L'alimentation et le nourrissement des abeilles

Alimentation des Abeilles

• Les abeilles tirent leurs sucres du nectar (floral ou extra-floral) et du miellat.
• Elles préfèrent les nectars concentrés entre 30 et 50 % de sucres, évitant ceux en dessous de 15 %.
• Le pain d'abeille contient 30 à 35 % de sucres.
• Les sucres servent principalement aux dépenses énergétiques liées à l'activité des abeilles (thermorégulation, nettoyage, etc.) et sont stockés dans leurs corps gras.
• Les abeilles digèrent efficacement le nectar et le pollen grâce aux enzymes (saccharase, amylase) produites par leurs glandes.
• Ces enzymes transforment les sucres complexes en sucres simples (glucose et fructose) dans le jabot, qui sont assimilés dans l'intestin moyen.
• La production d'enzymes varie selon l'âge de l'abeille : les jeunes (nourrices) produisent de la gelée protéique, les âgées (butineuses) des enzymes pour les sucres.

Bases du Nourrissement

• Le nourrissement printanier n'est pas systématique, mais il faut assurer aux colonies des réserves suffisantes (7-8 kg) jusqu'aux premières récoltes.
• Les risques de manque de réserves augmentent si le développement du couvain s'est prolongé tard en saison.
• Les besoins varient selon la race de l'abeille :
  • L'abeille noire locale a un démarrage lent au printemps et pourrait bénéficier d'une stimulation.
  • L'abeille italienne et la Buckfast consomment beaucoup et nécessitent plus de provisions.
  • L'abeille caucasienne hiverne mal et a un démarrage printanier tardif.
  • L'abeille carniolienne consomme peu et a une croissance rapide.

Types de Nourrissement de Printemps

• Nourrissement de secours : pour les colonies faibles, en absence de miellée ou ayant épuisé leurs réserves, avec du sirop à 50 % ou du candi, selon le climat.
• Stimulation : vise à simuler une miellée pour encourager la ponte de la reine, en distribuant environ 0,25 à 0,4 litre de sirop à 50 % par jour pendant 10 jours.
  • L'objectif est d'obtenir un pic de butineuses environ 40 jours après le début de la stimulation.
  • Un décalage par rapport à la miellée espérée peut entraîner surpopulation, famine ou essaimage.

Le Miel

• Le miel se compose de 78 à 80 % de glucides (fructose, glucose, maltose, etc.) et d'eau (max. 18 %).
• Bien qu'énergétique, il présente des risques : transmission de maladies, pillage, cristallisation, fermentation et un coût élevé.
• On peut donner deux cadres de miel en grattant les opercules pour stimuler la ponte.

Le Sucre

• Le sucre de canne ou de betterave (saccharose) est attractif et stocké facilement, transformé en glucose et fructose par l'invertase.
• On peut l'administrer sous forme de :
  • Sirop : fabriqué en dissolvant le sucre dans l'eau, la concentration variant selon l'objectif.
  • Candi : pour l'hiver ou en cas de manque de provisions au printemps.
• Le sirop léger (stimulation) doit simuler le nectar (environ 20-30% de sucre), donné en petites quantités pour stimuler la ponte et la production de gelée royale.
• Le sirop épais sert de provisions, mais le candi est préférable car les abeilles s'épuisent à éliminer l'eau du sirop pour atteindre 18% d'humidité (comme du miel).
• Concentrations de sirop :
  • 0.5kg de sucre ,1 litre d’eau = 33%
  • 1kg de sucre ,1 litre d’eau = 50%
  • 3kg de sucre ,2 litres d’eau = 60%
  • 2kg de sucre ,1 litre d’eau = 67%
  • 1kg de sucre+1litre d’eau = 1.6 litre de sirop qui pèse 2 kg
• Pour du sirop 50/50 : 1kg de sucre, 1 litre d'eau.
  • Ajouter de l'eau de javel et du vinaigre blanc pour acidifier et atteindre un pH de 4,5.
  • Un pH acide favorise l'activité des enzymes digestives.

Acidification des Sirops

• L'acidité du miel (pH entre 3,9 et 5) est due à l'acide gluconique.
• Acidifier et chauffer le sirop peut faciliter la digestion, mais risque de produire de l'HMF, toxique au-delà de 30 mg/kg.
• L'HMF provient de la transformation des sucres simples, favorisée par l'acidité, l'eau et surtout la chaleur et le stockage prolongé.

Quand Nourrir au Printemps

• Le sirop est administré en période tempérée (mars à octobre), au-dessus de 10°C.
• Le nourrissement printanier ne commence jamais avant le fleurissement des pissenlits.
• On ne nourrit jamais (sirop ou candi) en présence des hausses.