Sémiologie de l'appareil génital masculin PDF
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S. Lekouaghet
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This document outlines the semiology of the male genital tract. It includes a review of the anatomy, embryology, puberty, clinical examination, and sexual disorders. It also touches on various pathologies of the scrotum.
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COURS : SÉMIOLOGIE DE L’APPAREIL GÉNITAL MASCULIN Dr S. Lekouaghet — Maître Assistante en Urologie OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES Connaitre un état clinique normal de l’appareil génital masculin. Savoir examiner les organes génitaux masculins. Reconnaitre...
COURS : SÉMIOLOGIE DE L’APPAREIL GÉNITAL MASCULIN Dr S. Lekouaghet — Maître Assistante en Urologie OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES Connaitre un état clinique normal de l’appareil génital masculin. Savoir examiner les organes génitaux masculins. Reconnaitre les signes cliniques pathologiques de l’appareil génital masculin. PLAN DU COURS 1. Rappel anatomique 2. Embryologie 3. La puberté 4. Examen clinique 5. Troubles sexuels 6. Conclusion 1. RAPPEL ANATOMIQUE L’appareil génital masculin comprend les organes qui permettent la reproduction, assurent la sécrétion des hormones sexuelles mâles, et participent à la fonction urinaire (en partie pour l’urètre). Il se compose de : A. Organe de reproduction Testicules : glandes sexuelles principales situées dans le scrotum, responsables de la production de spermatozoïdes (spermatogenèse) et de la testostérone. B. Voies spermatiques Épididymes : structure allongée située à la face postérieure du testicule, siège de la maturation et du stockage des spermatozoïdes. Canaux déférents : conduits qui transportent les spermatozoïdes depuis les épididymes jusqu’à la région prostatique. Canaux éjaculateurs : résultat de la jonction des canaux déférents avec les canaux des vésicules séminales, s’ouvrent dans l’urètre prostatique. Urètre : canal commun à l’appareil urinaire et génital chez l’homme, permettant l’évacuation de l’urine et du sperme. C. Glandes annexes Vésicules séminales : glandes situées derrière la vessie, sécrètent un liquide riche en fructose, constituant majeur du plasma séminal. Prostate : glande située sous la vessie, entoure l’urètre prostatique et sécrète un liquide alcalin qui participe à la fluidification du sperme. D. Organe de copulation Verge (pénis) : organe érectile qui permet la copulation et l’expulsion du sperme. Elle comprend deux corps caverneux et un corps spongieux entourant l’urètre. La compréhension précise de cette anatomie est essentielle à l’interprétation sémiologique des troubles uro-génitaux masculins. 2. EMBRYOLOGIE La gonade est initialement indifférenciée (ni testicule ni ovaire). Tractus génital : canaux de Wolf (masculins) et canaux de Muller (féminins). Entre la 4e et la 5e semaine de développement, le gène SRY (Sex-determining Region Y) déclenche la différenciation testiculaire. Le testicule sécrète : o Testostérone : développement du tractus génital masculin (épididyme, déférents) et des glandes annexes et des organes génitaux externes (verge, fermeture du scrotum). o Hormone anti-mullérienne (AMH) : disparition des structures mullériennes (trompes, utérus). Les testicules se forment dans la région dorso-lombaire (para-mésonéphrotique). Migration des testicules dans le scrotum durant le 3e trimestre. o Anomalies : (uni ou bilatérale) ▪ Cryptorchidie : anomalie de siège sur le trajet normal de descente du testicule. ▪ Ectopie : anomalie de siège en dehors du trajet normal. 3. LA PUBERTÉ La puberté masculine correspond à l'ensemble des transformations physiques, hormonales et psychologiques qui marquent le passage de l’enfance à l’âge adulte, avec acquisition de la capacité reproductive. Les premiers signes de puberté apparaissent généralement autour de l'âge de 13 ans : o Augmentation du volume testiculaire (premier signe biologique). o Développement de la verge et du scrotum. o Apparition de la pilosité pubienne, suivie par celle des aisselles, de la barbe, puis du reste du corps. La spermatogenèse devient fonctionnelle vers l’âge de 16 à 17 ans, permettant la production de spermatozoïdes matures. La pilosité corporelle atteint généralement son développement complet vers l’âge de 18 ans. Anomalies de la puberté : Retard pubertaire : absence de signes de puberté après l'âge de 14 ans. Peut être constitutionnel ou pathologique. Puberté hétérosexuelle : développement de caractères sexuels secondaires du sexe opposé (souvent d’origine hormonale). Impubérisme : absence totale de développement pubertaire. Les anomalies peuvent avoir des origines multiples : Centrale : atteinte de l’axe hypothalamo-hypophysaire (ex. : hypogonadisme hypogonadotrope). Périphérique : atteinte primaire des gonades (ex. : dysgénésie testiculaire, anorchidie). Génétique : anomalies chromosomiques (ex. : syndrome de Klinefelter). 4. EXAMEN CLINIQUE A. Inspection de la verge Prépuce / circoncision o Phimosis : rétrécissement de l'anneau préputial empêchant le décalottage. o Paraphimosis : étranglement du gland après décalottage. o Complications : ▪ Balanite : inflammation du gland. ▪ Posthite : inflammation du prépuce. Abouchement ectopique du méat urétral : o Hypospadias : anomalie congénitale où le méat urétral s’abouche sur la face inférieure de la verge, à un niveau variable (gland, corps du pénis ou périnée). o Epispadias : anomalie congénitale rare caractérisée par un abouchement du méat urétral sur la face supérieure de la verge, souvent associée à une incontinence urinaire et des malformations de la paroi abdominale. o Extrophie vésicale : évagination de la plaque vésicale, épispadias, défauts du pelvis antérieur, plancher pelvien et paroi abdominale. Maladie de Lapeyronie : il y a formation de plaques fibreuses, empêchant le corps caverneux de s'étendre à l'érection, ce qui donne une angulation de la verge en érection. Ulcération : o Herpès génital : généralement, l’infection commence par une sensation de brûlure, suivie d’une petite vésicule, qui se rompt, en donnant une petite ulcération. o Chancre syphilitique : ulcération blanchâtre indolore. Écoulements par le méat urétral : o Urétrorragie : issue de sang par le méat urétral en dehors d’une miction. C’est un signe évocateur de traumatisme urétral. o Écoulement purulent : en dehors de la miction, en faveur d'infection génitale. Tumeurs péniennes : condylome, cancer. B. Inspection des bourses Position debout puis couché, examen bilatéral et comparatif. À l’état normal : o Bourses symétriques o Testicules de même volume o Peau scrotale souple, brune, plissée Signes pathologiques : o Inflammation : rougeur, œdème, peau tendue et luisante (grosse bourse). o Hydrocèle : bourse augmentée de volume sans signes inflammatoires. o Gangrène de Fournier : lésions noirâtres de nécrose, c'est une urgence médico-chirurgicale grave. o Varicocèle : varicosités scrotales, visibles en position debout, souvent à gauche. o Signe de Gouverneur : Un testicule ascensionné de façon asymétrique avec horizontalisation peut traduire une torsion du cordon spermatique. C. Palpation Le scrotum glisse librement sur son contenu. Testicule : ferme, régulier, sensible. Épididyme : organe allongé accolé à la face postérieure du testicule. Il est divisé en trois parties anatomiques : o Tête : située au pôle supérieur du testicule, souvent la plus volumineuse. o Corps : prolongement allongé situé en arrière du testicule, séparé de celui-ci par un fin sillon. o Queue : se situe à la partie inférieure du testicule, d'où naît le canal déférent. Cordon spermatique : palpation du déférent jusqu’au canal inguinal. o Anomalies palpables : testicule malpositionné, nodules de l’épididyme, kystes du cordon, hernie inguinale. Transillumination : différencier hydrocèle (transilluminable) d’autres masses. Douleur aiguë : o Signe de Gouverneur : ascension, horizontalisation o Signe de Prehn : soulagement de la douleur à l’élévation du scrotum (si +), en faveur d'une orchite ou orchi-épididymite o Palpation du cordon à la recherche de tours de spires en cas torsion D. Pathologies scrotales Grosses bourses aiguës (urgences) : o Torsion du cordon spermatique o Traumatisme testiculaire o Abcès scrotal o Maladie de Fournier o Hernie inguino-scrotale étranglée o Orchiépididymite aiguë Grosses bourses chroniques : o Hydrocèle o Kyste du cordon spermatique o Cancer du testicule o Hernie inguino-scrotale non étranglée Diminution du volume testiculaire : causes post-traumatiques, infectieuses, iatrogènes, infertilité sécrétoire. 5. TROUBLES SEXUELS A. Troubles de l’érection Dysfonction érectile : l’incapacité persistante ou récurrente à obtenir ou maintenir une érection suffisante pour permettre un rapport sexuel satisfaisant ; elle peut être d’origine organique (vasculaire, neurologique, hormonale), psychogène, ou liée à certains traitements ou maladies chroniques. Priapisme : la persistance involontaire d’une érection complète ou partielle, après l’orgasme et l’arrêt ou en dehors de toute stimulation sexuelle. C’est une urgence médicale pouvant entraîner des lésions irréversibles des corps caverneux si elle n’est pas rapidement prise en charge. B. Troubles de l’éjaculation Éjaculation précoce : éjaculation survenant presque toujours avant la pénétration vaginale, ou moins d’une minute après celle-ci et comportant des conséquences personnelles négatives telles que peine, mal-être, frustration et/ou évitement de l’intimité sexuelle. Éjaculation rétrograde : trouble de l’éjaculation dans lequel le sperme, au lieu d’être expulsé par le méat urétral, reflue dans la vessie en raison d’une défaillance du sphincter vésical interne ; ce phénomène peut être observé dans certaines neuropathies, après chirurgie prostatique ou sous l’effet de médicaments. Anéjaculation : l'absence d'éjaculation par le méat urétral malgré une stimulation sexuelle appropriée et prolongée. 6. CONCLUSION L’examen de l’appareil génital masculin est un acte indispensable, rigoureux et comparatif. Il permet de détecter des anomalies morphologiques, fonctionnelles, développementales ou tumorales. L’interrogatoire et l’inspection orientent déjà vers la plupart des pathologies. Il faut savoir reconnaître les situations urgentes (torsion, hernie étranglée, gangrène).