Les Bases Physiologiques - Le Système Nerveux (2020) - PDF
Document Details
Uploaded by Deleted User
Domaine de Puyricard
2020
Malvina Girard
Tags
Summary
Ce document présente les bases physiologiques du système nerveux, incluant les fonctions du cerveau, la relaxation et la notion d'énergie. Il est utilisé pour des cours de sophrologie.
Full Transcript
Livre 1 Les bases physiologiques - Le système nerveux Le cerveau La relaxation Notre école est membre fondateur de la...
Livre 1 Les bases physiologiques - Le système nerveux Le cerveau La relaxation Notre école est membre fondateur de la 5000 adhérents © Formation à la sophrologie Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 1 IMPORTANT: A lire Durant l'étude de ces cours, lisez les ouvrages suivants: ‘Les prodigieuses victoires de la psychologie’, DACO - Marabout ‘Les triomphes de la psychanalyse’, DACO, (Marabout) NOTE: Les deux ouvrages de Daco sont intéressants pour découvrir les notions essentielles de la psychologie et de la psychanalyse. Mais ils sont aussi le reflet d'une époque (les années 1950- 1960) et certains points de vue sont totalement dépassés (Ex: la façon dont est perçue l'homosexualité). Ce sont sinon d'excellents livres de vulgarisation. 'Grand manuel de sophrologie', sous la direction de Bernard Etchelecou (DUNOD) ‘La Sophrologie facile’ par Yves Davrou (Poche) ‘35 plages de sophrologie’, Thierry LOUSSOUARN (Éditions Dangles) Il est désormais déconseillé d'employer le mot patient qui est réservé au domaine médical. C'est pour cela que vous trouverez le mot 'sophronisé' un peu partout dans les livrets. Le sophronisé désigne donc la personne qui pratique la sophrologie. Certains sophrologues emploient le mot 'sophronisant' mais ce mot est plus passif, or la personne qui pratique la sophrologie est active. Pour les séances collectives, on parle souvent d'élève(s). "Un jour, l'Occident élaborera son propre yoga." C. G. Jung © Formation à la sophrologie Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 2 SOMMAIRE 1 Les bases physiologiques 4 - Le système nerveux 4 - La cellule nerveuse 6 - la sensibilité 9 - Le tonus 11 2 Le système nerveux et les comportements 12 - Les 4 types de comportements 13 - L'action et le paramètre temps 15 - Le temps et ses trois dimensions 16 - Comportement, émotion et mémoire 19 3 Le cerveau humain 20 - Le diencéphale 20 - Le circuit limbique 22 - Le cortex 23 4 La relaxation 25 - La tension et les maladies psychosomatiques 25 - Pourquoi se détendre ? 27 - La notion d'énergie 28 - Définition de la détente 29 - Caractéristiques de l'état de relaxation 30 - Les effets bénéfiques de la relaxation 33 - Les différentes voies. Comment se détendre? Le yoga 34 - La Training autogène de Schultz 36 - Cheminement d'une séance de relaxation autogène 40 - La fermeture des yeux 44 - La marche à suivre séance après séance 45 - Le réveil musculaire 46 Citation L’entraînement à la relaxation constitue ainsi une reprise spécifique de ce que l’on appelle l’image du corps du sujet. Le corps peut ainsi à nouveau être appréhendé dans sa cohérence et dans sa plénitude retrouvée. ” Durand de Bousingen © Formation à la sophrologie Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 3 « Aujourd’hui, quel est le petit pas que je peux faire – en direction de mon but : devenir sophrologue ? » Les bases physiologiques A/Le système nerveux central Il est volontaire et conscient. Il dirige les relations de l'organisme avec le monde extérieur. C'est le système de la vie de relation. Il reçoit les sensations extérieures pour ensuite les transmettre au cerveau. Il nous permet alors d'agir. Il comprend : 1) La moelle épinière située dans la colonne vertébrale 2) Le tronc cérébral, le cervelet, l'encéphale. B/Le système nerveux végétatif Il est involontaire, autonome, inconscient. Il régit les fonctions vitales (digestion, respiration, circulation) et dirige la musculature lisse. Même si nous ne pensons pas à notre respiration, nous n'en continuons pas moins de respirer. Il adapte le fonctionnement des glandes et des organes aux besoins de l'organisme. Il est indépendant de notre volonté. Il est composé du sympathique et du parasympathique. Il est à noter qu'en relaxation on agit sur le parasympathique. Organes Sympathique Parasympathique PRODUCTEUR D’ENERGIE RESTAURATEUR D’ENERGIE Vaisseaux Vasoconstriction Vasodilatation Coeur Accélération cardiaque Ralentissement Oeil Dilatation pupille Accommodation Salive Rare et épaisse Fluide et abondante Poumons Dilatation Contraction Tube digestif Inhibition intestinale Stimulation Sphincters Fermeture Ouverture Cette description des effets de ces deux systèmes antagonistes nous éclaire sur l'importance d'une action parasympathique. L'état de détente, la guérison et la régénération physique sont des réponses parasympathiques. La nourriture est digérée, les muscles se décontractent, les tissus se régénèrent. © Formation à la sophrologie Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 4 Durant une séance de relaxation, nous voyons apparaître les phénomènes parasympathiques suivants : -- Bâillements, soupirs, détente. -- Apparition de la chaleur dans les mains puis peu à peu dans d'autres régions du corps. -- Ralentissement du rythme cardiaque. -- Gargouillis digestifs et intestinaux. -- Salivation et déglutition plus importantes. L'action du sympathique provient de l'injection d'adrénaline. L'action du parasympathique provient de la libération d'acétylcholine. L'adrénaline est considérée comme l'hormone du stress. En effet, la réponse sympathique constitue un état d'alerte, d'éveil, de rapidité à agir. Elle se déclenche instinctivement. La respiration devient plus rapide. Le cœur bat plus rapidement. Le sang quitte estomac et intestins pour se diriger vers le cœur, le système nerveux central et les muscles. L'adrénaline sécrétée est responsable de cet état. Il n'est possible de vivre dans un tel état que très peu de temps. C'est une réaction que l'on retrouve quand nous sommes confrontés à un danger. Mais nous verrons lorsque nous aborderons le stress que cette réaction très primaire n'est que très rarement adaptée à notre monde moderne. Souvenons-nous surtout que la réponse parasympathique domine durant une relaxation ou une méditation. Ainsi ces méthodes sont-elles l'antidote naturel du stress. Notre état émotionnel dépend donc de l'activité de ces deux systèmes complémentaires. Petit rappel... Système nerveux central volontaire et conscient c'est le système de la vie de relation : sensations et mouvements du corps. Système nerveux végétatif autonome et inconscient c'est le système des fonctions vitales : digestion, respiration... Il a deux systèmes antagonistes le parasympathique et le sympathique (parfois nommé ortho- sympathique). NOTE 1: Lisez au sujet des systèmes sympathique et parasympathique, le chapitre sur la ‘cohérence cardiaque’ en fin de livret, page 43. NOTE 2: Nous reviendrons sur les systèmes sympathique et parasympathique dans le chapitre consacré au stress (2ème livret) et lors des deux premiers stages. Citation “ Si notre cerveau était si simple que nous puissions le comprendre, nous serions alors si simple que nous ne pourrions le comprendre. ” © Formation à la sophrologie Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 5 La cellule nerveuse ou neurone Schématiquement, elle comporte trois parties : 1) Le corps cellulaire Fonction : traitement des informations 2) Les dendrites Fonction : entrée des informations 3) L'axone Fonction : sortie des informations Donc, la cellule reçoit des informations, les traite puis envoie un Axones message. Le neurone entre en rapport : - avec les autres neurones - avec les cellules sensitives - avec les muscles La fibre nerveuse est excitable par des stimuli : * mécaniques * chimiques * thermiques * électriques Cette excitabilité obéit à deux lois : - La loi du seuil d'excitabilité Pour qu'il y ait réponse, il faut qu'il y ait une certaine densité du stimulus. - La loi du tout ou rien : Soit elle est excitée, soit elle ne l'est pas. Pour résumer, une cellule nerveuse 1/ Collecte des informations 2/ Traite ces informations 3/ Envoie des messages. (voir schéma n° 1) Nous retrouvons ces trois fonctions dans l'ensemble du système nerveux. Les systèmes qui collectent les informations et envoient les messages sont composés du système nerveux périphérique. Le système qui traite l'information est formé du système nerveux central. A une stimulation donnée, l'information est dirigée vers le centre (dans la moelle, le tronc cérébral ou le cerveau). Cette information est traitée par ce centre et la réponse adaptée est émise vers le système nerveux périphérique, donc vers un muscle ou une glande. © Formation à la sophrologie Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 6 1° Collection des informations : la réceptivité. Nous avons vu qu'au niveau de la cellule nerveuse (neurone), cette propriété de réceptivité est assurée par les dendrites. L'influx nerveux déclenché par un stimulus va se propager le long de ce prolongement "dendritique" en direction du corps cellulaire. Au niveau du fonctionnement global du système nerveux, cette faculté est représentée par la sensibilité : nos 5 sens. Les données sensorielles reçues par les organes des sens (vue, ouïe, toucher...) sont véhiculées et transmises vers les centres. C'est cette transmission de l'information vers les centres (exemple, vers le cerveau) que l'on appelle la sensibilité. Ce sont les nerfs sensitifs qui véhiculent les influx vers le centre. 2° Le traitement des informations : l'intégration Au niveau cellulaire, cette propriété est assurée par le corps cellulaire. Cette fonction de traitement est très développée chez l'être humain grâce à l'apparition d'une structure de traitement très complexe: le cortex. Chez certains animaux, cette fonction de traitement est très réduite. Exemple : le ver de terre. Bien que ce système très primaire d'organisation ne soit efficace que chez des êtres dont le développement est très limité, nous le retrouvons également chez l'homme. On l'appelle Arc réflexe. Cet arc réflexe joue un rôle essentiel pour les fonctions vitales de l'individu. Exemple: le réflexe d'évitement de la douleur. Notre main se retire immédiatement -de façon réflexe- si elle a été en contact avec une source de chaleur vive. © Formation à la sophrologie Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 7 Au cours du développement des espèces humaines - et afin d'accéder à un niveau de liberté plus grand- la fonction d'intégration s'est modifiée et complexifiée. Et c'est chez l'être humain qu'elle a atteint son plus haut degré grâce à l'apparition du cortex. Cette complexification entraîne : Une possibilité d'adaptation. En effet, plus les centres sont complexes, plus les réponses peuvent êtres nuancées et adaptées en fonction des besoins et des choix. Le cortex de l'être humain fournit la possibilité de mise en mémoire des informations et une possibilité d'abstraction par le développement de la pensée. Grâce à la mémorisation, l'homme a la faculté de se souvenir des expériences et d'en tirer profit. Sa pensée lui donne la possibilité d'intégrer toutes les données qu'il reçoit, de les comparer avec sa mémoire, et d'imaginer de nouvelles possibilités (invention, création). Le cerveau coordonne donc et gère un fantastique centre d'intégration de toutes les données arrivant par - les voies de la sensibilité - les voies de la mémoire - les réseaux de la pensée 3° Envoi des informations : l'émissivité Au niveau du neurone, c'est l'axone qui envoie cette information. Au niveau de tout l'organisme, cette fonction d'envoi de l'information correspond à la motricité. Elle est donc en relation avec le système musculaire. Elle nous permet d'agir sur l'ensemble de la musculature. C'est la faculté de se mouvoir dans l'environnement et de s'y adapter. Cette action peut être inconsciente. C'est le cas dans la motricité contrôlée par le système nerveux autonome (sympathique et parasympathique). Nous l'avons vu plus haut. Cette action peut être consciente, donc sous le contrôle de la volonté. Ceci permet à l'homme d'agir sur l'environnement, de le modifier et de s'y adapter. Citation “ La relaxation développe un sens pratiquement inconnu: le sens de l’équilibre...On peut appeler ce sens de l’équilibre, le juste milieu. Jean-Michel Varenne © Formation à la sophrologie Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 8 LA SENSIBILITÉ La sensibilité (faculté de sentir) comprend deux temps : 1er temps : la sensation en rapport avec la réceptivité 2ème temps : la perception en rapport avec l'intégration (traitement) 1° La sensation La sensation est un message nerveux induit par la stimulation d'un nerf sensitif et transmis à une zone cérébrale spécifique. Les nombreuses informations qui viennent de l'environnement atteignent la peau. Elles sont reconnues par des récepteurs. Ces récepteurs émettent un signal électrochimique vers les fibres nerveuses les plus proches. Il existe des récepteurs qui réagissent: - à la chaleur, aux rayons solaires - au froid - aux piqûres, à la douleur - aux mouvements - à la pression Ce sont les fibres nerveuses sensitives situées tout autour des récepteurs de la peau qui véhiculent les influx vers le centre (par exemple vers la moelle). Ces fibres nerveuses sensitives vont aboutir soit: - à un neurone de l'arc réflexe - soit à un neurone de la voie de conduction vers les centres supérieurs Donc la moelle épinière est : a) Une voie réflexe Un neurone sensitif s'articule avec le neurone moteur par l'intermédiaire d'un neurone d'association situé dans la moelle. Donc, une stimulation sensitive donne lieu à un ordre moteur immédiat. (arc réflexe) Exemple: le contact avec un objet brûlant déclenche un réflexe immédiat de retrait. b) Une voie de conduction Là, les fibres sensitives portent des influx nerveux sensitifs vers les centres supérieurs (cerveau par ex.) Au retour, les fibres motrices apportent les ordres moteurs. (voir schémas n° 2 et n° 3) © Formation à la sophrologie Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 9 2° La perception La perception est le passage de la sensation vers la conscience. En effet, un message peut être véhiculé par le cerveau, mais une fois arrivé au cerveau il peut : a) accéder aux centres de la conscience b) rester inconscient Exemple : Tandis que vous lisez ces lignes, vous pouvez soit : a) être conscient de votre posture, des sensations de contact avec la chaise ou le sol b) soit en être inconscient C'est donc la prise de conscience de l'information sensitive ou sensorielle qui constitue le 2ème temps de la sensibilité: la perception. Ici on voit apparaître les seuils de sensibilité. Les informations accèdent à la conscience si les influx sont plus intenses que le seuil fixé. Seuil qui -bien sûr- n'est pas fixé une fois pour toute. Par exemple, quand on cesse de penser ou de réfléchir, notre seuil de sensibilité diminue donc on perçoit plus de sensations ; sensations qui existaient mais dont nous n'avions pas conscience. Quand je lis, je n'ai pas conscience de certaines sensations (par exemple le contact avec la chaise). Si j'arrête de lire, je peux en prendre conscience. Et si je ferme les yeux (nous verrons cela en relaxation), je prends conscience d'un nombre encore plus grand de sensations. Pour résumer La sensibilité fait appel aux 5 sens avec : - des récepteurs (les yeux, les oreilles, les récepteurs de la peau...) - des fibres nerveuses sensitives (fibres optiques, fibres de la sensibilité tactile, de la chaleur...) (voir schéma n° 4 du nerf) Citation “ Vous devez chercher le centre de vous- même, le point invisible où vous connaissez la paix au milieu d’un tourbillon de pensées, de désirs. ” Jean-Michel Varenne © Formation à la sophrologie Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 10 Le tonus Toute méthode de relaxation s'appuie sur la modification du tonus musculaire. Le tonus est ce qui caractérise l'état d'un muscle au repos. On le définit comme étant une légère contraction entretenue par des influx nerveux, un état permanent de tension active du muscle, involontaire et variable dans son degré afin de s’opposer à l’action de la gravité sur le corps humain. Il ne disparaît pas durant le sommeil. Il prépare le mouvement, fixe l’attitude, sous-tend le geste, maintient la statique et l’équilibre. Il existe 2 types de muscles. 1) Les muscles lisses. Ce sont les muscles à contraction lente qui ne sont pas soumis à l'influence de la volonté. Ils sont en effet commandés par le système nerveux végétatif qui - nous venons de le voir- est autonome. C'est pour cela que ces muscles continuent de fonctionner même chez un individu dans le coma. On les retrouve dans les parois des principaux viscères. (intestins, vessie, vaisseaux). 2) Les muscles striés. Appelons-les pour plus de commodité "muscles du squelette". Ils sont sous l'influence de notre volonté donc innervés par le système nerveux central. Ainsi ne fonctionnent-ils pas lorsque nous sommes dans le coma. Rattachés aux os, ce sont eux qui permettent le mouvement, l'action, le travail... Ces deux types de muscles possèdent des caractéristiques bien précises: a) L'excitabilité. La fibre musculaire peut être excitée de façon directe (une piqûre par exemple) ou indirecte (nerveuse). Le muscle est donc capable de répondre à une excitation. b) L'élasticité. Quand la contraction ou l'étirement du muscle s'arrête, la fibre musculaire retrouve sa longueur habituelle. c) La tonicité. A l'état normal, au repos, la fibre musculaire est en fait légèrement contractée. C'est le tonus dont nous venons de parler. Il est entretenu par l'influx nerveux. d) La contractibilité. C'est la capacité de diminuer leur dimension, il y a raccourcissement de la fibre. Si la contraction englobe un nombre de muscles importants, il peut y avoir tétanisation. La tétanisation se manifeste lorsqu'il y a fatigue musculaire. Elle est normalement évitée car dans un fonctionnement normal, les fibres ne sont pas excitées ensemble. Exemple : Si je reste trop longtemps debout, mes jambes vont se mettre à vibrer, à trembler. Note : Le relâchement conscient des fibres musculaires est transmis - grâce à l’influx nerveux - à des zones bien précises du cerveau. Ces zones assurent la commande de diverses fonctions. Ainsi, lorsque nous nous relaxons, le relâchement se transmet à ces fonctions. Il en découle un relâchement d’autres groupes de muscles (viscères, vaisseaux). Ce qui explique la réduction de l’état de tension de l’ensemble de la musculature ainsi que la baisse de la vigilance. © Formation à la sophrologie Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 11 Le système nerveux et les comportements Ce chapitre est essentiellement basé sur les travaux d'Henri Laborit. Le système nerveux ne sert qu'à agir. Et cette action détermine certains comportements que nous allons étudier. Mais, essayons de comprendre le pourquoi de cette action. Elle permet à notre organisme de maintenir sa structure en transformant l'environnement de la façon la plus favorable à sa survie. L'action doit donc aboutir à un retour à l'équilibre. L'organisme retrouve alors l'équilibre biologique du bien-être et du plaisir. Donnons maintenant un exemple : "j'ai soif" (sensation interne). Cette soif va m'amener à trouver de l'eau (action rendue possible grâce au système nerveux. En effet, je vais chercher de l'eau. Et cette recherche est possible grâce aux déplacements de mon corps et grâce à la vue entre autres). Je vais boire cette eau jusqu'au moment où naît une sensation interne de satiété. Cette sensation interne est le signe d'un retour à l'équilibre : je n'ai plus soif. L'action (recherche de l'eau) a permis à mon organisme de maintenir sa structure et de retrouver le bien-être. Voici les fonctions essentielles de notre système nerveux : 1) Il capte les signaux les signaux qui viennent de l'environnement grâce aux organes des sens : voir, sentir, entendre... Notons ici que chaque espèce développe un sens plus qu'un autre. Le cheval possède une vision très bonne (d'où la nécessité d'oeillères). Le tigre a un odorat très puissant etc. Grâce à ma vue (pour reprendre l'exemple précédent), je vois de l'eau et je peux donc me diriger vers elle. 2) Il conduit ces informations vers les centres supérieurs (cerveau). 3) Il reçoit les signaux internes qui le renseignent sur l'état d'équilibre ou déséquilibre de l'organisme. Exemple : si mon dernier repas date de plusieurs heures, des signaux de faim vont apparaître. Ils vont engendrer un comportement de recherche de nourriture. A partir des stimuli internes "j'ai faim" il y a action sur l'environnement "je prends une pomme (ou un autre aliment) et la mange". 4) Si cette action sur l'environnement est couronnée de succès "j'ai trouvé la nourriture", il y a retour à l'équilibre. Il s'agit ici de comportements instinctifs (boire, manger, s'accoupler). Citation “ Une véritable cure de relaxation est une conquête d’une liberté, d’une indépendance par rapport aux perturbations extérieures ou intérieures. ” J-G Lemaire © Formation à la sophrologie Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 12 Les 4 types de comportements Commençons logiquement par les comportements instinctifs, innés, dont nous venons de décrire le mécanisme nerveux. A) Les comportements d'approche : boire, manger, s'accoupler. Sans eux, la survie de l'individu et à fortiori de l'espèce est impossible. B) Les comportements de fuite ou de lutte non conditionnée, innés. Ils apparaissent quand le contact avec l'environnement est douloureux. L'action est immédiate, sans réflexion. Exemple : si l'on reçoit une décharge électrique, le corps réagit instantanément et s'éloigne instinctivement de la source électrique. Décrivons ensuite les comportements acquis, ceux qui ont été appris par l'expérience. A) Le comportement issu de l'action récompensée ou de la punition évitée. Il est utile de rappeler ici que les 2 pulsions essentielles d'un individu sont : la recherche du plaisir et l'évitement de la souffrance. Tout, dans notre vie, est dominé par ces deux pulsions de base. "Je cherche à manger", "Je cherche de l'eau", "Je cherche un compagnon du sexe opposé" sont des pulsions de plaisir. "Je refuse des aliments que je n'aime pas", "j'évite la douleur", "je m'éloigne de ce que je ressens comme désagréable" sont des pulsions d'évitement de la souffrance et de ce qui est contraire à mon bien-être. Nous verrons plus loin qu'à ces pulsions s'ajoute le principe de réalité. Ce principe nous est inculqué depuis notre plus jeune âge. Exemple : un bébé joue dans son berceau, les parents le laissent à ses jeux. Quand il devient plus grand, il est obligé de tenir compte de la réalité extérieure: “ Papa et maman me disent d’aller manger” L'adulte est en face du même problème. "J'irai bien à la plage cet après-midi (pulsion de recherche du plaisir) mais je suis obligé d'aller au travail ! (réalité extérieure). Depuis le bébé (tout entier tourné vers le plaisir) jusqu'à l'individu adulte, un apprentissage a lieu : on apprend à différer son plaisir. Mais si l'individu diffère son plaisir, il sait que celui-ci finira par arriver. Il accepte donc de souffrir ou de vivre une situation désagréable pour obtenir ensuite un plaisir plus grand. Nous retrouverons ce principe de la réalité objective dans un autre livret. Précisons quand même que pour les psychanalystes, il ne peut y avoir de bonheur sans tenir compte de la réalité des choses. Au niveau corporel, le plaisir développe la vie et le bien-être de l'organisme. Au contraire, la douleur et la maladie sont ressenties comme des dangers pour l'organisme. Mais Lowen a raison de préciser que lorsque quelqu'un n'est pas réaliste à propos de sa vie, il n'est pas capable d'obtenir le plaisir, la satisfaction et l'assouvissement qu'il désire si ardemment. L'ascète par exemple, utilisera la douleur afin de transcender son corps et son esprit. Mais en fait, il y a là aussi un différé du bonheur. L'ascèse doit mener à une félicité que justifie la douleur. De son côté, le masochiste est un cas névrotique plus simple. En effet, son bonheur, c'est souffrir ! © Formation à la sophrologie Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 13 Enfin, l'homme occidental est souvent hanté par la souffrance. La consommation de plus en plus grande de médicaments anti-douleurs et anti-inflammatoires en témoigne. Pour être complet, précisons qu'il y a un second cas où la recherche du plaisir est suspendue : quand la survie est en jeu. L'organisme est tout entier tourné vers le maintien de la vie. B) Le comportement d'inhibition. Il y a inhibition quand l'action est punie ou non récompensée. Si l'obtention du plaisir n'a pas lieu, la frustration apparaît avec son corollaire : l'angoisse. PAS DE PLAISIR = FRUSTRATION = ANGOISSE = SOMATISATION Quand l'action s'avère impossible, il y a également inhibition de l'action. La résultante de cette inhibition, c'est la maladie ou l'angoisse. Ces troubles constituent en fait un moindre mal. Ils doivent être considérés comme un sursis donné à l'organisme. En effet, cette inhibition permet à l'organisme de survivre, d'éviter la destruction. PAS D'ACTION POSSIBLE, NI DE LUTTE OU DE COMBAT = ANGOISSE Et cette angoisse est la source de la plupart de nos maladies. Ceci revient à dire que les maladies dites "psychosomatiques" doivent plutôt être appelées "maladies de l'inhibition". Il y a deux sortes d'inhibition : 1) L'inhibition passive Certains animaux font le mort pour échapper à un prédateur. Ils s'immobilisent (certains rongeurs par exemple). 2) L'inhibition en tension Beaucoup plus courante, elle est génératrice d'angoisse mais cette angoisse peut être nécessaire pour éviter une lutte continuelle qui aboutirait à l'épuisement voire à la mort. Exemple : Connaissez-vous le film "Mon cousin d'Amérique" basé sur les travaux de H. Laborit, avec entre autres Gérard Depardieu. La situation du personnage principal est la suivante : à la suite d'un problème au sein de son entreprise, il se voit obligé d'accepter dans son travail une personne qui dorénavant sera son supérieur. Face à cette situation désagréable, il peut soit fuir (mais il ne veut pas quitter cette entreprise qu'il a reçu de ses parents), soit combattre la nouvelle direction, mais cela aussi il ne peut le faire étant donné les problèmes financiers auxquels il doit faire face. L'action s'avère donc impossible. Il y a inhibition de l'action et son corollaire, l'angoisse. Cette angoisse constitue une tension interne importante qui, très vite, va se retourner contre le corps : c'est la somatisation, la maladie. Et grâce à cette somatisation la survie est assurée. Expliquons-nous. Si Depardieu continuait sans arrêt de lutter contre cette nouvelle direction, il finirait par s'épuiser et mourir. Donc il accepte plus ou moins bien les décisions prises par cette nouvelle autorité. Mais à la fin du film, il va de nouveau combattre la direction, refusant les méthodes qu'elle emploie. Malheureusement pour lui, cette lutte inégale va durer trop longtemps et l'épuiser, il se suicide. © Formation à la sophrologie Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 14 Connaissance de l’homme... Une étude scientifique a montré que les personnes qui pratiquent régulièrement une méthode de relaxation ont une pression sanguine normale. L'action et le paramètre temps Il y a 3 niveaux d'organisation de l'action 1) Primitif : boire, manger, s'accoupler, fuite - lutte non conditionnée. Ici l'action est automatique. 2) Organisée : elle tient compte de la mémoire, de l'expérience antérieure agréable ou désagréable, donc de l'apprentissage. Il y a émotion. J'évite ou j'attaque le serpent que j'aperçois lors de ma promenade car je sais que cet animal peut constituer un danger pour moi. Alors que lorsque l'on reçoit une décharge électrique pour la première fois et sans s'y attendre, le corps réagit automatiquement et sans émotion, quand on aperçoit le serpent on sait par expérience ou par connaissance qu'il y a danger. La peur apparaît et nous pousse à agir : fuite ou combat. 3) Le désir : Il est lié à l'imaginaire, fonction spécifiquement humaine. Il y a anticipation. C'est tout le domaine de la création, de l'invention. Résumons ces 3 niveaux : 1) Processus présent : l'action est automatique et instinctive. 2) Processus passé et présent : action organisée car il y a recherche du plaisir. Je sais que le serpent est un animal dangereux donc je vais l'éviter ou le tuer pour rester en vie et ainsi maintenir la structure de mon organisme. 3) Processus passé, présent, futur : l'action est anticipée. Elle est organisée dans le présent grâce aux connaissances passées, mais elle est tournée vers le futur. L'animal a des besoins, l'homme possède en plus des désirs qui lui viennent de sa fonction imaginaire. Il peut inventer de nouveaux besoins, imaginer de nouvelles façons de vivre... Dans chacun de ces trois niveaux, répétons que la motivation de l'action, c'est toujours la nécessité de maintenir la structure, l'équilibre. Dans tous les cas, la motivation répond au principe de recherche du plaisir ou d'évitement de la souffrance. © Formation à la sophrologie Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 15 Le temps et ses 3 dimensions En Sophrologie le temps est abordé dans ces trois paramètres: passé, présent, futur. Le présent est le paramètre sur lequel nous devons particulièrement insister car il est le seul véritablement ‘palpable’. Il est ‘encadré’ par le passé et le futur que nous pouvons activer grâce aux activations intra- sophroniques. Le 1er degré est essentiellement basé sur le présent: le corps présent, la sensorialité1 présente, la respiration présente. Puis nous abordons le futur et le passé pour enfin revenir -avec le 3ème degré- au présent. Un présent encore plus dense, à la fois dépouillé et plus riche. Plus riche car nous mettant en relation avec notre ‘intérieur’. Un intérieur non mental qui privilégie une conscience hors du temps. Mais, qu’est-ce le temps? Ce qui peut d’abord le caractériser, c’est le changement. On a à peine pris conscience du présent qu’il s’est déjà transformé en passé. Il est difficile de l’appréhender car il est très fugitif. Pascal -pessimiste?- regrette que le présent ne soit jamais notre fin “-ainsi nous ne vivons jamais -dit-il- mais nous espérons vivre; et, nous disposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous ne le soyons jamais.” Trouver le bonheur dans le présent est un des objectifs de la Sophrologie. Et les techniques de futurisation ne sont là que pour nous aider à mieux vivre ce présent -fortement chargé de passé- et à le libérer des craintes du futur. Si nous repoussons notre bonheur au lendemain il est presque inévitable que nous le repoussions toujours. Alors, la Sophrologie avec ces techniques dynamiques basées sur la sensorialité et la méditation nous conduit peu à peu à vivre un présent chargé de positif. Il ne s’agit pas de vivre le présent (comme le fait Don Juan) sans penser aux conséquences de nos actes ou en jouisseur impénitent mais de savourer ce qui peut l’être dans nos actes quotidiens. Lavelle a dit à ce sujet quelque chose de très intéressant: “ C’est quand notre vie est la plus intense, quand notre réflexion est la plus pure, au moment où notre activité est la plus riche et la plus pleine que la conscience du temps s’évanouit. ” Cette absorption dans le présent qui fait s’évanouir la ‘conscience du temps’ fait bien sûr penser au Samadhi des yogis, au nirvana des bouddhistes. Ici le présent se prolonge d’instant en instant comme chez le mystique. C’est à partir de 7/8 ans que l’enfant commence à situer les faits de façon chronologique. Il faut pour cela qu’il ait développé sa pensée abstraite. Hier, aujourd’hui et demain sont des concepts abstraits d’abord vécus sous la forme de la présence et de l’absence. Présence ou absence de la maman, par exemple. Pour ‘être présent’, pour être réceptif au présent, il faut se dépouiller de toute expérience passée, ne serait-ce que momentanément; et c’est bien là un des buts de la méditation de nous amener à trouver l’éternité dans le présent. 1 Fonction physiologique de relation avec le monde extérieur permettant d’apporter au cerveau des informations sur celui-ci et de les rendre conscientes. © Formation à la sophrologie Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 16 Même quand nous faisons une relaxation autogène, nous sommes dans le présent. Le présent du corps. Le présent de la formule. Et dans ce présent, nous observons les modifications qui interviennent dans notre physiologie et notre mental. Plus nous sommes dans le présent, et moins il y a de tension. Plus nous sommes dans le futur et plus nous créons une tension vers un résultat. Cette attitude est difficile à obtenir chez l’occidental en perpétuelle attente de quelque chose. Bien sûr, elle demeure nécessaire pour tous ceux qui ont des projets qu’ils soient d’ordre professionnel, personnel... Le passé est inconsciemment ‘présent’ chez le névrosé. Cela peut être une sensation, une émotion, une image... Sa liberté n’est pas totale puisque le passé intervient de façon négative sur l’instant présent. Il a beau ‘oublier’ son passé, celui-ci le rattrape à chaque instant -ou presque- de sa vie. Et s’il n’apparaît pas consciemment, il se manifeste au travers des actes manqués, symptômes, lapsus... Se retourner vers un passé positif est un moyen de faire durer les émotions vécues et de se libérer d’un présent envahissant ou difficile. Face à certaines souffrances présentes, se remémorer des souvenirs agréables pour se laisser envahir par des émotions positives va peu à peu anesthésier le présent trop pénible. Cela peut effectivement être une aide appréciable si l’on sait doser ces revécus et utiliser les affects positifs du passé pour mieux affronter le présent. Mais la reviviscence du passé est-elle vraiment le passé lui-même ou une simple mentalisation? Le souvenir est-il l’événement ou simplement la vision édulcorée, nostalgique que mon esprit veut bien créer? L’image est-elle la chose? La Sophrologie va nous apprendre à revivre le passé pour prendre conscience de ce que nous possédons de positif en nous: les êtres chers, les réussites, les valeurs... Bref, nos ressources. Mettre en valeur les contenus mnésiques positifs de notre mémoire fait toujours du bien. Mais à condition que ce travail soit inclus dans un ensemble plus large qui prend en compte la dimension présente. Sans doute faut-il un jour axer ce travail vers le seul temps qui puisse permettre le changement: le présent. Le passé constituant ce sur quoi mes actes s’appuient, il ne peut être nié. Et même le sage reste influencé par sa culture et ses croyances. Le passé est une base à notre développement sur laquelle nous nous appuyons pour avancer vers le futur. Celui qui pratique la Sophrologie (ou bien sûr une méthode similaire) et qui devient capable de vivre de plus en plus intensément son présent va t-il générer quelque chose qui fait que l’instant d’après, le jour d’après sera différent, plus fort, plus vivant. Peut-être Claudel voulait-il exprimer cela quand il disait: “La minute présente diffère de toutes les autres minutes en ce qu’elle n’est pas la lisière de la même quantité de passé.” Nous sommes déterminés par ce que nos avons fait hier. C’est la notion de karma chère aux Indous. Non pas un karma transpersonnel mettant en avant le poids hypothétique de vies antérieures, mais bien un karma actif (karma veut dire action) qui fait que chacune de nos actions à une incidence sur le moment d’après, sur demain. Je me souviens d’une chanteuse qui ricanait quand on lui faisait remarquer qu’il était extraordinaire de pouvoir jouer du piano comme elle le faisait: “Vous n’imaginez pas tout le travail que cela représente et combien ça peut être fastidieux de travailler des heures durant pour acquérir cette apparente facilité.” © Formation à la sophrologie Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 17 C’est donc parce que l’on a fait des gammes des années durant que l’on a -au présent- les qualités qui sont les nôtres. On peut alors laisser le passé de coté puisque le travail préalable nous donne une liberté dans notre présent, dans notre capacité à créer. Mais notre mémoire, plus qu’un simple réservoir, est l’expression de notre personnalité. Si je me relaxe régulièrement j’acquiers un certain nombre de qualités que je vais retrouver en moi l’instant d’après. Je vais me retrouver plus conscient, plus calme, plus fort, plus joyeux. C’est ça le karma, c’est le poids du passé. Un poids qui devient plume de joie s’il est fortement teinté de positif. C’est ce que fera, par exemple, un cuisinier en Inde. Il préparera la nourriture avec toute son attention, toute ses connaissances, toute son énergie; ainsi quand il présentera son repas aux convives, il saura qu’il a fait tout ce qu’il devait faire pour satisfaire ses convives. Mais dans la notion de karma il y a aussi celle de non attente. Que les convives soient ou non contents, qu’ils apprécient ou non le repas n’a plus d’importance pour lui. Il a accompli ce qu’il devait accomplir avec amour. Le résultat importe peu puisqu’il n’a rien à se reprocher. Faire ce que l’on a à faire dans le présent pour que le futur soit en harmonie avec ce que nous sommes est certainement une attitude positive. Et faire ce que l’on doit faire pour la beauté du geste et la joie de se découvrir soi-même est alors une attitude méditative. Attitude difficile à demander à l’occidental toujours prompt à faire dans l’attente d’un résultat. La méditation nous apprend à faire pour la beauté de ce ‘faire’ qui d’ailleurs n’en n’est pas un. C’est plutôt un ‘être’. Saint Augustin faisait remarquer que seul le présent existe vraiment: “Il y a trois temps: le présent du passé, le présent du présent, le présent du futur... Le présent du passé, c’est la mémoire; le présent du présent c’est l’intuition; le présent de l’avenir, c’est l’attente.” Rejoignant les grands mystiques Indous, il concluait: “Quand au présent, s’il était toujours présent, s’il n’allait pas rejoindre le passé, il ne serait pas du temps, il serait de l’éternité. Donc, si le présent, pour être du temps, doit rejoindre le passé, comment pouvons-nous déclarer qu’il est aussi, lui qui ne peut être qu’en cessant d’être? Si bien que ce qui nous autorise à affirmer que le temps est, c’est qu’il tend à n’être plus.” Le sage, lui, va se concentrer sur le présent pour échapper au devenir et finalement pour s’en libérer. Gide disait: “ Place tout ton bonheur dans l’instant et ne cherche pas Dieu ailleurs.” L’artiste lui aussi mais d’une autre façon va se concentrer sur le présent qui est le lieu de sa création. Pour Krishnamurti, la libération de nos problèmes et de nos souffrances ne peut avoir lieu que dans le présent et introduire la notion de futur, de progression, de développement est incompatible avec une vraie transformation. Il fait la distinction entre le temps chronologique et le temps psychologique, ce dernier n’étant que le produit de l’esprit. Il rejoint les psychanalystes quand il dit: “Nous sommes le résultat du temps et nos réactions, nos comportements actuels sont les effets cumulatifs de beaucoup de milliers d'instants, d’incidents, d’expériences. Donc, le passé est, pour la majorité d’entre nous, le présent...” Cette attitude extrémiste ne tient pas compte de la notion de projet. Sans projet, sans but, l’homme vit difficilement. C’est en fait l’objectif qui structure le présent et lui donne un sens. Il faut seulement éviter que l’imagination ne devienne un moyen de fuir le présent ou de tomber dans l’utopie; d’où le principe de réalité objective sur lequel Le créateur de la sophrologie insiste beaucoup. © Formation à la sophrologie Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 18 Après une futurisation, nous revenons toujours au présent pour y intégrer ce que la futurisation nous a apporté. Il nous faut juste tenir compte de nos possibles pour que ce travail ne nous fasse pas fuir le présent mais nous aide au contraire à mieux le goûter. Il ne faut pas que “la crainte, le désir, l’espérance nous élancent vers l’avenir et nous dérobent le sentiment de la considération de ce qui est.” (Montaigne) On peut dire que les 3 dimensions du temps constituent un ensemble dynamique. Chaque dimension prenant signification par rapport aux deux autres. Comportement, émotion et mémoire C'est le système limbique (cerveau émotionnel) qui domine l'affectivité et la mémoire à long terme, ce qui revient un peu au même. Car, sans mémoire, il n'y a pas d'affectivité. Je ne peux avoir peur d'un serpent si j'ignore le danger qu'il représente, donc si je n'ai pas appris à m'en méfier. L'expérience agréable (émotion positive) permet le retour ou le maintien de l'équilibre biologique. L'expérience désagréable (émotion négative) est vécue comme un danger pour l'individu, pour son équilibre, sa survie, pour le maintien de sa structure organique dans l'environnement où il vit. Chaque fois qu'un individu vit une expérience désagréable, il se sent (consciemment ou non) en danger. Lorsque cela est possible, il agira pour retrouver l'équilibre. Si un individu a faim (besoin instinctif de se nourrir), il va agir et chercher de la nourriture (action motivée par le besoin qui aboutit à la recherche d'aliments) il agit sur son environnement extérieur pour assouvir ce besoin : cueillette, pêche, chasse... Mais en situation sociale, ces besoins ne peuvent s'assouvir que par la dominance. En effet, si je désire une voiture de luxe, je dois gagner beaucoup d'argent, être le meilleur dans mon domaine pour pouvoir m'acheter cette voiture. Mais qu'il s'agisse de besoins instinctifs (boire, manger...), fondamentaux (se vêtir, avoir une maison...), ou de désirs (gagner plus d'argent, posséder plus...), la finalité est toujours la même : maintien de la structure, de l'équilibre. Pulsions et émotions répondent toujours au même but conscient ou non : survivre, conserver l'équilibre, maintenir intacte la structure organique. © Formation à la sophrologie Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 19 Faites une pause... Prenez le temps de fermer doucement les yeux... Etes-vous dans une bonne position? Sinon, placez agréablement votre corps... Puis, laissez votre corps s’immobiliser... Sentez alors le contact des pieds avec le sol... Sans réflexion, simplement sentir... Sentez la présence de la chaise... Seulement sentir les pressions plus ou moins fortes selon les régions du corps... Sentez le contact des vêtements, leur chaleur, leur texture. Sentez l’air qui, doucement, entre et sort des narines... Légèrement frais à l’inspir, un peu plus chaud à l’expir... Restez dans ce va et vient du souffle et des sensations durant une minute... Puis, soufflez l’air plus profondément, inspirez plus amplement et laissez votre corps s’étirer, se réveiller musculairement. Le cerveau humain Il n'est pas question ici de proposer une étude approfondie et détaillée du cerveau humain, il s'agit seulement de permettre une meilleure compréhension des mécanismes qui nous habitent. Le cerveau est l'aboutissement d'une longue évolution. Il est le siège de l'activité mentale. Il est divisé en trois couches bien distinctes qui se sont agencés au cours du processus d'hominisation. On parle de cerveaux successifs 1) Le diencéphale C'est le cerveau archaïque, reptilien. Chez les grands sauriens, il y a 225 millions d'années, naît un cerveau qui régit les fonctions vitales de la vie primitive: nourriture, sommeil, reproduction. Nous avons conservé de la formation cérébrale de ces grands sauriens, le diencéphale. Il témoigne de nos besoins dans tous les domaines de la vie. Il est situé entre les hémisphères cérébraux et le tronc cérébral. Il est formé par les parois du 3ème ventricule, le thalamus (80% du diencéphale) et l'hypothalamus. Ce cerveau primitif est apparu il y a 225 millions d'années. Mais il est toujours présent chez l'être humain. Cerveau instinctif, il correspond aux fonctions de base de tout animal : maintien d'un territoire (c'est par exemple le chien qui urine un peu partout afin de délimiter son domaine), la chasse, la recherche d'un partenaire et l'accouplement, la hiérarchie (avoir et respecter un chef). A propos de hiérarchie, Mac Lean pense que les comportements humains d'obéissance aux lois, aux opinions admises (conformisme), aux idées d'une époque ressortent de ce cerveau reptilien. Ce cerveau archaïque comprend de nombreux centres régulateurs de l'activité vitale : sommeil, métabolisme. Il prend donc en charge nos fonctions fondamentales. Il est responsable de l'équilibre, de la conservation de l'espèce, de nos instincts. © Formation à la sophrologie Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 20 Le thalamus est considéré comme un filtre de sensibilité d'où son importance en ce qui concerne la douleur. C'est par lui que passent les informations sensitives, sensorielles et instinctives. C'est également au niveau du thalamus que nous trouvons la conscience du schéma corporel dont nous verrons toute l'importance avec la relaxation dynamique du 1er degré. L'hypothalamus possède de nombreuses fonctions. Il est le centre des motivations instinctives. Et il transmet au cortex les signaux qui viennent de notre milieu interne (des signaux sont reçus par l'hypothalamus..., donc naît une sensation de faim..., donc je mange) Il reçoit et intègre beaucoup d'informations de notre organisme et de notre environnement. Ensuite, ses décisions vont assurer le bon fonctionnement des tissus et des organes pour une meilleure adaptation et pour la conservation de l'espèce. Il contrôle les glandes endocrines. Nous pouvons en quelque sorte aider l'hypothalamus en pratiquant la Sophrologie, par le contrôle de l'émotion. Il intervient pour créer des comportements destinés à satisfaire les sensations de lutte, d'accouplement, de fuite, de faim... Il préside au maintien de l'homéostasie (équilibre et stabilisation des constantes physiologiques). Il travaille donc au maintien de la structure intérieure, organique. C'est lui qui équilibre les besoins passagers : faim, soif activité sexuelle. Définissons-le comme le centre récepteur de l'état de satisfaction ou d'insatisfaction de nos instincts. Besoin, satisfaction, récompense, sont établis dans l'hypothalamus. A ce titre il est le centre de l'émotion, même si celle-ci se prolonge au niveau du système limbique. Il est aussi le centre du système neurovégétatif que nous avons étudié un peu plus haut. Avec le système sympathique, il y a dépense d'énergie : action. Avec le système parasympathique, il y a économie d'énergie, repos. Il y a aussi mise en marche des processus réparateurs, des processus digestifs et des processus de restauration tissulaire. En situation grave, (stress) c'est l'hypothalamus qui réagit en mobilisant le système neurovégétatif par l'intermédiaire du système nerveux sympathique. La somatisation d'un stress psychique passe par l'hypothalamus. Le cerveau reptilien se mobilise dès qu'il y a un danger, une attaque. Dans nos sociétés modernes, les attaques sont plutôt relationnelles et très rarement des atteintes à notre vie. Mais, le cerveau reptilien continue de nous faire réagir comme si nous étions à l'âge des cavernes face à un animal dangereux. Il nous faut donc, grâce entre autre à la relaxation, apprendre à répondre aux agressions avec les deux autres cerveaux. © Formation à la sophrologie Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 21 2) Le circuit limbique (cerveau émotionnel) Il apparaît avec l'arrivée des mammifères à cause des nouvelles nécessités d'adaptation à l'environnement. C’était il y a environ 200 millions d’années. Nous avons gardé de ce cortex assez rudimentaire ce que l’on appelle le circuit limbique. C'est l'ensemble des formations nerveuses situées à la face interne et inférieure de chaque hémisphère cérébral. Il est en connexion avec l'hypothalamus. Il intervient dans le contrôle de la vie végétative: olfaction, goût.... Très sensible au stress, à l'affection, aux peines, aux humeurs, à l'environnement, aux frustrations, on l'a souvent appelé le cerveau émotionnel, affectif car il régit le comportement émotionnel (également la mémoire, l'apprentissage). Il archive. Il compare le présent avec nos expériences mémorisées. Il est responsable de nos relations sociales. Point important pour nous sophrologues, il est très sensible au verbe extérieur, à la parole, au rythme, aux images agréables, à la remémoration des situations positives. En Sophrologie, une voix rassurante aidera le sujet à se 'futuriser', à se projeter vers l'avenir, à y maîtriser ses émotions pour se libérer des entraves passées. Il régule les émotions. Car si les émotions naissent dans l'hypothalamus, elles sont régularisées et nuancées dans le système limbique. D'autre part, c'est au niveau du circuit limbique qu'il y a acquisition de l'expérience. Il participe à l'apprentissage grâce au processus de stockage des souvenirs. C’est ici qu'il y a fixation de la mémoire; or, de la mémoire naît l'affectivité. Si j'ai peur d'un serpent (ou de tout autre animal), c'est que a) j'ai appris qu'il pouvait constituer un danger b) je me souviens de cet apprentissage. Il archive donc et compare le présent avec nos expériences mémorisées et les interprète en termes émotionnels. Pour être plus précis, dans le système limbique, le système amygdalien dirige les comportements de colère quand il y a un problème de survie. Ce système est en rapport avec le sympathique. D'un autre côté, le système septum hippocampe détermine la sociabilité, le calme et renforce la vie sexuelle et les instincts maternels. Il est en rapport avec le parasympathique. Enfin, il préside aux fonctions d'anticipation. Sa structure est assez primitive par rapport au cortex. La Sophrologie agit particulièrement ce sur ce cerveau. © Formation à la sophrologie Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 22 3) Le cortex (ou écorce cérébrale ou néocortex) Il est né il y a environ 70 millions d’années. C'est le revêtement superficiel de substance grise des hémisphères cérébraux considéré comme l'instance supérieure du système nerveux central. Du processus de transformation qui a abouti au cortex cérébral a jailli la pensée, l'intelligence, la créativité. L’homme - grâce à la verticalisation - libère sa main. Sans doute la libération de la main de l'homme a t- elle joué un rôle important dans le développement du cortex. Il y aura un développement physiologique quantitatif (la surface du cortex augmente, les cellules s'accroissent) qui amènera des potentialités qualitatives. Cette enveloppe est présente chez les mammifères. On y trouve la base fonctionnelle de l'imagination, de la création et de l'association. Le cerveau nous permet réellement de créer du nouveau contrairement au circuit limbique qui crée à partir du passé. De plus, c'est lui qui commande la partie de notre système nerveux qui nous permet de nous organiser, de nous inquiéter, d'aimer, d'avoir des relations, d'avoir des réponses aux changements de notre civilisation. Le développement de ce cerveau nous éloigne des réactions primitives. Il est le centre du raisonnement, de la réflexion, de l'intellect, de la personnalité, du "moi". C'est le siège des processus conscients, des choix; de la pensée, du raisonnement. C'est le lieu du langage et du symbole. C'est donc ici qu'agiront les visualisations à base de symbole. C'est ici qu'a lieu l'attention focalisée (concentration) si importante dans la pratique sophrologique. On y trouve également les aires réceptrices de la sensation et de la perception ainsi que les idéomotrices, celles qui transforment une idée en programme d'exécution. Nous comprenons donc que la volonté et action se situent au niveau du cortex. Le cortex reçoit une information, l'analyse, puis agit. Le cortex nous permet la maîtrise du temps. Résumons... LE DIENCÉPHALE = cerveau archaïque = fonction de base = boire, manger, s'accoupler, délimiter et protéger son territoire, respect de la hiérarchie, obéissance aux lois, comportements de fuite ou de lutte, maintien de la structure organique. LE CIRCUIT LIMBIQUE = cerveau émotionnel = régulation des émotions acquisition de l'expérience, apprentissage, mémoire, anticipation basée sur les connaissances acquises. LE CORTEX = base de la conscience, de l'imagination, de la création, du raisonnement, de la réflexion, de l'intellect, du "moi", de la concentration, de l'action et de la volonté. © Formation à la sophrologie Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 23 Il est à noter que la théorie d’un cerveau à étages est de plus en plus remise en question ainsi que celle de cerveau droit et cerveau gauche. Il y a des relations entre ces 3 grandes zones et elles ne sont pas aussi délimitées qu’on le pensait. Seuls la vision, l’audition, l’olfaction, le goût et la sensibilité du corps sont vraiment localisés. Ainsi il n’existerait pas - par exemple - de zones totalement dédiées à la pensée ou à l’action. Par contre, et ceci intéresse particulièrement le sophrologue, “ les régions cérébrales mises en œuvre pour réaliser une action s’activent aussi lorsque l’on se contente d’imaginer cette action. ” Cette découverte explique en grande partie l’efficacité des techniques sophrologique d’activation mentale notamment dans la préparation aux compétitions sportives, accouchements... Dans les années 30, Metalnikov parvient à créer l’immunité vis à vis du choléra chez des lapins grâce à un conditionnement. Il opère ainsi: chaque fois qu’il administre le vaccin contre le choléra à un lapin, il fait retentir un son de cloche; lorsque l’immunité disparaît, il injecte le choléra au lapin; s’il effectue cette injection tout en faisant retentir le son de cloche, le lapin reste en vie; s’il effectue cette injection de choléra sans le son de cloche, le lapin meurt. Cela prouve la puissance d’un conditionnement. © Formation à la sophrologie Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 24 La relaxation La tension Parler de relaxation nous amène à parler de tension. La tension est un état psychophysique. Elle est entretenue par les problèmes, les conflits intérieurs, les peurs, les émotions négatives... Elle est donc directement liée à la sphère psycho-émotionnelle. Une émotion se manifeste toujours au niveau musculaire. Il ne peut y avoir d'émotion sans expression physique et notamment tonique. D'ailleurs, la façon la plus simple de décrire une émotion consiste à observer les changements corporels visibles ou invisibles qui l'accompagnent. Peu à peu, si l'individu n'y prête pas suffisamment attention, les tensions vont s'intensifier, se renforcer et devenir des armures, des contractures. De l'inquiétude ou de la haine par exemple, vont créer des tensions bien précises. Pensée/émotion et tonus musculaire sont intimement liés. Les difficultés que nous rencontrons dans la vie, les contradictions entre nos aspirations naturelles et nos obligations sont sources d'insatisfaction. Ces dernières engendrent des tensions. Réactions toniques aux préoccupations mentales, aux problèmes. 1) Si expression immédiate : larmes, tremblements, cris, agitation... 2) Si non expression immédiate : somatisation. Ici l'action est souterraine. Elle commence par des tensions puis des contractures et peut aboutir à une maladie dite psychosomatique. La tension et les maladies psychosomatiques Psychosomatique: du grec psukhé: âme, esprit, pensée et sômatikos: corps. Les maladies psychosomatiques concernent les troubles dont l'origine est psychique. La maladie psychosomatique puise souvent son origine dans l'inconscient, dans le refoulé, dans les conflits non résolus. Mais elle tient également compte de l’hérédité, de la vie durant l’enfance, et des traumatismes vécus. L’affectivité joue également un rôle important ainsi que la sensibilité personnelle. Chacun, en fonction de son passé, va réagir de façon personnelle aux événements rencontrés. Ainsi un même événement aura des répercussions très différentes d’une personne à l’autre. On peut affirmer que toute maladie a une cause psychosomatique même si l’on reconnaît l’existence d’autres causes, externes par exemple (virus...). Le mot même de 'psychosomatique' induit une notion de dualité que rejette la Sophrologie pour qui l'être humain est un tout, et qui place en avant le principe d'unité corps-esprit. Pour Le créateur de la © Formation à la sophrologie Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 25 sophrologie, la conscience est cette énergie qui intègre tous les éléments d'un être humain, énergie qui lui permet d'évoluer et de se relier à tout, aux autres, à l'univers. Voici quelques maladies psychosomatiques: Sphère digestive: spasmes, ulcères, constipation, diarrhée. Sphère respiratoire: asthme, bronchite. Circulation du sang: Hypertension artérielle, angine de poitrine, arythmie cardiaque, tachycardie... Sphère glandulaire: spasmophilie. Sphère sexuelle: frigidité, impuissance, troubles obstétricaux, règles irrégulières ou absentes. Oeil: glaucome. Peau: eczéma, prurit, urticaire, psoriasis. Divers: céphalées, crampes, bégaiements, douleurs excessives, insomnies, etc. Le Dr Edmund Jacobson, spécialiste américain de la relaxation, a minutieusement étudié les effets négatifs de la tension sur l'organisme humain. Voici ses conclusions : « La tension est une dépense d'énergie qui engendre la fatigue. Elle joue un rôle important dans l'hypertension artérielle, les crises cardiaques, le stress, l'anxiété (on ne peut être à la fois anxieux et relaxé), les ulcères, l'indigestion, la colite, la nervosité, les désordres mentaux, l'insomnie, le surmenage... » © Formation à la sophrologie Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 26 Pourquoi se détendre ? A) La relaxothérapie. Il est aisé de comprendre que la relaxation possède un effet thérapeutique important à la lecture des effets négatifs de la tension. Toutes les maladies dont un des éléments déclenchant est un facteur de stress, seront améliorées par cette pratique. De nombreux troubles comportementaux, de relation ou psychologiques bénéficieront des techniques de détente. B) La prophylaxie. A titre préventif, la relaxation devrait être pratiquée par tout un chacun. Mais hélas, il est rare de recevoir des personnes dont le seul but est de préserver leur équilibre et leur santé. Quand tout va bien, on reste passif. L'adage "Mieux vaut prévenir que guérir" n'a pas un réel succès! Or, une pratique régulière de la Sophrologie augmente le sentiment de stabilité, diminue les réponses trop fortes aux agents stressants, préserve l'énergie et aboutit à une meilleure connaissance de soi. La relaxation tranquillise et rassure l'individu vis à vis de lui-même et de ses possibilités. Elle lui fait prendre conscience de tout le positif qui est en lui. A cette revalorisation de soi correspond une meilleure confiance en soi. L’homme a besoin de se tourner vers l'intérieur de lui-même pour réaliser pleinement son bien-être. Apprend-on aux enfants à se relaxer, notamment quand vient l'heure des examens? Apprend-on aux adolescents à développer les qualités qu'ils jugent positives et à se libérer de celles qui constituent une entrave? Apprend-on à connaître son corps et à l'aimer autrement qu'à travers des sports de compétitions (néanmoins positifs)? Citation La relaxation réintroduit le “ corps ” à coté du “ verbe ” comme moyen du dialogue et de la guérison. J-G Lemaire © Formation à la sophrologie Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 27 La notion d'énergie Nous avons expliqué que la finalité du système nerveux, c'est l'action. Cette réalité introduit tout naturellement la notion d'énergie. L'homme est énergie. Les formes d'énergie sont multiples. Il y a l'énergie nerveuse. Elle permet l'action musculaire grâce à l'influx nerveux qui parvient aux muscles. Il y a l'énergie subtile qui commence juste à être reconnue en Occident, mais que les Orientaux manient depuis fort longtemps. Les hindous l'appellent "prâna". Les chinois la nomment "Chi" ou "ki". On la retrouve aussi chez les grecs (pneuma) et chez les égyptiens (ka). Les thérapeutes occidentaux l'ont aussi baptisée "bioénergie". Plus grossière, l'énergie-aliment est indispensable à l'équilibre de l'organisme. Les plantes captent l'énergie solaire. Une fois digéré et assimilé l'aliment fournit l'énergie nécessaire à la construction et à la santé du corps. Toute perturbation énergétique se traduit par un dysfonctionnement organique ou un problème psychique. Le corps a besoin d'énergie pour fonctionner comme la machine a besoin de carburant. Quelque soit l'origine de cette énergie, elle s'avère indispensable à l'action et donc à la survie de l'homme. Tout est énergie. Le comportement d'un individu est également lié à ce concept d'énergie. L'impulsif et le flegmatique ne disposent pas de la même quantité d'énergie ou ne l'utilisent pas de la même façon. Un des buts de la bioénergie de Lowen c'est de reconquérir cette énergie. Reich stipulait l'existence d'une énergie invisible qu'il nomma "orgone". Est-elle autre chose que le prâna des hindous? Si, maintenant, nous observons le comportement d'un enfant, nous constatons qu'il est plein d'énergie. Il ne mesure pas ses forces. Il est tout entier dans l'action, dans l'instant. Il ne pense pas à faire ses réserves. Ce petit d'homme en "prenant de l'âge" va progressivement voir son énergie bloquée, emprisonnée. Il va perdre cette aptitude naturelle à se dépenser sans compter. Car, les censures -nécessaires ou non- apparaissent. On lui demande d'être calme, de se taire, de bien se tenir. On lui apprend les interdits, les règles de la société... Cette énergie ne pouvant se libérer va alors être refoulée. L'énergie contenue peut se manifester de plusieurs façons: jouer, faire du sport, créer... Si elle ne peut s'exprimer sous cette forme elle va sortir sous forme d'agressivité, d'angoisse, de tensions, de symptômes. © Formation à la sophrologie Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 28 L'énergie bloquée est à l'origine de l'angoisse, de la névrose. Et bien souvent, l'angoisse -difficile à vivre- se transforme en tics, tensions, maux divers, symptômes. Bien entendu, à ces problèmes d'énergie s'ajoute le phénomène du stress. L'enfant, puis l'adolescent, traversent diverses crises : école, lycée, relations... Blocage d'énergie + stress = tensions diverses: artérielle, nerveuse, mentale, musculaire. Bien que ces troubles soient au début anodins, ils peuvent à la longue devenir chroniques. Face à ces problèmes existentiels inévitables (?), le réflexe de détente est une des solutions. Mais il faut le rééduquer chez l'adulte. Bien souvent face à un problème, nous nous contractons. Et la contraction augmente l'angoisse. Il devient donc indispensable de retrouver le réflexe de détente. Pour Yves Davrou le réflexe de détente "restaure l'énergie, l'harmonie et les signaux nécessaires à une bonne adaptation sans souffrance". L'individu détendu retrouve son énergie. Faites une pause... Laissez de coté cette lecture... Fermez doucement les yeux... Laissez les mâchoires se desserrer et les épaules retomber... Soufflez l’air profondément par la bouche légèrement entrouverte... Puis, inspirer lentement par le nez... Durant l’expir, évoquer une fois mentalement le mot ‘sérénité’... Souriez intérieurement... Puis portez les mains à la hauteur du visage pour le masser, spontanément, agréablement... Savourez ce massage... Puis ouvrez les yeux... Définition de la détente. La détente est présente lorsque le muscle est au repos. La détente va donc plus loin que le simple tonus. Dans certains cas on parle de "détente d'activité" : notamment lorsque l'on utilise les muscles consciemment. En Yoga, par exemple, on apprend à diminuer les tensions parasites afin de prendre la posture avec juste l'effort nécessaire. On est alors détendu dans l'action. Nous retrouverons ce principe dans les exercices dynamiques du 1er degré. Je contracte mes bras le plus intensément possible et en même temps, je relâche le reste de mon corps très profondément. On appelle cela une relaxation différentielle. © Formation à la sophrologie Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 29 Au-delà de la détente déjà très intéressante des muscles striés (ceux qui sont rattachés aux os et qui sont sous notre volonté), il y a celle des muscles lisses que l'on trouve au niveau des organes et des vaisseaux. Ces muscles ne se relaxent que lorsque les muscles striés ont lâché leurs propres tensions. La relaxation physique globale est pleinement réalisée quand ces 2 types de muscles sont au repos. On parle alors d'hypotonie généralisée. On a souvent comparé la relaxation au sommeil. Les similitudes existent bien. On se prépare à la relaxation comme on se prépare au sommeil : pièce tranquille, sombre, vêtements amples et souples, position confortable, fermeture des yeux, abandon du corps à la pesanteur, immobilité, retrait vis à vis du monde extérieur. La relaxation permet une déconnexion vis a vis du monde environnant qui, lui-même, est bien souvent une source de stress. C'est Bergson qui a dit "Dormir, c'est se désintéresser" Quand on s'endort, "on oublie" tous les problèmes. On se désintéresse du passé, du présent et du futur. Ce retrait des sens nous permet de nous mettre à l'écoute de notre monde intérieur. Le détachement vis à vis des stimulations externes permet l'intériorisation, donc la relaxation. Autre similitude entre relaxation et sommeil: l'une comme l'autre ne peuvent apparaître grâce à un effort de volonté. En relaxation, c'est plutôt la concentration passive qui est à l'origine de la déconnexion. Pour le sommeil, c'est essentiellement la fatigue qui est l'élément déclencheur. Citation “ Vous êtes un esprit, un mental et un corps, tous trois étroitement liés, et il faut trouver un équilibre parfait entre ces trois éléments pour être heureux. ” Abrezol Caractéristiques de l'état de relaxation 1) Une sensation de bien-être Le bien-être est le résultat de l'immobilité et de la fermeture des yeux. Le simple fait de s'arrêter est déjà un acte très positif. Dans la vie quotidienne, l'individu est en perpétuel mouvement, il ne sait pas s'arrêter. Parfois d'ailleurs, l'immobilité lui fait peur. Nombreux sont ceux qui ne peuvent rester quelques instants "sans rien faire". Ils prennent un livre, écoutent un disque, allument leur téléviseur, téléphonent à quelqu'un etc. L'immobilité est considérée comme source d'angoisse. Or, c'est un mérite qui revient à la sophrologie – et Au créateur de la sophrologie - que d'avoir prouvé que l'on pouvait rester immobile sans éprouver d'affect négatif. Pour d'autres, l'immobilité est considérée comme une perte de temps (alors qu'il y a tant de choses à faire dans une maison ou dans la vie!) Il faut réapprendre à ces personnes la valeur de l'immobilité, du retour sur soi. © Formation à la sophrologie Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 30 Apprendre à s'arrêter est le premier pas vers la détente et la connaissance de soi. 2) La sensation de calme. La lecture du corps (prise de conscience de chaque partie du corps) crée un état de concentration qui favorise le retour au calme mental. La concentration chasse les pensées parasites sources de dispersion mais aussi génératrices de tensions. En effet, sphère mentale et sphère émotionnelle s’interpénètrent et agissent sur le corps: tension musculaire et inhibition organique. La sensation de calme est celle qui est la plus souvent ressentie par les débutants. 3) Une sensation de pesanteur. Un des premiers effets physiques de la détente, c'est la lourdeur. Le corps semble devenir plus lourd durant une séance de relaxation. Il est simple de comprendre que lorsque -par exemple- les tensions des épaules se relâchent, les bras s'abandonnent plus intensément à la pesanteur ce qui se traduit par une agréable sensation de lourdeur. Il ne s'agit pas de créer autoritairement cette sensation comme on le fait en hypnose. En relaxation autogène, on demande simplement à la personne de répéter intérieurement "Mon bras est lourd". En sophrologie, on se contente de faire observer à l'élève que son bras ou sa jambe ou son corps tout entier est devenu plus pesant. Selon la position choisie, (assise ou allongée) les points de pressions avec la chaise ou le sol se font plus nettement sentir. En relaxation autogène, le travail sur la pesanteur est un élément très important de la déconnexion physique et mentale. Néanmoins, il est bon de souligner qu'elle est obtenue par l'auto concentration passive du sujet. Jamais le relaxologue n'intervient de façon péremptoire. 4) La sensation de chaleur. Elle est crée par la décompression des muscles sur les vaisseaux. D'autre part, l'activation du système parasympathique engendre au niveau circulatoire une vasodilatation. Bien souvent, ce sont les mains qui se réchauffent en premier. Lorsque l'on se relaxe dans une pièce froide, il est intéressant de constater la différence de température entre le début et la fin de la séance. Des mesures scientifiques ont montré des hausses significatives pouvant aller jusqu'à plusieurs degrés. 5) Une modification du schéma corporel. Les relaxologues connaissent bien les phénomènes "étranges" (appelés sensations d’étrangeté ou fantasmes corporels) qui accompagnent l'apparition de la détente chez un sujet. Une personne qui se relaxe -surtout dans les débuts- expérimente des sensations inhabituelles. Elle perçoit son corps d'une autre façon. Ce dernier peut paraître plus petit, plus grand, plus gros, comme une boule... Le pratiquant peut avoir la sensation qu'il n'a plus de tronc, ou qu'il n'est plus qu'esprit. Les sensations éprouvées sont toujours "folkloriques". Il appartient au sophrologue de dédramatiser la chose en insistant sur le fait que ces réactions sont tout à fait normales et inoffensives. Il est même conseillé d'en parler un peu lors de la première séance sans toutefois insister pour ne pas créer un effet suggestif. Si le pratiquant a besoin de plus d’explications, le sophrologue précisera les points suivants : - la concentration en relaxation active le cortex frontal, le thalamus et le cortex cingulaire tandis que l’activité du cortex pariétal ralentit. Ceci est sans doute à l’origine des distorsions spatio-temporelles. - le schéma corporel se forme grâce aux impulsions électriques que chaque partie du corps émet en permanence vers le cerveau. La signalisation de chaque partie du corps au cerveau ne fonctionne plus © Formation à la sophrologie Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 31 avec une précision absolue (notamment quand il y a généralisation de la pesanteur). La perception psychique du schéma corporel se modifie de sorte que les parties du corps sont perçues de manière erronée ou plus du tout. - l’immobilité et une diminution des stimulations corporelles empêchent de déterminer avec précision la frontière corporelle De même, les sensations de vertige peuvent venir du fait que le système nerveux passe d’un état actif à un état passif (surtout s’il est sensible) et que la concentration est élevée et continue. - La méditation et l’intériorisation corporelle stimulent le lobe temporal. On peut alors perdre la sensation de son corps, avoir l’impression qu’il a disparu, sentir que l’on flotte, apercevoir des images lumineuses… 6) Une déconnexion vis à vis du monde extérieur. Dans l'état de relaxation le plus profond, le sujet n'entend plus les bruits. Il n'est pas rare de l'entendre dire lors du dialogue post-sophronique que la voix du relaxologue est devenue de plus en plus lointaine jusqu'à disparaître. Ce phénomène est appelé "retrait des sens" en Yoga. La vraie relaxation est obtenue quand ce détachement vis à vis de l'extérieur est réussi. Néanmoins, il ne faut pas essayer de créer volontairement cet état. Les personnes qui le vivent spontanément en font une expérience très agréable. Se retrouver ainsi en soi-même est un sentiment positif. Etre toujours tourné vers l’extérieur, vers le travail... est, à force, déséquilibrant. Ceux qui ont vécu trop longtemps en contact avec un groupe sans possibilité de s'isoler, ont ressenti ce besoin de se retrouver, de se recentrer. Les différences sont très importantes d'une personne à l'autre. L'une, par exemple, n'aura pas entendu le moteur pourtant bruyant d'une tondeuse. L'autre, par contre, aura été gêné par une musique lointaine, au point d'avoir voulu intervenir pour la faire cesser. Une sensibilité aigue vis à vis des bruits est le signe que le sujet à un grand besoin de détente. Son système nerveux est tendu. Soulignons un point important : la déconnexion sera différente selon qu'elle est vécue en position assise ou allongée. A) Allongé sur le dos Cette position provoque un plus grand retrait des sens, mais elle peut facilement aboutir au sommeil. B) Assis Le sujet est plus présent mais aussi plus éveillé. Cette position fait de la relaxation un acte moins passif, plus positif. Elle est d'ailleurs la position adoptée par les méditants du monde entier. Connaissance de l’homme... Le stress diminue l’efficacité et la quantité des globules blancs. © Formation à la sophrologie Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 32 Les effets bénéfiques de la relaxation Sphère d'action de la relaxothérapie 1) Plan émotif : - anxiété, peurs, phobies, manque de confiance en soi - dépression nerveuse - alcoolisme, abus de drogues - aphonie - trac, tics - troubles de l'apprentissage - difficultés de relations (professionnelle, sociale...) - vision négative de la vie, tensions mentales, verbalisme mental, rumination intérieure. 2) Plan psychosomatique - maux de tête, migraines, insomnie - asthme - hypertension artérielle - troubles digestifs et intestinaux - problèmes menstruels, sexualité - allergies - problèmes de poids - hyperactivité, activisme, hypertonicité, nervosité - certaines maladies fonctionnelles 3) Plan physique : - douleurs, maux divers (dos...) - blessures (kinésithérapie), torticolis - fatigue, blocages énergétiques Divers : - préparation à l'accouchement - préparation aux examens, aux entretiens importants - diminution des besoins en médicaments - problèmes liés aux stress En positif, une relaxation amènera : 1. Une meilleure réceptivité aux sensations intéro-proprioceptives. De nombreux sujets prennent conscience de leurs battements cardiaques. Ou bien ressentent de la chaleur dans certaines parties du corps. Ou bien encore perçoivent des parties du corps qui jusque là étaient restées muettes. Ces découvertes sont souvent passionnantes et incitent le sujet à poursuivre cette approche de la relaxation. Le corps n'est plus seulement perçu quand il souffre. Il devient source de découverte et de bien être. - Un état de bien être, de calme, conduit à une régulation émotionnelle. - Il découle de tout cela une consolidation du schéma corporel. © Formation à la sophrologie Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 33 Il y a une relation très étroite entre la sensorialité, le tonus musculaire, les émotions et le schéma corporel. Celui-ci est perçu grâce aux nombreuses informations sensorielles intéroceptives, proprioceptives, extéroceptives. Ce sont ces informations qui nous permettent de le situer dans l'espace. Il nous fait prendre conscience du monde extérieur. Tout ce qui n'est pas notre schéma corporel est le monde extérieur. Il forge notre individualité. 2. Elle structure notre schéma corporel. Elle nous fait prendre conscience de la latéralisation droite - gauche, des notions de devant et de derrière du corps, de la localisation des parties corporelles, etc. 3. Elle agit positivement sur le fonctionnement du schéma corporel : apparition de nombreuses sensations : détente, chaleur, calme, force, légèreté, liberté respiratoire, facilitation organique... Il existe différents types d'induction (méthodes de mise en état de relaxation) - Les inductions anatomiques : prise de conscience des parties du corps : soit en les évoquant (sophronisation) soit en les vivant aidé par une formule (relaxation autogène). - Les inductions imagées ou symboliques : imaginez une onde de détente qui descend le long de la colonne vertébrale... Le ventre est comme un ballon qui gonfle à l'inspire. - Les sensations positives, suggestives : ressentez le bien être, le calme, l'énergie... - les inductions reliées au souffle : à chaque expiration, toute tension disparaît de votre corps... Vous respirez dans votre dos... Vous imaginez que votre visage respire... La respiration est ici intéressante car elle nous fait prendre conscience de la relation ‘monde intérieur – monde extérieur’. A l'inspire, on prend l'air et l'énergie environnants. Cet air et cette énergie sont assimilés dans notre corps. A l'expire, on rejette le gaz carbonique, on se libère des tensions. On retrouve cet exercice (sous une forme plus symbolisme dans le Bouddhisme Tibétain). Les différentes voies: comment se détendre? Les voies sont multiples. Précisons tout de suite que la relaxation n'est pas : Un laisser-aller. Elle n'est pas une abdication, un refus des autres ou un nombrilisme. Elle ne doit jamais couper l'individu de ceux qui l'entourent (hormis durant la séance elle-même). Elle ne l'amène jamais à se replier sur lui-même. Bien au contraire, la détente profonde est une ouverture sur le monde © Formation à la sophrologie Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 34 Quelques méthodes préconisant la relaxation Le Hatha-Yoga. Connu en Occident depuis une quarantaine d'années, il s'est développé très rapidement en raison du stress de la vie moderne. Ce mariage de relaxation, de concentration, de respiration profonde et d'étirement musculaire est arrivé dans notre monde occidental à une époque où l'individu ressentait un fort besoin de redécouvrir son corps et... de l'aimer. Pendant des siècles le corps a été rejeté, méprisé quand ce n'est pas haï. L'esprit était alors placé au dessus de tout. Maintenant, nous savons que le corps et l'esprit ne font qu'un. Une action sur l'un agit immédiatement sur l'autre, car justement ils ne font qu'un. Rappelons que le mot Yoga signifie "union". Littéralement, Hatha-Yoga signifie "union du soleil et de la lune". Il s'agit d'équilibrer les énergies positives et négatives. Le Hatha-Yoga passe par le corps, la respiration, la relaxation et la concentration. Il comporte 8 étapes : 1) Les préceptes: Ne pas être violent. Ne pas mentir. Ne pas voler... 2) Les règles: Propreté physique. Pureté mentale. Contentement (attitude sereine face à la vie). Ascèse et discipline (c'est la notion d'entraînement, de pratique). 3) La posture: C'est le travail sur le corps. Etirement, assouplissement, régénération organique, purification des canaux d'énergie. Le Yogi apprend un grand nombre de postures. A un niveau plus simple, nous devons simplement veiller à maintenir un dos droit dans la vie quotidienne. 4) Maîtrise du souffle: En calmant le souffle, en le régularisant nous diminuons notablement la résonance des affects. De plus, nous apaisons notre mental. 5) La relaxation ou retrait des sens 6) La concentration: Apprendre à fixer son attention donc à la diriger dans une direction donnée. Elle est liée à la volonté. 7) La méditation: Lorsque la concentration est devenue naturelle et s'effectue sans effort, il y a méditation. C'est un état d'être et d'équilibre parfait qui aboutit au... 8) Samadhi: Etat d'extase qui nous parait bien inaccessible. Et pourtant tout le monde a expérimenté un jour ou l'autre cet état, ne serait-ce que pendant quelques secondes. Face à un paysage époustouflant où pendant l'espace d'un instant le vécu est si fort qu'il occulte toute pensée et toute réflexion. On peut aussi vivre ce moment unique durant l'acte sexuel. Ceci explique l'existence du tantra Yoga (ou tantrisme) basé sur l'énergie sexuelle. © Formation à la sophrologie Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 35 Citation L’air tisse l’univers Le souffle tisse l’homme Upanishad Le training autogène de Schultz C'est un médecin allemand qui a conçu ce que l'on nomme communément "la relaxation autogène". Elle a été élaborée par le docteur J.H Schultz à partir des années 1910. Après s'être écarté de l'hypnose, il réfléchit aux travaux de Vogt. Ces derniers l'éclairaient sur la possibilité de se relaxer par soi-même. D'autre part, les hypnotiseurs de l'époque remarquaient que l'hypnose provoquait chez leurs patients une décontraction musculaire. Et Schultz découvrit que cette décontraction musculaire, loin d'être un simple phénomène accompagnant l'hypnose, était un élément important de cette hypnose. Mieux encore, ces expériences montrèrent qu'une décontraction minutieuse et méthodique amène la même déconnexion que l'hypnose. En plus de ces 2 constatations (possibilité de se relaxer seul et importance de la décontraction musculaire), il prend conscience que l'hypnose s'accompagne toujours de sensations de chaleur et de pesanteur. Le training autogène est né. La pesanteur provient du relâchement des tensions. La chaleur est crée par la vasodilatation. Pesanteur et chaleur procurent la même déconnexion que les techniques hypnotiques. Schultz élabore donc sa méthode dans le but d'obtenir les mêmes résultats qu'avec l'hypnose mais justement sans état suggestif et sans moyens hypnotiques. Par rapport aux méthodes qui existaient à son époque, l'originalité de la sienne c'est d'amener le sujet à se relaxer par lui-même. C'est le début d'une médecine différente où le patient n'est plus dominé. Le sophrologue insiste également sur l'importance d'une pratique régulière rendue possible grâce à la simplicité de la méthode. Quelle est la principale différence entre l'hypnose et le training autogène ? En hypnose, le sujet est passif, c'est l'hypnotiseur qui répète les formules suggestives (= suggestion). En relaxation autogène, c'est le sujet qui se répète intérieurement les formules, il est actif (= autosuggestion). Voici la succession des formules : 1) Je suis tout à fait calme 2) Mon bras droit (gauche pour les gauchers) est lourd. 3) Mon bras gauche (droit pour les gauchers) est lourd. 4) Mes deux bras sont tout à fait lourds. 5) Mes jambes sont lourdes. 6) Mes bras et mes jambes sont tout à fait lourds. © Formation à la sophrologie Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 36 7) Tout mon corps est lourd. 8) Mon bras droit (gauche pour les gauchers) est tout chaud. 9) Mon bras gauche (droit pour les gauchers) est tout chaud. 10) Mes deux bras sont tout chauds. 11) Mes jambes sont toutes chaudes. 12) Mes bras et mes jambes sont tout chauds. 13) Mon cœur bat calme et fort. 14) Ma respiration est tout à fait calme. 15) Mon plexus solaire est tout chaud. 16) Mon front est agréablement frais. Dans la méthode que nous vous proposons, nous avons volontairement omis la formule n°13. En effet, chez certains sujets atteints de problèmes cardiaques et très sensibles, cette autosuggestion pourrait avoir des effets négatifs. Les risques sont très faibles mais il ne faut pas les négliger. Certaines personnes répugnent à prendre conscience de leurs battements cardiaques. Cette prise de conscience entraînant chez eux une angoisse ou un malaise. Ceux qui n'ont pas l'habitude de percevoir leur corps aussi intensément seront surpris ou gênés par les bruits internes: souffle respiratoire, battements cardiaques, gargouillis... Il faut rééduquer cette écoute corporelle et surtout la vivre de la façon la plus détendue possible. La formule n° 16 (mon front est agréablement frais) est également facultative. Elle sera pourtant utile aux personnes souffrant de maux de tête. L'essentiel de la relaxation autogène se résume dans les formules de calme, de lourdeur, de chaleur et de calme respiratoire. En pratiquant cette méthode, on fait une constatation intéressante: si une formule (autosuggestive) est capable d'induire une sensation donnée, c'est que la pensée contrôlée possède un pouvoir sur le corps. Le cerveau du sujet qui effectue quotidiennement ces exercices enregistre ce lien de cause à effet; suggestion de chaleur = création de chaleur dans la partie du corps concernée. Donc, lorsque le sujet abordera un travail un peu plus thérapeutique, son esprit ne mettra pas en doute ce pouvoir des mots sur l'organisme. Nous verrons un peu plus loin les nombreuses applications de cette méthode. Schultz insiste aussi sur le fait que le corps reçoit ce que la pensée désire. En pensant que la détente parvient dans telle région du corps, elle y parvient de ce fait. Cette observation passionnante ouvre les portes de l'auto guérison. Il est merveilleux de voir la joie des élèves à la fin d'une relaxation. Avoir ainsi réussi à agir sur son corps par l'intermédiaire de leur esprit est une expérience gratifiante. Cette 1ère réussite redonne confiance en soi-même et incite à poursuivre l'entraînement. Deepak Chopra, médecin et directeur de l'Institute for Mind/Body Medecine en Californie explique que “là où va la pensée, une substance chimique l'accompagne.” De la même façon, les troubles de l'esprit ont une traduction biochimique qui favorise la maladie. Les grands déprimés sont quatre fois plus nombreux à développer une affection chronique. Certains scientifiques affirment même que la relaxation pourrait réduire l'âge biologique. © Formation à la sophrologie Malvina Girard Domaine de Puyricard 290 chemin de la quille 13540 Puyricard 37 Une étude clinique britannique a montré que les personnes stressées étaient deux fois plus nombreuses que celles qui sont calmes à développer un rhume. Et pourtant, les chercheurs n'ont trouvé aucune différence dans le nombre de leurs globules blancs! (CHALLENGES, mars 1995) Je me souviens d’une sophronisée2 qui a vu son ‘impatience’ dans les jambes disparaître grâce au training autogène (les formules de lourdeur). Citation “ La valeur sensorielle, éventuellement émotionnelle, de la formule augmente sa qualité de vécu intérieur et lutte contre l’intellectualisation qui préside à la verbalisation d’une résolution... “ Les formules intentionnelles permettent de se penser, donc de se parler autrement que sur le mode d’un discours névrotique ancien. ” Durand de Bousingen Possibilités offertes par le second cycle de la relaxation autogène. Ces séances ne sont pas proposées dans les CD. Nous abordons ici un travail plus émotionnel dont voici les principaux exercices: - Laisser venir spontanément une couleur, qui est généralement la couleur de prédilection. - Visualiser toutes les couleurs du spectre.