peut être un peu plus long, mais il n'est pas nécessaire d'aller vite. Au contraire ! Nous l'avons vu avec la relaxation autogène. Une pratique nouvelle donne une nouvelle dimension à la perception de son corps. L'essentiel c'est de sentir ce contact très proche et de prendre conscience de chaque partie du corps. Bien entendu, cette relaxation est salutaire à tous ! On suivra les principes de base: pas d'effort, pas de désir de réussir, simplement sentir le mental se balader dans la partie du corps affectée, la sentir se relaxer et devenir lumineuse. Ne pas s'inquiéter de l'inconfort, de spasmes passagers, des picotements ou des secousses qui se produisent. Ils disparaîtront. Effectuer ce travail pour tout le corps. Ian Gawler recommande aussi de n'utiliser à tout moment que les muscles nécessaires pour accomplir l'action en cours et avec la tension minimum pour l'exécuter. De plus, aussitôt l'action terminée, il ne devrait rester aucune tension résiduelle. C'est d'ailleurs une des bases du yoga que de travailler à l'économie. Ainsi, dans une posture les muscles se trouvent dans l'un des 3 états suivant : - tous les muscles non impliqués dans la prise ou le maintien de la posture sont détendus ou passifs. - ceux nécessaires au maintien de la posture sont les moins tendus possibles - certains muscles se laissent étirer passivement. Dans le courant de la journée -et même si on ne pratique pas le yoga- on peut appliquer ce travail à chaque geste quotidien. Ce principe du travail à l'économie désamorce les stress, économise l'énergie nerveuse et produit la force dont nous avons besoin. Citation... “ Une émotion n’est venue que pour s’en aller. Laissez-la libre, ne la retenez pas. Comme d’un nuage qui passe dans le ciel, ne vous en emparez pas. ” Arnaud Desjardins © Formation à la sophrologie, Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 25 Avoir une attitude mentale positive. Voici ce que conseille Ian Gawler une fois que l'on est profondément relaxé : affirmer intérieurement, en pensant fortement à chaque mot "dés cet instant, je suis positif, souriant, et je m'en sors quoi qu'il arrive". Répéter inlassablement cette formule. Nous notons dans l’expérience de Ian Gawler : a) L'importance de la relaxation profonde b) L'importance de l'expression des émotions ou mieux encore l'acceptation sereine des événements. Récemment, dans "Paris match", un spécialiste français du cancer -Le professeur Bernard Sarrou- affirmait au sujet du cancer du président Reagan : "du fait de son âge, du fait de ses charges et du pays où il vit, il était menacé essentiellement de 2 cancers: celui du gros intestin et celui de la prostate... Par ailleurs, il ne faut pas oublier le stress ; c'est un facteur dont on connaît mal le rôle dans l'apparition et le développement des cancers..." Citation... “ Comme l’inconscient ne comprend guère que le langage imagé et symbolique, c’est seulement via l’image qu’on peut injecter une émotion dans l’ensemble de son être, y compris dans ses cellules. ” André Van Lysebeth “ La physiologie du choc émotionnel intéresse tous les appareils: circulatoire, respiratoire, digestif, glandulaire. Accélération ou arrêt du cœur, vasoconstriction, variation du rythme respiratoire, modification du péristaltisme intestinale, arrêt des sécrétions salivaires (bouche sèche), gastriques (suppression de l’appétit), sécrétion des capsules surrénales (adrénaline), modifications de la musculature (frissons, tremblements) Ces réactions sont sous le contrôle du système vago-sympathique lui-même coordonné par les centres nerveux sous-corticaux. Ces manifestations entretiennent l’émotion et lui donnent une résonance corporelle. Cet état général se diversifie selon les circonstances. On aura alors la peur, l’anxiété, la joie, le chagrin... Toute émotion passe le corps. Une émotion, par exemple, peut se traduire par des tensions diverses situées dans la nuque, le dos, les mâchoires... On constate aussi que les émotions jouent un rôle important dans les hypertensions artérielles. L’expression du visage et le comportement changent sous l’effet des émotions. Elles s’accompagnent de modifications au niveau organique. D’où les expressions populaires qui les soulignent: “rouge de colère”, “trembler de peur”, “rester sans voix”...Il faut noter que la même situation peut générer des réponses émotionnelles différentes selon les individus ou même chez le même individu. Certaines personnes ne voulant pas souffrir inhibent toute émotion. Elles ne ressentent plus rien, reste de marbre. On rencontre ce déni de toute émotion en psychothérapie quand un patient évoque avec un © Formation à la sophrologie, Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 26 grand calme une expérience traumatique forte. L’émotion a été ici refoulée dans le but évident de se protéger et de continuer à vivre ‘normalement’. Cette attitude peut conduire à des somatisations corporelles car l’expression des émotions est nécessaire. Elle peut aussi mener à des inadaptations comportementales, des difficultés sociales. Il s’agit de reconnaître les émotions pour mieux les gérer. Les conduites émotionnelles sont aussi un moyen d’expression (notamment celle du visage) qui constituent un moyen de communiquer. Ekman et Friesen ont montré que chaque culture formule ses règles spécifiques d’émission qui dictent les modalités particulières d’aménagement de l’expression que doivent adopter les individus en fonction des circonstances. L’émotion est une pulsion profonde qui joue un rôle important dans notre équilibre. Parfois une expérience négative a généré une émotion négative. Il suffit que l’individu rencontre une situation semblable pour que l’émotion négative se représente. La psychanalyse a beaucoup étudié ce phénomène. La Sophrologie avec ses A.I.S permet de donner au sujet un autre choix, une autre image que celle qui s’impose spontanément à chaque fois qu’il vit une situation analogue. Il en est de même avec la P.N.L et l’accès aux ressources. L’entraînement sophrologique permet de se rendre compte des somatisations de l’émotion. L’émotion peut ici être contrôlée par l’intermédiaire de la détente des muscles superficiels et profonds. Cette détente s’étendra à tout le système nerveux. Des émotions intenses et prolongées peuvent produire des troubles profonds de l’organisme, voire des lésions. La relaxation abolit la résonance corporelle des émotions, supprime les réactions perturbatrices. Le système circulatoire est sensible à tous les mouvements émotionnels et les réactions affectives de l’individu sont étroitement liées à son oxygénation. La Sophrologie permet au sujet émotif de retrouver un équilibre, soit en travaillant sur les causes de l’émotion, soit en travaillant sur les symptômes engendrés par l’émotion. L’entraînement à la relaxation implique une nouvelle relation du sujet à autrui dans la gestion de ses perceptions, donc de ses émotions (plus de confiance en soi) et donne accès à des outils de gestion de ses émotions pour un plus grand bien-être. ” Christine Joannès © Formation à la sophrologie, Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 27 Une découverte intéressante Des recherches menées en France par les Dr Das et Gastaut sur des personnes pratiquant la relaxation- méditation ont révélé plusieurs choses intéressantes. - La relaxation profonde (sans pensée parasite) provoque une élimination d'acide lactique. Celle-ci passe de 11,4 mg/heure à 7,3 mg/heure par cm3 après la séance. Or, moins il y a d'acide lactique, plus l'organisme voit son métabolisme général basculer vers l'aérobiose. L'aérobiose est le cycle au cours duquel l'oxygène est brûlé par la cellule pour ses opérations métaboliques. L'aérobiose est particulièrement bénéfique à la santé. Pour cette raison, de nombreux chercheurs ont essayé de la provoquer par voie médicamenteuse. Elle permet : - la prévention de l'infarctus, - le traitement de l'angine de poitrine, - le cancer s'accompagnant d'une forte tendance anaérobique -donc tendance inverse de l'aérobiose, augmentation d'acide lactique- il est souhaitable de pouvoir provoquer cette aérobiose. A la lumière de ces recherches, l'aérobiose apparaît comme un moyen très utile de prévention du cancer. Or, en méditation, comme en relaxation; cette aérobiose est obtenue par diminution du travail sympathique, celui que régit la réponse fuite-combat. Autre point intéressant, plus l'anaérobiose est importante et plus le taux d'anxiété et d'agressivité augmente. Inversement, plus l'aérobiose prédomine, et plus l'anxiété et l'agressivité tournée vers soi ou vers les autres diminuent. Un cercle vicieux s'installe très rapidement car l'anxiété - et la tension qui l'accompagne- engendrée par l'anaérobiose augmente le pourcentage d'anaérobiose, d'adrénaline et d'acide lactique. Nous comprenons mieux pourquoi le yoga est en Orient associé à une image de paix et de non violence. Nous découvrons grâce aux recherches menées en ce 20éme siècle le pourquoi de l'efficacité de ces techniques plusieurs fois millénaires. Il ne restait plus qu'à modifier ces exercices hindous pour les adapter à notre monde occidental. C’est ce qu'a fait Caycedo en passant deux années en Inde et au Japon. Faites une petite pause... Installez-vous très confortablement après avoir laissé ce livre de coté... Fermez les yeux afin de mieux percevoir votre monde corporel... Laissez se relaxer tous les traits du visage, tous les petits muscles... Desserrez la mâchoire... Et maintenant, visualisez le visage d’une personne aimée ou encore visualisez un souvenir très agréable ou un beau paysage... Dès que cette visualisation a créé en vous des sensations et émotions positives, soufflez l’air pour ensuite inspirez lentement sans forcer... Retenez l’air poumons pleins et contractez progressivement et agréablement tout votre corps, sans forcer, et en maintenant la visualisation... Puis quand vous en ressentez le besoin, relâchez l’air et la contraction... Savourez votre corporalité au présent... Respirer profondément et ouvrez les yeux... © Formation à la sophrologie, Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 28 Relaxation et santé C’est en décrivant tous les troubles dont souffrent nos contemporains que nous trouvons les raisons de pratiquer la relaxation. Stress et tension plus ou moins permanents sont causes de nombreuses maladies. Nous en avons déjà parlé. Il nous faut donc dissiper les tensions de toute sorte si nous voulons mieux vivre. Un des premiers effets de la relaxation, c'est la disparition des tensions nerveuses et physiques. Au fil des séances, il y a retour au bien-être et à l'équilibre. Dennis Jaffe définit la santé et le bien être comme la résultante de l'équilibre et du bon fonctionnement de 3 ensembles : A) le système nerveux Nous avons vu qu'il est divisé en deux systèmes importants : - Le système conscient et volontaire - Le système autonome et inconscient Ce dernier est lui même divisé en deux modes de réponses : - sympathique - parasympathique Le repos (et à fortiori la détente), la guérison... sont des réponses parasympathiques. L'organisme fonctionne normalement. Le corps se régénère. A l'opposé, le système sympathique se définit comme un état d'alerte, de tension, d'action rapide face à un danger. Nous savons que de nos jours cette réponse est rarement appropriée à notre habitude de vie. Il y a pour ainsi dire un décalage entre la vie civilisée que nous menons et les réponses archaïques du système sympathique et du diencéphale. Si vous êtes fortement contrarié par quelqu'un, votre respiration va s'approfondir, vos muscles vont se contracter, se tendre, le sang est rapidement renvoyé vers le cœur. Ce dernier bat plus rapidement. Les processus en cours (digestif notamment) se ralentissent considérablement. Le foie libère des quantités de sucre. Bref, votre organisme et votre corps s’apprêtent à agir, à fuir ou à combattre. Cette contrariété est donc à l'origine de ce branle-bas de combat. Mais dans 99 % des cas que se passe t-il ? Vous râlez intérieurement. Vous pestez contre cette personne qui empoisonne votre vie. Mais votre morale, votre éducation et les lois de la vie en société vous interdisent d'aller plus loin, par exemple de donner un coup de poing à cet individu. Bref, l'agression qui aurait du être spontanément dirigée vers la personne en question, va se retourner contre vous. © Formation à la sophrologie, Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 29 B) La réponse fuite-combat Cette réponse sympathique que nous venons de décrire constitue le second ensemble. On l'appelle aussi réponse au stress. De nos jours, cette réponse est de plus en plus sollicitée. Non seulement au niveau des relations humaines mais aussi au niveau de notre environnement immédiat. Prenons l'exemple de la T.V., elle nous montre -plus que tous les autres médias- des troubles, des guerres, des malheurs se déroulant à des milliers de kilomètres de chez nous. Et devant ces images d'horreur nous sommes impuissants. Nous pouvons bien sûr donner de l'argent mais cet "acte" n'est pas corporel. Il ne "brûle" pas d'adrénaline. Il ne nous libère pas de notre angoisse. Seuls ceux qui travaillent directement "sur le terrain" peuvent se libérer un peu de leur angoisse. Mais pour tous ceux qui ne peuvent agir, il y a inévitablement une répercussion au niveau corporel. Il y a un siècle encore, nous vivions au rythme de notre village, tout problème au sein de ce groupe pouvait être aisément maîtrisé. Les villageois pouvaient agir directement sur la cause du problème. Ca n'est maintenant plus le cas. C'est à l'homme de s'adapter car il est trop tard pour faire marche arrière. C) Le système immunitaire C'est lui qui nous protège des dangers microbiens et viraux. Le stress entraîne une modification du chimisme corporel notamment au niveau hormonal. Ce qui a pour conséquence une désorganisation du système immunitaire. Lorsque celui-ci est déficient, la porte des maladies est ouverte. Le système immunitaire représente donc un rempart contre la maladie. Il faut le stimuler. Et, un des aspects positifs de la relaxation, c'est de réactiver le système immunitaire. D'autre part, nous devons réagir de mieux en mieux au surmenage et aux stress qui nous assaillent. D'après Dennis Jaffe, lorsque nous nous sentons attaqués dans notre amour-propre, il y a stress, donc nous résistons moins bien aux microbes, au surmenage et aux menaces diverses. Il y a affaiblissement de l'organisme. Un état dépressif diminue l'activité immunitaire et donc affaiblit les possibilités d'auto- défense du corps. Inversement, l'imagerie mentale positive et la suggestion peuvent stimuler le système immunitaire. (nous verrons cela avec les travaux du Dr Simonton). Récapitulatif D'où vient la tension ? - stimuli menaçants générateurs de stress - problèmes sociaux, professionnels, familiaux... - causes inconscientes : névroses anciennes... - pensées négatives, activité mentale intense, rumination... - émotions fortes (anxiété, peur...) - la prise de conscience des tensions engendre une réaction émotive qui - renforce les tensions. © Formation à la sophrologie, Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 30 Citation... “ Nous cherchons, recherche sans effort, à devenir ‘éveillés’, présents à nous-mêmes pendant cet instant privilégié de la relaxation. ” Suzanne Dedet Le plexus solaire Le plexus solaire peut être considéré comme un cerveau abdominal. Il est constitué d'un réseau de filets nerveux et de substance grise. Il est sensible aux émotions comme chacun de nous a pu le constater. Et quand le plexus solaire est stressé, les muscles de la sangle abdominale se tendent. Il commande l'énergie nerveuse vers les organes vitaux. Il prend en charge la digestion, l'assimilation et aussi l'excrétion. Sensible aux émotions, il travaille beaucoup moins bien quand ces émotions sont négatives. Le barattage abdominal que l'on expliquera plus loin est un excellent exercice pour stimuler ce cerveau abdominal. Il est de plus très bon pour les personnes anxieuses, stressées et hyperémotives. Dans la relaxation autogène un des exercices est orienté vers la détente et le réchauffement de cette partie du corps. Même s’il semblerait que Schultz a employé le mot "plexus solaire" plutôt que de parler du ventre (mot tabou à l’époque car proche de la zone sexuelle), il n'empêche que ce plexus mérite toute notre attention. Il est souvent tendu donc son relâchement est indispensable. Citation... “ L’entraînement à la relaxation lui apprend qu’il y a quelque chose à... être, une nouvelle manière d’être, un nouvel ‘état’. Une sensation de pouvoir, une sensation d’une certaine mainmise possible et non- violente, sur le flux psychique incontrôlé, prend peu à peu naissance. Le sujet acquiert un ‘frein’, un ‘régulateur’, qui le gratifie, le motive, le sécurise et lui redonne enfin confiance.’ Suzanne Dedet © Formation à la sophrologie, Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 31 Détente et bonheur C'est Dennis Jaffe qui dit "Apprendre à se détendre est non seulement le premier pas vers le soulagement, mais aussi vers la plupart des formes de communication profonde avec soi même". La relaxation n'est pas seulement un acte psycho-corporel. Elle touche aussi à l'âme. Car comme le soulignent les bio-énergéticiens la carapace musculaire et ses tensions bloquent l'expression des sentiments et empêchent la réalisation de l'être. Mais pour mieux comprendre l'importance que peut avoir la relaxation dans notre vie nous allons parler de deux pulsions essentielles : 1) la recherche du plaisir1 2) l'évitement de la souffrance En fait, nous sommes guidés tout au long de notre vie par un principe unique: la recherche du plaisir, l’état de satisfaction. Nos émotions ont le même moteur: le désir. A un niveau chimique, il y a libération chimique d’une hormone - la dopamine - qui suscite l’attention et le désir. Mais sur un plan personnel, nos représentations mentales qui sont le fruit de notre passé représentent notre liberté d’action. Ces deux pulsions se trouvent liées au principe de réalité (principe que l'on retrouve en sophrologie). Nous allons expliquer ces différents points. Observez un bébé : il est tout entier tourné vers la recherche du plaisir (téter...). Peu à peu son apprentissage va l'amener aussi à éviter la souffrance. A part le masochiste qui aime souffrir (mais en fait son plaisir consiste justement à souffrir) tout être humain évite la souffrance. Au niveau de la santé, ça se traduit par une consommation de plus en plus grande de médicaments anti- douleurs et d'anti-inflammatoires. L'ascète cherchera parfois la douleur pour la transcender mais là aussi c'est pour atteindre ultérieurement un plus grand bonheur. Cet exemple est intéressant car il nous montre que nous sommes capables de différer le plaisir. Autre exemple: "Aujourd'hui, je vais au travail (bien que n'en n'ayant pas envie) car demain, avec cet argent, je serai plus heureux et/ou je pourrai m'acheter ce que je désire. Si l'être humain sait différer son plaisir, c'est qu'il tient compte de la réalité des choses. Exemple : "Aujourd'hui je n'ai pas envie d'aller travailler (évitement de souffrance) "Et je préférerais aller à la plage (recherche de plaisir) 1 Principe de plaisir vs principe de réalité : Le principe de plaisir est le seul qui règne dans l’inconscient. La pulsion exige satisfaction (et en général l’obtient) sur le mode du « tout, tout de suite, sans limite ». Le principe de réalité est lui du niveau conscient, il est ce que nous appelons la raison : on ne peut tout avoir et il vaut mieux parfois différer un plaisir immédiat pour une satisfaction plus riche à venir. Le fait que le principe de réalité soit mis en échec par le principe de plaisir inconscient, et au- delà, les « négociations » qui ont lieu entre les deux sont à ce niveau considérés comme à l’origine des symptômes. On l’a vu avec la phobie : non pas question de cette représentation, bon tant pis j’en prends une autre, l’important restant de libérer la tension, objectif principal de toute pulsion et de tout plaisir : évacuer le déplaisir selon le principe de l’homéostasie ou retour au niveau minimal de tension. En clair, le plaisir, c’est quand ça s’arrête…quand la tension laisse place à la décharge et que suit le calme. Il y a des moyens très agréables, pour y arriver, mais le symptôme le plus désagréable qui soit suit aussi cette logique, donc obéit quelque part au principe de plaisir, c’est ce qu’on oublie trop souvent. (Martine Massacrier) © Formation à la sophrologie, Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 32 "Mais je vais quand même travailler car sinon je risque des problèmes, professionnelles ou financiers. (principe de réalité) "Et j'irai donc à la plage dimanche (différé du plaisir). Au niveau corporel le plaisir développe la vie et le bien-être de l'organisme. Au contraire, la douleur et la maladie sont ressenties comme un danger pour l'organisme. Souvent, lorsqu'il n'y a pas de plaisir, il y a frustration donc angoisse. Celle-ci s'inscrit au niveau corporel. A propos du principe de réalité, Lowen affirme que quelqu'un qui n'est pas réaliste à propos de sa vie n'est pas capable d'obtenir le plaisir, la satisfaction et l'épanouissement qu'il désire si ardemment. Il y a un second cas proche d'ailleurs du principe de réalité où la recherche du plaisir est suspendue : quand la survie est en jeu. Tout est alors tourné vers le maintien de la vie. Pourquoi cette notion de plaisir est-elle si importante ? Parce que quand le plaisir est atteint, il y a détente. Selon l’Orient, la détente intervient dans 3 cas : - quand on s’unit à ce que l'on aime - quand on détruit ce que l'on refuse - quand on fuit les causes de souffrance La recherche du bonheur est à la base de nos actes. Quand l'objet du bonheur est atteint il y a détente. Et comme le dit si justement Arnaud Desjardins "Vous ne pouvez être heureux dans la tension que si celle ci contient la promesse d'un moment de bonheur". Il ajoute : “Affirmer que toujours, en toute circonstance les êtres vivants cherchent le bonheur sous une forme ou sous une autre revient à dire qu'ils cherchent le retour à l'absence de tension... Car l'absence de tension est plénitude et bonheur tandis que toute tension est ressentie comme une souffrance qui doit être dépassée, résolue". Chaque fois qu'un désir est accompli, une tension tombe et alors nous nous retrouvons en nous-même. La joie qui apparaît à ce moment-là émane de l'être. Elle se révèle quand toute tension a disparu. “Dans le complet relâchement de toute tension physique émotionnelle et mentale vous réintégrez votre propre nature.” (A. Desjardins) Dennis Boyes (professeur de Yoga) affirme que "par la relaxation on réintègre notre vraie nature, notre être profond". Peut-on en conclure que la détente profonde est à la base du bonheur ? Ce qui est certain, c'est que tous les grands sages nous parlent de cet état d'être où toute tension est bannie. La détente est abordable par tous et toutes. Pas besoin d'appareillage. Pas besoin d'ascèse. Juste le désir de vivre plus profondément c'est à dire moins à la surface des choses. Car c'est à la surface des choses que nous vivons tous les problèmes, les déceptions, les douleurs. S'initier à la détente est beaucoup plus qu'un simple acte d'hygiène physique et mentale. La détente nous ouvre les portes de la connaissance et de l'équilibre intérieur. Voici pour conclure une expérience menée en laboratoire sur des souris : Souris placées dans un laboratoire bruyant : 1 sur 2 fait un cancer Souris placées dans un coin tranquille du laboratoire : 1 sur 4 fait un cancer. © Formation à la sophrologie, Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 33 Connaissance de l’homme... Pour le Docteur Christiernen (médecin chef de la compagnie d’assurance Metropolitan Life) la tension a une grande importance dans le développement de l’insuffisance cardiaque d’origine coronarienne (une des principales causes de décès). Dans ‘Savoir relaxer’ d’Edmund Jacobson Importance du verbe Le verbe chez les Anciens Voici un bref exposé des différentes méthodes ou approches qui ont précédé la sophrologie. "Au commencement était le verbe". Le verbe apparaît dés le début de l'humanité comme la voie magique de la guérison. Les Egyptiens utilisaient l'incantation pour guérir. Les Grecs guérissaient par des prières ou des formules incantatoires. Dans Homère, le verbe et l'incantation de caractère suggestif guérissent des blessures. Chez Platon, on retrouve l'efficacité de la technique incantatoire associée à la phytothérapie. Sans la première, la seconde est jugée inefficace. Socrate en précurseur des médecines psychosomatiques affirme qu'il n'est pas possible de soigner la tête sans le corps et vice versa. C'est l'être tout entier qui doit être guéri. Et c'est avec des d'incantations que cette action curative est possible. Dans la tradition Islamique, les soufis accordent beaucoup de place à la psalmodie. De plus, au travers de la danse, ils parviennent à des modifications de leur niveau de conscience. La concentration reste très présente durant ces rites. Dans la Kabbale, il est dit que l'adepte doit murmurer des hymnes et des chants. Dans le dialogue des Charmides, Platon évoque le terpnos logos comme une parole douce, monotone agissant sur le domaine psychosomatique et créant l'état sophrosyne : état de concentration, de calme. En Inde, le Mantra-Yoga initie à la magie des sons et des vibrations. La connaissance exacte ou la signification des mots sanskrits employés n'a que peu d'importance. La répétition de quelques mots ou de phrases entières possède un effet intériorisant et modifie le niveau de conscience. Swami Ramdas, un des grands sages de ce 20éme siècle, affirme avoir atteint l'éveil spirituel en répétant inlassablement le nom de Ram (Dieu hindoue). Plus prés de nous, la prière, qu'elle soit intériorisée, murmurée ou chantée en chœur, possède un effet apaisant. Elle doit être vécue avec concentration et recueillement. Nous retrouvons ici deux principes de base de la relaxation. Même si nous sortons du cadre des religions et des méthodes d'épanouissement, nous constatons que la voix de la mère rassure l'enfant. Certaines intonations aident à retrouver le calme, à détendre. © Formation à la sophrologie, Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 34 Pour Françoise Dolto, l'enfant prend conscience de son corps et se crée une image de lui-même à partir du discours que lui tient sa mère au moment où elle satisfait à ses besoins. Connaissance de l’homme “ Selon le professeur Harrison de Brisbane en Australie, les facteurs émotionnelles expliqueraient l’infertilité de 4 à 5 % des couples. ” ‘Les maladies psychosomatiques ” de Jacques Thomas. Hachette Le XVIIIéme siècle Joseph Balsamo, plus connu sous le nom de Cagliostro, obtient la guérison par des paroles magiques. Mesmer est considéré comme le grand précurseur de l'hypnose. Il développe l'idée de magnétisme animal qui se transmet aux objets et à certains éléments comme l'eau. C'est ainsi que naquit l'idée des baquets de chêne. Des bouteilles remplies de verre pilé et de limaille de fer y étaient plongées. De ces bouteilles sortaient des tiges de fer. Les malades -reliés les uns les autres par des cordes- tenaient chacun une tige de fer. La musique (piano et harmonica) et l'encens complétaient cette mise en scène. Mesmer apparaissait vêtu de soie et touchait de temps à autre les patients avec une baguette ou effectuait quelques passes ou massages. Mesmer était un mystificateur. Et pourtant, il obtient des résultats intéressants. Sans aucun doute ceux ci sont-ils la conséquence du caractère suggestif de ces démonstrations. Mesmer a en quelque sorte inventé la dynamique de groupe ! Les observateurs ont relevé que les sujets criaient ou pleuraient, s'évanouissaient, hallucinaient... La commission médicale chargée officiellement d'étudier le phénomène conclut à l'importance de l'imagination dans le succès thérapeutique obtenu par Mesmer. Pour conclure cette approche de la vie de Mesmer, précisons que c'est lui qui ouvre la voie de l'hypnose et de la suggestion. Le Marquis de Puységur obtenait chez ses patients un sommeil calme et curateur grâce à des pratiques proches de la future hypnose. Il découvre l'amnésie, la clairvoyance en état d'hypnose (comme plus tard Edgar Cayce). Il pratique la suggestothérapie lorsqu'il affirme à ses patients la disparition de leurs troubles lors du réveil. Deleuze (né en 1753) croit que la crise du patient -hystérie ou convulsion, (cela nous fait penser aux méthodes cathartiques)- est essentielle à son rétablissement et au retour à la santé (voir la bioénergie). De plus, il utilise l'imagerie mentale dirigée. L'abbé Faria (né aux Indes en 1756) explique que le magnétiseur n'a aucun pouvoir. D'après lui c'est le patient qui est l'agent actif de guérison (ce que dit également le sophrologue). Il crée chez son patient un sommeil lucide qui correspond au niveau sophro-liminal de la Sophrologie. Il agit beaucoup par suggestion et découvre vite que certains sujets (les émotifs) sont plus réceptifs à ce genre de pratique. Il remarque aussi que l'attente du résultat ainsi que le désir de guérir sont deux éléments essentiels. © Formation à la sophrologie, Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 35 L'abbé Faria obtenait le sommeil simplement en ordonnant de dormir. Il répétait "dormez" autant de fois qu'il était nécessaire. Il découvre aussi la puissance de la suggestion post-hypnotique et utilise l'analgésie dans l'état hypnotique. C'est également au 19ème siècle qu'apparaissent les premières opérations sous hypnose. Jules Cloquet en 1814 enlève un sein après anesthésie sous suggestion. Jean Victor Dudet en 1825 extrait une dent sans douleur. En Angleterre et en Allemagne quelques médecins opèrent sous suggestion. C'est James Braid -chirurgien à Manchester- qui donne le nom d'hypnose aux phénomènes de sommeil provoqué. C'est en voulant démontrer qu'un certain La Fontaine -brillant hypnotiseur- n'est qu'un charlatan qu'il constate la réalité de ces phénomènes. Il prend conscience de l'élément psychique. Mais surtout, il différencie l'hypnose réelle des simples états d'assoupissements qui sont ceux que l'on recherche en Sophrologie. Actuellement, cette distinction est toujours valable. Et l'on peut dire que ce qui distingue l'hypnose classique des états sophroniques, ce sont deux éléments: a) le niveau de conscience dans lequel se trouve le sujet b) et la façon dont il est parvenu à ce niveau de conscience. L'école de Nancy Le Docteur Liébault (1823-1904) interne des hôpitaux de Strasbourg étudie le sommeil provoqué par suggestion. Il constate que l'état hypnotique nécessite : a) le consentement du sujet b) la concentration. Il reconnaît que la suggestion suffit pour obtenir ce sommeil. Il parle doucement afin d'introduire la détente. Bernheim (1840-1919) s'intéresse aux travaux de Liébault. Il considère la faculté de se faire hypnotiser comme tout à fait naturelle et met la suggestion au centre de la technique. "Le psychisme agit sur le physique". Il met aussi l'accent sur le fait qu'un sujet peut être influencé positivement aussi bien en état de veille. Il dégage la loi d'idéo-dynamisme : l'idée -ou la pensée suggérée- peut devenir: - Mouvement : à l'écoute d'une musique que j'aime, mon corps se met spontanément en mouvement ou bien mon pied ou ma main vont se mettre à battre la mesure. - Sensation : en imaginant que je croque un citron, mes papilles gustatives réagissent ; je ressens réellement l'acidité du citron. - Emotion : Une histoire inventée voire même farfelue (ou un film) engendre des émotions alors qu'il ne s'agit que de fiction. - Organicité : Je crois en la valeur de ce médicament, donc je vais guérir. C'est l'effet placebo. - Fonction : des expériences menées par Rhine aux Etats Unis ont montré que le fait d'affirmer à un sujet qu'il est télépathe améliore de façon nette ses capacités dans ce domaine. © Formation à la sophrologie, Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 36 Charcot considère l'hypnose comme un état pathologique. Il reconnaîtra lui même à la fin de sa vie s'être trompé. Freud est venu travailler dans le service de Charcot mais vite il abandonna l'hypnose au profit de la psychanalyse. Un de ses élèves, Babinski, comprend la lourde responsabilité du médecin hypnotiseur dans le déclenchement des crises d'hystérie. Ceci revient à dire que la façon dont un médecin voit son sujet influence ce dernier. Cette réalité a maintenant été mise en évidence aux États Unis grâce à plusieurs expériences. Nous verrons cela plus loin. Faites une petite pause... Fermez doucement les yeux pour retrouver les sensations de contact... Soufflez l’air lentement... Videz encore... Laissez vous inspirer: ventre, thorax, région sous-claviculaire... Soufflez lentement... Reprenez deux autres fois puis laissez revenir votre respiration habituelle. Imaginez-vous à la montagne... Dans un lieu de grand calme... Vous êtes devant un lac... Le ciel est bleu... Et vous contemplez ce lac paisible, sans une ride... Aucun souffle n’agite la surface de l’eau... Vous vous absorbez dans la contemplation de ce lac tranquille durant une à trois minutes... Puis, vous laissez l’image s’estomper... Vous souriez à vous-même, à la vie... Et enfin vous prenez le temps de vous étirer spontanément... Le XXéme siècle Coué (1857-1926) guérit grâce à des suggestions à l'état de veille. Sa célèbre phrase "Tous les jours à tout point de vue, je vais de mieux en mieux" est présente dans tous les livres sur la suggestion. Coué souligne la force de l'imagination, plus grande selon lui, que la volonté. Il insiste sur la notion de non-effort. (Voir le livret 8 où je présente sa méthode) © Formation à la sophrologie, Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 37 La relaxation progressive d'Edmund Jacobson Les travaux menés par Jacobson, médecin américain, sont partis de la constatation suivante: lorsqu'un sujet est tendu, il réagit par un sursaut à tout bruit soudain. Inversement, s'il est totalement détendu, ce sursaut n'apparaît pas. Il découvre ainsi qu'un muscle détendu s'accompagne d'une absence d'impulsion nerveuse. Au contraire, la nervosité perturbe système musculaire et système nerveux. Le but de cette méthode est de mettre le cortex au repos. Le patient est allongé et tout à tour contracte et décontracte tel ou tel muscle du corps. Il y a donc, en premier lieu, prise de conscience de ce qu'est la tension et ensuite relaxation de plus en plus profonde. Voici dans l'ordre les parties du corps qui sont mobilisées : poignets, avant bras, bras, pied, jambe, cuisse, abdominaux, muscles respiratoires, colonne vertébrale, épaules, nuque, sourcils, front, paupières, globes oculaires, lèvres, langue. Dans une seconde partie, le patient apprend à détendre ces différents groupes musculaires sans contraction préalable. Jacobson définit la relaxation comme un non-agir, d'où l'importance de cette 2ème partie. Le 3ème partie est appelée relaxation différentielle. Le sujet apprend à contracter certaines régions de son corps tout en en relâchant d'autres. On peut par exemple contracter intensément le bras droit et obtenir en même temps une profonde détente dans le bras gauche. Cet exercice permet ensuite, dans la vie quotidienne de mieux mesurer son effort, de mieux contrôler l'action et de ne contracter que les muscles nécessaires à cette action. On retrouve ici un des principes chers au Yoga : ne pas gaspiller son énergie. Dans les exercices du 1er degré de la relaxation dynamique de Caycedo nous retrouverons ce principe. Il est utilisé avec succès lors de la préparation à l'accouchement. Il est en effet important pour la femme enceinte de pouvoir se maîtriser durant une contraction. Cette dernière ne doit pas s'étendre au corps tout entier. La 4ème étape de la méthode Jacobson consiste à prendre conscience des tensions musculaires et de leurs conséquences émotionnelles. La tension permanente des muscles des épaules (par exemple) a une signification bien précise : l'individu porte un poids trop lourd pour lui, trop de travail, trop de responsabilités... Il en est de même pour le

Use Quizgecko on...
Browser
Browser